Reality
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


La réalité est une force. La vie en est une autre
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Lydia V. Johanson
Lydia V. Johanson
« Equitation pro »

Avatar : Ashley Beson
Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Tumblr_mbppemUHw41r0pnim
Messages : 161

Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Empty
MessageSujet: Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves   Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Icon_minitimeJeu 30 Avr - 20:12

Elys

 
There is never a second opportunity to make a first impression.

 


 

 
feat. Joey Batey
Prénom Nom : Elys Date et lieu de naissance : jours 5 de la lune 3 de l'an de grâce 272 aux Éteules Statut de sang : roturier, né dans la fange et l'inconnu d'un nom qui jamais n'existera Statut social : barde, voyageur sans sous et sans autre arme que son lyth et ses sourires charmeurs Situation maritale : célibataire, marié à sa musique et ses maitresses. La légende lui en offre une dans chaque port, il s'amuse à les dire plus nombreuses encore, jouant du secret de leur nom. Nombreuses sont les gifles qui ont décoré ses joues après un bref retour dans une ville   Allégeance : la musique, amante la plus farouche. Sur les terres où il se trouve, il s'offre à son seigneur et plus encore au roi en personne. De sa naissance, il est resté fidèle à la famille Selmy, malgré les fâcheuses conséquences de son départ Particularité : Son nom a déjà souvent fait le tour des seigneurs et il a déjà eu la chance de jouer dans des lieux plus grandioses que des tavernes.
 
caractère

Amuseur de foule Orgueilleux Drôle Coureur de jupon Capable de se sortir de nombreuses mauvaises situation Lâche Charmeur Ne tient jamais ses promesses Très bon musicien Ne sait pas se remettre en question

 
Code:
Joey Batey [i]♕[/i] Elys
   

 
 
Pensez-vous qu'une nouvelle guerre est sur le point de se produire ?

 Les hommes sont fait pour le combat et aiment bien trop le chant de l'acier pour être capable de rester tranquille. Westeros ne fait pas acception aux humeurs belliqueuses de ceux nés avec un chibre plutôt qu'un con. La question demeure pourtant. Qui en sera à l'origine ? Qui sera l'étincelle embrassant la poudre ? Qui acceptera de porter la lourde faute de l'explosion finale ? Elys attend, patiemment mais les sourcils froncés. Les guerres font de belles histoires mais sont bien trop mauvaises pour le commerce et lui, pauvre hère sans terre ni domaine, sera bien incapable de trouver un lieu sécuritaire. Il écoute chaque rumeur avec l'attention que seul un barde peut se permettre et tremble aux évocations des dragons enflammés et des héritages incongrus. Il devrait, lorsque la guerre éclatera, suivre les exploits d'un chevalier dont il contera les merveilles comme le meilleur barde qu'il deviendra un jour. Reste à trouver un Lord suffisamment fort pour qu'il ne perde pas la vie par mégarde et qu'il ne prenne surtout aucun risque. A moins qu'il ne s'échappe dans les bras blancs d'une noble un peu trop idiote pour prendre amant avec son époux loin à la guerre.

 
Que pensez-vous de la fameuse menace au-delà du Mur ?

Elys, bon barde qu'il est, c'est toujours interresé aux histoires, essayant de lire entre les mots vérités et entre les lignes réalités. Les histoires ne sont jamais nées du néant et celle de cette fameuse menace ne peut pas être différente des autres. Les Nordiens ne sont pas un peuple à crier au loup pour des sornettes alors il les croit. Plus encore lorsque, pour la première fois, il a découvert la véritable morsure acide de l'hiver. Et si ces lèvres bleutés lui ont bien conté une histoire, c'est que le froid est de retour, plus vite que jamais. Alors pourquoi les mots de nordiens seraient mensonges ? Et pourquoi chaque suzerain aurait soulevé bans et forces si ce n'était que des sornettes. Les sauvageons ne méritent certainement pas autant d'attention et il ne peut y avoir de fumée sans feu. Elys se méfie, tremble de ses doigts qui doivent pourtant toujours restés habiles. Car il n'est personne dans ce monde. Et ne sait rien des machinations des plus grands, rien d'autre que les rumeurs de taverne, cruelles et dangereuses, amplifiées par un peuple aussi apeuré que moqueur.

