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 A diamonds made cell

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Eden H. Orezza
Eden H. Orezza
« Lycée »

Avatar : Liam Payne
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MessageSujet: A diamonds made cell   A diamonds made cell Icon_minitimeLun 31 Aoû - 20:41

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19 Juillet 2013


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Pris d'une rage sourde et aveugle, Eden envoya valser un vase à plusieurs millions de dollars contre l'un des murs de marbre de la maison. Son cri furieux résonna dans la maison d'or massif, et il se rua vers les portes manteaux en ignorant les hurlements de sa mère, repoussant les mains agressives de son père, fuyant par l'immense entrée sans se retourner. La mer, en dessous, produisait un joli bruit régulier. Ses jambes le portaient à une vitesse folle, vertigineuse, il galopait comme un fou le long de la route craquelée du quartier riche de la petite ville de Columbus. Ici, au Nouveau Mexique gouverné par l'immense et lointaine Albuquerque, tout ressemblait aux contrées sauvages du Mexique premier. Les montagnes résonnaient encore des chants de guerre des Indiens, et les crotales et coyotes régnaient en maîtres du désert. Mais il y avait Columbus, petite bourgade miteuse au quartier flambant de Columbus Nueva, peuplé de riches. Les maisons étaient en train de se flétrir, le crépis se décollait, mais il y avait des piscines partout et les jardins ruisselaient de perfection. Çà et là, des indiens justement promenaient le chien de Madame X. Eden était né ici, d'une mère blonde comme les blés aux yeux bleutés et d'un père médecin brillant dont les deux parents avaient été vénézuéliens. Ses grands parents eux, avaient été l'un ingénieur, l'autre chanteuse à grand succès. Pour le garçon, tout cela n'était qu'une vaste mascarade d'imbéciles bourrés d'argent et voulant faire tout comme les familles prestigieuses qui n'avaient même pas besoin de travailler pour rester riches tant il y avait longtemps que leur nom l'était.

Il rejoignit la plage en courant toujours, emporté par sa haine du monde dans lequel il grandissait, ne reconnaissant même pas Paloma Taïbo et Michael Perkins en les dépassant. Ils se connaissaient pourtant depuis la maternelle. Michael était comme son frère, son jumeau, un frère de cœur pour lui qui était fils unique. Fils unique dont les anniversaires n'avaient jamais compté un seul enfant à la 'fête' aussi loin qu'il s'en souvienne... Seulement des gens riches et important à qui on l'exhibait fièrement. "C'est mon fils, voyez, Monsieur Y" et sa mère qui furetait entre les invités, gênée, pas à sa place. Quand elle donnait un avis sur quelque chose, Miguel disait "Et qui t'as dit ça ?" comme si sa femme ne pouvait pas avoir une quelconque capacité cérébrale. Eden en devenait fou. Avant de l'avoir réalisé, il avait atteint le bout de la plage, et il escalada en bonds souples la paroi rocheuse, incapable de s'arrêter. Son portable vibra dans sa poche. Il l'en sorti, la main agitée, et vit le nom de 'Maman'. Le combat dura quelques secondes, et puis..

"Quoi ?!
-Chéri.. Où es tu ?
-Pas tes oignons, rentrerais pas. Chez Alvaro. 'ppelle le pas, 'K ?
-Mais, chéri...
-Vas chier."

Il y eut une inspiration choquée et sifflante dans le téléphone, une voix masculine qui se mit à hurler et il su que son père écoutait par le haut parleur. Même pas capable de l'appeler lui. Il raccrocha, rageur, et extirpa son paquet de Marlboro light de sa poche de jean. Torse nu sous sa veste, il passa une main dans ses cheveux, regarda sa gourmette dorée vaguement. Un soupir, un clic, et le bijou s'envolait vers les vagues qui se fracassaient en bas de la falaise pleine de figuiers de barbarie. Ses yeux sombres suivirent la fumée de la cigarette. Ses yeux. Les filles aimaient bien ses yeux. Il n'avait jamais compris pour de bon ce que la gente féminine lui trouvait. Il n'aimait pas son nez en trompette, il n'aimait pas son teint bronzé un tantinet olivâtre, ni ses cheveux bruns trop épais qui lui faisaient des favoris s'il ne les contrôlait pas et encore moins ses sourcils larges au dessus de la tonne de cils qui alourdissaient ses iris au brun indéfinissable. Quant à sa bouche, trop féminine, trop rose, il la détestait et la noyait du mieux qu'il pouvait d'une barbe discrète que ses parents maudissaient. Il termina la Marlboro, jeta le mégot au vent, et dévala les escaliers touristiques pour atteindre Columbus bourg.

