4 Septembre 2013

Un immense sourire aux lèvres, une musique hurlant dans ses oreilles, Selena faisait son footing journalier. Dans cette nouvelle ville qu'elle ne connaissait pas, tout lui semblait tellement différent. Et pourtant, elle mordait dans cette nouveauté à pleine dent. Elle avait emménagé la veille, carton à bout de bras, Mathieu à sa droite pour les porter et Dingaan et l'autre côté pour le soutient moral. Sa queue de cheval balançant sur sa nuque, l'espagnole courrait d'une foulée légère. Elle s'arrêta quelque minutes, le temps de reprendre son souffle qui commençait petit à petit à lui manquer. La brune manquait d'entrainement. Selena se pencha légèrement sur ses genoux, inspirant à plein poumon l'air salvateur. Plus qu'un bon kilomètre, pas grand chose en soin. Un sourire étira ses lèvres alors qu'elle mordillait tendrement sa lèvre inférieure. En voiture, voilà une heure qu'elle serait arrivée mais la course à pied lui vidait l'esprit. Elle se sentait aussi libre qu'un oiseau dans les airs à mesure que le martellement de ses pieds se faisaient plus régulier sur le béton rafraichit par cette fraiche journée. L'automne n'allait pas tardé, les feuilles rougeoieraient d'or avant de terminer leur course folle à même le sol, tapis colorés pour le bonheur des yeux. Selena reprit une foulée légère alors que dans ses oreilles, la musique ne s'était pas éteinte à un seul moment.

La jolie jeune femme arriva enfin devant le lieu qu'elle convoitait depuis son départ. La maison était magnifique, trop grande pour ses deux habitants officiels. Bien sur, il y avait en permanence bien plus de monde mais officiellement, la coloc appartenait à Tarek Thompson et Mathieu Alaric. Son meilleur ami depuis tant d'année déjà. Elle accéléra ses foulées, sentant son souffle comme son cœur faire de même alors que ses pommettes s’enflammaient sous la chaleur de l'exercice. C'est un immense sourire sur les lèvres qu'elle se pointa devant le portail en fer forgé, entendant le chien bleu de Tarek aboyer comme si un monstre débarquait. Il lui sauta littéralement dessus mais elle se contenta d'une caresse distante avant de passer la porte.

" Mathieu ?!"demanda-t-elle, comme toujours particulièrement à l'aise, comme si elle était ici chez elle. C'était à moitié le cas après tout.

Un sourire amusé étira les lèvres de la belle brune quand elle vit le sol impeccable. Avant hier seulement, les deux compères avaient fêté leur installation et l'alcool avait plus que coulé à flot. Pas que dans les gorges d'ailleurs, c'était une véritable mer multicolore qui avait taché le sol. Mais ils avaient lavé, plutôt pas mal pour des mecs. " Réveille toi gros tas ! " qu'elle lança à la cotonnade. Si Tarek était là, elle l'aurait su en voyant sa voiture. Il n'y avait que la Maserati, le petit roux était surement partie dieu seul savait où.

Selena ne prit même pas la peine de chercher son meilleur ami. Elle ne voulait pas monter dans sa chambre, par peur de ce qu'elle allait trouvé. Qu'il soit célibataire, elle n'avait rien contre. Qu'elle voit ses exploits sexuels était un peu plus dérangeant pour son esprit. Elle s'accorda une pause biscuit, fouillant dans les placards jusqu'à en trouver qui ne transpiraient pas le sucre à plein nez. Des fruits secs auraient été parfait mais elle était chez un cavalier et un sportif. Manger comme quinze était pour eux tout à fait normal. Après s'être accordé un verre d'eau, elle prit la direction de la salle de bain comme si de rien n'était. De toute manière, ce n'était pas sa marmotte de meilleur ami qui allait lui faire la moindre réflexion, trop occupé qu'il devait être. A dormir, clairement. La journée était bien trop entamée pour qu'il baise comme un porc. Après avoir rangé ses vêtements sur la petite armoire de la pièce, comme toujours trop organisée, Selena se glissa avec délice sous l'eau. Faisant disparaitre de sa peau la sueur, de ses muscles les douleurs de l'exercice physique. Elle relâcha ses cheveux et avec eux, sa nuque endolorie que la masse de boucles brunes rendait douloureuse. La buée eut tôt fait de recouvrir les fenêtres et le miroir, pour le grand bonheur de l'espagnole qui s’improvisait un sauna dans la pauvre pièce qui avait déjà dut bien en voir. Avisant son shampooing, elle lava ses cheveux avec une application presque obsessionnelle. De toute manière, ce n'était pas Mathieu qui allait gueuler pour le temps passé sous l'eau.

