27 Août 2013

Il regarda encore une fois le morceau de papier froissé qu'il tenait au bout des doigts. La bandoulière de son sac, depuis le temps, lui avait un peu scié l'épaule. Il n'était pas fâché de mettre enfin la main sur la petite maison perdue entre deux quartiers pavillonnaires. L'effervescence stressante et oppressante de la grande ville de Chicago s'estompait autour de la maison, et il poussa le portail sans effort, un soupir de soulagement glissant entre ses dents. Il n'y avait personne. La cour frémissait du bruit des feuilles, et il inspira pleinement, revigoré par le son que produisaient les oiseaux alentour. L'année allait être agréable. Il savait pourquoi il avait choisi cet endroit, mais, il ignorait tout de l'identité de son colocataire et de ses raisons à s'installer à l'écart. Pour les raves, peut être ?

Il extirpa les clés de sa poche, remerciant le ciel d'avoir donné rendez vous au propriétaire à la gare pour éviter de le chasser dans toute la ville. La serrure neuve émit un son coopératif, et il abaissa la poignée pour entrer. L'intérieur cosy et moderne l'attendait, et il gravit l'escalier sans plus de cérémonie, choisissant la plus petite chambre, juste sous le toit. Les murs crème et vierges lui donnèrent un peu le vertige. Mais il s'occuperait de ça plus tard. Il jeta négligemment son sac de voyage sur le lit, y pêcha un sarouel noir atteignant tout juste ses mollets et un tee shirt court, stoppant au dessus du nombril. Il planta le reste là, redescendit, enfila ses Vans et alla explorer son nouveau logis. Il faisait toujours ça, pour le mieux ou le pire.

Le salon était simple, la cuisine très bien conçue, la buanderie pratique et la salle de bain... Parfaite pour un garçon comme lui. Tant de miroirs lui donnait presque le tournis. Au moins, il pouvait voir ses tatouages sous toutes les coutures comme ça, et il pourrait vérifier qu'il était présentable avant de partir en cours les matins. Une chemise qui est mal ajustée dans le dos, c'était une infamie !

La cour donnait sur un petit jardin, sans doute exploité par le propriétaire, et il tourna la tête. La raison de son choix trônait là, envahie par les mauvaises herbes, la clôture un peu ébranlée, mais praticable. Pour un peu, il en aurait eu des frissons. Il allait pouvoir loger son cheval ici les week-ends, et peut être négocier la présence du chien avec son colocataire, tenant que l'animal vivrait uniquement dehors. Il sourit, et le bruit d'un moteur le tira de ses pensées. Il avait plutôt intérêt à ne pas déjà jouer les filles de l'air, sinon l'entente risquait d'être sévèrement compromise. Il ordonna nerveusement ses bracelets, et croqua son piercing à la langue. Moment fatidique. Il ne savait même pas à quoi l'autre garçon ressemblait, quel cursus il venait suivre ; rien.

Il lorgna le portail toujours ouvert, et alla ouvrir les fenêtres du rez de chaussée pour aérer la maison. Il avait allumé la chaîne hi-fi, et les chansons de l'été défilaient entre les commentaires idiots des animateurs. La rentrée, si elle exerçait avec brio sa pression sur lui, se révélait tout de même plus relaxée que prévu. Il capta le bruit de pas sur le bitume de la cour, et tenta de se concentrer sur le livre théorique qu'il avait saisi à la volée. Un jour, il vaincrait sa timidité de premier abord. Oui, un jour. C'était beau de rêver...

Dangerous

27 Août 2013

"Tu ferras attention mon chéri. Tu me promets que tu travailleras Mathieu ? " Le blond offrit un magnifique sourire à sa mère, la rassurant d'un baiser sur la joue. Il n'accorda pas un regard à son père, ce même père qui le maudissait de partir dans une filière sportive qui ne déboucherait sur rien. Leurs yeux si semblables s'affrontèrent quelques secondes avant que le jeune homme ne récupère sa veste en cuir et la jette dans la maserati étincelante. Si propre, pour si peu de temps. Musique à fond, cigarette au bec, l’héritier Alaric était identique à l'image qu'on avait de lui. Il roulait trop vite, comme toujours mais les habitudes étaient reine dans son cœur. Seul le nom de sa petite amie allait changer. Voilà trop longtemps que Lydia était reine de son lit et qu'elle se perdait dans ses bras.

Milwaukee, Chigago. Les 150 kilomètres qui séparaient les deux villes n'étaient rien pour le blond qui savourait la conduite. Cette voiture, il lui aurait érigé des statues. Clairement, il se fichait qu'on le prenne pour un abrutit à aimer sa bagnole. Il était un mec, n'était-ce pas totalement logique ? Il s'offrit une nouvelle cigarette avant de regarder le GPS. La route était là, frêle entre les champs, ouvrant sur tellement de possibilité. Une nouvelle vie qui se déroulait sous ses yeux ébahit et impatient. Ce n'était que de la terre compacte et pourtant, il voyait clairement se dessiner des promesses. Restait le petit bémols de son coloc. Il ne le connaissait pas le moins du monde, l'agence ayant réglé le sujet. S'il tombait sur un gamin anti social et haineux des soirées, il ne ferrait pas long feu. La première raison qui l'avait poussé à prendre une maison à l'écart de la ville était la disparition pur et dur du moindre voisin. Et la promesse de soirées plus que magistrale, voir même plusieurs chambres d'amis dont une au nom de Selena.

La voiture s'engagea sur la terre, les cailloux crépitant sous les pneus. Il ralentit sensiblement et là découvrit enfin. La maison était là, avec ce charme particulier que seule les vieilles maisons peuvent posséder. Ce caractère qui les rend attachante et personnelles. Son colocataire devait être déjà là. Passant une main un rien nerveuse dans ses cheveux blonds, il rajusta son marcel avant de sortir l'un de ses sacs qu'il souleva à bout de bras sans le moindre soucis. Prenant une légère inspiration, il pénétra dans la cour.

Sa première impression ? Il n'en avait pas réellement. Mathieu préférait connaitre les personnes avant de les juger. Dans le cas du jeune roux qui lui faisait face, il aurait pu jurer gay mais préférait garder ses pensées pour lui. De toute manière, cela ne changeait pas grand chose. Plus petit que la moyenne, son colocataire était beau à sa manière. Les traits de son visage, incroyablement fin mettaient en avant ses prunelles d'un vert émeraude, transperçant. S'il avait mesurer vingt centimètre de plus, il aurait largement eu sa place sur des couvertures de magasins de mode. Mathieu lui mettait bien deux voir trois têtes si le jeune homme avait été debout. Un sourire illuminant son visage, le blond se présenta avant de lui demander s'il avait déjà choisi sa chambre. Premier arrivé, premier servie c'était sur. Mais lors de la visite, l'héritier avait eu le coup de foudre pour la plus grande chambre, avec ses deux fenêtres et sa magnifique vue. Il croisait mentalement les doigts pour qu'elle soit encore libre. Parce qu'il ne se voyait pas commencer déjà à négocier. Amadouer l'animal et savoir si les soirées seraient possibles avant toute chose. Enfin... Vu les piercings et les tatouages, il n'était pas tombé sur un enfant de coeur et s'était tant mieux.

27 Août 2013

Le stress atteignit son apogée, le jeune homme qui s'avançait dans la cour s'avança dans l'entrée, et Tarek pinça ses lèvres pour contrôler les battements anarchiques de son cœur. Il fallait vraiment qu'il apprenne à gérer sa timidité, et pas seulement en se transformant en imbécile hyperactif pour la renier. Des mots venant de la bouche d'Amarok flottèrent dans son esprit, et il les rejeta férocement. Il ne voulait pas penser à lui maintenant, il ne voulait plus avoir grand chose à voir avec lui de toute façon. Ses manières lui tapaient sérieusement sur les nerfs. Il détailla rapidement le nouvel arrivant, et se redressa un peu maladroitement. Ce n'était vraiment pas son fort, ces choses là. Il sursauta presque au son de sa voix, perturbé par la situation, et nota mentalement son nom et sourit. Sa chambre ? Voilà des préoccupations importantes. Il posa le livre de dressage, et rassembla son courage. "Je m'appelle Tarek. Et euhm, j'ai pris la chambre du fond, je tiens pas aux grands espaces." Ça lui faisait penser qu'il fallait qu'il la personnalise, cette chambre. Il espérait que ça ne poserait pas problème qu'il ait choisi la petite chambre, mais quelque chose lui disait que non.

Son nouveau colocataire était grand, bien plus grand que lui. Il en aurait presque eut le tournis de le regarder trop longtemps, à lever la tête. Mais beaucoup de gens étaient plus grand que lui. Il savait qu'il avait une taille particulièrement petite, due aux années de gymnastique intensive, à la danse et à l'équitation. Il avait l'air d'une petite poupée, disaient les gens, souvent pour le vexer. Mais ça ne le vexait pas. Il avait choisi de pratiquer la gym, il avait choisi de faire du violon et du piano, ce qui avait entraîné le développement fin et fragile de ses poignets et de ses mains, il avait choisi l'équitation qui lui avait donné sa musculature féline, tout comme il avait choisi de marquer son corps à coups d'encre et de métal. Il en avait toujours eut besoin, de ces changements, de modeler son physique. Alors tant pis s'il avait l'air d'une poupée, tant mieux même. Il était homosexuel, ouvertement, mais sans en faire des tonnes, et il avait le "physique adéquat". L'autre garçon, a contrario, avait bien l'air d'un lycéen fraîchement lâché en liberté, sportif au possible et prêt à croquer la vie à pleines dents. Il se demandait de quelle région il pouvait venir.

Il ne demanda pas. Il le laissa s'installer, et remarqua que la pendule affichait 16h29. Cheren allait bientôt arriver. Il y avait à peine pensé qu'il entendit des pneus sur la terre du chemin, et un klaxon. Le 4x4 Range Rover gris étincelant de son père flanqué du van luxueux de la famille se matérialisa devant le portail, et il se précipita pour accueillir son bout de vie. Son frère était déjà en train d'abaisser la rampe. Un bruit de sabots furieux s'élevait du van, et Tan, en tentant d'entrer, reçu un violent coup de sabot. Il jura, maudit l'animal, grinçant à son petit frère que cette bête là le perdrait, et le jeune étudiant éclata de rire. Les coups se calmèrent, un court silence s'installa, et l'animal hennit joyeusement. Tan fit mine de se tirer une balle dans la tête. Cheren ne se montrait docile qu'avec son éleveur. Le faire monter dans le van avait été une affaire sérieuse... Tarek alla le détacher, le fit reculer facilement, et aussitôt dehors, il se lança en sauts de moutons ravi au bout de longe. Le roux espérait que son colocataire avait bien été, selon le propriétaire, informé qu'il aurait à fréquenter un cheval. Cependant, même s'il n'avait rien contre, il déchanterai sans doute face à l'étalon ébène. Le cheval se cabrait de toute sa hauteur, furieux. L'emmener au box fut assez compliqué. Et il commença immédiatement à taper dans sa porte. Tarek, éssouflé, passa sa main dans les crins de son toupet, et regarda Tan. "Tu veux boire quelque chose, frangin ? Mon coloc vient d'arriver, toi qui voulais absolument le voir pour 'juger' !" Le géant roux acquiesça. Tarek appela son colocataire pour lui demander s'il voulait boire quelque chose. Autant commencer tout de suite à faire connaissance, ce serait plus simple non ?

