Vous la voyez sur le bord de cette route vous adresser un sourire aguicheur. Vous la prenez dans votre voiture car cette nuit, vous vous sentez seul et votre femme vous a une nouvelle fois interdit de la toucher. Elle est belle. Elle semble douce et dans ses yeux, s'est perdue une lueur que vous voulez raviver sans pour autant lui dire. Elle vous annonce les tarifs d'une voix enjôleuse et vous ne pouvez que succomber à ce regard. Une heure plus tard, elle vous laisse avec votre jouissance mais vous voulez essayer de comprendre. Alors vous la suivez jusqu'à ce lieu étrange où elle pleure et s'envoie une nouvelle dose. Trop lâche que vous êtes, vous n'osez appeler l'hôpital et vous disparaissez. De toute manière, vous l'avez vu. Ce grand blond qui va prendre la suite. Lui la connait bien. Lui la vue grandir et sombrer dans cette déchéance dans laquelle elle s'enfonce. Avec Alexei, elle était joyeuse. Triste en repensant aux souvenirs mais joyeuses. Maintenant, elle est pour de bon devenue cette pandore dont son père rêvait. Lui la connait bien oui. Lui s'occupera d'elle. Vous partez sans un dernier regard. De toute manière, le monde fait des déchets qui sont fait pour croupir. Vous avez pris votre pied, vous ne voulez en savoir plus.

Le blond s'occupe d'elle. Il la chérie, ne l'aime pas vraiment mais un petit peu alors qu'elle lui a offert son cœur voilà si longtemps. Il regarde la jeune femme délirer alors que vous êtes déjà partie. Vous avez vu ce qu'elle s'est injecté et ça vous parait alors clair. Elle a des tendances presque suicidaires. Et ce n'était pas sa maigreur qui vous dirait le contraire. Elle doit surement vomir au-dessus de ses toilettes, deux doigts au fond de la gorge. Vous n'imaginez pas la véracité de vos propos. Elle vous semblait pourtant si souriante alors qu'elle cachait cette langueur qui l'emprisonne. Vous avez rencontré pandore. Cette femme fatale au corps de rêve. Et vous avez laissé entre les mains du blond Alys. L'enfant Alys. Celle qui aurait aimé être capricieuse et l'est parfois inconsciemment. Celle qui utilise sa langue de vipère pour protéger le peu qu'il lui reste.

Alys ou Pandore ?

Musique | Saute ! La petite fille releva ses immenses yeux bleus jusqu'au visage de son père alors qu'il la toisait d'un air sévère. Regardant le vide à ses pieds, elle recula d'un pas et son dos s’écrasa contre une main qu'elle n'avait pas prévue. Alysïa. Tu sautes où c'est moi qui te jette. La gamine déglutit et secoua la tête de droite à gauche, ses prunelles s'emplissant déjà de larmes. Je peux pas papa. S'il te plait, je peux pas. L'Audacieux n'eut aucun scrupules. Qu'importait l'âge de sa fille. Elle allait devoir grandir, elle allait devoir devenir comme eux. Faire taire cette peur qu'elle éprouvait en toute circonstance, cette timidité maladive qui lui valait bien des claques. Alysïa se débattit quand il la leva dans les airs mais ses petits poings d'enfant de six ans ne faisaient pas le poids face à la force de son père. Elle se sentit s'envoler avant même qu'elle ne se mette à hurler.

Elle cria, se débattant dans les airs sans pouvoir rien faire. Des yeux s'attachèrent au visage de son père, qui la regardait sans la moindre fierté. Elle n'était pas la fille dont il avait rêvé. Rien que son sexe avait été un échec quand elle était venue au monde. Alysïa savait parfaitement que son géniteur voulait un fils, un parfait Audacieux qui lui offrirait tout ce qu'il n'avait pu avoir. Autrefois, Asmaël Rosewood était un homme fier de lui, un film qui rêvait de gloire. Pis était venue cette gamine qui dans sa naissance lui avait volé ses rêves et surtout lui avait volé sa femme, lui ôtant une vie plus précieuse encore que le reste.

