C'était un beau jour chez les Hightower. Un jour dont on se souviendrait. Un jour où les cloches auraient du retentir pour annoncer un nouvel enfant qui remplirait de bonheur le coeur de ses parents. Ce n'était pourtant pas à Villeveille que l'heureux événement eu lieu. Rhonda étant en visite chez ses parents lorsque les premières douleurs se firent sentir. Baelor n'eut le temps de venir. Le corbeau était à peine arrivé qu'il fut suivit, quelques heures plus tard par l'heureuse nouvelle. C'était une petite fille qui ouvrait des grands yeux sur le monde et avait hurlé comme tout bébé. Elle suivait de très prêt un grand frère aux cheveux aussi blonds que ceux de sa mère, un jumeau de pouvoir pourtant loin d'être l'ainé. Avec la naissance de Daena, les Higthower auraient dû avoir quatre enfants. En moins de deux semaines, n'en restait que deux, les premiers nés victimes d'une infection cruelle et trop rapide. La petite fille, vigoureuse, fut accusée par les femmes de chambres. Elle prenait le temps de sa mère. Elle prenait tout. Et gardait le monde. Elle n'était pourtant qu'un bébé encore innocent et déjà on tâchait ses mains de sang. Jamais Dorian ne fut accusé. Lui ne babillait pas, lui restait trop calme.

Sa mère la jura coupable, les yeux gonflés de larmes et rapidement, Daena fut envoyée dans les bras d'une nourrice, sans que sa génitrice ne s'approche plus d'elle. L'enfant s'époumonait des heures durant, sans que rien n'y personne d'autre que le sein maternel ne puisse la calmer. Jusqu'à ce que son père, lassé de ses cris, se rende à son chevet. Elle n'en garde aucun souvenir, bien trop jeune pour que se grave dans sa mémoire les mots qu'il lui soufflait. Une chose est certaine. Au lendemain, Baelor avait sa fille non loin de lui. Elle n'était pas coupable. Et quiconque toucherait à Daena se verrait châtier. Il se fichait de ce que pensait son épouse. Lui était l'héritier de la famille Hightower, un homme de puissance et de pouvoir. Un homme que bientôt tous respecteraient autant que son père pour sa justesse. L'homme était ambitieux. Sa fille le serait aussi.

C'est ainsi que grandit la jeune fille. Sa mère refusait toujours de l'approcher, malgré tout ce que faisait l'enfant pour s'en rapprocher, n'ayant d'oeil que pour Dorian. Elle essayait de se montrer la plus assidue pour savoir au plus vite comment lui offrir une broderie pour sa chambre, une taie pour son oreiller avec les initiales brodées. Daena regardait avec de plus en plus d'envie ses frères et soeurs. Le mariage de ses parents avait été couronné d'un nouveau enfant, un autre frère que Daena n'avait pas eu le droit d'approcher. Les mots entraient en elle. Ils se frayaient lentement un chemin dans son coeur. Peu importaient les murmures de son père alors qu'il lui caressait les cheveux en lui jurant qu'elle n'y était pour rien. Elle sentait les regards haineux de sa mère. Elle sentait le souffle empoissonné de bon nombre des servantes. Elle avait tué son grand frère et sa grande soeur. Peut-être ne l'avait-elle fait exprès. Mais dans son esprit d'enfant, c'était uniquement sa faute. Là où Daena aurait pu perdre toute joie, son père fit tout pour que cela n'arrive jamais. Il faisait en sorte de la faire rire, il lui faisait découvrir toutes les merveilles du monde. Daena avait six ans lorsqu'il lui offrit un poney aux crins touffus. Les rires de la jeune fille retentirent jusqu'au sommet de la haute tour. Suivit par les larmes sur le visage de la petite. Il partait faire la guerre aux fers nés qui se rebellaient contre la couronne. Il la laissait seule, en compagnie de sa mère. Daena était sur le pont lorsque son père monta sur un bateau. Elle pleurait à chaude larme en le regardant partir, la main dans celle de son grand père. Dorian, sur le côté, tenait celle de leur mère. Elle le prit dans ses bras en quittant le pont. Daena restait seule, sans l'amour des siens. Elle détestait son frère jumeau. Elle détestait les plus jeunes. Elle était seule, car elle voulait sa solitude. Pour mieux pleurer de l'absence du seul qui ne compterait jamais.

