Poussant un profond soupire, Malika jeta un regard noir à Luis. Pendant que ce dernier ajustait sa chemise, il lui ordonna de passer cette robe hors de prix qu'il lui avait acheté. La rousse incendiaire leva les yeux au ciel, ajustant son rouge à lèvre écarlate. Ce n'était pas comme si l’événement avait son importance. Si ? Bon très bien. Elle souleva le présent avec un reniflement moqueur. Jamais elle ne porterait ça, il en était conscient au moins ?

" T'es au courant qu'on ne va pas à un des galas de charité que t'organise ? On va rencontrer ses connards à panthère, pas récupérer des thunes pour tes orphelins."

Le parrain ne releva pas, poussant seulement un profond soupir pendant qu'il organisait ses cheveux.

" Fait bien ce que tu veux Malika. Ils préfèrent les putes bien sapées que les malades en jean et tu le sais aussi bien que moi...

Ca tombe très bien, j'ai pas prévu de les séduire."

Le blond soupira une nouvelle fois. La rousse coiffa sa longue chevelure ondulée, attrapa un perfecto et un jean en cuir noir qui la moulait à outrance. Elle était bien trop sexy et bien trop intelligente cette femme. Malika sourie avant de récupérer son arme et de lui jeter :

" Bon t'es prêt ou pas ? Pire qu'une gonzesse sérieusement."

La main baguée partie et le coup la cueillit en pleine joue, lui imposant le silence et le respect. Comme toujours. La jeune femme se releva, caressant sa joue et jetant un regard noir au blond. Qu'il face ce qu'il veule après tout, il était grand.

Deux heures plus tard, le clan du loup attendait que les panthères se décident enfin à montrer le bout de leur nez. Si les deux clans mafieux se haïssaient, ils étaient parfois bien obliger de travailler main dans la main, pour mettre en place les dernières règles. En l’occurrence, les loups voulaient être au courant des agissements un rien sanglant de l'une des panthères. Chaque arme était cachée dans le dos et la tension était palpable. Les loups étaient en avance, leur parrain devant et à ses côtés cette rousse qui faisait tourner bien des têtes, celle du chef ennemi la première. Malika était une proie de choix qu'on s'arrachait. Tous la nommait la Venus Noire, en hommage à Marvel et à sa faculté hors de commun d'espionnage.

Mais l'espionne russe jetait un regard à son miroir de poche, ignorant à merveille tous les hommes qui lui faisaient face. Seule femme présente, elle détonnait avec sa chevelure flamboyante. Son attitude hautaine, Luis était le seul capable de lui faire passé. Le L-D était gravé sur sa joue mais elle ne pipait mot, recouvrant l'inscription de fond de teint hors de prix. Puis enfin, elle entendit des bruits de pas et se tourna avec un sourire glacial pour le parrain ennemi. Plantant ses yeux si bleus dans les siens, elle commença à jouer avec son labret, aussi vulgaire que faire se peut. Les faire tourner en bourrique était pour elle le meilleur des jeux. Luis à sa gauche était un peu en avant, son poing un rien serré. Oui, décidément, les chiens et les chats n'étaient pas faire pour s'entendre.

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20 Septembre 2013

Kaèr fulminait dans son bureau. Il était clairement fou de rage. Les loups voulaient se mêler de ses affaires. Il ne pouvait pas refuser. Sinon, il risquait la guerre de clans et ce genre d'incidents ne seraient profitables à personne ici. Et là bas non plus. Ça revenait à perdre de bons éléments pour rien du tout, ou presque rien. Il envoya sa chaise éclater contre le mur d'en face, et se tourna vers son jeune cousin, son petit prodige. Il aimait ce garçon, ça oui, il l'aimait. Il avait suivi ses traces vers les Etats Unis, tournant le dos à la folie alcoolique des leurs en Norvège, et il faisait bien son travail. Et puis ils n'avaient que deux années d'écart, autant dire rien. "Bon. On va aller à ce meeting voir ce que ces imbéciles pleins de puces nous veulent. Amarok mon bébé, tu te tais sauf si tu sens que tu as une ouverture, on se connait assez pour ça je crois. Tu regardes pas trop le chef, ni sa nana, il y tient ce con. Allez, on décolle."

Dans l'ombre, Amarok sourit. Lui, ça ne le dérangeait pas d'observer. C'était même son passe temps favori, regarder, épier les gens, choisir minutieusement... Il adorait ça. Pour certains, c'était une perte de temps. Pour lui c'était une passion, un besoin dévorant. Mais pas aussi dévorant que l'autre passion qu'il se découvrait depuis peu. Il avait toujours aimé imposer la douleur sur des êtres plus faibles que lui. Il tuait rarement ses daims d'une seule flèche. Non, ce n'était pas assez intéressant ainsi. Il les laissait agoniser, il les poursuivait jusqu'à ce qu'elles sachent qu'ils ne lui échapperaient pas... Mais désormais, les bêtes ne suffisaient plus. Serviteur sombre de la mort, il obéissait à ses désirs plus profonds, plus sauvages. Il n'avait aucun risque d'être vite démasqué, et son clan moins encore. Oh, comme il avait été heureux quand la tache lui avait incombé ! Il avait passé une nuit inoubliable.

La voiture s'arrêta. Il était temps.

Le parrain rival était là, flanqué de sa rousse. Kaèr ricana, amusé, désintéressé. Amarok sonda le corps de la jeune femme, et retint un sourire carnassier. Elle était plus belle que ces petites puretés de l'Université... Dommage qu'elle soit si engagée, il ne pouvait pas s'en prendre à elle, ça aurait déclenché un véritable bain de sang entre les deux partis. Mais elle aurait pu être bien plus belle encore. Le rouge sur ses lèvres lui allait bien, merveilleusement bien. Elle aurait été parfaite, son teint pâle et ses cheveux exposés à la lune... Kaèr écrasa son pied. Il n'en montra rien, et regarda ailleurs. Il sentait que la folie commençait à le gagner. Il frémissait d'envie de tuer, de voir s'éteindre les lumières par dizaines. Il savait qu'il allait flancher un jour, mais tout allait trop vite à son goût. Et puis la police s'avérait vexante, à trouver si vite des suspects... Son art ne pouvait pas être comprit par des imbéciles innocents comme Tarek Thompson ! Il était sa victime, pas un complice. Son visage quand il avait vu Eva... Oh, ce visage, il aurait pu lui suffire à atteindre les septième ciel. Et les visages des agents de polices, ah ! Quel bonheur. Ce blond, qui avait posé des yeux si épris sur le rouquin... Non, la police ne pouvait rien contre lui.