4 Septembre 2013

La soirée avait été sanglante. Mathieu Alaric était réputé pour ses soirées, mais jamais personne n'aurait cru qu'il tomberait sur un colocataire déchaîné et dévergondé au possible. Le seul vrai problème des soirées comme celle de la veille, c'était le réveil. Aèl grimaça. Il avait trop chaud. Il n'était pas à proprement parler réveillé, simplement émergeant de son coma. Ses yeux refusaient de s'ouvrir, sa tempe le lançait cruellement, un bras ou quelque chose comme ça enlaçait sa taille. A l'odeur autour de lui, il n'avait pas jouer aux cartes encore cette fois. La tête lourde, il entreprit de rassembler ses souvenirs. La musique, les filles, un garçon. Wait. Comment ça un garçon ? Il fronça les sourcils. C'était le coloc de son meilleur ami. Pourquoi son visage venait là ?

Bon. Ça expliquait pas mal de choses. Le mal de tête ne venait pas tellement de la cuite de la veille. Il mordilla sa langue. Ce type se prenait pour qui ? Si lui, Aèl John Targison, décidait de le se le faire il cédait et la bouclait, non mais oh ! Il allait la lui payer, sa droite ! Gauche, en l'occurrence, il devait être gaucher. Et sa tempe était probablement bleue vu la douleur s'il y posait un doigt. Salope de rouquin. Il avait écarté les jambes dans sa chambre a n'importe quel mec un peu bien fagoté, et lui il l'envoyait chier ? Il allait falloir régler ça.
Il ouvrit finalement les yeux. Ses oreilles bourdonnaient. Il se leva péniblement, sans même regarder l'heure ou la fille qui dormait sur le lit. Les sons et les couleurs faisaient un amas indistinct dans sa tête. Et là, tout de suite, il lui fallait un détour aux toilettes. Presque au stade de l'urgence. Il descendit péniblement les escaliers, et remarqua alors ce qui clochait. Le bruit de la douche. Pourtant, dans la chambre de Mathieu, il était le seul à avoir bougé. C'était peut être Tarek, mais il était censé être déjà en cours à cette heure ci. Il aurait pu se tarabuster. Mais franchement, au fond, il s'en moquait. Il poussa la porte de la salle de bain sans même un regard pour la douche. Lui, ce qu'il voulait, c'était pisser et laver sa pauvre figure bleuie. Enfin, au moins il avait son boxer c'était déjà pas mal, qui que ce soit, il n'aurait pas l'esprit violé. Il agrippa le robinet, et rafraîchi sa peau. Ça ne pouvait être personne qu'il connaissait vraiment, de toute façon.

Grow Up

4 Septembre 2013

La porte s'ouvrit et la belle brune se retourna vivement, prête à envoyer chier avec violence son meilleur ami quand sa respiration se stoppa. Les cheveux étaient bien trop bruns pour être ceux du Mathieu. Elle ne connaissait que trop bien celui qui se trouvait là, devant elle, presque nue. Elle attrapa rapidement une serviette, ne voulait lui offrit le spectacle de son corps qu'il avait suffisamment vu alors qu'ils étaient ensemble. S'entourant dans une serviette immaculée, ses cheveux devenus ondulés à cause de l'humidité, elle le regarda, son ombre dans le miroir devant le trop beau brun. Son regard se fit bien plus noirs, le chocolat de ses prunelles devenant glacial.

" Aèl... " lacha-t-elle comme une fatalité.