La rébellion fut très rapidement matée. Daena n'attendait que le retour de son père, incapable de tenir en place. Elle passa deux mois à essayer de trouver sa place, à piquer les plus noires colères et à hurler le plus fort possible. Sa mère la remarqua pour la première fois et le venin de la Rowan toucha de plein fouet sa fille. Elle la calma. Rapidement. Transformant les colères en des larmes. Deux mois. Ce fut le seul temps qui suffit pour changer la jeune Hightower en une parfaite petite demoiselle qui se taisait lorsqu'il le fallait. Qui ne pipait mots devant les servantes, qui n'offrait plus une seule colère. Au plus profond d'elle, Daena attendait son heure. Lorsque son père arriva, elle fut la première dehors pour l'apercevoir, lui sourire, le saluer, trébuchant à moitié dans sa robe. Ce qu'elle vit lui glaça le sang. Son père ne revenait pas seul. Non, il avait à ses côtés un gamin qui avait tout d'un fer né. Elle se stoppa net et, lorsque son père lui ouvrit les bras, elle évita le jeune garçon en plissant le nez. Elle n'eut pas le temps de profiter de l'étreinte de son père. Baelor, le petit, explosa de rage. Daena n’oublierait jamais. Il lui avait volé son câlin. Il lui avait volé un instant unique. Elle le haïrait. De ce moment jusqu'à ce qu'il parte.

Durant les journées qui suivirent, elle retrouva enfin son père. Et cette fois, elle ne baissait plus la tête. C'était bien haute qu'elle arpentait les couloirs, dans des robes plus belles les unes que les autres, offertes par la richesse de sa famille. La jeune demoiselle apprenait déjà à aimer les parures et les soieries. Elle ne regardait plus sa mère et se contentait de la toiser dans les couloirs. Ce qui lui valu quelque claque, car elle ne restait qu'une enfant. Une enfant qui obtenait tout de moment qu'elle allait pleurer dans les jupons de son père. Son frère partie en écuyage, sur un sourire glaciale de sa peste de soeur. Elle ne le salua qu'à peine, se montra si lointaine alors qu'enfin, elle devenait la plus vieille et la seule en ces lieux. Elle ignorait celui qu'elle avait apprit se nommer Baelon. Un nom qu'il ne méritait pas de porter. Il n'était pas son père et elle levait les yeux à chaque fois qu'elle le voyait être envoyé dans sa cellule. Elle passait ses journées à apprendre, à coudre, à chanter - chose où elle n'avait aucun talent et qu'elle comprit très vite malgré les "encouragements" de sa famille - et mieux encore à monter à cheval. C'était ce qu'elle préféra, surtout lorsqu'on tronqua son poney pour un cheval un peu plus grand. Son père voulait faire d'elle une lady qui brillait. Il l'envoya alors à de nombreuses reprises chez ses cousins Tyrell où elle se lia rapidement d'amitié avec la petite dernière, sa cadette de seulement quelques lunes. Son père était fier et Daena avait trouvé une confidente. Une confidente qui fut la première à comprendre lorsque les mots de la jeune Hightower changèrent quand elle parlait de l'otage de sa famille. Pupille pour plus de politesse. Elle n'utilisait plus les mêmes termes. De bâtard crasseux, il était simplement devenu Baelor. Daena ne rougit pas, ne montra pas le moindre signe d'acceptation des mots de Margaery. Mais elle avait des choses à se prouver. Son père lui avait toujours dit que le monde lui appartiendrait sur un plateau. Qu'il lui donnerait mais qu'elle devait apprendre à se servir. Qu'elle devait prendre par elle-même qu'importait ce qu'il en coûtait.

Elle savait qu'elle n'aurait pas dû faire ça lorsqu'elle s'approcha de lui. Ses regards sombres et ses lèvres pincées devinrent des rires. Elle le séduisait, petit à petit. Lui répondait, elle le pensait séducteur malgré leur écart d'âge, malgré la distance de leurs âmes. Les jeux devinrent plus adultes mais Daena ne reculait toujours pas. Il la coucha, elle ne reculait pas. Il l'embrassa, à nouveau.  Elle ne reculait pas. Au contraire. Elle amplifia leurs baisers. Elle amplifia ses caresses. Jusqu'à commettre une erreur qui lui collerait à la peau jusqu'au restant de ses joues.