 
Derrière l'écran

 
Léa / ambrose   24 ans normalement tous les jours J'accepte le règlement et la mise en danger de mort de mon personnage

 
Je sais, je vous avais promis Daena et j'ai menti, SHAME ON ME ! Mais avouez, il est pas trop chou cette saloperie ? Puis ça va être trop bien, j'vais pouvoir animer toutes vos soirées. Anniversaire, mariage, j'fais même les bar mitzvah :superman: j'vous jure que vous allez l'adorer et puis avouez.... TOSS A COIN TO YOUR WITHCHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER  :nia:  (maintenant que vous l'avez bien dans la tête, sachez que je vous aime et que je suis contente d'être de retour avec un peso beaucoup plus shill que mon lion ronchon  :sushi2: )

 
DRACARYS, avatar par zuz', icone par staryeyednerd


Dernière édition par Lydia V. Johanson le Sam 2 Mai - 22:34, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lydia V. Johanson
Lydia V. Johanson
« Equitation pro »

Avatar : Ashley Beson
Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Tumblr_mbppemUHw41r0pnim
Messages : 161

Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Empty
MessageSujet: Re: Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves   Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves Icon_minitimeJeu 30 Avr - 20:12

Histoire

Respect doesn't make history






Thème | : La brulure du soleil agressait sa peau, rougissait ses traits et abimait ses yeux. Elys suivant les pas de son père, essayait sagement d'imiter les actions du responsable des écuries. L'homme, musculeux et attentif, remplissait les mangeoires des quelques chevaux de la famille Selmy et s'assuraient qu'ils soient toujours prêt pour les demandes de leur seigneur. Elys observait, lui tendait là une brosse ici une selle bien trop lourde pour ses bras d'enfant. Du haut de ses cinq ans, le petit garçon aux yeux de glace n'était pas vraiment à sa place dans la fange et le purin. Si la présence des animaux lui plaisait, il adorait bien plus les leçons de son cavalier de père que celles consistant à un lavage méticuleux des crottins des animaux. Pendant que son père s'occupait d'une splendide jument bai qu'il avouait avec fierté avoir rendu assez douce pour que Jyana, la fille de la famille, puisse la monter, Elys s'assit sur une botte de foin. Il se hissa sur cette dernière, s'installa confortablement avant de se mettre à chantonner, cherchant les airs d'une musique qu'il n'avait que trop entendu. Son petit sourire se mua en un immense lorsque son père l'accompagna et c'est ensemble que les deux roturiers entonnèrent, à plein poumons, les paroles paillardes qu'Elys n'aurait normalement pas eu le droit de connaître.

Ils furent interrompu par le raclement de gorge amère d'Aenia, mère et épouse, en colère aussi bien contre le fils que contre le père. Si Elys baissa sagement la tête, devenant brutalement muet comme une carpe en sautant de son perchoir, son père se montra bien plus rieur alors qu'il prenait sa femme dans ses bras. Cette dernière refusa son baiser, le visage plus grave qu'à son habitude. Aenia n'était pas femme au rire facile et pourtant, jamais Elys n'avait vu sa mère aussi tendue. Son père abandonna alors immédiatement sa jument, vérifiant que la porte de son boxe était bien fermée avant de suivre sa femme. Il n'en fallu guère plus au petit roturier pour suivre ses parents en cachette. Elys était trop curieux, c'était bien son plus grand défaut. Combien de fois s'était-il fait punir par sa mère pour avoir espionné des discussions entre les Selmy qu'il n'aurait pas du entendre ? Combien de fois avait-il cavalé dans les couloirs des Eteules alors qu'il n'aurait pas du s'y trouver ? Il n'était qu'un enfant et on pardonnait trop à ses moues boudeuses. Ce n'était pourtant pas l'avis de sa mère. Elle, contrairement aux autres visages souriant, ne voyait pas d'un très bon oeil la présence du gamin entre les murs du château.

