6 Septembre 2013

Il s'était levé bien avant tout les autres élèves, ce matin là. Le soleil n'était pas encore levé quand il entra dans les écuries du campus. Cheren tapait encore dans sa porte. Il l'avait amené en main la veille, tard, et les gérants de la formation avaient frôlé la syncope en voyant arrivé cette masse de muscles furieuse et agressive. Il mordait, il tapait, il feintait, en bref l'étalon était tout l'opposé de ce qu'un cheval de prix est censé être. Mais il l'avait choisi lui, il sentait qu'il y avait sous cette attitude féroce un potentiel énorme et des exploits. Il l'avait sellé avant les autres, et les jeunes cavaliers commençaient à affluer à présent. Le cours allait commencer dans une demie heure, et la professeur l'avait autorisé à commencer la détente avant les autres. La carrière était vide. Cheren piaffait, secouait sa tête fine en tous sens, et il avait bien du mal à le maintenir collé à son épaule. Aussitôt la barrière refermée derrière lui, il se hissa sur l'immense étalon et ajusta ses rênes. Le cheval se cabra. Ça n'allait pas être facile.

Les étalons, en temps normal, étaient interdit en formation. Leur sexe pouvait entraîner des problèmes de bagarre avec les hongres, ou des accidents avec les juments. Mais, par dérogation, et grâce à son "rang", Tarek avait négocié le transfert de Cheren. Il le détendrait une demie heure à l'avance, aucun autre élève n'étant autorisé à entrer dans le manège ou la carrière avant ce temps écoulé avec un cheval. Le temps que son cavalier le cale sur un rythme, lui mette en tête que c'était l'heure du travail. Et il y avait besoin ! Cependant, la directrice d'études ne voyait pas d'inconvénient à accueillir la nouvelle étoile montante du saut d'obstacles américain, qui détrônait peu à peu les autres chevaux à coups de records de temps. Et elle le regardait, ce matin. D'ailleurs, à la grande gêne du jeune garçon, au bout d'une quinzaine de minutes, une dizaine de cavaliers et de membres du personnel s'étaient agglutinés près du manège. Cheren commençait à se détendre et accorder son attention. Ses cris furieux s'étaient espacés, et il bougeait ses oreilles dans tous les sens. Mais Tarek n'était pas fier de son cheval. Il avait peur, en quelque sorte. Il savait que Lydia Johanson, meilleure cavalière en catégorie Youth de l'année précédente, allait suivre la formation. Et il craignait par dessus tout son caractère et ses remarques acerbes. Il avait vu sa jument. Et il la vit passer le long du manège. Son stress commença à perturber l'étalon, et il essayait de le calmer en vain. Les problèmes vinrent au moment où la jeune femme repassa. Le portable du moniteur des dernières années sonna, une musique ferme claquant dans l'air, et Cheren paniqua. Il déroba devant les sauts de puce, rua, se jeta contre le mur de la carrière et se lança en une série de figures compliquées destinées à déloger son cavalier. Et bien sûr, la directrice ne trouva rien de plus intelligent que d'entrer pour l'attraper.

Elle allait lui rire au nez. Le rabaisser au possible. C'est ce à quoi Tarek pensait alors que son cheval, envolé par dessus la porte du manège, s'enfuyait à travers les couloirs de boxes en direction de celui où logeait la jument de la blonde. Il ruait, se débattait contre les rênes tombées entre ses antérieurs. Il finit par s'acculer au fond du couloir. Danger. Vif comme l'éclair, le roux saisi les rênes. Le grand étalon se cabra de toute sa hauteur, dégageant ses jambes, et boxa l'air, cherchant l'humain de ses sabots ferrés. Mais il était sur son dos. Toujours. Il n'arrivait jamais à le déloger de là. La jument de la championne, stressée, renâclait dans son boxe. Elle allait le tuer. Il parlait à Cheren, cherchant un moyen de le calmer. Le cheval n'hésitait pas à se dresser sur ses postérieurs et avancer ainsi quand il souhaitait vraiment être casse pieds. Il aurait du en faire un cheval de cascade. Mais il était si doué en puissances...