Il est sauta à son tour et n'eut aucun regard pour l'enfant qui pleurait à chaudes larmes. La gifle partie, marquant la joue de l'enfant d'une main écarlate. Elle pleurait, encore et encore, perles salines qui s’écrasèrent sur sa peau avec plus de violence que jamais alors que son père lui hurlait milles insultes qu’elle devait écouter, dont-elle ne comprenait le sens.  Il frappa une nouvelle fois dans le silence de cette nuit, seulement rompu par le bruit mat des coups qui s’abattaient encore et encore sur cette peau diaphane. Ses poings se serrèrent jusqu’à ce que le sang vienne se glisser sur sa peau dorée, jusqu’à ce qu’elle tombe à ses pieds, inanimée. Alors seulement naquit sur le visage de ce père un instant de compassion. Un éclat qui ne dura que quelques secondes dans les dures prunelles de glace de l’Audacieux. Il se pencha, récupéra sa fille et la prit dans ses bras pour la charger jusqu’à l’appartement qu’ils occupaient tous deux.

Maintenant, tu sais voler. Maintenant l’apprentissage peut débuter.

Il la coucha là, sans prendre le temps de s’occuper de ses blessures. Elle se soignerait seule et le sang qui coulait sur ce visage qui lui rappelait tant celui de sa femme lui offrirait une preuve qu’il fallait se battre pour vivre dans ce monde. Que la force n’était offerte à tous et qu’elle se devait d’être digne. Toujours fier, toujours plus haut et plus loin. Lui était né Sans Faction et avait sût monter, s’offrir une place dans ce monde. Alysïa devrait faire de même. Et il la tuerait plutôt que de la voir échouer.


Musique | Tu joues avec nous Alysïa ?

La gamine releva son visage entouré de sa masse de cheveux bruns et secoua énergiquement la tête de gauche à droite avant de retourner à son histoire. Ses prunelles ne s’éloignèrent à aucun moment des lignes que traçaient sa plume, pas même lorsque les autres enfants se mirent à crier de joie. Ils étaient différents d’elle, plus vif, plus faux. Et il ne fallait pas mentir. La petite Rosewood leur faisait peur. Elle qui brillait pourtant de son sourire doux n’était jamais réellement là. Dans le monde de ses histoires qu’elle écrivait en permanence, bien trop noires pour une enfant de son âge, les princesses et les dragons avaient depuis longtemps désertés, remplacés par la mort et le sang, par des destins morbides et une fascination macabre pour l’anormal.

Alysïa. Qu’est-ce que c’est que ça ?

La jeune fille se referma sur elle-même en quelques secondes, cachant ses textes et son visage par la même occasion. Ses cheveux, presque trop long pour elle la cachait à la perfection. Ses prunelles et ses pommettes hautes s’enfuirent alors qu’elle semblait à son tour disparaitre. Le ton inquiet de la maitresse voulait tout dire. Elle allait encore avoir droit à des questions. Comment étaient arrivées les marques sur son visage ? Se battait-elle avec ses camarades ? Non, c’était ma foi étrange pour une enfant aussi sage. Alors Alysïa ? As-tu des problèmes à la maison ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Toutes ses questions qui la rendaient mutiques et la faisaient se taire jusqu’au jour suivant. Elle les connaissait par cœur et les avait déjà trop entendues. Mais elles revenaient toujours. Les maitresses ne comprenaient donc pas que plus elles la questionnaient moins elle oserait parler ?

La maitresse eut beau essayer tout ce qu’elle pouvait, Alysïa était devenue une véritable tombe. Les autres enfants se moquèrent d’elle en rentrant mais son regard était devenu vide. Elle rêvait aux oiseaux qui s’envolaient loin de ce monde, dont la liberté était aussi lointaine et inatteignable que les nuages. Son doux regard parti par la fenêtre et elle froissa les lignes qu’elle couchait sur le papier. Les héros de ses histoires vivaient plus durement qu’elle. Eux souffraient vraiment. Eux connaissaient la véritable notion de prison et de douleur. Elle ne pouvait pleurer sur son sort quand d’autre vivaient l’horreur.