Break The Rules

27 Août 2013

Un sourire étira les lèvres du beau blond à la réponse de son colocataire. Tarek. Il ne devrait pas avoir trop de mal à s'en souvenir. Maintenant que les présentations étaient faites, il allait calmement s'installer. Maintenant ses sacs les un après les autres, opération sport de la journée, il s'installa dans l'immense chambre. Il était chez lui... Mathieu avait bien du mal à réaliser que maintenant, c'était sa demeure. Qu'il n'aurait pas ses parents à attendre, pas son enflure de père pour gueuler qu'il lui était inutile. Sans autre forme de procès, le blond avait abandonné Tarek. Pas vraiment envie de le coller, ils auraient tous le temps de faire plus ample connaissance quand viendrait l'heure. Il appela Selena, lui offrant son adresse et lui jurant qu'elle aurait un double des clefs quand elle voulait et qu'elle pouvait venir manger chez lui dès le lendemain. Puis il se rappela très vite -enfin elle lui rappela- qu'elle était en vacances en Argentine et qu'elle ne rentrait que pour la rentrée. Avec un sourire, Mathieu raccrocha et le vacarme de l'extérieur le fit bondir à la fenêtre. Un canasson. Il y avait un putain de canasson dans la cour. Il était certes magnifique mais quand même... Aussi loin que remontaient ses souvenirs, le blond avait toujours eu peur des chevaux, pas faute à sa mère d'avoir essayé. Elle l'avait amené aux Hesperides, jurant qu'un fils de bonne famille se devait de monter. Mathieu avait beau y avoir mit toute la bonne fois du monde, il n'avait jamais réussit. Il tenait en selle quoi. Mais un cheval comme il avait devant lui, jamais il ne mettrait le cul dessus. Mais il n'en était pas vraiment question.

Ouvrant l'armoire, peut habitué à devoir ranger ses vêtements ailleurs que dans un dressing, le blond laissa parler son côté maniaque. Le bordel dans la maison, il s'en foutait totalement. Mais dans sa chambre, sauf en lendemain de soirée... C'était toujours impecable. Il écouta d'une oreille distraite les henissements du cheval avant de lancer les Red Hot dans sa chambre, pas trop fort pour ne pas choquer immediatament celui avec qui il allait passer l'année, voir bien plus si tout ce passait bien. Ses parents étaient choqués qu'il veuille être en coloration. Les restes du fils unique qui voulait de la compagnie. Il aurait préféré Selena mais clairement, c'était impossible de sa part. Tant pis. Même s'il n'était pas les meilleurs amis du monde le coloc chiant risquait plus d'être lui que Tarek.

Voilà que ce dernier l'appelait. Mathieu, tout sourire, descendit, salua avec élégance celui qui devait être le frère du roux. Bien élevé, de ça, personne ne pouvait dire le contraire. Petit garçon parfait il était devenu un adolescent chieur mais il avait toujours gardé de son côté cette éducation de bonne famille. On n'oublie pas d'où l'on vient, qu'importe ce que l'on devient. Il proposa de faire le service, s’excusant après de l'immense roux. Enfin immense. Il devait faire seulement cinq centimètres de plus que Mathieu mais pour le petit, c'était des monstres qui l'entouraient. Il n'avait que des bières, dans son sac et qui venait de faire une heure de route. Oui... Une heure. Et puis merde, il conduisait comme un con mais ce n'était pas nouveau. Et il était sur d'avoir vu celui qui se présentait comme Tan auparavant. Mais Mathieu restait respectueux, ne se permettant la moindre question.

27 Août 2013

Cheren sifflait dans son boxe. Ses hennissements et renâcles furieux, ses expirations puissantes envahissaient la cour. Il détestait être bougé. Et puis après tout, il ne l'avait acheté que sept mois auparavant. Mathieu descendit, et se proposa de faire le service après un salut poli à son frère. Il décida à ce moment là d'aller chercher le brownie à sa fenêtre. Il l'y avait mit à réchauffer un peu au soleil, et il le descendit après avoir vérifié qu'il n'avait pas séché. Tan, en voyant le gâteau, déclare l'éternel "Ah cheers !" de la famille, et il ne fallut pas lui préciser qu'il pouvait se servir après avoir coupé les parts. Tarek offrit au blond de se servir s'il le voulait, et remonta dans sa chambre pour ranger ses affaires, laissant les deux autres là. Cheren s'était tu, et ne tapait plus. C'était déjà ça.

Il accrocha ses posters, ses photos en pêles-mêles sur les murs et la porte, souriant en revoyant ses frères et ses sœurs tous entassées en une ligne anarchique, agitant la main vers l'objectif. Sur une autre photo, son frère et sa femme, en robe de mariée, narguaient le photographe. Les autres étaient presque toutes de lui et ses amis de lycée, ou des animaux. Son chien, ses chats, le puma argentin ramené de la chasse au grand déplaisir de sa mère, le faucon de sa sœur. Et puis des photos de lui plus jeune, avec ses moufles et son bonnet ou en simple short, debout en haut du grand hêtre du parc, sa mère le sermonnant d'en bas. Mais surtout, des chevaux. Des chevaux et quelques réalisations qu'il avait faites en Arts au lycée. En même temps, il essayait d'entendre ce qui se passait en bas. Ce qui fut compromis lorsque Cheren trouva judicieux de lancer un cri strident et possédé pour attirer l'attention. Tarek entendit son frère recracher ce qu'il avait dans la bouche et pester, n'y fit pas attention, puis sursauta en entendant ses pas dans la cour. Un claquement sec résonna dans sa tête, et il réalisa que Tan venait de cingler le nez de son cheval avec une cravache. Il se rua à la fenêtre. "TAN THOMAS MISAËL THOMPSON !!" Tan se raidit. Oups.

Son petit frère descendit en deux foulées, fou de rage, attrapa son col fermement et le secoua avec virulence, sifflant des menaces et des remontrances à voix basses, presque étranglée. Tan se sentait mal pour Mathieu. Si son frangin était timide au premier abord, il n'en était rien avec les gens qu'il connaissait. Et là, tout de suite, il ressemblait tellement à leur mère qu'il en avait des sueurs froides. Il savait que ses frères étaient le fruit d'une liaison avec un homme d'affaires norvégien qui avait traité avec son oncle, et que c'était la raison pour laquelle leur physique était plus élégant que celui de leurs autres frères, mais toujours était il que quand Tarek s'énervait, sa rage glacée aurait fait peur à Hitler lui même. Il glissa gentiment à son jeune parent qu'il ressemblait à Layla quand il faisait ça. C'était pas une bonne idée. "Jevaistetuer." Mais non. Il le lâcha seulement, et s'excusa platement devant son colocataire, avec une très, très légère inclinaison, et alla enfourner une part de brownie pour se calmer les nerfs. Sa famille l'agaçait parfois. Etait il le seul à comprendre que les chevaux n'étaient pas des animaux sans cervelle ? Il saisi une bière. Il allait avoir besoin d'une rave.

Anything could happen

27 Août 2013

Jusqu'ici tout se passait bien. Les deux jeunes hommes discutaient avec animation, Tarek les ayant abandonné depuis quelques minutes surement pour installer sa chambre. Mathieu discutait avec animation tout en réfléchissant à la soirée qu'il organiserait le soir même. Il fallait bien fêter l’emménagement. Enfin le soir même. Il demanderait à Tarek avant toute chose. C'était bien mignon mais il contait inviter tous les footballeurs, Lydia et ses copines, Ael, Selena enfin toute la clique. C'était le problème d'être trop populaire. Il y avait trop de monde aux soirées et de fils en aiguille, on finissait comme organisateur d'orgie. A Milwaukee, Lydia et lui était considérés comme les meilleurs organisateurs de soirées avec un petit plus pour la belle blonde.

Mathieu resta bouche bée lorsqu'il entendit le nom du grand frère de son coloc. A son tour, il bondit dehors, lâchant son téléphone, traumatisé. Tan Thompson.... C'était impossible pas ici aussi. Il regarda le cheval noir, refusant de s'approcher. Mathieu ne savait d'où lui venait sa peur des canassons mais on ne lui ferait foutre le cul dessus. Mais il regardait la scène entre les deux frères avec amusement. Lui qui avait toujours été fils unique, il n'avait jamais connu ça. Le conflit, les relations fraternelles. Son seul frère était Ael et son père le préférait nettement à son propre fils. Mais c'était une autre histoire que Tarek n'avait pas à savoir. Toujours était-il que s'il était réellement un Thompson de Milwaukee, leur parents allaient s'arracher les cheveux. Les deux familles devaient normalement se haïr. Et les fils étaient en coloration. Un pied de nez gigantesque au destin. Mais tant que Tan ne serait pas partie, Mathieu préférait garder le silence.
Il quitta son Marcel, avisa l'escalier et commença son échauffement journalier. Traction, pompe. Il allait devoir s'inscrire dans une salle de sport maintenant qu'il n'en avait plus une chez lui. De même que la piscine. Avoir tout sur place était quand même nettement plus pratique mais si Mathieu avait voulu vivre dans un palace, il s'était resté chez lui. Et surtout, il n'aurait eu le coup de foudre pour cette vieille maison et pour la magnifique vue qu'il avait.