Mais aujourd'hui, sa mère semblait bien trop nerveuse pour observer les allées et venus du petit garçon. Il se faufila vers ses parents, à l'abri d'un arbre. Sous le paysage splendide de l'Orage, sa mère parlait vite, d'une voix agitée de tremblement. Elys tendit l'oreille, essayant d'attraper des brides de leur conversation. Même bride qui élargirent ses lèvres sur une exclamation muette et un O parfait. Avait-il vraiment entendu les mots qui venaient de changer sa vie, plus encore de la bouche même de sa mère ? Le seigneur des Eteules, bon parmi les justes, lui offrait un enseignement en lettres et en paroles, pour remercier sa famille de leur longues années de travail.  Il sourit, immense bonheur illuminant son visage. Pourquoi avait-elle l'air aussi inquiète ? N'était-ce donc la meilleure nouvelle qu'on pouvait offrir ? Il brillerait, il savait qu'il n'était pas né pour récurer des écuries.

Aenia enroula ses mots de son inquiétude que le petit garçon ne pouvait pas comprendre. Peut-être trop jeune, certainement trop peu aux faits des enjeux de ce monde. Les Selmy voulaient un serviteur plus intelligent que les autres, capable d'aider leur seigneur. Lui ne voyait que la possibilité d'apprendre, plus que cette vie à laquelle il était promis. Il rayonnait, au point de ne pas faire attention et, d'un craquement dans la paille trop proche des écuries, d'attirer l'attention de ses parents.

La correction fut à la hauteur de son espionnage. Mauvaise. Car son père, contrairement à sa mère, ne voyait là qu'une merveilleuse nouvelle à l'occasion de laquelle il allait jusqu'à ouvrir une bouteille de vin gardée depuis si longtemps, payée à longueur de travail épuisant. Elys eut le droit de gouter, s'étouffa devant le goût trop âpre. Et, alors que lui devait se coucher, il entendit sa mère jurer une fois de plus à son père que c'était une mauvaise idée et que rien de bon ne pourrait sortir de tout cela. Ils devaient rester à leur place et c'était seulement grâce à leur silence et leur pieuté qu'ils avaient aussi bien servit. Réponse envoyée voler d'un rire tonitruant et appréhension tue dans l'oeuf par un baiser. La suite, Elys préféra éviter de sans souvenirs, gardant seulement la demande du seigneur des Eteules comme un présent sur son coeur. Lui, le fils de rien, avait été choisi pour apprendre aux côtés des enfants Selmy.


Thème | : Une fois par semaine. Pour service rendu par sa famille. Pour courage et bonté. Pour merveilles et perfections. Elys, au début, se sentait si fort alors qu'il rejoignait enfin la table des études. A côté des enfants Selmy. Un pied de nez au destin qu'on éloigna pourtant bien vite des fils du blé. Il était trop pénible et s'il apprenait vite, faisant fi de ses lacunes pour tenter d'être au niveau des enfants nobles... il n'en était rien. Trop de retard, trop peu d'étude. Il eut droit à des cours par intermittence. Bien plus au début puis trop vite espacée dans le temps. La vieille bique Selmy ne voyait pas l'idée de son fils d'un bon oeil. Trop progressiste qu'elle disait. Pourquoi ne pas offrir une éducation aux porcs aussi qu'elle grondait. Elys apprit très vite à se faire minuscule lorsqu'elle était dans les parages, à baisser la tête et offrir des révérences masculines. Au fil du temps, alors que la colère de l'ainée se rabattait sur le fils Selmy, il se fit plus petit encore et parvient même à passer outre la chouette aigrie. Mais Ilyn parti trop vite et Elys devient un bel exutoire pour les nerfs de la vieille.

Il passa outre, apprenant des quolibets, n'écoutant que d'une oreille ses mots. Car le jeune adolescent avait rencontré la plus pure de ses amantes, celle qui hanterait ses nuits et enchanterait ses jours : la musique.