Elle pensait qu'il n'était plus aussi fer né. Qu'il avait prit le goût à Villeveille. Qu'elle l'avait si bien séduit, qu'elle possédait son coeur. Que son père accepterait un mariage si elle faisait un caprice. De toute manière, si elle lui mettait l'évidence de sa perte de virginité devant les yeux, il serait bien obligé de dire oui. Elle arriva trop tard. Juste assez tôt pour voir Baelor accepter de rentrer chez lui avec une épouse qui n'avait pas un tier de sa beauté. Elle fut blessée. Comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Il n'avait jamais éprouvé rien pour elle. Il ne cherchait qu'à passer le temps avant de rentrer chez lui, pour rentrer chez lui. Et lorsqu'elle le regarda partir, des larmes roulaient sur ses joues encore un peu ronde d'une enfance qu'elle avait pour toujours perdu. Elle avait commis le pire entre ses bras. Le secret resterait caché. Le secret lui appartiendrait pour toujours. Personne ne devait savoir ce qu'elle avait fait.  

Elle tempêta pendant des heures après de son père. Elle refusait de rester entre ses murs une minute de plus. Elle n'avait plus d'ami ici, lui servant cette excuse pour ne pas voir son chagrin d'amour. Elle voulait rejoindre Margaery et ses cousins. Elle n'avait pas sa place au milieu de ses imbéciles trop pieu. Elle voulait des fastes et des merveilles, des robes plus belles encore. Elle ne les supportait plus. Aurait-elle encore accepté de rejoindre la cour, aux côtés de son grand père si la main du roi n'avait été si étrange et si terrifiant pour l'enfant. Ses mensonges passèrent à merveille. Le lendemain, elle partie pour Hautjardin. Elle fut accueilli par sa cousine mais ses rires n'étaient plus contagieux. Daena pleurait mais personne ne devait voir ses larmes. Sa cousine vit pourtant rapidement les yeux rougies de la jeune Hightower. Alors que Daena prenait sa place, alors qu'elle s'asseyait en compagnie des autres dames d'atour, Margary la fit venir à ses côtés. La jeune biefoise ne lui répéta pas le vérité, juste qu'elle était amoureuse, en omettant bien des détails. Elle ne savait pas elle même si elle avait été réellement amoureuse ou si ce n'était qu'un caprice qui avait mal tourné. Elle ne le saurait jamais.

Pourtant, c'est en compagnie des roses que la jeune fille reprit le piquant que tous lui connaissait. Elle oubliait Baelor. Elle oubliait ces nuits étranges qui avaient faite d'elle une femme. Pour rire et jouer. Pour laisser sa langue de vipère devenir plus brulante encore et pour acérer son venin dans le jardin des plus belles roses. Elle s'attaquait, sans jamais faiblir, à Desmera et, sa proie d'entre toute Abigaëlle. Elle n'aimait pas la jeune fille. Car la blonde, de part son nom et ses talents, pouvait obtenir le coeur de Margaery. Mais sa cousine était à elle, uniquement à elle. Jamais Daena n'accepterait que son amour pour la rose ne soit partagé. Tout comme elle n'avait jamais accepté de partager son père avec Dorian. Elle poussait la Rowan aux larmes, dans ses plus fragiles retranchements. Elle refusait d'apprécier sa jolie voix alors que elle, pourtant si douée et si forte, n'avait jamais eu un tier de son talent. Elle se taisait parfois, répit de courte durée pour mieux attaquer à nouveau.