L'après-midi s'était avancée et Tan était enfin partie. Mathieu avait passé une bonne partie de son temps à faire du sport, l'autre à installer sa chambre et à fumer. Il n'avait pas recroisé Tarek de l'après midi et ne lui avait donc pas clairement posé sa question mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il attendait le repas du soir, le moment où ils allaient se retrouver en face à face et en solitaire. Ils mettraient les règle de la coloc en place et en même temps, ils pourraient discuter. Après tout, ils avaient du temps avant la rentrée. Quelques jours tranquilles. Quelques jours de soirées à vivre en nocturne. A se réveiller à midi, comater jusqu'à 15 heures et commencer à acheter de l'alcool pour la nouvelle journée qui commencerait à 21 heures. Et ainsi de suite chaque jours. Autant d'heure de sommeil que s'il vivait normalement, simplement pas aux mêmes moments. Ils vivaient aux heures européennes enfaite. Mathieu descendit, avisant la magnifique cuisine. Ça allait être très compliqué. Il avait toujours été habitué à un cuisinier alors là... C'était tout nouveau.

27 Août 2013

Il soupira. Le soleil, au dessus de la ville, descendait doucement. Les bras croisés derrière la nuque, un brin d'herbe entre les dents, bercé par le bruit de la rivière, il se laissait aller. Ce qui le réveilla un peu fut la faim. Il pesta, et se redressa, fourrant ses mains dans ses poches. La rivière le reflétait. Il regarda la panthère sombre aux yeux de feu tatoué sur sa hanche et son rein le fixer avec hargne, ondulant au fil de l'eau. Il se sentait bien. Ici, il allait pouvoir vivre sa vie sans personne pour venir le descendre. A Milwaukee, il n'avait plus de vie. Ses amis ne le voyaient plus, et son beau-père ne se gênait jamais pour l'humilier en public. Il haussa les épaules, et quitta le pont. Il aurait bien aimé avoir ses chiens. Mais il allait devoir parler de ça avec son colocataire, mettre en place des règles, apprendre à le connaître et à s'entendre avec lui. Mais enfin, il pourrait toujours installer les chiens dans les boxes vides à côté de Cheren, les portes de bois les retiendraient facilement.

Il se hissa par dessus le portail du jardin souplement, se réceptionna dans la pelouse qui avait bien besoin d'un coup de tondeuse et entra par l'arrière de la maison. Il était déjà 19h04. Il enleva ses chaussures, passa ses chaussons de gymnastique et avisa son coloc dans la cuisine rutilante, un air hésitant sur le visage. Il sourit, et s'avança sans hésitation, retirant également sa veste pour rafraîchir ses épaules. Il la plia, la posa sur le bord d'une marche pour ne pas l'oublier. "Si tu veux, je veux bien m'occuper de la cuisine quand je suis là. J'adore faire à manger, et je suis plutôt doué alors si ça t'arrange ça me va. Et puis je veux bien m'occuper du linge et du ménage, aussi. Ce n'était pas par gentillesse. Il n'avait vraiment rien contre ces taches là, il les aimait même. Il avait toujours été extrêmement maniaque dans les lieux où il vivait. L'espace des autres, il s'en moquait. Mais l'espace commun d'une maison et sa chambre, on y aurait jamais rien vu traîner et encore moins une poussière. Il rangeait tout par taille, catégorie, ordre alphabétique ou couleurs, et poussait même aux dates quand il organisait des images sur un mur. Ses livres étaient impeccablement ordonnés, ses magazines d'équitation également, ses affaires d'art encore pire.

Sans vraiment attendre de réponse, il ouvrit la glaciaire qu'il avait posée au fond de la cuisine, étudia une seconde son contenu et choisi les steaks, les pommes de terre et, évidemment, deux bières. De toute façon, il ne voyait pas trop en quoi ça dérangerait le blond s'il s'occupait de tout ça. Rien ne l'empêchait d'apprendre à cuisiner en profitant de l'occasion.

Je Marche Seul

27 Août 2013

Can't stop résonnait des basses que Mathieu avait installé en premier dans le salon. Le blond regardait la cuisine comme un élément étrange et inconnu, la mine déconfite. Clairement, il ne savait pas par quoi commencer. Inviter des filles tout les soirs pour qu'elles fassent à manger serait finalement une très bonne idée. Il allait commencer à y réfléchir très sérieusement, faisant défiler les numéros de ses contacts, bien décidé à trouver une idiote qui viendrait pour ses beaux yeux. Mais il avait beau regarder tout les prénoms, le seul qui lui venait en tête ce soir était celui de Selena et c'était bien la dernière qui viendrait nourrir son morfale de meilleur ami comme elle disait.

Son coloc pointa enfin le bout de son museau et un immense soupir de soulagement s'échappa des lèvres de Mathieu. Avec un sourire, il récupéra les bières, les ouvrit d'un tour de main avant de le regarder travailler.

" Là je te dresse un hôtel tout de suite " Un petit rire plus tard et il reprit ses paroles, attaquant directement les choses plus sérieuse. " Bon, c'est peut-être un peu trop tôt mais clairement, je pense que le plus tôt sera le mieux. On va dire que je suis pas un mec très sage et très respectable. J'ai mes petites manies... Les soirées... Bah c'est ma plus grosse manie. D'où je viens, j'organisais souvent de véritable orgie et je voulais clairement savoir si je me fais lynché si je fais pareil ici ? "

Physique bien propre sur lui pour un addict absolue aux soirées et autre conneries qu'il s’enfilait dans le nez. Alcool, cocaïne, tout pour réussir la plus merveilleuse des soirées pas vrai ? C'était du moins ce que tous disait. Enfin, si on oubliait les rabats joies comme Lydia. Au bientôt elle ne ferrait plus autant la maligne. Juste la sauter une dernière fois, avant de clairement mettre fin à leur relation et ne pas la rappeler, jamais. Il ne se comporterait comme Aèl avec Selena. La fin d'une relation était la fin, pas avec des plans culs plus ou moins régulier.

27 Août 2013

Ses mains s'affairaient au dessus du plan de travail, sans qu'il ait à y réfléchir, concentré sur la musique qui battait dans sa tête. Il avait envie de sortir. Il avait envie de danser, de se laisser porter par un shot de LSD bien dosé, de boire à en mourir et, bien sûr, de détendre son corps entre les bras de n'importe garçon un peu sympa et mignon. Il sourit en voyant son colocataire se saisir d'une bière, et avala une gorgée de la sienne. L'alcool s'insinua dans son sang comme un incendie, et il termina son travail de préparation. Il mit les pommes de terre a frire, et laissa la viande mariner. Il aimait tellement cuisiner qu'il ne rendait jamais compte de ce qu'il avait fait jusqu'à ce qu'il mette tout à cuire. Ça faisait beaucoup rire son entourage. Surtout quand il s'agissait d'une soirée crêpes, qu'ils trouvaient une pile de gaufres ou de cookies en rentrant du boulot, ou mieux, de pancakes couverts de miel et de sirop d'érable au réveil. Dans ces moments là, ils bénissaient l'aptitude matinale du jeune homme.

Il releva la tête, silencieux, dévisageant le blond. Un fêtard ? Il aimait les orgies ? Mais bon sang, il allait passer une année magnifique !! Il rigola, franchement ravi, et descendit sa bière sans cérémonie. L'université allait être une orgie incessante. Vraiment. "Y a pas de problème ! Tu fais ce que tu veux de ce côté là. Moi même je suis loin d'être un enfant, et c'est rare que je sois sobre passé 22h. Bon, je suis même complètement minable et intenable. Je sais pas comment j'arrive à épargner quand même ma chambre !" Les pommes de terre grésillèrent, et il alla mettre la viande à cuire. La table était mise en un tourne main, et apporta son assiette au grand blond, pensif. Il restait des ombres au tableau.

Ombre principale, Amarok, professeur d'histoire, qui aurait donc les pleins pouvoirs sur lui. Parfois il se demandait vraiment pourquoi Tan ne voyait pas que son meilleur ami n'était rien d'autre qu'un monstre. Ombre numéro deux, Aèl Targison, qu'il espérait voir le moins possible. Le brun digérait mal son refus de lui offrir son lit pour une nuit, et ça devenait très lourd. Numéro trois, sa sœur Awen qui allait probablement le couver et le sermonner tous les cinq jours. Il comptait ne pas trop les avoir autour. C'était au hasard de la vie. Au moins, il se sentait bien chez lui. Et puis la carrière !

Domino

27 Août 2013

C'était fait, s'était réglé, c'était parfait en somme. Les lèvres de Mathieu s'étirèrent sur son plus magnifique sourire. Il reprit une gorgé de bière avant de plonger ses yeux dans l'assiette pleine que lui avait tendue Tarek. Cette année allait etre parfaite. Le blond sentait fortement que la coloc allait devenir un haut lieu de soirée. Ce calmer ce soir ? C'était peut-être un peu trop en demander mais si Tarek n'avait rien contre, cette nuit pouvait fêter l'emménagement.

" Hum... C'est peut-être un peu pousser mais on ne va pas attendre trois ans pour fêter notre arrivé ici non ? "

Il sourit de nouveau avant d'avaler une gorgée de bière. Et fumer ? Ils allaient devoir parler un long moment pour mettre au clair tout ce qu'il pouvait faire ou ne pas faire sous ce toit qu'il partageait. Puis il restait cette question qui lui brulait les lèvres mais qu'il n'osait formuler.

Alors, attendant la réponse du petit roux, Mathieu formait dans sa tête la liste des invités. Il n'avait pas fini qu'il en était déjà à 50. Provision de cockaïne ? Medhi ? Provision d'alcool ? Tout le monde ramène une voir deux bouteilles et ils avaient de quoi se mettre la tête bien à l'envers. De la drogue et de l'alcool pour oublier. Oublier quoi ? Que la vie est une putain ? Même pas, le jeune homme n'était pas en souffrance et voilà bien longtemps qu'il avait arrêté de pleurer sur les coups qu'il recevait petit. Maintenant, il était un homme et les soirées, il aimait sa sans vraiment avoir besoin de raison pour boire. Pour faire des paris stupides entre amis qui amenait l'un d'eux à l’hôpital une fois sur deux. Et puis les filles qui s'ouvraient à n'importe qui, les parties de jambes en l'air interminable. C'était ça aussi les soirées, l'ivresse de l'alcool et la beauté qu'il offrait à chacun. Tous pouvait avoir leur heure de gloire dans ses conditions. Pourquoi ne pas en profiter à outrance ? C'était ça aussi la vie. S'amuser, dépasser ses limites. Selena et Aèl seraient présents mais tant pis. Ils n'auraient qu'à rester chacun de leur côté et tout irait bien.

27 Août 2013

Il mordit dans son steak, et réfléchi. Où allait il bien pouvoir aller ? Il fallait un endroit pas trop grand, avec pas non plus trop de gens, une soirée comme il aimait les organiser chez lui, à Milwaukee, dans son pavillon de verre et de bois, au bord de la piscine où le champagne coulait bien trop. Une fête où tout le monde finissait trempé d'alcool, avec deux ou trois grammes de drogue se promenant dans le sang, avec de la musique trop bête et trop rythmée pour qui que soit contrôle l’enivrement qui s'emparait des veines.