Il bascula sur son pied gauche, faisant tinter sans le vouloir la chaîne de son jean trop large contre la crosse de son Magnum. Son marcel de cuir noir le serrait trop, et il frémissait de rage et d'envie. Il faisait nuit, les filles étaient dehors... Seules, et vulnérables. Et il perdait son temps. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire aux Loups s'ils s'amusaient un peu ? De quoi avaient ils peur ? On en remonterait pas jusqu'à eux. Et il n'y avait pas lieu d'alliance. "Bon, alors, qu'est-ce que tu voulais savoir mon bon Luis ? Je ne me suis aps déplacé pour rien, j'ose le croire en tout cas." Kaèr toisa la rouquine avec dédain. Amener une femme ! Ce genre de choses ne marchait pas, ni sur lui ni sur son cousin. Enfin, Amarok aurait pu bander, s'il n'avait pas restreint ses flammes, mais d'une envie bien macabre... Ce petit était malade. Très malade même. Mais qui aurait pu s'en plaindre ici ? Pas lui. Ça lui servait bien. Le jeune professeur plissa le nez, agacé et hautain. Il s'ennuyait. La situation n'avait pas intérêt à s'éterniser, sinon, favorite du parrain rival ou non...

Obligée ^^

Ils avaient tous été d'accord. Séparer Chicago en deux seraient dur. Attablé autour d'un verre du meilleur vin rouge, les deux hommes se faisaient face. Le blond des terres du Nord avec ses yeux bleus digne de l'eau glaciale des fjord viking contre le brun à la peau matte. Et pourtant, un rire s'échappa de leurs lèvres. Ils trinquèrent à la force de leur affaire. Mettre le monde à feu et à sang, avoir le monopole de la violence. Tout passerait entre leur mains avant de terminer dans les veines des imbéciles ou même dans les cotes sanglantes de quelques malchanceux.

" Ton cousin comme ma nièce ne seront jamais au courant Kaèr n'est ce pas ? Ils pourront rêver de haïr les Loups comme les Panthères. Les chiens et les chats n'ont jamais été ami. "

Il éclata d'un nouveau rire, levant son verre à la force de leur entreprise. Il s'assurait un futur plein de capture, tout deux rois des chasseurs. Le loup gravé dans son verre reflétait les feux de la cheminé crépitante dans les rubis incrustés.

Luis enfonça ses mains dans ses poches alors qu'il regardait Kaèr dans le blanc des yeux. S'il avait sut tous que les deux hommes n'étaient finalement pas ce qu'ils croyaient. Mais ils n'en montraient rien en public. Ils étaient tout deux parrains de clans adverses. Les chats et les chiens n'étaient pas amis, il n'avait qu'à voir la manière dont se comportait Malika. Quelques secondes de plus et elle aurait montré les crocs. La rousse incendiaire était dangereuse et même lui s'en méfiait. Elle était aussi imprévisible qu'un félin et malgré son statut de louve et celui qu'elle avait tatoué sur la hanche, elle était un animal à crocs longs et réactions imprévisibles.

Le blond écouta les paroles de son "ennemi" et il entendit derrière lui ses hommes de mains contracter leurs poings. Les os craquèrent et Malika éclata d'un petit rire hautain.

" Les deux meurtres en série. J'ose espérer que tu n'as pas laissé un de tes chatons attaquer... "

Son voix était glaciale et Malika ne lachait pas des yeux le parrain des félins. Elle se mit à jouer avec son piercing à la langue, parfaite putain dans sa posture et dans la vulgarité de ses lèvres pulpeuses qui avaient déjà commis tant de dégâts. Elles en avaient tué son propre père.

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20 Septembre 2013

Occupé à détailler les mimiques d'un homme de main du Loup, il tiqua. Ses yeux se rétrécirent à la manière de ceux d'un félin, et il fronça le nez dans une moue furieuse. Chaton ? Chaton ?! Imbéciles. Aucun d'entre eux ne pouvait comprendre son art. Ils ne pouvaient pas voir la délivrance de ses actes. Ils avaient tué, certes, mais ils ne savaient à l'évidence pas ce qu'était le véritable art de donner la mort avec parcimonie et grâce. Il pouvait presque se sentir pousser les crocs. Ses doigts se crispèrent sur la garde de son poignard -oh cher poignard- et son cousin lui adressa un regard assassin. Et puis cette rouquine là, qui se croyait jolie ! Qu'elle continue comme ça, il allait lui montrer ce que c'était que d'être belle ! Sa rage incendiait ses cellules, et la main de Kaèr se refermait peu à peu sur son bras, sciant sa peau. Maudits soient ces sacs à puces.

Kaèr enfonça lentement ses ongles dans la peau fine de son jeune cousin, faisant perler quelques gouttes de sang. Le jeune homme ne broncha pas. Il desserra seulement sa main de son arme, et lui adressa un regard interrogateur. "Et je me déplace pour ça ? Tu ne crois pas que tu aurais pu me passer un coup de fil ? Tss..." Le jeune assassin frémit entre ses doigts, et il ouvrit une entaille à partir de ses ongles enfoncés dans sa peau. Un feulement furieux s'éleva discrètement de son homme de main, et il rompit son temps d'arrêt. "Quand aux deux meurtres, qui soit dit en passant ne sont pas encore une série hein, deux c'est pas de la série... Et bien je me réserve le droit de laisser ma petite panthère s'amuser. Il ne touchera pas aux votre. Sauf si Malika, ma chère, tu continues à le titiller ainsi. Le dressage reste à parfaire, il arrive qu'il brise sa laisse." Les ongles du jeune garçon, à ces mots, dessinèrent trois marques distinctes sur le t-shirt de son aîné. Hébété, Kaèr fixa la blessure, et le corps de son cousin qui tremblait de haine. Ah oui, en effet, il perdait un peu les pédales avec ces meurtres...