Puis il y eu ce voyage; Celui que Daena n'avait pas prévu et qui l'emporta jusqu'à Port Réal où elle retrouvait Aegon; La tour était amie du prince, ce depuis aussi longtemps qu'elle pouvait se souvenir. A chacun de ses voyages à la capitale, pour aller voir son grand père, elle avait passé du temps avec le prince et l'héritier du Nord, riant du second et s'amusant avec le premier. Leur amitié était pure, plus pure que tout ce que Daena pouvait imaginer; Mais les dragons n'étaient tous comme le jeune Aegon. Et elle en découvrit un bien plus rouge que les autres, bien plus grandioses également. Viserys avait dans les yeux cette flamme qui plut immédiatement à la jeune femme. Sans qu'elle ne sut comment, ils se rapprochèrent, bien trop. Jusqu'à ce qu'elle devienne la première, dans son coeur et dans son âme. Elle fut l'unique, celle qui entra en premier dans sa couche. Et, alors que sonnait l'heure de leur séparation, elle lui offrit un chat quand il lui offrit un pendentif, lové au creux de sa gorge. Le dragon, sublime, surplombait la tour, le tout gravé dans une écaille de ses animaux majestueux dont Viserys a fait naître les rêves.

Mais Daena s'inclina, refusant de parler d'un quelconque mariage avec ce Prince dont elle avait capturé le coeur. Elle ne tomba pas amoureuse, aimant l'esprit et le corps de l'homme sans pourtant jamais lui offrir la myocarde qui battait dans sa poitrine. Elle se recula, d'elle-même, lorsque les premières idées de mariage entre Margaery et Aegon virent à ses oreilles. Elle s'amusa de les rapprocher, d'ouvrir leurs yeux aveugles aux sentiments naissants. Daena était ambitieuse mais elle aimait ses amis plus encore et elle fut si heureuse de les voir tomber amoureux. Elle les voulait tout le deux, qu'importe les sacrifices qu'elle devrait faire....  

Elle ne s'attendait pourtant pas à ça. La nouvelle tomba comme un couperet, née de sa faute. Son père l'avait fait revenir en urgence chez elle car Dorian, ce frère dont elle ne prenait aucune nouvelle, avait été blessé. Et, derrière, terriblement, son père avait accueillit des fers nés. Pour des recherches qu'ils disaient... Daena en resta estomaquée. Car parmi eux, siégeait cet homme qu'elle n'avait que trop aimé et dont la cicatrice, offerte à son départ, n'avait jamais cicatrisée. Baelor, beau comme un dieu et loin d'être glacial mais si prit par une fer née que la tour haïe à la première seconde. Pourtant son père fut loin d'être idiot et il comprit les réactions de sa fille... La colère le consuma alors qu'il levait la première fois la main sur son enfant. La gifle grogna, l'excuse de Viserys amplifia la colère. Un fer né, un dragon. Il la traita de catin, de filles de trop mauvaise vertu. Dans la quinzaine, Daena fut fiancée. Et le nom de son promis fut pire encore que tout ce qu'elle aurait pu attendre.

Willos Tyrell.

Ce même Willos Tyrell dont elle s'était moquée, qu'elle avait méprisé et avec qui elle n'était restée aimable que pour Margaery.
Ce même Willos dont elle n'arrivait à voir le moindre bon côté alors qu'on lui annonçait ses fiançailles.

Mais pourtant, étrangement, Daena ne tempêta pas. Elle ne hurla pas, ne fit aucune des crises de colères dont elle avait le secret. Car elle savait que c'était son unique faute qui la poussait dans les bras de son cousin. Elle resta discrète, pour la première fois de sa vie. Elle s'inclina, s'offrit. Son monde s'écroulait si vite autour d'elle. Viserys, ce Dragon qu'elle avait porté aux nues, avait empoisonné la soeur de son amie, la soeur de sa tendre Wynafryd. Elle ne pardonna pas une fois que la sentence tomba. De toutes les nordiennes, il avait fallu qu'il s'attaque à la personne la plus proche de Wynafryd. Daena n'eut le temps de dire adieux au Dragon. Elle l'aurait étranglé de rage. Mais se furent les seuls sentiments qu'elle éprouva, couplé à son impuissance.

Alors que Willos posait sur ses épaules le manteau des Roses, Daena avait les yeux fermés. Son mariage était celui d'une princesse mais le coeur de la Tour fut serré durant toute la cérémonie. Elle eut beau jurer devant les Sept, son esprit était soucieux. La présence de Margaery n'y changea rien. Elle se sentait vide, lassée de tout. Son esprit si vif, sa présence si vivante n'était plus qu'ombres.  