Les professeurs perçurent bien vite le talent qu'avait le roturier pour les sons. Il chantait juste sans n'avoir jamais appris de sa vie et sa voix enchantait plus d'une oreille avisée. La mère des héritiers Selmy elle-même vient jusqu'à écouter le jeune garçon alors qu'il s'entrainait. Si on l'avait nommé ici pour qu'il devienne un jour un parfait homme de main, ils comprirent vite qu'il avait un don tout autre dans lequel il s'épanouissait avec emois. Elys devient plus appliqué que jamais alors qu'il apprenait à lire les partions et, quand la chance lui fut donner de toucher un luth des doigts, il se perdit dans les merveilles de l'instrument. Il devient son compagnon de chaque jours, et, à défaut d'une épée, Elys s'offrit la compagnie perpétuelle de l'organe de sa musique. C'était le sien, un cadeau qui le fit pleurer de joie pour la première fois de sa vie.

Mais l'enfant devenait lentement homme.

Et d'homme il découvrait les travers alors qu'il chantait aux pieds d'un arbre au lieu de s'occuper des chevaux. Alors que les servantes commençaient à glousser lorsqu'il passait, alors que les demoiselles s'arrêtaient sur sa voix d'ange et ses yeux clairs. Il en aimait une et une seconde dans un même rêve amoral. Le garçon d'écuries s'abandonnait à la musique, sourire visé aux lèvres en pensant pourtant à une seule pour laquelle il composait mille balades qui ne concernait qu'elle.

Elle n'avait que deux ans de moins que lui. Deux pauvres années et tout un océan de rang et de nom entre eux. Jyana était belle, bien trop belle. Il écrivait sur sa chevelure de nuit et ses yeux d'onyx. Sur sa peau de lait et ses sourires nés du soleil. Elle était aussi radieuse que lumineuse et, dans tous son esprit d'adolescent, Elys se voyait déjà amoureux de celle qui semblait ne jamais le voir. Elle avait quatorze ans et autant de merveilles dans sa manière de se mouvoir. Elys l'avait vu grandir, crier, pleurer. Il avait été une ombre bienveillante pendant certaine leçon mais il croyait ne jamais avoir droit à ce regard qui pourtant changea tout. Car c'est fier de sa musique, bouffé par un orgueil qu'il ne pensait pas posséder qu'il lui offrit sa plus belle chanson. Puis d'autre, puis des vers et des poèmes, puis des sourires et des sérénades. Lui, le garçon d'écurie auquel on avait promis la lune, s'offrait les privilèges des rois.

Il ne su si qui séduit l'autre. Mais leurs baisers secrets se firent plus intenses. Leurs étreintes inconscientes chantèrent finalement d'autre louanges. Elle, contrairement aux premières, captura son coeur. Il savait que jamais rien ne viendrait lier leur âme mais il lui jura qu'il travaillerait plus dur encore pour toujours l'accompagner en une qualité d'homme de main de la famille. Il était intelligent, voulait l'être encore plus pour ne jamais la quitter et être cet amant qu'elle n'épouserait jamais.

Jyana lui offrit le paradis.
Puis l'enfer, presque aussi vite.

Les secrets ne le restèrent pas. Il eut beau supplier aux pieds de sa belle, lui jurer qu'il ne parlerait jamais, le mal était fait. Il tenta, par tous les moyens, de n'éveiller aucun soupçon alors qu'il tentait de lui parler, de la voir, de lui dire tout ce qu'il ressentait.

Ce fut Arstan en personne qui le trouva. Et pour la première fois de sa vie, Elys découvrit que les puissants étaient finalement tous les mêmes. De peur pour sa fille, d'effroi pour sa famille et de nerf sur les actions du garçon d'écurie auquel il avait pourtant tout offert, Arstan le fit roser. Sous les cris de sa mère, Elys garda la tête droite alors que les larmes roulaient sur ses joues. Il avait mal mais il jurait de ne pas lâcher des yeux l'origine de son crime. Le bleu de ses yeux se perdait dans celui, coloré de rouge, de Jyana. Il lui promettait tout, dans un dernier soupir. A chaque coup, il soutenait un peu plus celle pour qui il aurait tout offert. Car il ne le regrettait pas. Il ne regrettait rien.