Amarok écumait. Il n'aurait pas du venir. Il arracha son bras de la prise de son cousin, lui jeta son arme au visage -eh oh, y a avait pas écrit porte bagage !- et recula de plusieurs pas, près de Lana, pour tenter de calmer sa colère. Seulement deux victimes, et déjà sa raison flanchait dangereusement. Il avait eu tort de se précipiter. La mort le fascinait à un point culminant, et il n'allait peut être pas réussir à maintenir ses esprits. Son regard croisa celui de la rousse, et il mordit dans sa lèvre jusqu'au sang, ses yeux noirs exprimant clairement son opinion. Dites chaton une fois de plus, regardes moi encore longtemps comme ça, et la prochaine à faire la couverture du journal local, c'est toi.

Lightning

La rousse fixait les hommes devant elle, comme toujours seule femme. Ses lèvres s'étirèrent lorsque le parrain ennemi laissa échapper ses paroles. Malika avait vu les photos, apprécié le spectacle, apprécier baiser sur cette musique tendre et sur le goût acre de l'hémoglobine. Vulgaire direz vous ? Non, simplement rendu folle par ce qu'elle avait vécu. Elle passa une langue avide sur ses lèvres avant de la mordre légèrement de ses dents si blanche sur sa peau d'ébène. Plissant ses prunelles, sa main gauche glissa le long de sa gorge. Kaèr pouvait rêver la posséder et elle jouait dans une cour qu'ils n'imaginaient pas, fidèle à aucune autre personne qu'elle même.

" Mais qu'il y vienne. Je meurs d'envie de manger de la panthère pour quatre heure " susurra-t-elle, ses prunelles se faisant flamme.

Le regard de la rousse avait changé de direction, quittant les yeux si sombres du parrain pour aller jouer avec l'émeraude. Elle émit un nouveau petit sourire moqueur dans la direction du chaton, aguicheuse. Pleinement consciente de son charme animal, la belle en jouait avec outrance. Tous les loups se mordaient les doigts de ne pouvoir l'approcher réellement, sauf à se voir offrir une faveur. Malika était celle qui écartait les jambes à défaut d'argent. Elle était la parfaite putain de son oncle et pourtant, elle se savait supérieure à cette racaille. Un jour, ils comprendraient tous. Ils verraient qu'elle n'avait pas dit son dernier mot. Que son bel amant serait là pour les détruire et qu'elle pouvait être leur véritable perte.


" Chez les chatons on ne dirige pas ses petits ? " demanda-t-elle, toujours aussi moqueuse, poussant à bout le jeune brun. Qu'il y vienne. Qu'il attaque. Ses petites proies faibles d'étudiantes n'étaient rien. Il n'avait jamais gouté au véritable combat. Malika caressa la crosse de son arme avant de planter une nouvelle fois ses yeux dans ceux du chat.

Luis lui fit signe de se taire, mais Malika n'écouta pas. Restant toujours un pas derrière le blond, elle ajouta pourtant de ses lèvres peintes d'écarlate " Oh oui Kaèr... Laisse moi lui apprendre et je pourrais même avoir une petite faveur pour toi? ". Sa voix brulante et les grondements que déclenchèrent ses paroles. Mais c'était dit, bien trop tard pour faire marcher arrière et elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Ouvrant légèrement la bouche, la rousse plongea le feu de ses prunelles dans celles du parrain, le regardant de sous ses longs cils de putain. Vient y. Trempe toi les lèvres dans ce venin qui courra sous ta peau en fléau brulant. Malika était un poison, Luis pouvait le certifier.

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20 Septembre 2013

Ses dents se crispèrent. Il croisa une énième fois les yeux étrangement dorés de son cousin, et tenta de contrôler les tremblements nerveux de ses poignets. C'était presque déjà devenu un besoin. Quand son regard croisa celui de la rousse, son instinct failli prendre le dessus et il se mordit la langue pour palier à ses désirs. Elle jouait trop. Elle n'était pas celle qu'elle prétendait être, il pouvait le sentir sur sa peau. Elle avait la même odeur que ces femelles fourbes, dans les meutes de loups norvégiennes. Et elle le sous estimait. Kaèr grinça des dents, retenant un rire franchement amusé, et sourit. "Malika ma belle... Tu vois bien que tu ne le fera pas céder. Cesse de t'amuser toute seule. Les louveteaux font ça, mais pas les adultes comme toi quand même." Il croisa le regard du parrain des sacs à puces, et le jeune garçon y vit passer des choses plus secrètes que ce que la façade prétendait. Il commençait à recevoir un trop plein d'informations.

Un ange passa. La dernière phrase de la rousse résonna dans les tempes du jeune sâme, une chaleur démente s'empara de ses avants bras et un des sous fifres de son aîné se mit à suffoquer, avant d'étouffer un hurlement. Amarok tressailli, et baissa lentement les yeux vers cette brûlure qui s'étendait sur son corps. Lana le fixait, la bouche entrouverte, encore choquée par la souffrance qui ravageait son bas ventre. La garde du poignard dépassait sur la gauche, au bout d'une ligne parfaite qui lui sciait l'abdomen. Lui même avait la bouche ouverte, sur un O parfait. Il ne s'était même pas rendu compte de ses mouvements. Pourtant, à voir l'état de ses bras, elle s'était défendue. Le sang coulait le long de sa peau, gouttant au sol. Il teintait doucement le short blanc et les cuisses de la jeune femme, dont les yeux gris se remplissaient de larmes de seconde en seconde.

Kaèr le fusillait du regard. Il regarda ces yeux d'or, le parrain des Loups, la rousse, et revint à Lana. Elle hoquetait à présent, le sang glissant au coin de sa bouche qui pâlissait au rythme de ses joues. Et pourtant il l'appréciait... Elle était son amie. Et il l'avait éventrée sans même une once d'hésitation, sans la regarder. Cependant... Elle était l'alibi parfait de son clan. Les clans ne tuaient pas leurs membres, c'était sacré, les flics le savaient. Et elle portait l’emblème du groupe à la hanche, rouge et noir, net et neuf. "B... Beklager, Lana..." Kaèr sursauta, et dévisagea son cadet du coin de l’œil. Norvégien ? Le choc, probablement. Pour s'excuser en plus ! Il releva les épaules en signe d'impuissance vers les loups, et son sang pourtant entraîné se glaça dans ses veines alors qu'Amarok, dans un état second, remontait lentement sa lame dans l'espace vide entre les côtes de sa nouvelle recrue. Il saisi le corps avant même qu'il n'ait touché le bitume, et redressa son amie vivement, exposant à la lune son physique sportif et brisé. "Hm. Oui euhm... C'est ce que je disais. Il est un peu... Disons que de vivre avec pour seule compagnie des loups et des ours dans sa jeunesse n'a pas aidé. Il euh.. Il aime pas trop les femmes." Sourit Kaèr, sourit... Rassure tes ennemis, fais leur croire que ton cher petit cousin foufou n'est pas trop dangereux... Qu'il va très bien dans sa tête... Pourquoi il lui avait demandé de se charger de cette affaire là déjà ?