Elle s'offrit au Tyrell plus par devoir que par passion. Elle aimait les piques qu'ils pouvaient s'envoyer et l'esprit aiguisé de la rose. Mais il n'avait pas un centième du charisme de Viserys, pas un millième de la beauté et de l'interdit de Baelor. Dès qu'elle se sut enceinte, Willos n'eut le droit de franchir la porte de sa chambre. Son union fut pourtant rapidement bénie. Daena avait tout fait pour que son ventre gonfle le plus rapidement possible. Pour qu'elle donne un héritier, comme on l'attendait d'elle. Pour qu'enfin, elle puisse aimer un autre, un petit être de son sang et de sa chair.

Et la tour devient une lionne alors même qu'elle protégeait son petit plus encore que tout ce qu'elle avait pu faire autrefois. Elle apprenait, difficilement, à vivre pour un autre qu'elle-même. L'accouchement fut douloureux et pourtant, à ses côtés, se tenait son époux. Leur regard qui se croisaient, la ligne d’inquiétude sur le front de la rose.... Daena ne pu que sourire. Et son regard était neuf alors qu'elle était enfin délivrée et qu'on posait sur sa poitrine ce petit bébé qu'elle aimait déjà de tout son coeur.

Le temps seul parlera des sentiments que Daena éprouve pour Willos, qu'ils soient positifs ou négatifs. Aujourd'hui, la belle ne rêve que de voyages. Et d'exposer son petit prince aux yeux du monde.

Pourtant, ses rêves explosèrent à la surface de la réalité. Daena, Dame du Bief. Daena, dame désormais Tyrell. Mais Daena, plus seule que jamais dans ce palais qu'elle avait tant aimé petite. Plus l'amour de son père, plus l'amour de Margaery. Elle se sentait seule sans la princesse et bénissait chaque jours où elle revenait vers elle. Pourtant... Les Sept restaient muets face à ses demandes. Pire encore, ils envoyèrent sur le chemin de la plus jeune des roses une calomnie que jamais Daena ne pu croire.

La mort de Mace, puis celle de Loras, et enfin la perte de son bébé avait marqué sa cousine. Alors croire qu'elle, si pure, si pieuse et si forte ait pu empoissonner son père ? Impossible ! Mensonge éhonté. Sortie de la bouche vénéneuse d'Abigaëlle en plus. Daena vit rouge. Elle ne pouvait rien faire et pourtant elle voulait remuer ciel et terre pour trouver des preuves, pour démontrer au roi et au monde que Margaery était innocente. Que cette petite catin de Rowan, infanticide de surcroit, ne pouvait à aucun moment offrir la vérité. Ses lettres. Aux sept enfers ses lettres ! Daena frémissait de colère. Et sans comprendre, alors que ses nerfs lâchaient, c'est dans les bras de Willos qu'elle confiait son impuissance. Il était là, au moment opportun. Il était là, dans ce rôle d'époux qu'elle n'aurait jamais voulu lui confier.

Pour la première fois, Daena s'offrit sans arrière pensées. Sans le rôle du devoir pour tout excuse. Elle n'aimait pas son mari. Mais les lunes lui offraient du respect, le rendait plus grand qu'elle ne l'aurait cru. Il n'était pas le chevalier dont elle avait rêvé petite. Il n'était pas le fer né, brisant son coeur. Mais il était bon et droit. Il était digne suzerain. Sa sanction envers les Rowan, plus encore, persuada Daena qu'il avait dans son sang la même flamme qu'elle.

Elle n'en sut guère plus. Car la tour tomba enceinte, une nouvelle fois. C'est les yeux brillants qu'elle l'annonça à son époux, tout aussi brillant qu'elle écrivit une lettre à Margaery pour lui apprendre la bonne nouvelle. Les réponses ne furent aussi heureux. La princesse les sommait de venir à Port Réal, pour ce scandale qui éclaboussait tout. Le mestre déconseilla ce voyage à la jeune tour. Elle refusa d'écouter. Son amie avait besoin d'elle.