Sa voix avait brisé le mur de l'indifférence. Elle croisa les bras, évitant son regard comme toujours. Son coeur avait commencé à hurler sa joie à l'instant même où il était entré. Elle ne devait lui montrer l'impact qu'il avait sur elle, la force qu'il exerçait toujours. Elle sortait avec Dingaan, elle ne lui appartenait plus. Jamais plus il ne poserait la moindre main sur elle.

Son regard s'attarda sur le bleu qu'il avait à la tempe, marque clairement définie d'une gifle. Elle entendait d'ici le claquement. Qui que ce soit avec suffisamment de couille pour frapper sur le brun, il devait l'avoir férocement payé. Un petit sourire suffisant s'étira sur les lèvres de la jolie brune. Qu'elle pense à remercier quiconque avait tapé si elle le trouvait. La seule fois où sa main avait claqué sur la joue d'Aèl, elle s'en souvenait encore et pas en bien.

" Je commence sérieusement à me demander si t'as un appart... "

Sa voix était glaciale, comme toujours lorsqu'elle parlait à celui qu'elle avait si tendrement aimé et qu'elle aimait encore, malgré tout ce qu'elle se disait. Elle revoyait les photos, trop nombreuses, trop présentes sur son téléphone. Menton un rien pointé, elle restait fière malgré le fait qu'une simple serviette blanche séparait son corps de la nudité la plus parfaite. Aèl... Elle aurait pu dessiner le moindre de ses muscles de mémoire, pleurer son nom bourrée. Elle ne pouvait se permettre de lui montrer. Selena gardait le contrôle, évitant tout de même ses yeux qui ferraient fondre la plus épaisse des banquises. La flamboyance d'Aèl contre la douceur de Dingaan. Pourquoi ne pouvait-elle être heureuse, simplement heureuse avec celui qui l'aimait tant. Mais le brun était toujours là, toujours aux côtés de Mathieu, à revenir avec son sourire goguenard réclamer son dut. Elle ne lui cèderait pas. Pas encore. Pas comme pour la pendaison de crémaillère de Mathieu où Dingaan était venue la retrouver après, en larme. Elle l'avait frappé cette fois aussi puis s'en était mordue les doigts. Son petit ami était brisé par sa maladie, terrifié d'apprendre que bientôt, du plastique remplacerait sa jambe et elle, dans son amour maladif, elle lui en faisait voir de toute les couleurs. Tout était de la faute de celui qui ne pouvait simplement l'abandonner, la laisser l'oublier. Non. C'était bien trop facile.

4 Septembre 2013

Aèl jura. S'il choppait ce petit roux, il allait lui donner une leçon dont il se souviendrait !Il aurait du le tuer sur le champ, mais l'alcool n'aidait pas vraiment. Il avait été prit par surprise. En arrivant chez Mathieu quelques jours auparavant, pour visité, il avait rencontré de près le jeune héritier Thompson qui le fascinait depuis plusieurs mois. Il emmenait lui même sa petite sœur au club hippique pour le seul plaisir d'apercevoir le garçon, et rêver de le plier à sa volonté. Il savait qu'il était facile, et n'avait pas hésité une seconde avant d'entrer en mode chasseur. Seulement, Tarek ne semblait pas l'apprécier, lui. Il l'avait férocement repoussé, l'humiliant toute la soirée à coups de remarques acides et précises. Ainsi Aèl avait il découvert que derrière l'air ingénu et aimable du cavalier se cachait une personnalité solide et maîtrisée. Et de la force. Qui avait marqué son visage.