Il failli  sursauter. Ses yeux différents l'un de l'autre se posèrent sur le blond, et il sourit, presque prêt à lui sauter au cou. "Alors là mec c'est moi qui te monte un autel ! J'étais en train de me demander où j'allais bien pouvoir aller ce soir pour que ça se rapproche des soirées que je faisais !" Il se leva, posa la ce dont il s'était servi dans le lave vaisselle et avala une compote en quatrième vitesse. C'était bien joli mais il fallait organiser ça. Il leur fallait l'alcool, la came un peu, les invités, un parking improvisé pour garer ce petit monde, un buffet, et tout e genre de choses. Il faisait bien de prévenir, parce que dix minutes après et tout était fermé. "Il faut qu'on passe pas mal de coups de fils. Oh, et tu peux faire à peu près tout ce que tu veux ici, sauf entrer dans ma chambre ou quand j'y suis la salle de bain sans y être invité, tu n'envoies personne me voir dans cette même chambre si tu ne sais pas si je suis d'accord, tes potes ne dorment pas dedans quand je suis absent. Et n'y fument ou boivent pas. Et les lendemains de soirée je me charge du ménage. Et à 14h pétante maximum y a plus personne. Et personne touche à mon cheval. Ça ira ?" Il sourit, les mains sur les hanches, mâchouillant un peu son labret. Il n'sait pas demander si l'autre accepterait les chiens dans l'écurie, et... Le 'chat'. Il aimait les bêtes ! Il n'y pouvait rien après tout ! Il avait grandi comme ça, au milieu des animaux, il ne pouvait pas y faire une croix dessus d'un seul coup. Mais surtout là il lui fallait une douche, une tenue convenable ! Il donna donc les petits coups de fils, et se mit au travail. On était soigné ou pas hein, il fallait choisir...

Il choisit ses vêtements, en profita pour ranger son dressing, et descendit squatter la salle de bain une heure. La douche ne prit que cinq minutes, il sécha ses cheveux, les arrangera avec soin et chic pour ne pas entraver leur ondulation naturelle qui lui donnait un air un peu poupée. Il glissa un trait de crayon et un de liner sous ses yeux, réalisa un smoky parfait sur ses paupières, rosi discrètement ses lèvres afin qu'on note à peine la différence et ordonna ses fins sourcils. Il ne toucha pas à ses cils, si on oubliait le mascara incolore... Ah il était comme ça hein, un peu trop féminin mais pas assez, et pas assez garçon non plus... Il passa son marcel militaire personnalisé aux couleurs des punks, ses bracelets de force. Son jean collait à sa peau, terminé par de hauts talons punk style. Il n'allait pas cacher ses préférences. C'était passe ou casse, il se moquait des conséquences et d'ailleurs, il ne se plaignait pas quand il lui arrivait de récolter les fruits de ce qu'il semait. On n'avait rarement le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière en prime. Il aurait voulu cacher le manque d'éclat de son œil droit. Mais on disait que ça lui faisait un charme alors... Fin prêt, il s'observa un instant dans le miroir, fier de son regard brûlant et quitta finalement la salle de bain pour s'occuper des snacks. Sans trop de soucier des voix qu'il entendait déjà dans le salon. Qu'il connaissait.

Timber

27 Août 2013

Un sourire en coin, Mathieu écouta les indications de Tarek. Pour lui, c'était ok. Cette coloc allait vendre du rêve et il était heureux, très heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui acceptait presque tout et qui semblait dans le même délire que lui. Si on oubliait l'étalon noir à l'extérieure qui le faisait simplement totalement trembler. Tout le monde à le droit d'avoir peur de quelque chose. Menteur était celui qui jurait n'avoir aucune peur. Pour le grand blond, c'était les canassons. Il ne les détestait pas, il en avait simplement peur. Accescient de la tête, Mathieu récupéra la salle de bain avant que son colocataire ne face de même, sortant torse nu avec une simple serviette autour des reins. Même s'il avait carrément compris les préférences sexuels du gars qui allait partager son territoire pendant un an, si ce n'était plus, il s'en contrefichait. Combien de fois Aèl avait-il fini avec un mec dans son pieu ? Si Mathieu savait qu'il n'était absolument pas attiré par les hommes, c'était loin d'être une maladie.

Son téléphone n'arrêta pas de sonner une seule seconde. Jonglant entre les provisions de drogue, d'alcool et de bouffe, il enfila une chemise bleu ciel, qui mettait largement ses yeux en valeur. Un jean plus sombre, le tout de chez Abercombie et il s'offrit du gel pour mette sa coiffure en ordre. A peine eu-t-il essuyer ses doigts dans une serviette qu'il entendait déjà le moteur de la voiture d'Aèl. Parfait. Le brun ramena surement des bouteilles et des filles. Le rire caractéristique de Lydia et sa meilleure amie ne manquèrent pas de se faire entendre. Il descendit, reçut les lèvres de sa parfaite petite amie et offrit une accolade virile à son meilleur ami. Les invités ne manquèrent pas de venir les uns après les autres et déjà la musique se fit entendre. Ne manquait que Selena et ils étaient tous là. Ainsi que Medhi, pour l'honneur de la cocaïne.

" Je l'ai appelé, t'as fait pareil ? " demanda-t-il au brun pendant que les gobelets rouges commençaient déjà à tourner et que le fut de bière était livré.

Tous les deux savaient très bien de qui le blonde voulait parler. Ses prunelles si magnifiques s'attardèrent sur le corps parfait de Lydia qui commençait déjà à onduler sur la musique pendant que sa main aux longs ongles manucurés se posait devant ses lèvres et qu'elle étouffait un rire. C'était leur dernière nuit et à cette pensée, les lèvres de Mathieu se tendirent. Qu'elle pleure tout ce qu'elle veule, il la sauterait avant de lui dire adieu.

" Je la plaque ce soir. Marre d'être avec elle. Tu pourras la sauter comme ça. "

Aèl et Lydia avaient eu relation plutôt particulière tous les deux et Mathieu le savait. Sa petite amie était aussi fidèle que lui, du moins l’espérait-il. Le brun avait un petit truc qu’il n’avait pas qui savait toute les faire fléchir. On ne refusait que rarement de venir dans son lit mais Aèl les faisait toute tomber dans autre chose. Elles se croyaient toute amoureuses…. Il envoya un dernier message à Selena. Puis débarquèrent les amis de son coloc.

27 Août 2013

Installée depuis peu, la jeune femme accrochait des photos à son mur, laissant le visage d’Aèl apparaitre dans sa mémoire alors que leurs sourires lui fendaient le cœur. Selena s’assit sur son lit, prenant une profonde inspiration. C’était une nouvelle année qui s’offrait à elle, l’occasion de l’oublier pour de bon et de se concentrer sur Dingaan sans rien d’autre dans ses pensées. Lui et lui seul. Mais ce brun qui lui pourrissait la vie revenait toujours, dès qu’elle fermait les yeux, dès que ses rêves s’abandonnaient à quelque chose qu’ils n’auraient pas dû faire naitre. Elle avait encore bien trop de désir pour lui.

S’offrant le temps d’une douche une pause, la brune essaya d’oublier. Comme toujours. Mais dans les nombreuses soirées qu’avaient organisées Mathieu, il avait toujours été là. Jouant entre l’ignorance la plus parfaite et les mots les plus sucrés, il lui brisait le cœur pour mieux le gonflé d’amour le lendemain. Et elle, comme une idiote le laissait jouer. Les plus beaux moments de ses vacances avaient été seulement lorsqu’elle était partie chez Dingaan, souriant à ses parents, s’enfonçant dans la boue alors qu’elle chargeait du foin. Elle s’était amusée plus que jamais et avait, lors d’une nuit, offert un « je t’aime » à son petit ami sans même avoir besoin de mentir. Selena avait été plus qu’heureuse chez lui, loin de ses souvenirs. Pour une fois entière, elle s’était offerte au châtain. Son cœur était déchiré et elle voulait qu’il ne soit qu’à une seule personne. Qu’Aèl sorte de ses pensées. Dingaan était un homme parfait, qu’elle pouvait aimer pour toujours, espérer faire sa vie avec. Aèl était une ordure qui profitait d’elle, de son corps pour jouir entre ses cuisses comme si elle n’était rien d’autre qu’une pauvre poupée gonflable. Il voulait des choses qu’elle n’aurait jamais cru, devenant sa parfaite trainée, acceptant si jamais un coup avait le malheur de partir. Un chien qui revenait toujours à son maitre voilà ce qu’elle était.

Selena appela Dingaan, voulant entendre cette voix qui lui avait trop manquée. La discussion fut plus longue que prévue, couple aussi guimauve que possible. Romantique épanouit avec leurs fleurs, ils auraient fait vomir le meilleur ami de la brune et pourtant, c’était ainsi qu’elle était heureuse. Au bout d’une heure, ils en virent aux « Raccroche », « non toi raccroche », « non toi ». Selena se posa de nouveau sur son lit avec un sourire stupide accroché aux lèvres. Il s’aimaient, ce n’était pas une légende et jamais la belle n’avait eu aussi confiance en quelqu’un de toute sa vie.

" Lena ! T’imagine même pas à quel point il est trop cool ! Crémaillère ce soir, ramène au moins une bouteille. Et promet moi que tu vas enlever ce sourire débile de tes lèvres. J’ai rien contre le fait que tu sois heureuse, bien au contraire, mais t’as carrément une tronche de hyène avec. "

La brune éclata de rire au téléphone. Que Mathieu connaisse son visage rien qu’à la simple réponse au téléphone avait arrêté de la surprendre depuis longtemps. Ils se connaissaient trop bien. Selena pouvait sentir quand il était triste et lui de même. Le nombre d’heures qu’ils avaient passés au téléphone, le nombre de vacance où elle était partie avec les parents Alaric ou qu’il était venu avec elle en Andalousie ne se comptaient plus.