La sonnerie retenti et la petite fille récupéra son sac et sa trousse, jetant les papiers froissés et déchirés dans la poubelle sans un au revoir. Seule, elle prit la direction de la maison où personne ne l’attendait si ce n’était ce chat errant qu’elle avait recueilli et qu’elle cachait avec le plus grand soin. Si son père mettait la main dessus, le félin irait voler pour de bon, rencontrer les oiseaux qu’il aimait tant dans un paradis de coton. Son géniteur était déjà là, l’attendant, une énième bouteille à la main, chancelant plus qu’il n’arrivait à marcher. La bouteille dans sa main était déjà à moitié vide et Alysïa retient un léger soupire avant de s'approcher pour le soutenir. Sa vie était devenue un véritable jeu de hasard. Un soir il s'endormait sur elle en pleurant sur les souvenirs, en pleurant sur sa femme et sur la vie qu'il avait perdu. Et un autre, il laissait sa rage s'emporter et ses poings s’attarder sur le corps de sa fille.

Allez papa. S'il te plait. Rentre à la maison.

Le visage doux, le regard triste, la petite brune soutenait cette montagne de muscle brun. Il n'était pas dans ses bons jours. Elle le vit en quelques secondes et eut tout juste le temps de s'écarter souplement. Le poing s'abattit dans le vide et Asmaël rugit. Ivre mort, il peinait à voir assez long pour déchainer sa colère sur ce corps d'enfant qu'il voulait voir mort, prisonnier de démons cruels qu'il avait développé avec une rage proche de l'acharnement. Mais Alysïa était trop vive et elle s'enfuit dans les rues noires de Chicago, sous les cris de son père qui lui hurlait de revenir, lui promettant mille morts cruelles si elle ne faisait pas immédiatement demi-tour. La jeune fille ne le fit pas.

Elle disparue dans la noirceur de la rue pendant quelques jours. Mais pour une enfant de cet âge, la peur au ventre ne peut vous permettre de vivre assez longtemps pour comprendre comme se défendre, comment lutter contre l'horreur du genre humain. Inanimée dans une ruelle, elle aurait pu offrir une proie facile si elle n'avait eu la chance que la providence se penche sur elle. Ce n'était rien, juste un soupire, mais les sirènes retentirent avec bonté. Ils s'occupèrent d'elle pendant quelques jours, soignant ses plaies et son esprit. Tout le monde vit des choses terribles. Mais il n'y avait que dans les histoires que les enfants sont assez forts pour se relever sans la moindre séquelle. Au milieu des autres, victimes des sévices offertes par les adultes, elle se sentait mal. Elle n'avait jamais rien vécu de mal. Son père la frappait, mais toujours pour une raison. Qui lui échappait parfois, mais il ne le faisait pas pour rien. Alors quand les questions du psychologue sur ses coups vinrent, elle lui raconta qu'elle s'était battue mais en aucun cas elle ne trahit son géniteur. Et elle lui fit remise quelques mois plus tard, soit disant soignée de sa terreur.



Puisque t'apprendre à devenir une véritable Audacieuse semble vain, il faut bien que tu serves à quelques choses. Tu n'imagines pas les dettes que ses petits bébés peuvent créer. Une main se porta à sa joue alors qu'un sourire glacial venait naitre sur les lèvres de son père. Il lui montra des yeux les petits sachets de cette poudre qui finiraient par le tuer, ses mêmes sachets qui avaient maintenant remplacés les bouteilles et l'ivresse.Tu vois Alysïa. Les enfants sont faits pour aider leurs parents. Tu m'as pris mon épouse, tu m'as pris ma vie en venant au monde. La voix n'était pas froide mais emprunte d'une joie malsaine. Dieu m'a fait l'honneur de te faire naitre et désirable. J'ai besoin d'argent ma chérie. Tu comprends pas vrai ? Nous avons besoin d'argent pour nous nourrir et pour que je puisse continuer à oublier que tu as détruit tout ce que j'avais de plus cher. Asmaël planta ses prunelles sur le visage de sa fille avant de continuer, son sourire s'élargissant un peu plus. Tu comprends Alysïa n'est-ce pas ? Tu comprends que nous avons besoin d'argent ? L'adolescente regarda son père, un rien effrayer avant de comprendre que la question lui était réellement adressée et de hocher la tête. Tu es une femme faites et les hommes qui viendront ce soir ont besoin d'amusement. Ta virginité vaut cher, des centaines de dollars. Tu seras très sage pas vrai ? La peur passa dans les yeux de l'adolescente mais elle baissa les yeux et répondit pas l'affirmation à la question. Son visage ne montrait aucune de ses émotions, comme celui d'une poupée de porcelaine. Elle sentait que des fissures s'inscriraient bien trop vite dans sa peau de verre. Les larmes montant dans son regard, elle essayait de les cacher mais l'Audacieux n'était pas idiot. Ne pleure pas ma chérie. Tu sais que je n'aime pas quand tu pleures.