Thème | : Il tremblait de douleur, là, dans la fange et la poussière. Le visage enflé, un oeil fermé par les coups, il n'avait plus rien de ce si bel éphèbe que les demoiselles idolâtraient. Il avait été jeté à l’extérieur du château et ses parents emportés, leur interdisant d'aider leur fils. Si le garçon d'écurie mourrait, peu importait aux Selmy. Il n'aurait été que l'investigateur de son destin. Il n'avait eu besoin de personne pour séduire Jyana et la posséder dans la paille. Il n'aurait besoin de personne pour crever la gueule ouverte.

Elys cru, durant une trop longue journée, sa dernière heure arriver. Ses pensées filèrent aux Sept, depuis bien longtemps blasphémé puis s'arrêtèrent à son instrument, qu'il ne reverrait plus. Quand à Jyana... Oh il ne rêvait plus, avait bien vu qu'elle n'avait pas tenté de le défendre. Dans son imagination bouffée par la fièvre qui déjà venait l'étreindre, il imaginait même qu'elle avait rejeté tous les tords sur sa personne. N'en aurait-elle été capable, celle que la vieille avait élevé à son image ? Il choisit de la haïr plutôt que de conserver son souvenir comme une veille plaie.

Il chancela, douloureusement. S'écrasa une nouvelle fois avant qu'un bras secourable ne vienne l'aider.

Elle s'appelait Claire. Conquête de la première heure, pas vraiment jolie avec ses dents tâchées et son teint foncé par le soleil. Elys se rêvait prince, conquérant les beautés de la noblesse. Savait qu'il devait pourtant taire ses moqueries car elle, face à toutes les autres, choisie de l'aider. Par l'amour qu'elle lui avait toujours porté, la jeune domestique fuit les Eteules. Elle s'offrit entièrement à son âme, vendit tout ce qu'elle possédait pour des soins. Plus encore. Dans un sac de jute emporté à la hâte, elle n'avait pas pris que des provisions. Elle offrit à Elys le sourire, douloureux sous la chair boursoufflée, mais le sourire. Son luth, son seul ami de toujours. Elle aurait volé, avait même risqué la corde pour lui. Mais elle lui avait pris son luth et pour cela, il lui offrit un amour futile et trop faux. Le luth, seul, avait son attention. Son seul souvenir de la confiance qu'il ne devrait plus offrir et de ce coeur qui ne devrait plus flanchir.

Ces mots étaient beaux mais mensongers. Elys tomba amoureux, trop souvent. Passa bien trop vite à autre chose pour que les esprits le croit fidèle. Il aimait la passion et elle seule. Il courrait les corps, se pensant un peu plus aimé à chaque fois. Il croyait à la puissance de ses sentiments lorsqu'il les chantait. Se réveillait à l'aube en les voyant envolé. Il voulait toujours éprouver plus que l'instant d'avant, découvrit des plaisirs interdits et des émotions cruelles qui l'inspiraient plus que la vie elle-même. Et Claire, sa douce Claire, sa tendre Claire, le suivait partout. Elle l'aimait elle.Lui revenait toujours à la jeune fille. C'était dans ses bras, dans ceux de personne d'autre, qu'il se réfugiait la nuit venue, lorsque sur la paille ils s'endormaient. Ensemble, ils pouvaient affronter le monde. Elle était sa première auditrice, celle qui toujours aimait ses chants et ses textes. Elle qu'il formait au chant. Elle pour qui il s'entrainait. Et surtout, elle pour qui ses ballades étaient écrites.

Les complaintes du barde leur offraient le gîte et le couvert. Quelques piécettes de fortunes, à peine de quoi survivre, tout juste de quoi continuer la route. Pas de poney pour porter leur charge, les faisant trembler sous le poids de leur baluchon et fanant, par instant, leur sourire. Ils remontaient vers le Bief, certain que là bas, les hommes se montraient plus doux avec la musique. Pourtant, Claire était heureuse à son bras, toujours à ses côtés. Pour elle, ils pouvaient affronter le monde tant qu'ils étaient ensemble.