" Je viens blondin ! Tu crois que j’allais laissé l’occasion de te voir ridiculiser ta petite amie.
Enfaite, t’es vicieuse. Je te croyais pas comme ça dit donc. Aller, bouge toi, je t’attends. "

******

Selena était là, en retard. Assise dans sa voiture, le visage collé contre le volant, elle se disait que c’était une très mauvaise idée. La voiture d’Aèl était là, lui faisant de l’œil. Combien de fois avaient-ils fait l’amour sur cette banquette ? La brune ne savait même plus. La boule au ventre, elle se redressa pourtant. Elle était une fière espagnole, ce n’était pas ce petit con qui allait la rendre faible. Réajustant son mascara, elle jeta un dernier regard dans le rétroviseur sur sa tenue dans l’ensemble. Cette petite robe noire lui allait à la perfection, de même que ce rouge à lèvre écarlate. Ses talons touchèrent le sol et elle entra. Mathieu était là, en pleine discussion avec Aèl. Elle sourit au blond et ne jeta pas un regard au brun, son cœur se serrant. Pitié, que Mathieu ait pensé à inviter Dingaan… C’était la seule chose qu’elle espérait.

" Tient donc… Je ne pensais pas que Mademoiselle Oldigez nous ferait l’honneur de sa présence. "

Lydia…. Selena se retourna rapidement dans sa direction et avisant le verre que la blonde tenait à la main, elle poussa un soupire. Les deux jeunes femmes ne s’étaient jamais appréciées. La première trop jalouse de la relation que la seconde entretenait avec le blond qui lui servait de meilleur ami. Mais la brune n’avait que faire de Lydia Johanson. Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres pendant qu’elle lui glissait, métrisant elle aussi à la perfection la langue des vipères :

" J’ai tellement hâte que Mathieu face ce qu’il a prévu Lydia. Tu n’imagines même pas comme je vais rire de tes larmes. Moi au moins, je l’aurais toujours à mes côtés. Quand votre relation n’est que du vent. Et du sexe, j’avais oublié. "
Moi au moins je ne m’envoie pas en l’air avec un imbécile pour oublier que celui que j’aimais tant ma plaquée comme la plus vulgaire des catins. " Répondit Lydia du tact au tact. Puis, montrant des yeux Aèl elle ajouta " J’espère que tu ne le vis pas trop mal. Laisse-moi te demander. Ce soir, du sexe ou de la haine entre vous deux ? Pauvre pauvre Dingaan. "

Avec un rire hautain, la blonde se désintéressa de Selena alors que cette dernière ne montrait rien de la détresse qui avait envahi son cœur. Comme si de la glace s’était emparée de son palpitant pour qu’il envoie du givre plutôt que du sang dans les artères de la jolie jeune femme. Lydia avait raison par certain point… Aèl avait bien trop de pouvoir. Mais Selena ne laissa rien voir, s’approchant de ses amies. Noot l’accueillit avec un sourire pendant qu’elles commencèrent à refaire le monde. Dans chaque soirée, le groupe Selena-Art plastique finissait un pétard à la main à parler de tout et de rien pendant que les autres dansaient. Les soirées chez Mathieu.

Jane poussa un cri strident quand Tarek sortie des toilettes, bondit sur lui avait de l’amener vers le groupe de Selena. La petite rousse était hystérique, le présentant à tous comme le mec le plus cool qu’elle connaisse. Le coloc de son meilleur ami ressemblait donc à ça. Selena lui fit la bise comme elle l’aurait fait à n’importe qui et Jane la présenta comme la meilleure amie de Mathieu. Ils allaient se voir souvent…

27 Août 2013

Plume examina son reflet consciencieusement. Un petit sourire fleurit sur ses lèvres; elle était parfaite. Sa jupe plissée bleue calquait son top décolleté blanc noué sous la poitrine à merveille, et ses escarpins vertigineux immaculés la rehaussaient de quinze centimètres précieux. Elle jeta son sac à main bleu pétrole sur son épaule, fit passer sa longue chevelure blonde relâchée derrière sa nuque et se mit en route. Pour une fois, elle était heureuse d'être en bons termes avec le jeune crack Thompson. Elle allait donner à ces nouveaux nés une petite leçon. Et particulièrement à ces imbéciles qui se pensaient irrésistibles.

Le taxi la posa devant la maison illuminée. Il y avait déjà pas mal de voitures, et quelques étudiants squattaient la cour pour papoter. Une fille aux cheveux emmêlés la toisa sévèrement, comme si ses longues jambes avaient été un outrage. Elle sourit de ses lèvres roses, et suspendit ses affaires au crochet du dehors. Les gens dansaient dans le salon et la cuisine. Tarek venait de se faire happer par une jeune fille, les crétins riaient ensembles. Plume les ignora. Elle traversa la salle sasn un regard pour qui que ce soit en dehors de son ex petit ami qui se tapait l'incruste près de Cal, un ami proche du rouquin. Amarok la regarda venir, se redressa avec un immense sourire et lui tendit les bras. Sans ralentir l'allure, la danseuse vint se poster sous son nez, lui fit un petit sourire hypocrite. Il ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose. La main manucurée de bleu et blanc de la blonde se leva aussi vite que l'éclair, et sa paume claqua la joue du brun. Il voulu protester, et elle arrangea son autre joue du dos de la main. "Voilà pour tes mensonges. Pour ton incapacité sexuelle... Et bien, je suppose que je ne peux pas t'aider. Trouves une autre idiote à peloter ok ?" Ses bracelets tintèrent à son poignet et elle tourna les talons. Il ne faisait plus peur. Il ne pourrait plus jamais l'atteindre. Elle avait vendu son âme au Loup. Et jamais plus elle ne craindrait la colère de son ex petit ami.

Elle attrapa un verre, et alla rejoindre ses amies sur la piste. Elle se sentait bien. Les filles dansaient bien, très bien même, mais elle savait qu'elle avait cette sauvagerie sur la piste qui pouvait changer les choses. Après tout, elle faisait partie des dix privilégiées mondiales qui venaient de décrocher une place dans le cursus de l'école de l'Opéra de Paris, en France, pour l'année suivante. Et elle voulait leur montrer à tous qu'elle se fichait d'eux, qu'elle ne se laisserait plus jamais posséder. Elle deviendrait du vent. Et alors on verrait bien qui a le plus besoin des uns, les hommes ou les femmes. Comme si c'était un mystère !

If U Seek Amy

27 Août 2013

Il faisait nuit. Tout noir. Sa tête lui faisait horriblement mal, et il avait soif. Il leva les yeux vers les étoiles, ne rencontrant que l'orange des lampadaires de la ville, et sa nuque craqua. Il ferma les yeux et massa ses cervicales, agacé. Il avait mal partout. Comme toujours. Il ne comprenait pas pourquoi il continuait de dealer à ses amis alors qu'il voyait bien à quel point il s'enfonçait dans les limbes de la toxicomanie. Il n'avait jamais eu la force de son grand frère. Il ne pouvait pas vivre avec des horreurs plein la tête et ne pas en souffrir, simplement vivre en riant comme si rien n'était grave. Non, ça il n'en était pas capable. Seul Tarek pouvait faire ça. Seul Tarek arrivait à remonter des pentes abruptes même quand il touchait le fond. Mehdi jura. Ce n'était pas le moment. Tarek le haïssait, et il lui rendait bien.

Il trébucha. La maison brillait non loin, et il entendait la musique et les rires des étudiants. Il toussa. Il n'en pouvait plus, marcher l'épuisait. Il scruta nerveusement les veines bleuies de ses deux bras, les marques de garrot, et fronça le nez. Pourquoi avait il commencé déjà ? Il trébucha encore, et cette fois s'affala dans les cailloux du chemin. Lesquels entaillèrent son bras et son genou nu férocement. L'un d'entre eux coupa une entaille de six centimètres de long sur son tibia, profondément, et il regarda la plaie avec flegme. La morphine engourdissait ses pores, et il savait que demain, pour ne pas sentir la douleur horrible de la plaie traumatique, au lieu d'aller se désinfecter, il s'injecterai une dose de cheval. On lui disait souvent qu'il finirait mal. Il le savait. Il vendait son corps à qui voulait, homme ou femme, sans prendre aucune précaution. Pareil avec ses aiguilles. Il jouait avec les lois. Et déjà, son bras commençait à avoir une sale tête...

Les filles devant la porte lui lancèrent un regard choqué, et il leur répondit d'un œil morne. Il n'avait pas le cœur à ça. Il ne voulait pas se justifier. Il franchit la porte dans une douce rêverie, ignora complètement les gens autour de lui et alla poser son sac sans un mot près de Mathieu et Aèl. Ça picolait dur déjà. Il avisa une bouteille de scotch abandonnée, attrapa un verre et avala sèchement la boisson brûlante. Une fois de plus, malgré ses remords, il allait s'abandonner lui aussi. Se laisser aller tout près des bras de la mort, qu'il narguait -ou bien la narguait elle ? Il se sentait mal. Ses yeux rencontrèrent alors un regard vairon et il sursauta, renversant un peu de son whisky sur son marcel blanc. Un œil vert tendre et l'autre noisette tirant sur le noir le fixaient. Tarek. Il ouvrit et referma la bouche une dizaine de fois, choqué, perdu, questionnant Mathieu du regard. Il avait loupé quelque chose là. Et aux yeux de son jumeau, il allait passer un très sale quart d'heure. Il n'avait pas la force de faire face à son aîné, ni mentalement ni physiquement malgré les quelques vingt centimètres qu'il lui mettait. Il n'aurait pas du venir. Heureusement que c'était pour un vieux pote. Sinon... Il ne savait pas. Il aurait probablement vendu sa chair. Comme toujours.

I'll Be Gone

27 Août 2013

Il avait été happé par la masse. Et assez vite. La jolie Selena lui plaisait déjà, loin des préjugés et des mots inutiles. Son colocataire aussi. Il espérait qu'il faisait la même impression au grand blond, et ne passait pas pour un alien. Il se glissa au buffet pour embarquer un Get 27, et alla parloter avec ses amis, alias la bande de possédés d'après son amie Jane. Amarok boudait dans son coin. Deux jolies marques rouges décoraient ses joues, avec la forme reconnaissable de la bague luxueuse que portait Plume. Il rigola sous cape, ravi. Serves him right. Ça lui faisait les pieds. Il apprenait que les femmes n'étaient pas ses jouets, pas des poupées au service de ses idées moyenâgeuses. Et que d'ailleurs, personne n'était une poupée.

La musique battait son plein. Collé à lui, Lou faisait glisser ses mains sur lui malgré ses protestations. Bon, un peu faible il fallait l'avouer. Plume l'invita à une danse, et il se laissa aller au rythme de la nuit, l'esprit embrumé par l'alcool et la chaleur. Il aimait vivre ainsi. Il aimait vivre, tout simplement. Il appréciait les saveurs de la vie, comme un enfant gourmand, dévorant sa chance à pleines dents. Il ne stagnait pas sur les mauvais points. Il ne ferait plus jamais ça, les choses étaient tellement plus belles et intéressantes dehors. Dieu le pardonne d'être aussi insouciant. D'être la fêlure dans le château de verre de sa famille sérieuse et souffrante, l'élément perturbateur qui, envers et contre tout, continuait de briller très fort. Il aimait danser, jouer, voler à cheval, goûter aux plaisirs de la chair et oublier qu'il avait un jour été prisonnier du vide.