La voix de la directrice claqua. C'était l'heure de la reprise. Un palefrenier attrapa la bride du cheval, et le mena jusqu'à la carrière d'extérieur. Ne manquait que Lydia et un garçon maladroit qui se battait avec sa sangle. C'était le début du moment de vérité. Soit il faisait une impression, soit il tombait et passait pour un idiot. C'était au meilleur.

Run

6 Septembre 2013

Elle avait encore rêvé à eux cette nuit. Elle s'était encore réveillée en sueur avec à côté d'elle un garçon dont elle ne gardait pas vraiment de souvenir. De la chaire pour dire de la chaire, du sexe pour dire du sexe. Il lui ressemblait un peu pensa-t-elle alors qu'il sortait de la douche. Musculature plus fine de cavalier et visage moins parfait. Tout était moins mais elle n'allait pas s'éterniser sur le sujet. Il l'embrassa avant de la quitter, lui faisait un sourire emplie de sous entendu en lui annonçant qu'il ne l’interrogerait pas aujourd'hui, sa langue avait suffisamment servit. La jeune femme ne releva même pas la remarque se contentant de prendre à son tour la direction de la salle de bain. Chevelure brossée, mascara et fard plus tard, elle enfila son pantalon d'équitation, une chemise blanche qui valait son petit prix pour le Prada gravé dans le dos et elle récupéra ses clefs. Il était encore tôt mais elle voulait être certaine de ce qu'on lui avait dit. Ce n'était pas vers les carrières d'entrainements qu'elle se dirigea mais bien vers les prés. Elle la vit, se pencha légèrement, un splendide sourire aux lèvres. C'était donc vrai. Un poulain était né dans la nuit. Il n'y avait personne. Jamais Lydia n'aurait laissé quelqu'un la voir caresser avec amour la nouvelle mère. Pour les autres, la belle blonde n'aimait que sa jument ce qui faisait d'elle une cavalière bien dangereuse. Une professionnelle de jumping, avec ses humeurs et sa manière de monter très snob. Lydia n'avait jamais connu les centres équestres. On lui avait tout apprit à la maison car la petite fille capricieuse refusait de monter aux Hespérides.

Son portable sonna et la voit de la directrice la tira de ses pensées. Peut importait son nom, elle se devait d'être à l'heure. Jade l'attendait, les oreilles encore couchée en arrière et Lydia dut s'imposer pour ne pas perdre un doigt. La jument noire était stressée. La blonde plissa ses prunelles, faits étranges. Elle se hissa pourtant en selle et rejoint la carrière. Les autres élèves attendaient sagement. Sauf Tarek. Elle avait déjà croisé le rouquin chez Mathieu, colocataire. Et gay. Elle ne lui accorda pas un signe de tête, se contentant d'un regard noir qui voulait tout dire. La jeune femme clamait tant bien que mal sa jument mais cette dernière commença à piaffer dès l'instant où elle vit l'étalon. C'était donc ça. Un putain d'étalon dans le cour. Avec un reniflement moqueur, Lydia mit la selle française sur la piste, au pas rassemblé, attendant plus d'explication. Elle ne calculait même pas le rouquin mais son sourire s'était fait bien trop mauvais. Ici, personne ne le savait. Les habitants de Milwaukee, ou du moins les lycées, eux, auraient tout de suite comprit et prier pour que cette colère sourde ne soit pas dirigée contre eux. La Johanson avait une jument qu'elle contrôlait à la perfection. Passer devant l'étalon ne lui demanderait aucun effort et là seulement il verrait qui est le meilleur cavalier... Sans aucun doute, c'était elle, pas besoin de se torturer l'esprit. C'était son nom qui avait brillé en lettre d'or, Lydia Johanson meilleure cavalière. Aujourd'hui, elle serait chez les adultes. Et sa place lui revenait de droit. 1 sur 10 réussirait le cursus. Ce serait elle, les autres retourneraient au crottin pendant qu'elle volerait vers la lumière. Il ne lui restait plus que ça après tout.

6 Septembre 2013

Il n'allait pas s'entendre avec elle.Mais alors pas du tout. Elle était à peine entrée dans la carrière qu'il la détestait déjà. Et sincèrement en plus. Elle se tenait comme si elle avait eu une couronne sur la tête, et ses vêtements auraient été plus adaptés aux pages des magazines pour midinettes qui pensaient que monter à cheval servait à exposer leurs seins. Sa jument elle, était très belle quoiqu'un peu atypique, et dotée d'allures régulières.