Hot

Luis était resté muet, laissant la putain s'amuser seule à charmer quelque chose qu'elle n'aurait même pas du essayer d'approcher. Croisant le regard du parrain, il pencha légèrement la tête sur le côté, lui offrant son accord pour la détruire l'espace de quelques secondes. Cette femme qui avait porté son enfant, qui avait tué son frère avait le don de le faire sortir de ses gongs, tant par sa beauté que par son insolence. Il était un parfait russe, voulait le contrôle sur cette femme qui lui appartenait. L'offrir à Kaèr en geste d’apaisement serait une très bonne solution, vu comme le reste du clan la regardait actuellement. Enfin. Les Loups n'étaient pas tous là, seuls ceux capable de se contrôler face aux Panthères.

Le meurtre fit sursauter certain des membres, gronder d'autre mais aucun hurlement ne retentirent. Voilà longtemps qu'ils avaient tous déjà gouté à la beauté d'un cadavre. Voir même créer eux même ce cadavre. Le sourire de Malika s'élargit mais Luis n'avait toujours pas bougé d'un pouce.

" Tu n'arrives même pas à retenir les bébés chats Kaèr. Je t'aurais juré bien meilleur. "

La rousse franchit le pas à ne pas franchir, ondulant comme un félin. La voix de Luis l'arrêta avant même qu'elle n'ait pu continuer et elle se tourna vers son oncle avec rage. Mais un seul geste du blond la fit arrêter le moindre de ses gestes. Il se décidait enfin à bouger, avec la puissance muette d'un vieux lion. Luis fit reculer Malika comme un cheval sauvage, cette dernière jetant un regard noir au parrain adverse et à l'enfant qui lui tenait lieu d'animal de compagnie.

" Fait ranger les crocs à ton animal de compagnie Kaèr. Tu ne mettras pas ce meurtre sur le dos des Loups, pas même que les autres. Je contrôle bien Malika, tu ne devrais pas avoir trop de mal à faire de la sorte avec ton poulain. "

La voix avait tonné dans l'atmosphère et un feulement retentit des lèvres de la rousse. Il fallait craindre les vengeances des femmes, Luis le savait. Tout comme il savait qu'elle avait bien plus à craindre de Kaèr qu'elle ne l'imaginait. Les couronnes se baladaient de tête en tête ses derniers temps. Alors qu'elles lui revenaient de pleins droits. S'il avait passé un pacte avec le chef des Panthères, il n'en oubliait pas que par droit, les territoires de Chicago était sien.

" Et pour quoi vous comptez faire passer les meurtres quand les flics auront enfin compris de quoi il en ressort. S'il l'attrape, tu crois réellement qu'il se taira ? "

Les paroles du blond exprimaient les idées de ceux qui se massaient derrière lui. Seul Malika était devenue muette, son nez plissé par la rage. Il devrait la surveiller avec encore plus d'attention maintenant qu'il l'avait remise à sa place devant un clan ennemi. Cette femme était dangereuse et le même sang coulait dans leurs veines. Mais Luis avait prit de sa mère quelque chose que son frère n'avait jamais obtenu. Le calcul et la réflexion. Malika était aussi impulsive que l'ancien héritier des loups.

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20 Septembre 2013

Cette fois, les voix derrière lui ne le firent pas réagir. Il passa sa main couverte de sang dans ses mèches sombres, et un filet rouge glissa le long de son visage, traversant sa paupière vers le bas. Le goût métallique empli sa bouche, et il ricana sombrement. Lana gisait dans son sang, les bras au dessus d'elle, attendait langoureusement ses chaînes. Elle ne les attendrait pas longtemps. Il n'aimait pas faire attendre les gens. Ses cheveux se trempaient d'hémoglobine, et elle n'avait pas le regard hanté des deux autres. Un sourire étira ses lèvres. Il retira son écharpe pour éponger le sang qui couvrait sa peau tannée, et releva la tête. Les Loups l'amusaient petit à petit. "Hin. Nous n'avons pas l'intention du tout de vous mêler à ça. C'est simplement hum, disons un exutoire à ma violence naturelle. Par ailleurs, j'suis pas un animal de compagnie. Les félins, ça s'esclavage pas. Mes cousins remuent pas la queue pour des croquettes. Et puis... Oui, je me tairais. Plutôt me trancher la langue que de trahir mon clan." La main de Kaèr se leva pour lui asséner une gifle, et il intercepta son poignet avec force. Ses yeux noirs lui firent comprendre un clair "Tu n'oseras pas." et il reporta son attention sur les rivaux.

Kaèr pouvait bien faire ce qu'il jugeait bon. Lui, jamais il ne se vendrait aux chiens. Il était né libre, sans patrie, sans pays, avec une langue morte pour langue natale et il avait grandi dans l'hiver. Les hurlements des loups étaient peu à peu devenus ce qui le gardait éveillé. Il avait dompté les neiges et la longue nuit, pour fuir. Il avait attelé les chiens, volé le traîneau de son beau-frère et il avait quitté le village. La longue nuit commençait, et personne ne le suivrait. Ils le penseraient mort. Sa mère, à son retour bien plus tard, avait pleuré qu'il ne soit pas mort. Il avait neuf ans alors. Sa haine était née de ce jour là. Et depuis, il n'avait plus plié l'échine.