Le silence répondit à la question et le Rosewood fit un signe de tête à la femme qui attendait derrière lui. Avec un sourire étonnamment doux, elle s'approcha de l'adolescente encore sous le choc des paroles de son père. Armée de maquillage et de tenues affriolantes, elle transforma la jeune fille au visage encore un rien poupin en une femme enfant au regard de braiser et au corps qui faisait se déchainer les délices des hommes. Son deuxième prénom n'avait jamais autant gouté à sa signification première. Elle était un fléau, cette femme trop curieuse à la beauté vénéneuse qui avait déchainé sur les hommes mille et un maux. Les prunelles entourées d'un noir qui faisait ressortir le bleu limpide de ses yeux, les lèvres ourlées d'un rouge fatal et le corps serré dans un corsage de dentelle et de froufrou. Lingeries d'un luxe détonnant et d'une matière que l'adolescente n'avait jamais portée. Des vêtements qu'Alysïa avaient trouvé magnifique alors qu'elle bavait sur les devantures des magasins, les poches vides et trouées. Mais des vêtements qu'elle aurait rêvés ne jamais porter dans de telles conditions. Les ongles faits, la peau plus douce que jamais, ses longs cheveux lavés, soignés. Les parasites qui y avaient fait leur nid détruit à jamais, elle était méconnaissable. Et tellement semblable à la photo de sa mère qu'elle avait volée dans la chambre de son père et gardait cachée dans son oreiller, comme si cette dernière l'embrassait avant qu'elle ne s'endorme chaque nuit.

Son père la détailla de haut en bas avant de lui offrit un sourire satisfait. Alysïa serait là cette nuit quand les dealers viendraient réclamer leur dû. Et la monnaie serait son corps. Ils ne pourraient dire non devant pareille beauté, c'était du moins ce que pensait le Rosewood. Il l’appellerai Pandore devant tous. Alysïa était une autre, sa fille qui ne faisait sa fierté. Pandore serait cette princesse enjôleuse, victime de maux terrifiants. Comme le nom qui s'inscrirait comme une identité parfaite au dessus de ce visage aussi doux que le mensonge. Les femmes avaient détruit un monde prometteur et Asmaël ferait d'elles ses plus belles victimes. Alysïa n'était que la première d'une longue liste.

Ils se pointèrent à l'heure, venant chercher l'argent qui leur était due. Le beau visage et les courbes de l'adolescente eurent raison de leur appât du gain. Le prix de sa virginité grimpa, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils en viennent à devoir eux même de l'argent à cet homme pour lequel elle pleurait. Alysïa ne bougeait pas d'un pouce, tétanisée par les grosses mains qui se posaient sur sa peau trop blanche, par les regards emplies de désirs lubriques qui l'effrayaient. Elle tremblait de tous ses membres alors qu'ils la violaient de leurs prunelles, qu'il évaluait pour de bon le prix de son innocence. Le prix de ses chaines. Le meilleur l'emporta et Asmaël étouffa un sourire. Il saurait faire d'elle sa plus parfaite monnaie d'échange.