La monitrice commença à donner ses directives, et Cheren leva ses antérieurs, frappant le sol avec hargne. Le mors à aiguille n'exerçait aucun contrôle sur sa bouche sensible, pourtant, il avait placé son encolure et mâchonnait docilement. Lydia se pavanait déjà dans le manège. Sa jument passa sous le nez du cheval noir, mais celui ci ne releva pas le nez. Les jambes de son cavalier le maintenaient sur la piste, et il avait commencé à se déplacer calmement, ses jambes puissantes battant le sable fin. Il s'était enfin posé. Cependant, la détente avançant, les obstacles commençant à se dresser, il se remit à tirer sur son mors. Il aimait sauter. C'était indéniable. Et il aimait se surpasser. Il prit le galop, seulement pour se faire ramener au pas à coups de déplacements latéraux cadencés qui surprirent le jeune homme. L'étalon n'avait jamais montré grand intérêt ou talent pour le dressage... Et pourtant, il s'amusait de ses capacités pour se défaire de la pression douce du filet, sans succès.

Les minutes passaient. Une série de verticaux de 70cm, 85cm et 1,10m s'étendait dans la diagonale gauche KXM. Les chevaux défilaient sur l'exercice, gracieux ou hésitants selon les cavaliers, et Cheren tentait de se défaire de l'emprise du jeune jumper. Ses doigts le lançaient. Enfin, Mrs. Holms appela son nom. L'étalon prit le galop sans effort, concentré, attendant le moment fatidique où il se retrouverait face à la ligne de saut. Il prit le virage sèchement, et fit croître ses foulées, sans pour autant que sa vitesse augmente. Il ne se força même pas sur le premier obstacle, et ne prit pas même la peine de faire une foulée avant le suivant. Il franchit le mètre et quelques d'un bond formidable et calculé, se réceptionna et lança une ruade ravie. Il accepta à contre coeur de ralentir et de retourner se ranger auprès des autres chevaux, et baissa la tête pour faire la sieste. L'orage passé, la présence des autres lui était devenue complètement indifférente. Pour autant, Tarek ne se détendit pas. Il ne lui faisait pas vraiment confiance là dessus. Mais il surtout du se méfier de la jeune femme aux cheveux noirs qui lui fonçait dessus, incapable d'arrêter son hongre qui galopait anarchiquement. Cheren le vit arriver, frissonna, et se jeta en avant avec un cri furieux. Il se sentait attaqué. Déstabilisé, Tarek raffermit sa prise sur les rênes, ce qui eut pour effet de maintenir le cheval debout sur ses postérieurs, au grand déplaisir de celui ci. L'autre cheval galopait toujours en tous sens, et Cheren battait des sabots en secouant la tête pour reposer ses pieds. Ses jambes tremblaient furieusement, faibles, et il paniquait. Il se sentait dépossédé de ses capacités, restreint, et la peur qui s'insinuait dans son esprit le pliait peu à peu. Quand enfin les doigts du roux et le poids de son corps lui permirent de remettre les pieds sur le sol, il tremblait de tous ses membres, tétanisé par ce qui venait de lui arriver. Tarek su qu'il avait gagné. Cheren ne cabrerait plus avant un bout de temps.

Ave Maria

6 Septembre 2013

Elle rageait. Oui totalement, il n'y avait pas d'autre mot. Après lui avoir volé son petit ami voilà qu'il lui volait la vedette. Elle sauta son obstacle sans le moindre problème, retournant sagement à sa place pendant que Jade trottait avec fierté. Camille la rejoint et, leur chevaux côte à côté, elles se mirent à discuter. Sauter 1m 10... La bonne blague pour la championne. Lydia rejeta sa chevelure en arrière pendant qu'elle éclatait d'un rire tout à fait audible. La monitrice ne la reprit même pas et c'est avec un sourire étincelant que la jeune fille mit fin à la séance.