Il attacha son écharpe trempée de sang à sa ceinture, et l'essora sur le jean. L'odeur salée calmait ses pulsions. "D'ailleurs, je ne suis pas son poulain. Je rends service, pour ainsi dire. Et en échange il m'aide aussi. Les liens du sang ont un sens, pour nous deux. Jusqu'au jour où l'un de nous sera fatigué de l'autre en tout cas." Le parrain des panthères tiqua. Il n'avait pas prévu ça. Son jeune cousin n'était pas censé être assez intelligent pour avoir compris ces choses là. Il commençait à se dire que ce gosse allait le doubler, et ça l'effrayait. Leur rivalité grandissait de jour en jour, et leur attirance morbide avec. Ils se fascinaient. Amarok était le Nord sauvage, indomptable et réfléchi. Kaèr était le Sud sans foi ni loi, impulsif et manipulateur. Mais un jour, il y aurait un clash. Il ne lui restait plus qu'à espérer rattraper son retard, et que la police mettrait le doigt sur le nom de son cousin assez vite pour garantir le sauvetage de son joli cou. Il regarda Luis d'un air entendu, discrètement. Amarok n'avait pas de maître. Il ne portait même pas la marque du clan. Il n'appelait que lorsqu'il avait besoin d'aide, et il ne pouvait pas garantir la véracité de ses paroles. Il fallait surveiller ses prostituées. Une plus que les autres. "Mon jeune cousin veut seulement dire qu'il n'apprécie pas cette rencontre. D'ailleurs il va sans dout- -Boucles là, Kaèr. Ils savent parfaitement bien ce que je voulais dire." Et merd-euh.

Bath in the blood

Alors que les homes riaient de l’insolence du jeune homme, Luis ne disait rien, son visage étant redevenu de glace. L’un des Loups sifflait, hurlant que le parrain était incapable de tenir ses hommes. Mais Luis, il ne riait pas de cela. Il regardait, silencieux, jugeant le mal et le bien de ses actions. Le chaton était un dangereux prédateur et ses griffes étaient longues. Kaèr ne devait perdre son pouvoir sans quoi leurs accords muets deviendraient caducs. Pour Luis, c’était impensable et il tuerait Amarok plutôt que de laisser cela arriver. Le Loup savait de quoi il en retournait. Un jeune chien aux dents longues et la bataille devenait inévitable.

Poussant un profond soupir, Luis ouvrit la bouche pour répliquer quand un cri déchira l’atmosphère. Le chef des loups releva la tête brusquement avant de tourner ses billes d’azurs marbrées d’or fondue vers la source du bruit. Un éclaireur.

" Patron ! Ils sont là ! On nous a balancé ! "

Le Loup siffla entre ses dents. Jetant un regard noir aux Panthères en face de lui, il hurla à ses hommes de dégager et chercha Malika des yeux. Elle n’était déjà plus là… La rage gonflant dans ses veines. Il allait lui faire passer la présence de son connard de petit ami. Sortant son arme, le parrain ôta la sécurité, bien décidé à faire de la bouillie de flic ce soir. Et de la bouillie de Malika au passage. Il allait l’offrir à Kaèr. C’était certain. Là bah, elle serait enfermée et comprendrait que les traitements de Luis étaient de véritable traitement de faveur.

Si tu la trouves en premier, garde là. Je te l’offre pour un instant. Apprends-lui les sévices dont tu as le secret mon bon ami.

Il avait tapé le numéro de mémoire avant de faire exploser le téléphone entre ses doigts. Les débris finirent dans une poubelle, de même que les gants du blond. Puis il déguerpit en vitesse. Oubliant Malika au destin auquel il l’avait promis. Comprends donc ma belle. Elle les avait surement balancé et cela, il ne lui pardonnerait jamais. Qu’importe que son Aaron soit flic et cherche depuis longtemps à leur mettre le grappin dessus.

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20 Septembre 2013

Il classait des dossiers dans son bureau. Il était tard, et seul le bruit de papier frottant le bois des meubles dérangeait le silence. La radio débitait des informations sans importance. Aaron soupira. Il agitait nerveusement son stylo, l'esprit embrouillé, examinant sombrement les photographies des deux corps qui, a n'en point douter, seraient les deux premiers d'une très longues série. Le tueur ne faisait pas d'erreurs. Rien sur le lieu des meurtres ne pouvait le trahir. Tous les éléments étaient exempts d'ADN quelconque. Il jouait avec les nerfs de la police. Le roux massa ses paupières pour se tenir éveillé, et appela son médecin légiste pour le prévenir de sa venue. Autant s'investir vraiment, si ce n'était là que les premiers corps, il devrait s'habituer à fréquenter le labo et les jeunes femmes déchirées.

Le froid ne le dérangea même pas plus d'une minute, et il écouta patiemment les derniers rapports. On avait retrouvé des traces d'argent sur le premier corps, le même argent que sur le deuxième. Ce dernier avait un morceau de chaîne accroché à l'un de ses bracelets, et on supposait donc que c'était avec cette longue chaîne d'argent que le tueur les avait attachées dans un premier temps pour les torturer. Eva Fryant avait eu le torse découpé jusqu'au niveau du coeur, Nicky Stan avait été ouverte vers le bas. Mais l'incision parfaite était la même. Le chat portait autour du cou un collier avec son numéro de puce, et le nom de son propriétaire. Mais le gamin n'était pas suspect, son chat avait pu être attrapé n'importe où dans la ville. Et le harcèlement exercé par ses subordonnés sur Tarek Thompson ne menait à rien, il ne voulait rien dire. Aaron soupira et se pinça l'arrête du nez. Il allait falloir sensibiliser les étudiantes. Leur expliquer que leurs deux amies avaient été découpées, et qu'elles risquaient toutes le même sort. Leur faire comprendre qu'elles devaient avoir confiance en personne. Sale affaire. Commissaire, on a un appel pour vous. Le téléphone arrête pas de sonner. Il secoua la tête pour signifier qu'il arrivait.

Le téléphone vibrait en effet. Mais il ne retint qu'un seul sms. Il enfila sa veste, fourra son arme dans sa monture, et appela ses troupes. C'était une occasion en or, même s'ils n'attraperaient sans doute personne à cause des éclaireurs...

La voiture prit un virage serré, et il écrasa le frein brutalement pour éviter un jeune homme qui avait traversé comme un imbécile. Les yeux d'un fauve étincelèrent un instant sur son épaule, et il disparu. Les éclaireurs. Il gronda férocement, et il poussa son véhicule vers la zone quadrillée. Deux hommes les croisèrent dangereusement en sens inverse, l'un aux yeux dorés et l'autre au regard aussi noir que la poix. Ses yeux bleus captèrent leur allure au ralenti, hypnotisé, et il ordonna à sa patrouille n°9 de leur coller au train aussi longtemps que possible. Les voitures se refermèrent rapidement sur le piège, et ils embarquèrent ce qui restait sans trop de mal. L'un de ses hommes arriva en traînant une femme aux cheveux roux sombres sans ménagement, et Aaron se détendit un peu.