Dans le sang elle comprit qu'elle ne pourrait pas toujours être là pour les siens. Des larmes pleins les yeux, elle donnait vie à une petite fille qu'elle ne connaitrait jamais et qui n'offrit jamais son premier souffle. L'enfant était pourtant si jolie.

Daena se réfugia dans les intrigues que sa cousine lui offrait et dans la présence de son premier fils, de cette rose qui deviendrait aussi forte que l'était Loras avait lui. Elle écoutait, sagement maintenant, les mots de ceux qui possédait le pouvoir. Si Olenna se méfiait toujours autant de la tour devenue suzeraine, elle comprenait que Daena était enfin prête. Alors on lui confia des responsabilités, plus importantes encore que la gestion du Bief. Les mariages de leurs cousines, les alliances politiques. La tour prit son rôle à coeur, offrit tout ce qu'elle possédait pour sortir Margaery des griffes de la rumeur.

Elle réussi, sourire aux lèvres lorsque les mariages furent annoncés. Son fils à ses côtés, le baume au coeur, elle regardait le monde changer. Jusqu'au départ, jusqu'à la peur. Elle était trop occupée pour accorder du temps aux autres questions. Mais, avant même qu'elle ne commence à jouer les marieuses, Port Réal se vida de ses hommes. La guerre tonnait, comme un orage mécontent, aux portes du Nord. On lui laisse Willos, par son handicap. On lui laissait son frère et son père, protecteur du Bief. Mais on ôtait à sa cousine son prince et Daena frémissait de voir le roi ou son fils tomber. Aegon avait refusé sa couronne, grand bien lui en face - elle ne comprit d'ailleurs jamais son geste -. Mais s'ils mourraient... Margaery serait inconsolable.

Alors elle priait. Daena n'avait jamais été pieuse mais les épreuves la faisait prier, encore et encore. Pour que les siens reviennent vivant. Pour que les fer-nés ne rompent leur accord et n'attaquent le Bief. Pour la vie de son père, loin, trop loin. Il refusait encore de lui adresser la parole mais... Il restait cet homme qui avait toujours cru en elle. Puis elle quémandait pour ses frères. Elle n'avait jamais été proche d'eux, vivant son enfance comme unique mais... Ils partageaient son sang, pour toujours.

Nombreux revinrent. Dorian lui-même prit la route de Port-Réal pour retrouver sa soeur, au nom si noble des Hightower. Nombreux la firent sourire. La nouvelle beaucoup moins. Viserys, ce prince d'autrefois, était de retour. Et les jeux du trône, plus que jamais, se mettait en place. Car Daena, sans qu'elle ne le comprenne, devenait, enfin, cette pièce qu'elle avait toujours voulu être dans l'échiquier politique. Mais pire que tout. Elle comprenait qu'au fond, elle n'était que ça : une pièce. Entre les mains d'homme plus puissants qu'elle.
 

feat. caitlin stasey Prénom Nom : Daena, fleur du Bief, joyaux de son père, enfant d'un amour inexistant, suivant un jumeau dont le destin s'inscrit avec piété. Née Hightower, couronne mourante sur des épaules trop frèles pour la porter, gardien des savoirs et des belles histoires. Aujourd'hui épouse Tyrell devenant enfin ce pouvoir toujours envié et surtout la soeur de celle pour qui elle aurait offert son âme à trop de reprise. ⊹ Date et lieu de naissance : Née loin de Villeveille, aussi étrange que celui puisse sembler, Daena a vu le jour à Midburg, dans la demeure de ses grand-parents maternels. Elle n'a jamais pardonné cet affront à sa mère. C'est au début de l'an 283, un beau jour de la lune 2 qu'elle a pointé le bout de son nez, en compagnie de son jumeau ⊹ Statut de sang : Le sang dans ses veines est bleu et sa fierté n'a d'égale que son statut. Elle est noble, le prouve à chaque menton trop fièrement pointés ⊹ Statut social : Si elle est née simple lady, promise seulement à un beau mariage, elle est désormais suzeraine du Bief où elle siège en compagnie de son époux. Elle est également la mère, fière et présente, de l'héritier des Tyrell ⊹ Situation maritale : Mariée, bien contre ses volontés, à Willos Tyrell. Mais les choses évoluent et si la colère a disparu, il reste aujourd'hui entre les deux biefois une entente plus que cordiale  ⊹ Allégeance : Daena baisse avec orgueil l'échine devant les Tyrell, seule allégeance. Dans le jeu des rois, elle ne s'exprime pas, attendant de suivre les mots de son époux. Elle joue à l'idiote pour ne rien montrer de ses pensées, esperant qu'elles ne la trahissent jamais ⊹ Particularité : Daena a été, durant quelque lune, la maitresse de Viserys Targaryen. Elle garde de son passage un pendentif, qu'elle ne porte plus mais qu'elle a conservé dans un écrin + Daena fut autrefois petite fille de la main du roi, elle n'a d'ailleurs que faire du poste de son grand-père + Elle épousa Willos sans être vierge. Elle ne sait, aujourd'hui encore, si ce dernier le sait + Daena est mère d'un petit Mattis, qu'elle chérie de tout son coeur. Elle vient de perdre une petite fille, qu'elle ne connaitra jamais. caractère orgueilleuse ⊹ fidèle à ses convictions ⊹ narcissique ⊹ caractérielle⊹ loyale ⊹ possessive ⊹ intelligente⊹ entetêtée⊹ qualité ⊹ méfiante Code: Caitlin Stasey[i]♕[/i] Daena Tyrell