Mais Elys était ambitieux et cette place de va-nu-pied le débectait. Il voulait plus. Toujours plus. Jusqu'à s'en bruler les ailes.



Thème | : Le Bief était tel qu'ils l'avaient rêvé. Les champs, à perte de vue, brulaient de l'or vert que les Tyrell s'étaient approprié. Claire souriait comme elle ne l'avait jamais fait, gonflée de bonheur. Pour leur première nuit dans la région, ils s'offrirent le luxe de danser et de chanter jusqu'à l'aube, de boire trop et d'amuser de chants entrainants une auberge dont le nom fut trop vite oublié. Adieu balades et longues complaintes. Le luth engrainait mille notes entrainantes qui firent se relever les jupons et gronder les rires.

L'humeur des deux compagnons étaient plus belle qu'elle ne le fut jamais alors qu'il goûtait la chaleur du Bief et qu'Elys se régalait des tenues légères. Ils souriaient, ils oubliaient. Plus traces de leurs souvenirs parfois trop noirs, nuls murmures de leur nuits douloureuses et des éclats de voix qu'ils avaient parfois échangé. Non, à l'aube de cette nouvelle journée, le monde leur appartenait. Jusqu'à avoir le culot de chanter aux portes d'Hautjardin, aux pieds de la demeure des Tyrell. Jusqu'à entendre qu'un anniversaire gonflé de fierté aurait lieu et que déjà les bardes se battaient pour y participer. Claire et Elys n'eurent besoin d'échanger un regard que leur cloche s'accordaient.

Se serait eux, et personne d'autre, qui enchanteraient les oreilles d'argent des Tyrell. Les six ans de la petite princesse biefoise seraient leur moment. Leur unique instant qui, enfin, ouvriraient les portes de hautes maisons nobles. Qui leur permettrait de ne plus jouer uniquement  dans des tavernes, trop mal payés, à devoir si souvent bouger. Elys visait la couronne. Le Bief n'était qu'un passage, qu'un pays amateur d'art et de vin. Qu'une belle excuse pour briller.

Les concurrents étaient bons mais Claire et Elys étaient prêt à tout. Coups bas, mensonges, achats. Ils ne s'offrirent la victoire seulement par leur talents mais aussi par leur habilité. Ils voulaient cette place avec l'énergie du désespoir. Et jamais leur chant ne furent aussi beaux que devant l'homme de main chargé du concours. Sous les applaudissements et les yeux éblouies, la voix d'Elys termina de charmer.

Les portes du château s'ouvrirent.

Jamais Claire et Elys n'avait vu autant de richesses. L'or, les soieries, les bijoux et les parures. Les Selmy étaient bien plus raisonné, bien moins riches également. Les yeux des deux vagabonds brillèrent. Un jour, ils le savaient, ils auraient assez d'argents pour rêver à de telles merveilles. Ils faisaient leur premier pas dans la cour des grands, tout juste adulte, le visage pourtant déjà bien assez marqué par la vie.

La prose d'Elys, la voix de Claire, les doigts glissant sur les instruments eurent raison des nobles rassemblés. Ils furent applaudit eux qu'on regardait sans cet habituel air méprisant. La plus jeune des roses alla même jusqu'à demander une autre chanson, pour le plus grand plaisir des compagnons. Durant une nuit, une unique nuit, ils goutèrent un peu plus aux rêves qu'ils n'avaient jamais pu imaginer. Ils n'étaient dans le Bief que depuis un mois qu'ils tombaient déjà sous le charme de la région.

Cette nuit, pour la première fois, Elys ne rejoints les bras de Claire, happée par ceux d'une créature à la peau claire et aux yeux bleus. Noble, d'une minuscule maison. Mais noble tout de même. Première conquête au sang bleu après Jyana. Première peau non tâchée qu'il embrassait avec fougue. Cette nuit encore, Elys ne dormit point. L'amant se faisait enchanteur, découvrant d'autre prodige, faisant chanter la douce entre ses doigts. Sa langue, qu'elle avait écouté avec passion, lui en apprenait d'autre. Et les accords devinrent de feu sous l’engouement du barde.