La musique changea. Essoufflé, Tarek s'excusa auprès de ses amis, leva un pouce vers son nouveau colocataire et là, il croisa un regard vert qu'il connaissait bien. Ses yeux sautèrent de Mathieu à Mehdi, de Mehdi à Mathieu, gonflant d'horreur. On ne les voyait jumeaux qu'une fois côte à côte. Autrement, avec leurs tailles différentes... Tarek s'avança vers son jumeau, détaillant ses bras ravagés, son regard vidé, ses joues marquées par les larmes. Il arracha le verre de whisky de ses doigts, le tira vers l'évier, passa un torchon sous l'eau et le glissa sur le visage du jeune homme. Son regard fusillait son colocataire. "Je ne suis pas contre que vous preniez des choses un peu moins légales de l'alcool Mathieu. Je le fais aussi." Mehdi le dévisagea curieusement. "Mais... Vous ne la prenez pas chez lui. Je ne veux pas le croiser." Un éclair de souffrance glissa dans les yeux verts de son jumeau. Il se prit la tête dans les mains, agacé. Pourquoi fallait il qu'ils fassent venir Mehdi ? "C'est pas grave. Je vais m'occuper de ça. Mathieu, il y deux filles qui sont en train d'essayer de te piquer des fringues pour exercer leur fétichisme plus facilement au fait. Tu devrais aller voir ça. Avant que tu n'ais plus que des confettis de vêtements ! Son rire léger ricocha dans la cuisine, et il fusilla Aèl du regard alors qu'il avançait sa main vers lui. En plus, il avait cru saisir que Selena et lui avaient été en couple. Et il n'avait même pas honte !

Il alla réfugier son frère dans la salle de bain, et constata que le brun, dépité, allait justement vers la brune. "Dis Selena... Pendant que ton cher et tendre s'amuse au Far West... Tu voudrais pas venir avec moi ? Juste un peu... Juste la nuit." Tarek mordit son piercing à la langue pour contrôler son envie de hurler. C'était ça la personnalité d'Aèl Targison ? Et bien il savait pourquoi Plume l’exécrait ! Il secoua la tête, et alla s'accouder rêveusement au mange debout. Il aurait eu bien besoin d'une discussion calme et sérieuse maintenant que l'alcool s'était un peu dilué. Mais au moins tout le monde s'amusait. Harper et Eva faisaient connaissance avec Plume, et d'autres aussi. Oui, la soirée était parfaitement parfaite. Une nuit idéale pour un début d'université. Une nuit de folie. Douce folie.

Tu Es De Ma Famille

27 Août 2013

Quelques secondes seulement après avoir vu Selena, la jolie blonde se concentra sur sa boisson. Lydia était heureuse, petite amie du plus beau garçon de cette soirée, dans les bras duquel elle allait se perdre. Rejetant sa chevelure de soie derrière ses épaules, Lydia s'avançait sur la piste de danse, offrant la vue de son déhanché parfait à Mathieu et Aèl. Les deux jeunes hommes qui la regardaient comme si elle avait été le centre du monde. Il avait beau dire tous, elle savait parfaitement qu'aucune des femmes présentes ne pouvaient lui faire de l'ombre. Pas même la jolie blonde qui venait d’entrer et d’assener une gifle magistrale à un beau brun qui restait dans sur le côté à bouder. La belle héritière laissant son corps ne faire qu’un avec la musique, les notes sucrés la faire voler.

Elle s’arrêta enfin, un magnifique sourire sur les lèvres et rejoint ses amis. Les cheerleaders avaient réquisitionné le canapé, montrant les crocs à quiconque ne faisait pas partie du groupe. S’offrant une gorgée de vodka, elle vit son petit ami partir dans sa chambre et se décida de le suivre. Son visage se fit parfait quand elle vit les deux poufs et avant même que Mathieu ait pu ouvrir la bouche, sa voix glaciale s’échappa :

" Et bien mes demoiselles... Je vous conseil de dégager. Et très vite. Ici, c'est un territoire gardé... "

Avec un immense sourire, elle congédia les petites poufs et ne quitta pas Mathieu dans yeux. Ceux de ce dernier se perdirent dans son décolleter et la belle mordilla sa lèvre inférieure. La croix à son coup sembla brusquement peser plusieurs kilos mais elle n'en avait que faire. C'était surtout pour faire jolie et pour choquer. Croyant ? Sa famille l'était. Mais elle, non certainement pas. Dieu n'existait quand dans les rêves des mortels. Lydia leur était à tous supérieurs.

" Arrête avec ta lèvre ma belle... "

Elle répondit par un regard en biais, laissant ses yeux bleu vert se planter dans les siens. Arrêter ? Mais arrêter quoi ? Elle s'approcha de lui, collant sa poitrine à son torse si musclé. Sa voix se fit brulante pendant que sa main se glissait sous sa chemise, aventureuse.

" Ne me dit pas que tu n'en meurs pas d'envie bébé. J'ai clairement envie que tu me prennes contre toi. "

Le blond ne répondit rien de particulier, se contentant de joindre ses lèvres avides à celles de sa petite amie. Les gémissements se firent rapidement entendre. Lydia et Mathieu n'étaient déjà plus présent dans cette soirée, réinventant l'amour à leur façon. La belle pouvait mentir tant qu'elle voulait. Cet homme, elle l'aimait de tout son coeur.

27 Août 2013

Mathieu sourit à sa meilleure amie quand elle entra dans la pièce, jetant un regard en coin à Aèl. Le brun ne bougea pas d'un pouce et l'héritier ne pu retenir un soupir de soulagement. Sa meilleure amie était d'une beauté époustouflante ce soir, son rouge à lèvre écarlate mettant en avant ses proportions de rêve. Son ex petit ami n'avait rien fait à son encontre et le blond en était plus qu'heureux. La belle espagnole n'avait pas besoin de ça. Malgré ses sourires, il savait très bien qu'elle n'en menait pas large. La peur la tenaillait et elle pourrait mentir autant qu'elle le voulait, il ne la connaissait que trop bien.

Une sublime blond débarqua et les prunelles de Mathieu se bloquèrent sur elle. Qui était-elle ? Elle qui osait gifler son petit ami en public. Regardant Aèl, il lui souffla : " Tu la connais ? " Mais il n'eut pas le temps d'entendre la réponse de son meilleur ami que déjà leur dealer arrivait.  Ils auraient du frémir tous les deux devant ses bras déchirés, devant son regard fatigué. Et pourtant, Mathieu savait que jamais aiguille n'avait percé sa peau si tendre. C'était uniquement de la cocaïne, uniquement en soirée. Il n'y avait pas mort d'homme. Filant l'argent à Medhi, il offrit un nouveau sourire d'invitation à Aèl. C'était lui qui régalait.

" Sert toi si tu veux Medhi, moi je vous attends pas les gars. "

En pleine lumière, il se traça une ligne de sa carte d'or et reniflait la poudre blanche. Avec délectation, il essuya la petite trace blanche qui couronnait son nez. A peine avait-il fini que Tarek se pointait, énervé. Un sourcil du beau blond se leva mais les paroles claquèrent, cinglante. Et puis il le regarda vraiment. Le même visage aux traits si fins, malgré le maquillage de Tarek. Ils étaient... jumeaux. Le blond en resta muet de stupeur avant de finalement suivre les paroles de son colocataire et monter dans sa chambre.

Elles étaient deux idiotes, qui gloussèrent lorsqu'elles le virent arriver, devenant aussi rouge que des pivoines. Mathieu leva les yeux au ciel mais il eu à peine le temps de leur indiquer des yeux la sortie que sa splendide petite amie était déjà là, magnifique comme toujours. Elle les chassa de paroles acides et Mathieu ne pu empêcher ses lèvres de se perdre sur sa peau, entre ses cuisses, de s'entrouvrirent alors qu'elle approchait sa bouche de son sexe déjà dressé.

27 Août 2013

Selena discutait avec les autres. Selena vibrait avec les autres. Et pourtant, au plus profond d'elle-même, elle se sentait vide. Elle aurait aimé la présence rassurante de Dingaan pour empêcher son regard de venir se perdre par intermittence dans la direction de celui qui fut son amant et son amour. Son esprit s'embrumait au fil des verres qu'on lui offrait, alors que la vodka se faisait brulante dans sa gorge. La jeune femme soupira et sortie boire l'air pur, le réconfort qu'il lui offrait. Elle inspira à plein poumon, frissonnante dans la beauté de la nuit étoilée. Leur nombre était incalculable loin de la pollution du centre ville. Croisant ses bras contre sa poitrine, elle devient mélancolique pendant quelques minutes. Il faisait encore chaud en cette fin d'été et pourtant elle ne parvenait à se réchauffer. Elle frissonna en imaginant les bras de Dingaan autour de ses épaules, ravalant un sanglot qui manquait pointer le bout de son nez au bord de ses prunelles. Elle ne ferait pas ce cadeau à Aèl. Pas encore.

Elle entendit distinctement la porte s'ouvrir sur Nicky et son amant du soir. La jolie blonde lui envoya un immense sourire avant de partir plus loin, tenant par la main le châtain qui la suivait, tout aussi soul qu'elle. Les couples se faisaient et se défaisaient de ce genre de soirée et Nicky était parfaite pour ce jeu. Elle charmait les hommes avec délectation, rarement timide. Mais elles étaient amies. Selena se décida enfin de retourner à la soirée, où son absence allait être remarqué.

Elle titubait déjà légèrement et lorsqu'Aèl s'approcha d'elle, son sourire charmeur sur les lèvres, elle le repoussa avec un refus qui voulait dire oui. Mais elle ne pouvait lui accorder encore une fois son pardon, pas pour une nuit, pas pour servir de poupée. Selena avait bien trop bu et elle sentait son coeur au bord de ses lèvres. Déjà Mathieu et Lydia avait disparu et elle ne pouvait conter sur l'appuie de son meilleur ami. Elle était seule, seule face à ce monstre de cruauté qu'elle avait appelé petit ami.