Alors qu'elle rêvait pour la première fois de s'enfuir, Alysia laissa pandore prendre le contrôle. Elle hurla, de peur et de douleur alors que le sang coulait sur ses cuisses. Elle explosa en des cris terribles alors que le cuir s'enfonçait dans ses chairs, marbrant son dos avec délectation pour celui qui se régalait de l'horreur. Les larmes roulaient sur son visage alors qu'il la laissa là, demandant le prix de la prochaine fois. Elle supplia son père des yeux alors qu'il regardait ce corps nu. Et elle détourna les yeux alors qu'il énonçait le prix de son corps.


Musique | Il n'en restera qu'une. Elle leva ses prunelles trop maquillées jusqu'au visage qui lui faisait face, posant une question muette sur l'identité de la personne dont parlait le blond. Il attrapa son menton, l'embrassant fugacement avant de la regarder. Ses prunelles étaient si étranges sur ce faciès qui faisait naitre en elle des perles d'incompréhension. Tu te casses pour tes 18 ans pas ? Une parodie d'audacieuse qu'il fout dans les pattes de n'importe qui. Alysïa ne répondit pas aux paroles, se contentant de baisser le visage comme on lui avait si bien apprit. parfois, ils venaient simplement pour parler et regarder son corps onduler. Rien d'autre que la détailler. Ils ne touchaient même pas. Lui ne faisait partie de ses hommes et il ne se gênait pas pour la réclamer pour lui tout seul pendant une nuit complète, déboursant des quantités mirobolantes d'argents pour le minois de cette princesse. Réponds-moi Alys. Tu sais que tu ne me fais pas plaisir avec tes silences éloquents. Elle plongea ses prunelles au bleu étonnant dans celles de son vis à vis et lui répondit, sans quitter son regard de feu. Oui. Je refuse d'être avec lui une seconde de plus. Il... Il fait des choses qu'il ne devrait avoir le droit de faire. C'est... Sa voix se bloqua dans sa gorge, en un hoquet, mélange de peur et de rage. C'est un monstre.

Le blond ne répondit rien et lui ordonna de s'approcher encore plus prêt d'un doigt impétueux. Il glissa ses mains sur sa peau, s'attachant à ce corps dont il aimait le moindre centimètre. Cette candeur de l'adolescence lui plaisait, cette fureur qu'elle mettait à se débattre à chaque fois que son père posait la main sur elle. Ce regard triste qui gardait pourtant cette étincelle de vie que personne ne pourrait tuer. Elle était un diamant à deux facettes qui ne demandait qu'à être poli. Si elle lui appartenait, le monde lui serait servi sur un plateau de cristal. Je te sortirais d'ici Alys. Rejoint les Sincères. Et tu seras libérée à tout jamais de lui.

Elle repensait à ses mots doux et à ses gestes tendres alors que sa main se levait au-dessus du petit bol de métal et que son sang venait rejoindre celui des autres, glissant sur le verre le plus pur. Sa paume se sera un peu plus alors que les traits tendus de son visage s'apaisaient enfin. Sincère ! Elle ne quittait des yeux ce regard bleuté penché sur elle, n'adressant pas un battement de cil pour son père dont la rage irradiait jusqu'à elle. Sa colère était palpable et pourtant, elle était libre. Enfin libre. Jamais plus il n'aurait le moindre contrôle sur elle. Elle offrait sa vie à un autre.



ALYS ! ALYS BON DIEU TU M'ENTENDS ! ALYS !!

Sourires vagues, bouffés par la drogue qu'elle venait de s'injecter dans les veines. Une dose trop forte qui lui faisait oublier que son corps était vendu par celui qu'elle avait pensé son sauveur. Les cris ne la faisaient pas réagir, les mains qui s'entouraient autour de ses épaules et la secouait comme un prunelier n'était rien de bien terrible. Elle n'était pas vraiment là. C'était un monde qu'elle connaissait parfaitement bien et dont elle avait de plus en plus de mal à sortir. La drogue s'infiltrait dans ses veines, grappillait la vie, s'en nourrissant pour mieux demander une autre dose encore plus forte.