Le nom était maintenant fait et ne tarda pas à s'engrainer avec la légèreté d'une plume. Les jours devenaient nuit alors qu'Elys et sa dame courrait le Bief, d'une maison à l'autre, d'une cérémonie à l'autre. Jusqu'à celle de trop, celle de fin.


Thème | : Elys avait cru les nobles changés. Pouvoir jurer que seul Arstan Selmy suintait de cette rage propre à ceux dont le sang trop bleu offrait le pouvoir. Ce n'était qu'un doux mensonge, qu'une tendre impression chargée du souvenir d'un autre monde. En vérité... Il préférait ne pas le savoir, ne rien en voir. Il aurait préféré ne pas voir ce regard avide, cette main possessive. Il aurait voulu la proteger, la garder sous son aile, la tenir blottit contre lui. Mais il aimait ses travers, jouait des cuisses que sa voix ouvraient comme autant de trésor oubliés des Sept. Claire... Claire ne le suivait déjà plus. Le coeur brisé, elle attendait les aubes en souffrant.

Celui qui lui prit tout n'en paya rien. Elle n'était pas vraiment jolie la petite Claire mais elle respirait le bonheur. Avec ses longs cheveux blonds et ses dents légèrement écartées, on lui souriait toujours. Elle était femme faite, amante éconduite qui croyaient aux rêves des enfants et aux espoirs des petites filles. Elle perdit tout en une seule nuit. Ses cris n'attirèrent aucune âme compatissante. Et à l'aube, alors qu'Elys s'éveillait le sourire aux lèvres, le sang d'une autre décorait des draps bien assez vite nettoyés.

Prise de force, dans la violence. Bâillonnée et condamnée à l'oubli. Le barde eut beau hurler, tempêter, promettre milles monstres, il fut mis à la porte avec une double solde, celle qui devait remplacer pour l'éternité la voix enchanteresse de Claire. Il grogna, supplia. En vint à offrir des larmes qui, pour une fois, n'étaient pas feintes. Elles ne firent naitre que le rire. Puis l'ordre claqua et les souvenirs enfermés. Il ne revit jamais son corps. Ne pu lui offrir le moindre au revoir mais jura. Elys jura, pour la première fois de sa vie, qu'il soit parjuré s'il ne la vengeait pas. Car Claire méritait tant et plus. Claire méritait tout. Sauf cette fin atroce et ce mensonge bien susurré : ce n'était rien, ce n'était personne.

La colère enflamma son âme alors qu'il quittait le Bief. Les yeux secs d'avoir trop pleuré, le coeur rauque d'avoir trop haï. Elys brulait de haine. Il avait laissé cela arrivé. Pire encore. Il n'avait rien pu faire. Rien pu dire. Une fois encore, une fois de plus, les nobles s'amusaient des gens comme lui. Les ballotaient tel des fétus de paille, comme autant de brides que le vent aurait tôt fait d'avaler. Un jour amusant, l'autre utile. Jamais plus que des décorations, comme un cheval jeté en devenant trop vieux.

Mais Elys ne pouvait rien faire. Il ne pouvait que sourire, sagement. Exposer son prénom pour s'ouvrir des portes magiques. Il se haïssait. Il se sentait coupable. Les textes du barde, durant six mois, ne furent plus qu'ombre de ce qu'il était autrefois. Le joueur et charmeur, qui amusant tant les enfants et séduisait tant les femmes, n'était plus rien.

Il ne se souvient pas même de son prénom aujourd'hui et pourtant... Elle fut la belle qui accapara son esprit et vola ses souvenirs. Fille de noble, une de plus. Gamine engrossée, une de trop. Par vengeance ou seulement par plaisir. Elle n'avait rien fait, rien demandé. Mais son père ressemblait bien trop à un autre noble, à une autre pensée. Elle fut anonyme parmi tant d'autre. Mais elle offrit à Elys l'assurance d'un monde qui redevenait normal. Sans Claire pour lui inspirer des chants d'amour, il devait trouver une autre Muse. Une demoiselle éconduite, des aventures palpitantes. Pourquoi pas un chevalier dont il pourrait conter les histoires ? C'est l'inspiration revenu et le sourire amère qu'il reprit la plume et inventa les contes d'un homme plus juste que les autres. Un personnage de papier qui devient un chant. Un homme de talent, bretteur inouï. Et de sa vie rocambolesque naquit un nouvel amour. Une dame à la chevelure de blés, ressemblant à Claire, beauté éphémère qu'Elys se prit à apprécier. Sa création d'encre devenu de chair.