" Laisse moi Aèl. Va te trouver une pouf à baratiner. Ou même un mec puisque maintenant tu ne caches même plus le fait que du moment que tu peux fourrer quelque chose tu le fais. T'es vraiment un chien espèce d'ordure. "

Ses mots étaient bien moins doux lorsque l'alcool emplissait ses veines. Elle se sentit pourtant tourner et s'appuya contre le torse de celui qu'elle aimait encore. Croisant son regard, leurs lèvres à quelques centimètres l'une de l'autre, elle baissa les yeux avant d'ajouter dans un souffle qui voulait dire oui :

" Laisse moi... Arrête Aèl. S'il te plait arrête. "

Et pourtant, elle ne parvenait à le lâcher, l'alcool lui ouvrant les yeux. Combien de fois aurait-elle voulu l'appeler et lui dire qu'elle l'aimait dans cet état ? Elle ne les comptait plus. Qu'il la laisse tranquille. Mais était-ce réellement ce qu'elle voulait. Tout dans sa posture hurlait le contraire.

27 Août 2013

Il conduisait un peu trop vite. La nuit défilait comme un éclair, et la radio le berçait, l'enfonçant dans une mélancolie étrange. Les étoiles formaient un tableau lumineux au dessus de la longue route déserte, et il voyait de temps à autre un animal s'enfuir hors du champ des phares. Il souriait, fredonnant doucement pour endormir la peur. Sa jambe ne répondait pas très bien à ses commandes. Il n'aurait pas du être au volant, mais c'était plus fort que lui, tant qu'il pouvait il faisait les choses qu'il ne ferait probablement jamais plus. Mais il gardait espoir. Après tout, si Bethany Hamilton l'avait fait, pourquoi pas lui ? Il y croyait.

Il arrêta la voiture dans un crissement inquiétant, jura contre cette patte folle qui faisait n'importe quoi et tomba de sa bagnole plutôt que de descendre. Il claqua la portière avec une hargne rare chez lui, s'accrocha à la poignée pour se redresser et épousseta ses vêtements minutieusement. Deux filles occupées à fumer le regardaient curieusement, mais il les ignora royalement. Il avait mal, bon OK, c'était vrai il avait vraiment l'air pitoyable avec son jean, ses Dr.Martens et sa chemise froissée, mais c'était lui, c'était comme ça et point. Et si ça n'allait pas aux autres ben, tant pis. Il était brut de décoffrage, il le savait, et c'était sa fierté. Un fils du pays, merci le bon Dieu. Il passa le portail dans sa rêverie, occupé à détailler le ciel quand la voix de sa petite amie parvint à ses oreilles. Mais son sourire s'effaça bien vite. Comment osait il ? Il serra et desserra les poings. Il ne fallait pas qu'il se batte dans son état. Ce n'était pas raisonnable, et même si le brun était passablement ivre il n'avait pas ses pleines chances contre lui avec sa jambe hors service. Mais c'était si tentant...

Il souffla profondément. Il fallait qu'il fasse ça dans le calme. Qu'il ignore son sang chaud de cow-boy qui brûlait le long de ses veines, qu'il le barricade. Si seulement il n'avait été en colère que contre Aèl ! Il serra ses dents sur sa langue, et s'avança doucement vers les deux étudiants, calmement furieux. Sa main chaude se posa sur le poignet de la brune sans un mot, et il croisa le regard de son rival, plus froid que la glace d'Alaska. Oh comme il aurait voulu être un de ces carnassiers et lui arracher la tête ! "Lena... Tu permets. Je voudrais bien te voir un petit peu, tant que je suis là, autant ne pas avoir voyagé pour rien." Ses yeux turquoises quittèrent ceux du brun, et il entraîna sa petite amie loin de ses bras avides et détestables. Il avait mal. Mais plus à sa jambe, non, c'était moins facile à soigner que ça. Il serra sa copine contre lui, et ferma les yeux pour ne plus voir ceux de l'autre. Il se moquait bien de savoir ce qu'il en pensait. Il jubilait sans doute, évidemment, cet espèce de petit monsieur lambda sans aucune vie. Qu'aurait il bien pu penser d'autre que "Oh joie je lui fait du mal ?" C'était tout ce qu'il savait faire. Dingaan lui souhaitait bien des tourments, oh mais pas directement à lui ! Il espérait qu'il allait souffrir, et qu'il resterait en vie avec ses remords et ses fantômes. Il en méritait rien de plus. Ce n'était qu'un sale queutard sans personnalité, cruel et vide comme une coquille. Et pourtant elle l'aimait. Pourquoi elle l'aimait ? Il n'était pas en mesure de comprendre. Un jour peut être. En attendant il se contentait de rêver du jour où ce minable viendrait pleurer sur l'autel d'une église pour demander ce qu'il avait fait pour subir ces douleurs de la vie. Si seulement... Il resserra ses bras sur les épaules de l'espagnole. En attendant, elle était avec lui. Et ce soir il ne faisait pas de concessions.

Bad Blood

27 Août 2013

Sa tête vibrait furieusement. Il ne sentait plus très bien. Il entendait les couples se former et s'amuser, les gens rire ou se quereller, dans un état second. Il était un peu perdu.

"Hey, d'où tu te ramènes comme ça pour la prendre et t'en aller avec ? Tu te prends pour qui cow-boy ?!" Tarek releva violemment la tête. Aèl , face à un garçon châtain plutôt... Et bien plutôt pas mal en fait, serrait les poings et tremblait de colère. Selena, en sandwich entre les deux, passablement éméchée. Il soupira. C'était quoi ça encore ? Aèl saisi la jeune femme, l'arracha des bars du jeune homme, et lui envoya son poing dans la tempe. L'autre vacilla, choqué, avant de lui attraper férocement la nuque et de l'envoyer dire bonjour au carrelage. Arrivé là, Tarek s'était levé de sa chaise et essayait vainement de passer entre les idiots qui encourageaient le conflit. Aèl , furieux, n'attendit même pas d'être debout pour frapper. Son pied heurta le genou de son rival qui étouffa un hurlement, serrant brutalement ses dents sur sa langue, des larmes plein les yeux. Point faible. Il n'était plus en état de se défendre, et il venait de se faire crûment humilier. Sachant bien que son coloc n'était pourtant pas là, le roux murmura une excuse envers lui et écarta définitivement les gens de son passage. Le grand brun se pavanait joyeusement, alors que le châtain s'était adossé contre le mur de pierre, serrant étroitement sa jambe entre ses doigts et la respiration un peu écourtée.

Son bras parti se nicher sous l'aisselle d'Aèl, sa jambe entre les siennes, et il le fit basculer sans effort. Son poing cueillit sa mâchoire, il empoigna ses mèches sombres sans douceur, le traîna dehors et lui envoya une paire de gifles bien sentie. Il voulait bien faire des concessions, mais il y avait tout de même une limite à ce qu'il pouvait supporter. On ne l'avait pas élevé comme ça. Le brun ouvrit la bouche pour protester et leva le poing, et le pied du jeune cavalier le frappa aux hanches. Il se retrouva sur les fesses dans la poussière de la cours, et senti les doigts du garçon au regard glacial se glisser sous sa ceinture, entre elle et son jean. Jean qui devint d'un seul coup source de souffrance extrême dans son appareil génital. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. "Laisses moi tranquille, 'spèce de taré..." Un petit sourire de pitié passa sur les lèvres fines. "Qu'on soit clair sale petit bâtard sans cœur, ici, tu n'es pas dans ta petite vie de Milwaukee OK ? T'es pas le roi de la fête. Ici c'est chez ton pote, mais aussi chez moi. Et chez moi, on fait pas ce que toi tu fais. Cette fille elle mérite pas d'être à toi. Et ce garçon, t'as pas le droit de l'humilier ainsi c'est clair ? La prochaine fois je t'arrache les bijoux de famille avec les dents. Pas que tu te plaindrais pas vrai ?" ses mains serrèrent une dernière fois l'entre jambe du brun, et il le planta là, hébété, écumant de rage froide et impuissante.

Il prit la main de Selena, la glissa dans celle du châtain et posa sa petite main sur son épaule. Il le rassura un moment, et lui suggéra de ne pas trop s'attarder près d'Aèl, sans parler des coups, il n'avait pas l'air bien et sa petite amie non plus. Et lui, il n'avait pas envie de se donner en spectacle une seconde de plus. Lou glissa sa main dans la sienne, et il se laissa emmener vers l'étage, sans remords. Il avait besoin de s'oublier un peu, de puiser son énergie et sa force dans les bras d'un garçon qu'il n'aimait pas. L'affection lui manquait, il ne le niait pas. Il aurait voulu être avec quelqu'un, avoir une personne toujours là pour lui, qui l'accepterais et qui lui ferais pousser des ailes. Mais personne ne lui plaisait, alors en attendant, il s'abandonnait allègrement dans les bras des garçons de son âge, avec une passion dévorante. Il avait cette capacité, cette façon de se donner pleinement malgré l'absence de sentiments. Il donnait aux autres, et il en récupérait ce dont il avait besoin pour sourire chaque matin. Et il aimait sa vie. Il en aimait toutes les facettes, même si parfois elles étaient dures. Et il aimait remettre les imbéciles à leurs places. Oui, ça, ça l'amusait beaucoup.

Comme Ils Disent...

27 Août 2013

Il l'avait, elle était sienne. Son regard chocolat planté dans ses prunelles belles, Selena mourait. Elle se laissait aller contre son torse, ses lèvres se faisant plus proche. Demain elle pleurerait. Il était là, toujours. Aèl n'était qu'une force de noirceur qui venait faire pourrir son coeur, hurler de douleur son être tout entier. Elle lui était si soumise. Ses yeux si magnifiques, son visage si parfait, son torse dont elle aurait aimé connaitre à nouveau les merveilles. Elle n'en avait pas le droit mais le visage de son petit ami ne lui apparaissait même plus tant l'alcool inhibait le moindre de ses sens, son esprit en premier lieu. Ne restait que le désir sourd qu'il avait toujours fait courir dans son corps. Lorsque la main du brun se glissa dans son dos, un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale.  

Une main brulante se posa sur son poignet et elle sursauta en croissant le regard de son petit ami. Dingaan était là. Et elle, elle s'oubliait dans les bras d'Aèl, comme la plus stupide des putains. Pourquoi ne pouvait-elle clairement lui dire non, lui dire qu'elle n'était pas sa poupée. Qu'il y avait bien d'autre chose à faire, qu'il l'oublie pour de bon. Mais l'alcool lui rappelait ses faiblesses. Elle se blottit contre son torse, son visage marqué, des larmes gonflant dans ses prunelles.