Il chassa son officier, et fixa la rousse. Il était en colère, il était stressé, soulagé aussi, et inquiet. Elle risquait la mort, ou bien pire que ça. Il secoua lentement la tête, et pria gentiment sa maîtresse de s'installer dans la voiture. Mieux valait qu'elle passe au moins une nuit chez lui, le temps que les choses se calment un petit peu et qu'il puisse dormir tranquille quand elle n'était pas là. Il sentait que cette affaire se liait étroitement aux meurtres, même plus intimement. Une flaque de sang s'étalait sur le bitume, fraîche et sombre. Il convoqua la scientifique pour isoler l'endroit et chercher cheveux, fibre vestimentaires et autres, et signifia à ses supérieurs qu'il rentrait avec un petit paquet de prisonniers de plus. Il faudrait faire un dossier pour chacun, juger, soupeser... Il en avait déjà la migraine. Il balaya les environs du regard, soupira, et s'assit devant son volant, épuisé. Il tourna les yeux vers la rousse, et un sourire fatigué étira ses lèvres. Bon. Je te dois un remerciement, donc merci. Mais enfin, était -ce bien prudent ? .. Tu rentres avec moi ? Il mit le contact sur la voiture, et la regarda sans bouger. Il ne pouvait pas la forcer, elle était trop libre pour ça. Mais ça lui permettrait de mieux dormir quand même.

Frozen Fall

Malika les avait quitté depuis longtemps. Que Luis joue à ce jeu un peu plus longtemps. Il ne devait oublié qu'il n'avait aucun droit sur quoi que se soit. Ses frères étaient morts et la seule héritière du pouvoir des loups, c'était elle. Elle qui avait mit fin aux jours de son monstre de père d'un simple mouvement de dent, elle qui les avait tous mené à leur perte. Ah ils voulaient jouer ? Et bien qu'ils jouent. Mais elle les prévenait d'avance. Elle ne perdrait pas, quoi qu'il lui en coûte. Elle était prête à tous les sacrifier pour avoir sa vengeance et de cela, ils auraient du avoir conscience. Elle les avait tous trahit. Peut-être. Elle s'en voulait ? Surement pas. Bien au contraire, elle espérait que la plupart d'entre eux soient choppé par la violence. Et que les flics ne fassent pas de quartier. Mais si Luis savait parfaitement qui les avait balancé, il ne le dirait à personne. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Elle se laissa donc attraper rapidement par le premier flic qui passait et le suivit sans opposer la moindre résistance.

Elle accorda un sourire au policier avant de se débarrasser de celui qui la tenait d'un sourire mielleux. Caressant un instant sa nuque, elle lui jeta un regard de braise avant de le laisser disparaitre d'un ordre de son patron. Ses prunelles d'azur se posèrent sur son petit ami. Il avait l'air drôlement fatigué. Avec un nouveau sourire, elle répondit à sa demande et s'assit à l'arrière, parfaite suspecte. Alors qu'elle baissa la tête pour s’engouffrer dans la voiture, elle capta un éclat doré. Luis. Elle leva son majeur dans sa direction puis croisa ses jambes interminables.

" Je n'ai jamais été prudente chéri et pourtant je suis encore là. Luis ne balancera jamais le fait que je les ai trahis, il tient trop à son honneur et à beugler qu'il a le total contrôle sur ma personne. " Elle jeta un regard au rétroviseur, croisant les prunelles de son petit ami, un regard qui voulait tout dire. Personne n'avait le contrôle sur elle et personne ne l'aurait jamais. Elle s'offrait, mais elle n'offrait pas la totalité de sa personne. Jamais." Parce que tu hébergerais une criminelle mon ange ? "

Elle avait lancé ses paroles avec un sourire sensuel, jouant toujours avec son labret et sa langue. Malika n'était plus une jeune putain à qui on apprenait la vie. Depuis ses 13 ans elle devait jouer de son corps et maintenant, elle savait le faire à la perfection. Tous pouvait le dire. Et Aaron n'en était pas le plus malheureux. Sauf peut-être au niveau du danger. Luis était jaloux et ils feraient mieux de déguerpir très vite.

" Appuie sur le champignon mon beau commissaire. Luis a juré ta mort depuis trop longtemps. "

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20 Septembre 2013

Il soupira, et rompit le contact de regards pour démarrer la voiture et s'en aller. Les camionnettes blindées s'éloignèrent dans la lueur de la ville endormie, et il s'abandonna dans son siège. Il entrouvrit sa vitre, et alluma une cigarette. L'automne allait avancer, puis l'hiver viendrait et les meurtres, s'ils n'étaient pas résolus alors, deviendraient une hantise sur le blanc de la neige du Michigan. Il n'y avait que deux mortes pour l'heure, trois peut être si le sang là bas avait un rapport avec l'affaire, et il était déjà en train de plier sous la pression. Ça n'allait pas être facile.

Il tourna à l'angle de la rue pour aller au poste de police plus rapidement, et alluma la radio. L'un de ses CDs tournait toujours. La voix tranchante de Yulia Volkava emplit l'habitacle, et il bifurqua à travers les petites routes autour de la ville. Il n'avait pas le cœur de traîner devant les feux rouges. Et bien, ça dépend quelle criminelle mais en l’occurrence, oui. Quand à tes habitudes, tu ferais bien d'écouter pour une fois; les clans sont agités en ce moment, et les meurtres ne vont pas s'arrêter de sitôt. Sans parler que ton parrain finira par en avoir assez et te livrer à ce boucher de norvégien. Mes hommes les surveillent depuis un bon moment maintenant, et ils fricotent très bien ensembles, bien trop pour la sécurité des gens. Ne te reposes pas sur lui, tu ferais un très joli 'cadeau' Il prit un virage un peu trop vite, et évita un daim qui traversait. Il était crevé, inquiet, et en colère. Les choses qui se passaient en ville lui échappaient de plus en plus, et ça ne lui plaisait pas le moins du monde.