ALYS ! PUTAIN MAIS QU'EST CE QUE TU FOUS ! PUTAIN ALYS RÉVEILLE TOI

Elle l'éloigna d'un geste grognon de la main. Le junkie ne la laissa pourtant pas choisir et il lui plongea la tête dans une bassine d'eau glaciale avant d'envoyer sur sa joue une gifle qui laissa là sa marque. Mais réveille-toi bordel ! ALYS PUTAIN ! T'peux pas me laisser seul ! J'te jure que j'te bute si tu perds les pédales ! Il posa sa main sur ce visage qui voyait au delà des matières, plaquant ses cheveux mouillés contre le mur derrière elle. Me laisses pas... Alys me laisse pas... Les larmes roulaient déjà sur ce visage alors que la brune éclatait de rire. Elle planait à des milliards de kilomètres, prisonnière du même mal que son père. Elle repensait à cette enfant qui jurait qu'elle allait s'en sortir, qui jurait qu'il ne tomberait jamais dans les jeux de ses adultes terribles.

ARRÊTE ! hurla-t-elle sans le moindre indice précurseur de ses cris. ARRÊTE ! LAISSE MOI TRANQUILLE ! DÉGAGE !

Tombant en boule sur le sol, elle se mit à hurler et il glissa un bâton entre ses lèvres pour l'empêcher d'avaler sa langue, laissant les cicatrices sur ses avants bras apparaitre dans la lumière. Ses crises, il les avait lui-même vécue alors qu'Alys faisait la même chose de son côté. Ils se seraient tant bien que mal les coudes. Ils luttaient ensembles, dans une même direction, tout jeunes Sincères. Leurs aptitudes avaient été acceptées et ils s'étaient retrouvés ensembles, tout les deux offerts par un Érudit jaloux. Ils lui appartenaient, comme de vulgaires esclaves. Alys était amoureuse. Alys était stupide. Et lui l'aimait comme un fou.


ALEXEI ! L'aube des dix neuf venait effleurer les cils de la Sincère alors que roulait sur ses derniers des perles salines. S'écrasant sur le corps qu'elle presait contre son corps, sur ce prénom qu'elle hurlait dans sa détresse. Non c'est pas vrai. C'est pas vrai ! Alexei ! Il ne servait à rien de pleurer. Le brun n'était plus là, la rose rouge fleurissait sur sa poitrine, un simple trou qui faisait grandir la tache sur sa chemise blanche. Il avait offert ce pour quoi il était payé et l'homme qui avait joui entre ses reins n'avait voulu payer. Il avait sortie une arme, tout avait dégénéré et c'était enfuie devant le cri qu'avait poussé Evangeline en arrivant sur le lieu du crime.

Alexei. S'il te plait. Tu peux pas partir. S'il te plait Alex. S'il te plait. pleurer ne servait à rien. Il n'était plus qu'un corps qui refroidissait déjà sur l'asphalte brulante. Les sirènes bleus et rouges interrompirent ses larmes alors qu'on lui criait de lever les mains en l'air. Qu'on lui criait de ne surtout pas bouger. Hoquetant, du sang plein les mains, elle suppliait toujours le brun de revenir. Fantôme larmoyant, elle monta dans la voiture de police et se blotti contre le torse de son employeur quand il paya la caution et la faisait enfin sortir de cette prison où les questions la rendaient folles. Il ne lui en posa aucune. Et Alys s'enferma dans sa chambre.

Relevant une latte branlante du plancher, elle sortie cette dose dont elle avait besoin. Attachant le garrot, le tirant avec l’énergie du désespoir, elle enfonça l'aiguille dans la chair de son bras et son corps se détendit enfin. L'image d'Alexei s’évanouit dans son esprit, comme toutes les autres images, comme la sensation de dégout qui la remplissait à chaque fois qu'elle se regardait dans un miroir, l'horreur qu'elle lisait sur ce visage qu'ils maquillaient trop quand ils la faisaient sortir. Libre.

Orgueilleux : Gregory a conscience de la force de sa personne, de son intelligence et de sa beauté. Il en joue, toujours charmant d'un sourire canaille. Il veut qu'on le respecte. Il veut qu'on l'adule. Parce qu'il le mérite.