" Je vais maintenant annoncé les groupes. Pas de discutions possible, les binômes sont déjà formés par mes soins. N'oubliez surtout pas, les qualités de l'un font les forces de l'autre. Bosser clairement ensemble. Damien Smith avec Camille Delacour. Tony O'Malley avec Jessica Drown. Tarek Thompson, en équipe avec Lydia Johanson. "

La bouche de la jeune fille se décrocha. Elle n'avait pas réellement entendu ça. Camille à sa droite émit un petit éclat de rire muet pendant que Lydia était muette de stupeur. Faire équipe avec lui !? C'était clairement impossible. La blonde caressa l'encolure de Jade avant de la laisser aux mains des palefreniers. Elle aurait clairement préféré s'occuper de ça toute seule mais devant les beaux yeux bleus du nouveau, elle ne fit pas trop de commentaire. Pas de traitement de faveur, même pour les champions. Mais elle se méfiait et n'appréciait pas tellement de laisser la belle ici. La jument noire émit un hennissement à lui briser le cœur mais elle n'en montra rien sur son magnifique visage.

Elle se tourna vers le rouquin, les traits fermés, ses prunelles lançant des éclairs. Il n'était en rien responsable du choix des binômes. Lui qui partageait ce qu'elle désirait tant, lui qui était là, à rire avec son petit ami quand Matthew l'avait plaqué. Lydia aurait pu lui arracher les yeux avec ses ongles.

" Bon... bah puisque l'on doit faire équipe j'espère au moins que tu as des idées. "

Non... Elle n'était absolument pas énervé. Elle lui en voulait juste d'être si bon cavalier, de pouvoir maitriser un cheval de cette trempe. Lydia était faite pour la lumière, pour les étoiles, pour que ses rêves se réalisent tous. Comme tous ses enfants stars ayant gouté trop tôt à la célébrité. Mannequin depuis qu'elle avait 4 ans, la blonde avait toujours vécu dans l'adulation. Matthew ne pouvait l'oublier si vite, au profil de dizaines de filles. Il ne pouvait avoir choisit Tarek plutôt qu'elle.

6 Septembre 2013

Si ç'avait été possible, sa mâchoire serait probablement tombée de cheval. Un binôme. Avec Lydia en plus. Un binôme. Il n'y avait rien au monde qui lui était plus difficile que le travail en groupe. Il n'arrivait simplement pas à affirmer ses idées. Il avait certes été très populaire au lycée, mais seulement parce que les élèves de la Munch étaient... Et bien, différents, pour faire simple. Ici, les choses n'étaient pas comme au lycée, il fallait grandir, et s'accrocher pour réussir. Et ceux qui ne pouvaient pas tenir et gérer la pression s'en allaient tenter leur chance ailleurs. Il soupira, ignorant tant bien que mal le ricanement de la fille à côté de Lydia et le visage choqué de cette dernière. Ça n'allait pas être facile.

Les lads vinrent près de Cheren pour l'emmener, mais il les congédia fermement. Premièrement il voulait s'occuper de lui, deuxième il voulait avoir des contacts avec lui pour qu'il apprenne à le tolérer, et dernièrement il ne voulait pas que qui que ce soit se retrouve blessé par le cheval. Il le mena jusqu'au boxe, exerçant une force régulière et légère sur sa nuque pour le maîtriser. Il n'était méchant, il avait juste beaucoup trop d'énergie et ne savait pas la canaliser. Il lui fallait quelqu'un pour le guider. Même pour un cheval de cinq ans, il était exceptionnellement actif. Il se roula avec délectation dans la paille après avoir été débarrassé de sa selle, mais se jeta contre les barreaux quand Lydia Johanson se planta devant la stalle. Tarek lui plaqua les paumes sur le poitrail, le força à reculer en regardant la jeune femme, buvant presque ses paroles. Il avait du mal à croire qu'elle était réellement là, en face de lui, en chair et en os. Il l'avait regardée à la télé un nombre incalculable de fois avant d'enfin se décider à s'initier à l'équitation anglaise. "J-je... Je crois qu'on pourrait, peut être, je sais pas, essayer le travail en liberté ? A-avec nos chevaux attitrés ? C'est idiot, tu crois ?" Il pesta intérieurement. C'était lui l'idiot dans l'affaire, à bafouiller comme ça, avec son cheval à bout de bras. Pas étonnant qu'elle le regarde de haut, il avait l'air d'un parfait spécimen de crétin.