Il gara la voiture d'office devant le poste, demanda à son assistant de lui classer deux ou trois dossiers et de ranger les prises du soir en cellules en attendant le lendemain. Il récupéra le CD, invita du regard la jolie rousse à le suivre, et fit taire de ces mêmes yeux bleu-or ses subordonnés étonnés. Je serais là demain à six heures, je veux que les équipes soient présentes, prêtes et disposes. Et je veux Maître Martinovitch dans mon bureau à huit heures pétantes, vous lui dites qu'elle a pas le choix. Bonne nuit. Les hommes murmurèrent une réponse respectueuse et timide, et laissèrent le grand roux s'affaler dans son Land Cruiser. Après tout ce n'étaient pas leurs affaires, et si il faisait confiance à cette femme, eux aussi. Aaron n'était pas le meilleur parce qu'il travaillait toujours vite -ce qui était globalement le cas ceci dit- mais parce qu'il trouvait toujours. Et qu'à ce jour, après quinze ans de métier, il  ne s'était jamais trompé. Alors ils lui faisaient confiance. Il avait sa vie, eux aussi.

Not gonna get us

La belle écouta les paroles de son petit ami sans vraiment les entendre. Croissant ses jambes, elle leva les yeux au ciel. Jamais Luis n'oserait lui faire la moindre chose. Son pouvoir était bien trop faible et si les Loups étaient commandés par un homme, pour en revenir à leur théorie stupide de mâle Alpha, Malika n'était pas en reste. Elle retoucha son rouge écarlate d'une main experte, jetant quelques regards au rétroviseur. Aaron n'était pas au meilleur de sa forme. Pauvre petit chaton. L'écouter... Quelle bonne blague. Elle éclata de rire lorsqu'il émit ses paroles. Comme s'il pensait seulement qu'elle le ferait. Elle était aussi libre qu'une louve dans les pleines arctiques, avec son endurance pour seule limite. Elle pouvait aller où elle voulait, quand elle le voulait. Ne plus jamais toucher terre pour connaitre enfin la force de l'univers.

Mais Malika ne dit rien, suivant le commissaire dont elle partageait la vie en silence. Son regard bleu s'était fait moins affriolant. Elle monta dans la voiture, à sa gauche cette fois si, le regardant prendre le contrôle de sa voiture. Si seulement il savait l'argent qui passait dans les mains de la trop belle rousse alors qu'elle s'asseyaient aux côtés du parrain lors de ses affaires de jour. C'était encore pire la nuit.

" Il n'osera pas tu sais. Qu'importe qu'il passe du temps avec le chaton. Je suis l'une des leurs, n'en déplaise à cette louve tatouée sur mes reins. Qu'il essaye juste de me toucher et je lui ferais un joli cadeau à mon tour. "

La belle avait montré les dents à ses paroles tout en plissant son nez. Qu'importe ce qu'elle disait. Malika était et resterait une louve, aussi sauvage et indomptable que ses fiers animaux. Loin des chiens qui remuaient la queue pour des caresses, la rousse se servait de ceux qui pouvaient lui servir. Et puis il y avait Aaron. Sans qu'elle n'est pu comprendre comment il avait fait cela, le roux lui avait passé une laisse autour du cou. Qu'elle ne sentait pas encore. Son coeur qu'elle croyait depuis longtemps de glace, oublié dans ses rêves de petite fille l'avait trahit une ultime fois. Avant même qu'elle est pu s'en rendre contre, elle était tombée amoureuse de ce commissaire. Mais son amour était mortel. Elle faisait de sa vie un enfer, et avec le sourire en plus de ça. Elle n'avait même pas l'excuse de ne pas le faire exprès. Tout ses gestes étaient calculés. Chaque actions, chaque moments étaient prévus, quoi qu'il arrive. Alors pourquoi ? Surement parce que Malika avait peur de l'ennuie. Peur de tourner en rond et de le perdre par trop de monotonie.

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20 Septembre 2013

Le moteur rugit sous le capot, et il regarda la jolie rousse s'installer sur le siège voisin. Il restreint un soupir, et recula le 4x4 rapidement pour s'engager dans les rues de la ville. La nuit avait déployé ses ailes sur la ville qui luttait de ses milliers de lumières, et l'automne teintait les feuilles des arbres. Les réverbères y projetaient des centaines de reflets colorés, et pour la première fois depuis un long moment, ses yeux posés sur la route, Aaron laissa son corps se détendre. Il observait sa maîtresse du coin de l'oeil, rassuré de la savoir près de lui pour la nuit. Il n'avait pas confiance en les hommes qui gouvernaient son monde sanglant. Il aurait du passer les fers à cette femme, et la faire transférer bien loin, la soustraire à son parrain mais il n'avait pas pu s'y résoudre. Sa fougue contrastait son caractère blasé et fatigué, et il s'était laissé prendre aux sentiments. Pour le meilleur et pour le pire.

Il monta un peu le volume de la radio, et changea de vitesse. Le pick-up pouvait tout de même monter. Il prit une voie latérale, et sa respiration se régularisa alors que le paysage morne et gris se muait en longs champs pleins de bétail et bordés d'arbres. Les quartiers pavillonnaires brillaient joyeusement, et un sourire fragile se forma sur ses lèvres. Tu sais, des fois je pense que j'aurais pas du laisser arriver notre relation. Après, je me souviens que tu motives à me lever ou à tenir des nuits blanches et j'oublies que j'ai peur de vivre. On fait un bien triste couple, pas vrai ? Le pick-up se gara dans l'allée de la maison, et le malamute géant noir et blanc qui gardait la cour se mit à aboyer sourdement. Il aimait bien avoir la compagnie de la rousse, et surtout ne pas rester seul toute la nuit. Aaron ouvrit la portière de Malika, et récupéra son sac à l'arrière de son petit bijou. Il retira sa veste et son insigne, et alla ouvrir le portail. Hapache remua la queue, et il lui abandonna le morceau de steak qui lui restait de son repas de midi.

Les lueurs de la maison s'allumèrent, et il se débarrassa de ses vêtements dans le hall, habité par une flegme non négligeable. Il avisa le feu qui craquait dans la cheminée et remercia le ciel d'avoir une voisine aussi serviable. Mrs Buns était une vieille dame, et il s'occupait souvent des ses petits enfants. En échange, elle avait un double de ses clés et quand elle ne le voyait pas rentrer, elle venait nourrir Hapache et le chat Pawnee et allumer la cheminée. Tu veux manger quelque chose chérie ? Je peux faire un petit truc si tu as faim. Il alluma la télévision, et les informations nocturnes se révélèrent aussi désagréables que les autres. Pas d'avancée d'enquêtes, pas d'indices, pas de conférence de presse et bla blabla... Il s'affala dans le canapé, et le chat roux sauta sur son ventre. C'était une sale soirée. Heureusement qu'elle était là, finalement. Ou sa vie en Amérique serait vraiment devenue un enfer.