Elle ne s'attendait pas à ce que son dragon ait le culot de revenir sur les terres de Westeros, encore moins après toutes les accusations portées à son encontre. Celui qui, dans un passé lointain, aurait pu être roi, hante encore parfois certaine des pensées de la tour. Elle entends encore leur mot, goute encore leur manigance dans un jeu des trônes auquel elle n'aurait pas cru participer. Car son allégeance, autrefois si claire, est différente. Les lunes ont calmé sa colère, grignoter lentement sa rage et elle n'éprouve pour le dragon qu'une peur certaine. Lui, là haut, pourrait détruire la paix difficilement instaurée. Pis encore. Elle n'aurait pu y croire mais il peut offrir bien des difficultés à Aegon et, à travers lui, à Margaery. Daena n'aime pas le roi actuel, le trouvant aussi faible que dangereux. Mais Viserys.. Derrière lui, elle sent l'odeur du souffre, la douleur de la perte des siens.
Alors pour l'heure, Daena garde le silence, marchant dans les jardins pour ne pas penser à ce retour. Viserys, dans une autre vie, fut son amant. Viserys, dans une autre vie, aurait pu lui promettre une couronne. Se souvenait-il encore, là, quelque part, des pensées de sa maitresse ? Elle ne parle pas pour ne pas se positionner. Evite le sujet épineux avec Willos. Car ses ambitions ne sont plus les mêmes et ne concernent maintenant que ses enfants. Matthis fera le futur. Et pour elle, son fils ne peut grandir dans un monde où la mort peut l'attendre à chaque croisement.  


Des dragons... Est-ce vraiment réel. Elle n'en a pas cru ses yeux la première fois, observant cette immense créature dans le ciel du monde. Elle a tremblé également. Car les Targaryen, autrefois, ont conquis Westeros juchés sur des armes de guerre plus mortelles que n'importe quelle épée. Daena, au fond, n'aime pas ces créatures. Elles apportent la mort et la désolation et elle est certaine que personne ne peut contrôler de tel Titan de violence. Tout cela finira mal, ses tremblements ne le prouvent qu'un peu plus. Combien de nuit s'est-elle réveillée, en sueur, imaginant les monstres dévorer ses proches comme un simple bétail. Elle n'aime pas les dragons. Elle n'aime pas ce qu'ils offrent sur le champs de bataille et plus encore, sur le jeu des alliances. Car il va de soit que ceux possédant un dragon pourront, un jour, posséder le monde. Peut importe leur nom ou leur puissance. Elle le refuse, de toutes ses forces. Les jeux de Cyrose sont déjà bien trop compliqués, sans qu'une pièce sur puissante ne vienne rajouter son ombre cruelle sur le plateau.

ambrose  ⊹ 24 printemps ⊹ 7 jours sur 7, aléatoirement parfois ⊹ J'accepte le règlement et la mise en danger de mort de mon personnage