New Day

6 Septembre 2013

Lydia devait l'avouer, l'idée du petit roux était loin d'être stupide. Le travail en liberté permettait bien des choses, surtout pour les débutants de la filière. Tous n'étaient pas des professionnels et s'ils savent tous monter, Lydia était bien l'une des rares à monter en concours et à voir son nom être scandé en CSO. Ce n'était pas à ses illustres inconnus qu'on allait demandé un autographe ou dont on allait rêver la présence dans les carrières de démonstration des jeux mondiaux. Lydia pouvait au moins se rassurer sur cela. Elle était la seule cavalière déjà semie professionnelle.

Elle le regarda gérer tant bien que mal son cheval avec un petit pincement de lèvre. Elle ne s'y serait clairement pas prit comme ça mais le laisser se débattre lui plaisait tout particulièrement. Elle détailla sa robe foncée avec un sourire affirmatif. Oui, il était beau. Mais la beauté ne fait pas toute la puissance d'un cheval. Si Jade était splendide, ce n'était pas cela qui avait en tout premier lieu attiré le regard de la cavalière. Et puis, quand elle avait récupéré ce poulain, il était carrément ignoble. Malgré ses origines qui pouvaient faire baver tous les cavaliers, Jade avait été sacrément laide. Maintenant, sa beauté et son prix faisait baver chaque cavalier qui passait.

" Il faudra qu'on se voit à côté. Dit moi quand tu as le temps après je sais pas si tu préfères qu'on aille chez toi, chez moi ou alors à la BU je m'en fiche royalement tant que le travail est fait. Juste après demain je ne pourrais pas, je vais faire la disserte sur les soins. "

Clair, concis et précis. C'était la seule chose qu'elle voulait.

6 Septembre 2013

Cheren brouta négligemment ses cheveux, et Tarek le maudit. Il le faisait encore plus passer pour un idiot avec ses bêtises de bébé. Vraiment, il se comportait comme un tout petit poulain, gentil mais refusant de se faire un peu sérieux. Il tirait sur la capuche de son sweater, se raidissait subitement d'un petit bond joueur, et le jeune garçon allait finir par craquer s'il continuait ses mimiques. Il le faisait fondre, ce grand bêta, et il lui pardonnait ses vilenies bien trop facilement. Il passa son bras autour de sa tête, et écouta la blonde attentivement, fasciné. Elle avait indéniablement de l'allure, de cette prestance donnée aux gens de haut rang. Lui, il n'était pas ainsi. Sa famille était riche, mais riche du dur labeur de plusieurs générations successives et qui se battaient pour garder leur acquis. Ils connaissaient les codes de la bonne société, mais ils n'étaient pas comme cette fille, ou comme Mathieu, dont on n'avait pas besoin d'entendre le nom pour savoir qu'on leur devait le respect.

Il acquiesça doucement au fil de ses mots, et réfléchi une seconde. Chez lui, elle pouvait croiser Mathieu et ses conquêtes . Chez elle... Et bien, il doutait fortement qu'elle soit ravie d'avoir à l'accueillir lui chez elle, d'après les dires de Plume. Restait donc la bibliothèque. "Si tu veux je peux essayer de préparer deux trois idées et un plan d'ici jeudi, et on peaufinera comme il faut jeudi. Ça te laisse le temps de faire ta dissertation." Il sourit, hésitant à lui avouer à quelle point elle avait changé sa vie. Non, il valait mieux qu'elle le connaisse un peu plus avant ça. Mais il faudrait qu'un jour elle le sache. Elle venait décrocher son titre professionnel décerné par l'état. Il venait passer son diplôme de cavalier pro, et suivre les pas des plus grands en tant qu'éthologue. Pourquoi ne pourraient ils pas s'entendre ? Il la regarda une seconde, puis lui tourna le dos avec un air d'excuses. Cheren devait être brossé et ses pieds graissés.

Et puis, elle ne devait pas avoir très envie de le voir longtemps vu qu'elle allait devoir faire des efforts plusieurs heures à la BU.

White Flag