Il siffla le nom du jeune homme entre ses dents, fou de rage, et sursauta en entendant son nom derrière lui, d'une voix glacée et nerveuse. Il se retourna vivement, trop, parce qu'il heurta la vitre de la douche de plein fouet et ajouta ainsi un bleu à sa collection. Il aurait voulu tuer la vitre. Mais il ne le fit pas, identifiant la jeune femme dans la douche. Sa mâchoire en serait presque tombée. Elle était furieuse. Et sa remarque le prouvait puissance mille. Elle le haïssait autant qu'elle s'ennuyait auprès de son nouveau petit ami. Mais elle l'aimait aussi, ça, il le savait. Il le savait même très bien. Elle n'arrivait pas à l'oublier, et il refusait de lui laisser le temps de le faire. Cependant, même s'il détestait Dingaan Torgil, il n'était pas un monstre. Plus en tout cas. "Tss. Tu ne crois pas que tu pourrais grandir un peu rapport à moi ? On est restés ensembles longtemps quand même." Il n'avait pas sourit. Ni employé un ton moqueur ou cruel. Il savait, depuis peu, ce que c'était que de devoir gérer la maladie d'un proche. Il secoua la tête. Il ne devait pas penser à ça. Ils allaient la soigner, ils l'avaient dit.

Il haussa les épaules, et enfila sa chemise qui traînait là -que diable faisait elle ici ? Il fallait qu'il aille pisser. Sérieusement. Mais il ne pouvait décemment pas faire ça devant son ex, dans l'état de gueule de bois qu'il avait. Un sourire satisfait étira ses lèvres. Idée, tient. Il fallait qu'elle sorte de la salle de bain. Sous le regard furieux et accusateur de la brunette, il attrapa ses vêtements, et se rua hors de la pièce, emportant les vêtements de Selena dans le salon. Il allait bien falloir qu'elle aille les récupérer. Et alors il pourrait s'enfermer dans la salle de bain le temps de soulager sa pauvre vessie. Et puis c'était tellement amusant de l'emmerder ! Ça, c'était peut être son jeu favori. La faire sortir de ses gonds, hurler, pleurer et le maudire de toutes les manières lui donnait le fun de sa journée. Elle ne se rendait même pas compte que ses anciens sentiments pour lui, encore là quelque part, étaient plus que flagrant. Et c'était bien ça le plus drôle de tout !

Shake It Off

4 Septembre 2013

Elle entendit ses paroles et outrée, elle laissa échapper un petit éclat de voix. Grandir ? C'était lui qui parlait de grandir quand elle en pouvait s'éloigner que déjà il était là, à lui faire comprendre que rien n'était fini, qu'il ne la quitterait jamais pour mieux là laisser en larmes d'avoir une fois de plus fléchit, d'avoir une fois de plus céder. Pourquoi ? Clairement pourquoi n'était-il plus ensemble. Combien de fois elle avait accepté ses remarques que son caractère de feu n'aurait voulu de personne. Le nombre de fois où il lui avait fait clairement comprendre qu'elle n'était pas le meilleur de ses plans culs, qu'elle n'avait pas quelque chose qu'avaient les autres. Elle n'avait pas perdu sa virginité aussi jeune que lui, elle n'avait pas apprit. Elle n'avait pas eu autant de relation et entre ses bras, elle se sentait si mauvaise. Pas à la hauteur. Il ne plaisait à la détruire et Selena aurait fait tout les sacrifices pour le brun qui entait ses pensées à chaque secondes. Elle l'aimait, avec violence ! Mais elle ne voulait lui montrer, elle n'avait pas le droit. Ce serait trop facile, trop faible que de lui dire ce qu'il savait déjà.

" C'est moi la gamine !? Mais regarde toi l'espace de trente secondes dans un miroir Aèl ! Sans bander devant ton visage ou ton corps. La durée de notre relation n'a rien à voir avec ça. C'est uniquement toi. Toi qui revient à la charge comme un chien qui aurait perdu son maitre ! "

La rage se lissait dans ses yeux et pourtant, on pouvait clairement y voir autre chose. Cette petite étincelle d'espoir. Que tout redevienne comme autrefois, quand ils s'aimaient. Comme sur cette photo qu'elle regardait en cachette et sur laquelle elle pleurait des heures durant. Que leur étaient-ils arrivé ? Comment en étaient-ils arrivé là ?

Elle partie à sa suite, le rattrapant au bout de cent mettre. Elle attrapa son poignet mais il se retourna trop vite, leur dos corps se frôlant. A seulement quelque centimètre de son visage, elle plongea ses yeux dans les ciels, prête à frapper avec hargne. Mais comme toujours, la glace de ses prunelles si belles la ramena sur terre. Frémissante, Selena s'éloigna de lui, baissant les yeux devant sa faiblesse face à celui qu'elle aimait encore trop. Trop pour pouvoir être avec Dingaan, trop pour aimer pleinement celui qui la désirait, qui la voulait entière et auquel elle était incapable de s'offrir. La brune sentit son cœur se serrer.