Le deuil prenait d'autre auspice. Il dédiait ses poèmes à celle n'étant plus. A l'amour perdu. Les dames en soupiraient de l'entendre conter sa tristesse dès que les ballades remplaçaient les sons enjoués des fêtes. Elys redevient celui qu'il était. Rajoutant une cicatrice à son torse glabre, de celle qu'elles voulaient protéger. Il avait abandonné Claire. Se promit qu'il n'offrirait jamais son coeur à d'autre, préservant son souvenir avec l'amertume de la vengeance jamais effectuée.


Thème | : Les mois se transformèrent en années avec la langueur d'une inconnue. Elys se faisait un nom, lui, le barde si jeune qui avait autrefois animé un anniversaire fameux. Les lettres de marque accompagnaient son chemin comme autant de pattes blanches qu'il ne se gênait jamais pour montrer. On ne le reconnaissait pas, on ne le reconnaitrait jamais. Lui n'arborait aucun blason flamboyant si ce n'était son luth, celui des premières heures, celui qui lui rappelait toujours où était sa place. L'instrument de ses souvenirs et de ces amertumes.

Des rois et des émois, il goûta l'arrière goût apres, baissant sagement la tête et chantant les exploits que ceux le payant voulaient. Il ne prenait pas parti mais écoutait tout, toujours aussi curieux, cherchant avec véhémence à comprendre ce que le monde créait. Les dragons, s'ils se déchireraient, enseveliraient sous leurs flammes le monde leur appartenant. Lui, par respect pour Claire, désirait, un jour, chanter à leur cour des merveilles. Et, s'il avait le malheur de trop parlé, son nom inconnu deviendrait celui du traitre. Qu'importait qui gagnerait à la fin. Les exploits se chanteraient dans les deux camps. Seraient même modifiés par tous.

Il courrait les routes, offrant une oreille attentive à chaque mots de ses compagnons d'aventures. Les rumeurs, qu'il se plaisait à colporter comme autant de petites pépites, lui offraient l'illusion de son existence. Elys, de son sourire charmeur, rajoutait ses anecdotes, s'amusait des visages surpris et, plus encore, transformait les faits en histoire que son chevalier de papier découvrait.

Il était dans un château sans nom lorsque la nouvelle tomba. Douloureuse réponse à celui qui n'avait pas de toit et pas même d'argent. Il vivait de l'été, éternelle saison ouvrant toutes les portes et toutes les fêtes. C'est dans les bras d'une amante éphémère que son visage se glaça. La neige, les nouvelles douloureuses, les morts et les émois. Le temps ne serait plus aux célébrations quand le froid recouvrirait tout. L'hiver était là, s'amusant de son long manteau blanc qui, bientôt, avalerait les rires.

Elle lui proposa de rester avec eux, qu'importait si l'hiver serait long. Il préféra partir. S'éloigner d'un cocon gobeur de liberté. Il préférait encore le froid aux menottes qu'elle se voyait déjà passer à ses poignets.

Reprendre la route fut plus dur qu'autrefois. Il faisait plus froid, les auberges voulaient plus d'argents pour une nuit et une pitance. Mais Elys gardait le sourire tant qu'il pouvait chanter. Tant que sa vie simple pouvait le rester. En sachant, toujours, qu'il finirait par devoir trouver plus. En refusant de dire adieu à sa liberté pour quelques dragons d'or.


DRACARYS, gif par CRÉDIT?
Revenir en haut Aller en bas
 

Elys ♪ Chante l'ombre de tes rêves

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Par delà les rêves de grandeur [ONE SHOOT]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Reality :: Preza & Co' :: Présentation-