Dans les rues, poules, vaches, cochons et chiens sauvages croisés coyotes faisaient une loi incontestée. Les gens à la peau brûlée de soleil marchaient pieds nus, un chapeau de cuir sur la tête, les hommes mal rasés et les femmes sans maquillage. Les filles tentaient d'être plus de leur époque, mais vulgairement. Affublées de jupes et de décolletés trop osés aux couleurs criardes et désaccordées, elles déambulaient en ricanant bêtement au passage des garçons. Michael Perkins était leur dieu. Eden, lui, était la bad boy de Nueva, et les adultes le chassaient un peu partout. "Retournes chez tes parents, vaurien ! Ils te donnent tout va, et toi petit ingrat tu fugues ?" "Ah ! Tu mériterais que je te bottes les fesses Orezza, ah oui si je pouvais.." "Orezza ! Rentres chez toi et cesses de chaparder veux tu ?!" "S'il savait ce que c'est de vivre pauvre, ah ! Va, il ne penserais pas comme ça ouh non !" "Ce n'est qu'un enfant" disait parfois Guadalupe, la vieille patronne du tabac, restée bien jolie pour ses soixante ans. Mais Eden n'arrêtait pas. Il volait sur les étals du port, fumait, buvait, rencontrait les filles des maisons de plaisirs sur la côte, là où les gens d'Albuquerque venaient se faire oublier, loin des gens qui auraient pu les reconnaître. Les yeux plissés pleins de haine, les doigts usés par la nicotine, il n'hésitait jamais à monter dans les voitures bringuebalantes des jeunes pour aller tirer sur les coyotes dans les montagnes du désert voisin. Riche, oui, il l'était. Poli, brillant, éduqué, promis à avenir de médecin ou de politicien, et complètement cabré contre toute une vie. Tout ce qui brille, tout ce qui brille, il s'en moquait lui des lumières. Le visage barbouillé de boue et de poussière, allongé dans les herbes pleines de serpents mortels, rampant avec son fusil, il se sentait vivre. Ce soir là, le soir de sa fugue, il partit avec ces garçons déçus. Au matin, en arrivant au village vers dix heures, ses parents le cherchaient.

Mary Orezza questionnait timidement les commerçants, Miguel agitait les bras en hurlant quelque chose à un agent de police confus. Les chevaux s'engagèrent en des claquements sourds sur le goudron défoncé de la petite ville, près de la maison de Jeremy, le chef de gang et les jeunes descendirent de selle. Eden était là, un fusil de guerre sur l'épaule, mâchonnant le joint qu'il fumait, son visage traversé de boue séchée, un bras tuméfié et les pattes arrière d'un coyote décroché de la selle dans la main opposée. Il avait déchiré les manches de sa veste, et portait un short noir avec ses baskets de la veille. Il croisa le regard de son père devenu silencieux, les bras toujours écarté comme un singe idiot, et continua son chemin. Jeremy eut un sourire goguenard, et s'approcha lentement des parents du jeune homme avec une sûreté déconcertante. Le policier se mit à manger ses ongles.

"M'dame, M'sieur. J'me présente, Jeremy Wesson, le fils du maître d'école. J'm'excuse d'avoir emmené votre fils hein, vraiment, mais bon y voulait chasser il arrêtait pas de beugler alors bon...
-Euh.. Euh... Oui, oui, bon. Bien.
-Bien ?! Mary ! Récupères ton fils, et toi mon garçon, je te préviens.. Emmènes mon fils encore une fois, une seule, et je te fais coffrer ! Je sais ce que tu transportes avec toi, est-ce que c'est clair ?!
-Miguel... Fermes là."

Il y eut un flottement, et le médecin sembla s'étrangler avec sa salive, rouge brique, suant et gesticulant de rage. Eden avait un sac de toile sur l'épaule, le bras renversé en arrière et la paume au ciel, le majeur et l'index pliés sur les poignées. Il n'avait plus le fusil. Sa mère croisa son regard, et y lut un sentiment de dégoût qui manqua bien la terrasser. Dire que cet enfant là lui avait un jour déclamé des poèmes avant de monter dans la voiture qui l'emmenait à Salem.. Salem. Oui, c'était en revenant de sixième qu'il avait changé. Qu'il avait commencé à les appeler par leurs prénoms plutôt que "papa et maman". Elle se souvenait de lui, son sourire rayonnant avec son uniforme de l'école, agitant la main par la fenêtre ouverte de la voiture pourtant climatisée. Aujourd'hui, elle avait apprit à redouter son fils. Au fond d'elle, elle savait qu'il partirait, qu'un jour, il prendrait tout l'argent de son compte, une valise, et puis le désert l'envelopperai et il ne reviendrait pas. Elle posa une main sur l'épaule de son mari, défia quiconque de commenter d'un regard dur, et ils retournèrent à la voiture. Eden les suivi, envoya un signe de deux doigts aux autres garçons de la petite ville et la portière claqua sur son visage contracté de colère. Il fumait toujours son joint. Dans le cuir des sièges, il enfonça ses muscles épais, et ferma les yeux. Une fois de plus, les yeux des parents se croisèrent, et ils roulèrent jusqu'à la ville riche qu'ils habitaient. A Columbus, il y avait 5 000 âmes, dont environ 300 personnalités aux comptas bancaires trop pleins. Ce n'était pas pauvre, ce n'était pas riche. A cheval entre deux mondes, deux époques, les gens aimaient l'endroit. La berline chromée s'arrêta dans l'allée principale du palais Orezza, et les deux adultes se ruèrent en dehors, fuyant le silence assourdissant de leur fils. Habitude. Réglée. Répétée. Eden fit craquer la portière violemment. A la rentrée, ils allaient savoir. Ils allaient payer. Il jeta son mégot dans les pavés luxueux, et remonta dans sa chambre de gosse en contreplaqué. Oh oui, ils allaient voir... Ils allaient le haïr. Autant qu'il les détestait. Plus.

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