" Qu'est ce que tu veux Aèl... "

Sa voix s'était faite plus douce, presque un murmure ou une supplication. Elle ne pouvait comprendre, elle n'était elle même pas prête à entendre ses explications. Alors une fois de plus, ses nerfs allaient lâcher. Crise de larmes ou de rage, c'était toujours ainsi. C'était le prénom de Tarek qu'il avait murmurer avant tant de haine...

4 Septembre 2013

Il resta là, figé, choqué par la réaction de la jeune femme, se demandant même si elle était vraiment sérieuse. Elle n'aurait quand même pas osé lui dire ça, si ? Il semblait bien que si. Il allait la tuer.Très sincèrement, l'étrangler. Elle était soit stupide, soit vraiment elle ne voyait pas à quel point lui prenait ça à la légère. Elle avait besoin de se faire un peu secouer, et sans mauvais jeu de mots. Il haussa les sourcils, et retint un rire méchant. "Sérieusement Selena ? Je n'ai même pas dis que tu étais gamine, j'ai dis que tu était puérile dans ta façon de te comporter avec moi pas tout le temps. Ensuite, je ne suis pas un chien abandonné, c'est toi ce personnage là dans l'histoire, et si maître volant au secours du chien égaré il y avait, ce serait moi. Quant à ce que je veux, il serait temps que tu arrêtes avec ça, je ne veux rien du tout, si ce n'est te faire réaliser au moins à quel point tu t'ennuies avec ton palefrenier ! Sans parler d'être mieux avec moi ce qui ne serait pas le cas, et de toute façon ne sera plus jamais le cas il serait temps que fasse un choix. Tu dis que tu l'aimes, et Mathieu te surprend à fixer nos photos ? Tu planes ma pauvre, franchement ça me coupes l'envie de t'emmerder tellement."

Il était rarement mauvais à ce point. Il était exceptionnel de l'entendre étaler la vérité de ses ressentis et de ce qui passait autour de lui de cette façon, sans duperies ou mensonges. Mais il était clairement agacé. Il la dépassa sans rien ajouter, alla aux toilettes et réveilla Mathieu en faisant sonner son téléphone portable. Il serait le plus à même de gérer sa meilleure amie. Il savait qu'il venait de la blesser profondément, mais il n'avait aucune envie d'en payer directement les conséquences. Il se tirait. Il avait fermé la porte à clé derrière lui, comme prévu, et il s'habilla rapidement. Il tâta ses clés de voiture à travers sa poche, tira son paquet de clopes du perfecto et la coinça entre ses lèvres. Le blond se levait, il l'entendait. Il haussa les épaules, sorti de la salle de bain, passa devant la brunette en trombe et sorti de la maison. Il fuyait comme un lâche, comme un môme, mais il sentait bien que ce matin, il n'avait pas le cœur à ça. Vraiment pas. Comme un ressenti, un blocage psychologique qui venait d'il ne savait quoi. Quand son téléphone portable vibra en affichant le nom du médecin de sa sœur, il sut. Il faisait bien de se tirer. Ce n'était pas le jour. Il écouta patiemment. Il sentait qu'il allait pleurer, alors il enfonça son poing dans le mur de l'écurie. Le médecin expliquait. Dans sa tête, Aèl le maudissait, maudissait le monde, et rêvait d'être un garçon ordinaire capable de voir que s'il avait été intelligent et doté de cœur, il aurait été heureux avec Selena. Mais il n'était rien de cela. Il n'était qu'un imbécile. Et en montant dans sa voiture noire, en écrasant l'accélérateur pour aller à l'hôpital, il savait qu'il ne serait jamais ce genre d'homme, et qu'il ne cesserait jamais de faire du mal aux gens qui étaient sincères avec lui. Il les brisait pour ne pas voir que les autres étaient heureux alors qu'il ne faisait que se vider de son sang par l'intérieur. S'ils n'étaient pas tristes, ils les haïssaient. Il ne pouvait plus contrôler ça. Il ne contrôlait plus rien.