Elle se sentit happée par les bras d'Aèl et le coup partit brusquement. Selena hurla. Elle regarda les deux hommes se battre, Aèl prendre rapidement l'avantage. La belle leur hurla une nouvelle fois d'arrêter, suppliant le brun de lâcher son petit ami. Elle n'était rien pour lui, qu'il ne se batte pas. Dingaan n'était pas en état de supporter les coups et Aèl l'avait très bien comprit. Il frappa dans la jambe et la jeune femme hurla de nouveau, des larmes emplissant son visage. Elle appela son meilleur ami, lui hurlant de descendre. Mais il était occupé, l'absence de Lydia le prouvait à merveille.

A l'instant même où elle allait s'interposer, quitte à prendre des coups, Tarek le fit. En larmes, elle le vit emmener Aèl loin d'elle. Selena n'osait s'approcher de Dingaan, encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Aèl s'était battu. Aèl avait frappé pour elle. Et Dingaan avait tenté de se défendre. Elle ne voulait se heurter à son regard. Elle baissa pieusement la tête, prête à partir.

Tarek revient, glissant leur deux mains l'une dans l'autre. Elle lui jeta un regard reconnaissant et se glissa contre Dingaan. La bagarre l'avait fait revenir sur terre, vider ses veines de l'alcool qui les gonflait.

" Je suis désolée... "murmura-t-elle.

Elle était coupable. Totalement coupable. Mais elle ne voulait perdre son petit ami. Après tout, elle l'aimait tendrement. Mais pas pleinement. Jamais elle ne pourrait l'aimer pleinement, du moins tant qu'Aèl serait là, à venir la chercher à chaque instant. Il s'était battu pour elle...

27 Août 2013

Il s'y attendait. Il s'y attendait vraiment, mais pas à se battre contre un lâche. Il ne comprit même pas l'enchaînement des choses. Il senti seulement Selena lui être arrachée, un coup auquel il répondit sans réfléchir. Mais seuls les lâches frappaient ainsi. Aèl ne l'aurait pas attaqué s'il n'avait pas été qu'un idiot impuissant. La brûlure qui s'empara de ses os à l'instant même où le coup atteignit sa jambe rendit tout ce qui l'entourait blanc. Il bascula contre le mur, l'esprit vidé, la respiration sifflante et la langue entaillée par ses dents. Il ne comprenait plus rien. Une voix rassurante vibra une seconde dans son esprit, et il frémit au contact d'un corps contre le sien. Il aurait voulu repousser ce corps, s'enfuir loin de ces gens qui avaient eu vue libre sur son humiliation, loin de cet endroit et de cette fille qui le faisait souffrir plus que n'importe quoi. Mais il l'aimait plus encore qu'il n'avait mal. Il murmura qu'elle n'avait pas à s'excuser, et se leva maladroitement. Il ne lui avait pas dit, pour sa jambe, pas encore... Il lui avait dit que ça cicatrisait bien.

Il ignora Aèl royalement en sortant de la maison, s'alluma une cigarette et capta l'odeur de cheval qui emplissait le soir. Un cheval ? Ses yeux clairs fouillèrent l'espace sombre de la vieille écurie, et il perçut une respiration. Oui, il y avait bien un cheval. Il serra les dents pour ne pas crier alors qu'il continuait de marcher normalement, forçant sur sa jambe. C'était un cheval noir comme la nuit, frémissant de rage et d'énergie. Un animal fier, et certainement pas fait pour rester enfermé. Un sportif, un de ces fiers géants qui pouvaient passer des heures à caracoler dans leur paddock pour le plaisir d'avoir l'air dangereux. Il releva nerveusement sa belle tête, ronflant, mais ne protesta pas quand la main ferme du jeune homme se nicha dans on épaisse crinière. Dingaan soupira, posa sa tête contre l'épaule de l'anglo, et craqua enfin. Il se mit à pleuvoir brutalement le long de ses joues, et il étouffa ses sanglots dans les crins de la bête, calmée et somnolente.

Il n'écoutait plus ce qui l'entourait. Sa cigarette se consuma entre ses doigts, et il entoura l'encolure de ses bras. Il aurait voulu que cet animal soit doué de parole. Qu'on lui dise, que quelqu'un, n'importe qui lui dise que tout irait bien. Ça l'aurait déjà beaucoup aidé. Il regarda la cour d'un regard vide, sonné, et sécha ses larmes. Il gratta amicalement l'encolure du cheval noir, et quitta l'écurie, cherchant sa petite amie. Il avait envie de rentrer chez lui, et il voulait savoir ce qu'elle comptait faire, elle. Elle était avec une de ses amies. Il tiqua, et attrapa une bouteille de whisky sans même réfléchir plus loin. Option deux : se bourrer jusqu'à tomber des tabourets. Il avala l'alcool par longues gorgées, sentant avec joie la brûlure de la boisson réchauffer ses veines et engourdir son cerveau. Ses larmes coulaient toute seule à nouveau, mais il ne les effaça pas cette fois. Qu'elle fasse ce qu'elle veule. Il n'était pas son père. Lui tout ce qu'il voulait c'était qu'elle l'aime peu. Ça lui suffisait pour l'instant, il survivait. Là il n'avait pas envie d'être digne. Juste qu'on l'oublie dans un coin. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Demons

27 Août 2013

Lydia n'avait jamais été la petite amie idéale. Avec son visage parfait, ses grand yeux bleus dans lesquels les hommes voyaient le paradis, elle faisait tourner n'importe qui chèvre. Ils se retournaient dans la rue, respirant son parfum avec passion. La blonde savait le pouvoir qu'elle avait sur le monde qui l'entourait. De ses doigts agiles, elle en jouait, sans réellement de fin, sans réellement de but. Être aimée peut-être une fois de toute sa vie. La belle cherchait le démon, cherchait les sévices qui lui tendaient les bras. Jamais elle ne s'était abandonné à leur caresse amère et pourtant, combien de fois l'aurait-elle pu ? Cet amour dont elle avait besoin, comme de la chaleur du soleil. Elle ne pouvait vivre sans briller sous le feu des projecteurs, toujours sur le devant. Écrasant les autres pour parvenir à cette lumière. Ne jamais être derrière. Ne jamais avoir quelqu'un de meilleur que ça. Toujours plus, toujours mieux. Pour essayer de rendre fière sa mère. C'était tellement facile de se trouver des excuses. Elle n'en avait aucune et pourtant, elle continuait d’empiler les cadavres pour arriver jusqu'aux sommets.

La croix qui rebondissait entre ses seins pendant que les mains de Mathieu se perdait sur sa peau de neige. Les lèvres roses de la demoiselle qui s'ouvraient sur ses cris de plaisir. Sa langue caressa la ligne abdominale du blond et ils jouirent de concert. C'était bien la seule chose qui leur restait. Le sexe. Leur couple battait de l'aile. Et Lydia ne savait encore qu'elle sera sa réaction si quelque chose de mauvais venait à se produire. Elle avait encore les paroles de Selena gravée dans la mémoire. Cette petite peste allait payer, et chèrement la moindre de ses actions.

Lydia récupéra ses vêtements, embrassa distraitement son petit ami avant de descendre rejoindre la foule. Elle sentit immédiatement dans l'air cette petite chose qui avait changé et ses lèvres sourirent. Dingaan, le visage couvert de ses petites larmes qu'elle n'avait jamais vu couler sur propre magnifique visage et Selena, assise au milieu de ses amis. Son regard se fit perçant alors qu'elle sortait, cherchant Aèl. Draguer Dingaan serait stupide, il était certain qu'il aimait sa petite amie comme un fou. * Stupide * pensa-t-elle sans pour autant le montrer. L'amour était pour les faibles.

Aèl était proscrit dans un coin. La belle se pencha dans sa direction, son sourire toujours planté sur les lèvres. Son décolleter un rien en avant, elle lui tendit la main. Lydia agissait rarement par gentillesse. Elle avait toujours un plan derrière la tête et cette fois son plan allait dans le même sens qu'Aèl dut moins le pensait-elle. Les yeux du brun ne lui arrachèrent même pas un soupir. Voilà longtemps qu'il ne le faisait plus. Elle avait du mal à le partager, oui. Mais d'un autre côté, il était incapable de se poser. Une des raisons qui la faisait haïr Selena. Pour elle, il avait fait l'effort. Peut-être l'avait-il aimer. Petit idiot.

" Si tu l'as veux vraiment, ou alors la détruire pleinement, je peux t'aider mon ange. Tu as les clefs en main et elle n'aime que toi. "

La voix de la vipère avait claqué dans l'air. Ils n'étaient que tout les deux et Aèl pouvait choisir son camps ce soir. C'était donnant donnant. Elle le voyait détruire cette peste et en échange elle l'aidait.

27 Août 2013

Il lui fallait un plan. Il fallait qu'il se reprenne, qu'il se remette un bon coup dans le gosier et récupère sa place dans la fête. Il ne pouvait décemment pas se laisser mettre dehors par un lutin archi-désirable qui refusait de lui céder pour une nuit. Il se prenait pour qui, un grand justicier ? Sale crétin. Il alluma sa cinquième cigarette, et rumina un peu plus violemment. La présence qui vint se calquer à ses côtés le fit à peine réagir. Il reconnu les chaussures et les chevilles de Lydia, et ne leva même pas les yeux. Sa main entra dans son champ de vision, et il soupira.

Une réflexion se forma dans sa tête. L'aider ? Il n'avait pas besoin d'elle. Il ne voulait pas Selena, mais le chute de Selena. Il voulait qu'elle soit malade d'amour pour lui, rampante, sans attendre rien en retour. Bon, ça il l'avait déjà s'il le voulait. Mais il désirait plus, il voulait qu'elle ne se plaigne pas de cette situation, qu'elle n'y trouve rien à redire. Et il voulait y arriver par lui même. Il n'avait besoin de personne pour parvenir à ses fins, et surtout pas d'une femme. Il tira sur sa cigarette sans répondre. Ce qu'il voulait vraiment, c'était faire disparaître cette loque de Dingaan, ce raté de cow-boy qui empiétait imperceptiblement sur ses plates bandes. "J'ai pas besoin de l'aide d'une femme. Encore moins de celle d'une fille qui s'est faites baisée comme une conne et qui sera célibataire demain."

Il se leva sans se presser. La nuit était froide. Dans l'écurie, la respiration d'un animal berçait les alentours et de la fenêtre entrouverte à côté de la grange, il pouvait percevoir les soupirs discrets de celui qui lui résistait depuis plusieurs mois à présent. Tout s'écroulait ces derniers temps. Elle voulait l'aider ? Qu'elle lui ramène mini Thompson, qu'elle aille tourner la tête à Dingaan avec ses seins de célibataire toute fraîche. Là, elle l'aiderait peut être. Putain.

Monster