Violent : Pour avoir le pouvoir, il faut tout pour l'obtenir. Si les filles et les hommes sous ses ordres ne le craignaient pas, il n'aurait aucune autorité. Alors il est capable de frapper, de faire souffrir. Non pas pour le plaisir. Mais parce qu'ainsi, il représente le chef.

Machiste : Les femmes sont ses inférieures quoi qu'elles en pensent. Il les aime un peu trop mais elles ne sont là que pour ça et elles ne méritent pas le pouvoir qu'on leur offre. Elles devraient rester chez elles, s'occuper des enfants et de leurs ragots. Rien d'autre.

Fier : Être lâche ? Fuir ? Jamais. Il est bien trop fier pour ça et s'il cache ses secrets, s'entourant d'avocats fameux et des informations sur les autres, il ne garde pas moins la tête haute. Contrairement à l'image que tous ont des Érudits, lui connait ses muscles et sait parfaitement les utiliser.

Jaloux : Ses créatures de la nuit, ses prostitués, ses hommes et ses femmes qu'il a mené jusqu'à lui lui appartiennent. Il tuerait pour eux, refusant d'offrir son butin à un autre, refusant que le monde s'éloigne de lui. Il veut être leur centre de gravité. Et jamais personne n'entrera dans ce monde où il est roi.

Gregory peut être marié, pour conserver l'apparence d'un homme à l'image parfaite Dans ce cas, il ne l'aura certainement pas choisie intelligente. Si c'est le cas, il aura donc au choix un ou deux enfants mais cette partie est laissée à votre libre appréciation.

Né dans une grande famille de Chicago, fils d'Erudits dont le nom n'avait plus besoin d'être fait, Gregory a toujours vécu dans l'opulence. Dernier de la famille, suivant deux sœurs aussi pestes l'une que l'autre, il se révéla un enfant particulièrement intelligent. Trésor de sa famille de par son sexe, il ne s'entendait pas le moins du monde avec ses sœurs et les paroles de son père eurent tôt fait de lui faire comprendre que les femmes étaient inférieures aux hommes. Il se surprit à mépriser jusqu'à sa génitrice qu'il trouvait stupide et attirée par l'argent de son père. Bien que ce soit loin d'être le cas, il ne l'apprit que bien plus tard.

En grandissant, Gregory démontra des aptitudes certaines pour la politique et le mensonge. Bien que tous l'aimait, personne ne savait réellement ce qui se cachait derrière le visage d'ange de l'enfant. Adolescent, il goutta à l'interdit et en vain même à y prendre goût jusqu'à ce que cet interdit commence doucement à ronger cette vie parfaite qu'il s'était rêvée. Il stoppa tout et rejoint avec le sourire la faction dont il venait déjà, laissant le sang rouler dans l'eau.

Étudiant au destin tout tracé, il devient un expert écouté en politique, un homme dont les sondages étaient toujours vrais et dont le visage couvrait souvent les magasins du Conseil. S'il ne fait pas vraiment parti de ce dernier, il possède une féroce emprise sur ce qui y est dit ou fait. On le soupçonne d'avoir des oreilles partout et c'est loin d'être faux. Gregory saura facilement milles détails sur votre vie et en jouera si vous ne marchez pas dans son sens.

Dans le plus grand secret, il a investie dans un bar, le Fantasmagoria. Personne ne sait qu'il en est le véritable propriétaire, laissant la gestion et le danger à une femme en qui il a toute confiance. Le Fantamagoria est beau, vitrine d'une jeunesse un rien Rebelle. Ici se retrouve les amateurs de musique plus violente qu'ailleurs. Et dans les sous-sols se déchaînent les vices humains. Luxure et jeux s'affrontent et se rencontrent.

C'est dans ce bar qu'il a rencontré Asmaël Rosewood et par la suite Alys alors nommée Alysïa. L'enfant lui a plus et il se l'est offerte, créant ce qui ne pouvait que devenir sa déchéance. Il a fait sombrer Asmaël pour obtenir sa fille et emploi maintenant la demoiselle comme un produit clef de ses filles de joie.

présentation d'Alys:

Gregory peut être à l'origine du meurtre d'Alexeï, par jalousie pour l'amour qu'il y avait entre lui et Alys.