Fly

4 Septembre 2013

La jeune femme ne pouvait se détacher de lui, ne pouvait voir autre chose. Combien de larmes pouvait-elle verser pour lui. Faire un choix. Mais s'il l'accepta, Selena reviendrait vers lui plus vite que si elle avait le diable à ses trousses. Elle reviendra pour lui hurler qu'elle l'aimait. Pourtant, elle n'y avait pas le droit. Le rôle de celle qui hait lui était réservé. Il sortie pendant que la jeune femme restait là, retenant les larmes qui menaçaient d'envahir ses prunelles. Comment pouvait-elle être si stupide à s’accrocher à une ombre ? L'avait-il seulement aimé ? A un seul moment, avait-il était sincère avec lui alors qu'elle se blottissait dans ses bras. Il fumait sa cigarette et elle mourrait de le voir partir. Encore et encore dans ses rêves. Elle avait été amoureuse de lui. Elle l'était encore. Mais comment pouvait-il dire qu'il ne voulait plus d'elle alors qu'à chaque fois qu'elle commençait à l'oublier, il était là, dans son passage, avec ce sourire si parfait et si dangereux qu'il affichait. Selena était sa proie depuis tellement longtemps. Il avait eu tellement de mal à l'avoir. Elle ne s'était pas offerte aussi facilement que les filles qui hantaient son lit. Pas aussi facilement que cette trainée de Johanson. C'était peut-être pour cela qu'il l'avait gardé un peu plus finalement. Elle se souvenait à merveille des paroles de ses parents après qu'elle l'eut présenté. Ils ne l'aimaient pas et ils savaient qu'Aèl allait faire souffrir leur fille. Selena avait été sourdre aux conseils. Aujourd'hui, elle était déchirée par ses sentiments. Petite idiote qu'elle était.

Personne n'était dans le salon et elle en profita pour enfiler ses vêtements de jogging. Elle passait juste voir son meilleur ami. Elle n'avait pas vu Aèl. C'est ainsi qu'elle tenta de s'en convaincre alors qu'elle essuyait les larmes qui lui étaient montées aux yeux d'un revers de manche. Elle le haïssait de toute son âme. Ou était-ce elle même qu'elle exécrait d'être si faible ? De conserver ses photos sur son téléphone, que Mathieu voyait à chaque instant lorsqu'elle était à ses côtés. Qu'elle fixait le soir, se souvenant de la beauté de leur couple. Ils avaient l'air si amoureux sur les selfies. Et aujourd'hui quoi ? Rien n'était plus comme avant.

" Aèl... " murmura-t-elle alors qu'il passait en trombe devant elle. C'était une supplication plus qu'un murmure, un nom qui lui demandait son attention. Que devait-elle faire pour qu'il accepte enfin de l'aimer. On ne contrôle pas le coeur des autres. Elle devait l'oublier mais, alors qu'elle y parvenait, la source de ses tourments revenait de plus belle la narguer. La rendre jalouse. Son petit jeu marchait si bien.

Mais Aèl ne s'arrêta pas. Baissant la tête, Selena se réfugia dans les bras de Mathieu à l'instant même où il arriva en bas de l'escalier, ses cheveux blonds en bataille, son visage encore dans le sommeil. Contre le torse musclé du blond, elle pleura. La jeune femme ne répondit pas à la moindre de ses questions, s'oubliant dans ses larmes. Il ne devait pas savoir. Pas encore une fois. Aèl n'avait besoin des réflexions de son meilleur ami. Elle savait que la haine qu'elle portait au brun pesait à Mathieu. Il ne pouvait passer de magnifiques moments en leur compagnies, partageant son temps pour éviter qu'ils ne se retrouvent dans la même pièce.  Ils étaient pareils Aèl et lui. Mais pour Mathieu, Selena ne méritait pas ça. Différente de toutes les autres femmes, la bonne blague.