Ainsi bas la vida

Malika s'était tue, collant son visage contre la vitre glacée. Elle inspira profondément, regardant le paysage défiler à la vitesse de l'éclair. La belle sentait encore les mains moites qui s'étaient emparées d'elle dans l'aprèm midi. Elle tourna son visage vers ce commissaire qui lui avait ravie son cœur, détaillant ses traits qui enfin apparaissait. S'il savait. Les clans, les morts, tout était lié. Chercher plus loin serait dur et elle qui connaissait les moindres indices ne pouvaient pourtant l'aider. Le laisser chercher encore et encore pendant que les corps s'amoncelaient. Pendant ce temps, les mafias pouvaient laisser libre court à leur trafic. Il y avait bien quelque chose de prévue sous tout cela et elle se faisait violence pour savoir ce qu'il devait se passer.

Ses yeux se plongèrent de nouveau dans les lumières qu'elle voyait défiler. Au loin, les chouettes devaient sortir de leur trous et se mettre en chasse, comme l'auraient fait les loups si elle n'était pas venue une fois de plus bouleverser leur plan. Un frisson traversa son dos, relevant le fin duvet de la naissance de sa colonne vertébrale. Elle allait chèrement le payer, bien qu'elle refuse de le dire à son amant.

Elle ne répondit pas à la question muette, pas même un sourire. Rien d'autre que son visage qui n'exprimait rien. Ils étaient ensembles depuis trop longtemps. Si longtemps qu'elle ne comprenait ce qu'il s'était passé. Pourquoi elle avait flanché et comment ils en étaient arrivés là. Un mystère que même eux étaient incapable de résoudre. Malika accueillit Hapache avec le premier vrai sourire depuis ce qui lui semblait une éternité. Les mains manucurées de la rousse se glissèrent dans le poil épais du chien et il lécha avec passion son visage. Quoi que pouvaient dire les flics, le nom des clans n'avait pas été choisie au hasard. Elle grondait et les panthères feulaient. Le regard empli de haine d'Amarok passa en un flash dans sa mémoire et elle frémit. Oui. Il était trop dangereux.


" Ne te casse pas la tête. J'ai déjà mangé. "

C'était un nouveau mensonge mais elle n'en était pas à son coup d’essai. Luis lui-même ne le voyait plus maintenant. Avec calme, la rousse s'approcha d'Aaron et son regard si étrange s'arrêta sur les informations que diffusaient le téléviseur. Les informations circulaient trop vite maintenant que les journalistes étaient sur le pied de guerre. Malika se blottit contre le torse de son petit ami -qu'il était étrange d'employer ce terme pour désigner un officier de police- et le chat feula. N'y prêtant même pas attention, elle embrassa le d'Aaron, ses mains caressant son dos. Il était bien tendue et les doigts experts de la demoiselle commencèrent à dénouer les muscles.

Code by Silver Lungs

20 Septembre 2013

Perdu dans ses pensées, Aaron fixait son plafond d'un oeil morne. Le contact de sa compagne provoqua un frémissement brusque le long de sa colonne vertébrale, et il retint un grognement douloureux sous la pression habile de ses mains. Il doutait qu'elle puisse faire quelque chose de très conséquent vu l'ampleur des dégâts que le stress lui occasionnait. Sa nuque craqua, et il serra les dents, agacé par cette affaire qui ne faisait pourtant que commencer. Il avait ce genre de tempérament, il avait toujours été impétueux et agressif ça n'allait pas changer si vite. Sa faute en Russie pesait comme une épée de Damoclès au dessus de lui, et il fallait qu'un fou déchaîné décide de déployer son territoire de chasse là où il atterrissait.

Il éteignit la télévision, et laissa ses épaules se détendre un petit peu. Il pensait à ces deux jeunes femmes, à ce qu'elles avaient probablement enduré. A ce que les autres allaient vivre. Il pensait à Jeffrey Dahmer, et se demandait si son souvenir avait un lien avec l'affaire en cours. Sous ses paupières closes, des images rouges et blanches se formaient. Des corps, des dizaines de corps sanglants aux yeux éteints. Il avait pensé impossible que la mafia soit impliquée, mais grâce à Malika, il savait maintenant que c'était le cas. C'était étrange. Jamais les deux patrons n'auraient confié une affaire pareille à l'un de leurs sbires dont l'intelligence volait plus bas qu'un derrière de porc. Alors qui ? Luis n'aurait pas fait ça, de toute manière. Les loups étaient dangereux, les panthères complètements démesurés. Il y a avait plus à craindre d'eux. Mais ça ne collait pas. Il y avait quelqu'un, et ils le cachaient bien. Il revit le regard vert sombre croisé plus tôt, la flamme impénétrable qui y dansait, et secoua la tête. C'était complètement idiot, il n'y avait aucune chance. Ils devaient payer quelqu'un, ils n'auraient pas risquer le cou de l'un des leurs.

Il soupira, et laisser aller sa tête sur la poitrine de la rousse. Je suis content que tu sois venue dormir ici, ma belle. J'ai pas besoin d'un burn out... Le sous entendu plana un instant, soulevant à peine la question d'une éventuelle disparition de la jolie russe. Aaron redoutait qu'un cadavre soit identifié parmi ses proches. Un tilt connecta des faits dans sa tête. Il se redressa vivement, et se précipita sur ses dossiers archivés, ceux de ses prédécesseurs.
2001.
Ervan Thompson, domicilié à : Milwaukee, Wisconsin. 9 ans, retrouvé attaché à un arbre dans le parc de son domicile par son jeune frère. Le corps présente des marques d'abus sexuels, cause du décès ; la victime a été ouverte sur toute la longueur du ventre avec une précision chirurgicale.
Il referma le registre d'un geste sec. Il se félicitait d'avoir lu ses archives en arrivant dans l'Illinois. Il plaqua ses phalanges contre ses dents, et revint s'asseoir sur le canapé. Ouvert sur toute la longueur du ventre... Mais le meurtrier avait laissé des empreintes partout, son ADN correspondait aux abus sexuels et il était mort deux ans plus tôt dans l'hôpital sécurisé qui l'accueillait. Alors pourquoi cette similitude ? Si près de Chicago, ça ne pouvait pas être un hasard. Il resserra ses bras autour d'elle, et soupira. Cette affaire allait rendre fou. Maudits soient les mafiosi...

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