12 Septembre 2013

Il était partie comme un courant d'air. Lydia le regardait disparaitre, son visage collé à la fenêtre. Elle se laissa glisser sur le sol, tétanisée. Aèl. Son nom tourna en boucle dans sa tête alors qu'elle retenait ses larmes, serrant ses lèvres. Pourquoi lui dire cela maintenant, alors que c'était trop tard ? Il aurait pu être si beau tout les deux, comme des étoiles brillant cote à cote dans le ciel. Mais comme toujours, ils envoyaient balader leur sentiments si contradictoire. Pourquoi elle ne parvenait à le haïr alors qu'il faisait tout pour qu'elle le face. Aèl était une ordure qui lui avait prit ce qu'elle avait de plus précieux. Il avait déclenché la colère de Dieu à son égard alors qu'elle laissa sa croix tomber de son cou au ralentit, comme dans un film, frappant ses mains de ce crime odieux qu'elle avait osé commettre. L'évêque l'avait dit sorcière. Quelque part, elle l'était. Cette fascination qu'elle exerçait sur les hommes était maudite.

Les larmes se remirent à couler sur ses joues, et elle prit une profonde inspiration pour essayer de les retenir tant bien que mal. * Prend moi mes cours s'il te plait, je ne me sens pas bien, je suis rentrée chez moi. * Elle avait envoyé le message à Tarek, sachant qu'il lui les prendrait. Finalement, le petit roux n'était pas un tel monstre que ça et elle ne pouvait lui en vouloir d'être en coloc avec Mathieu. Il n'avait pas demandé à partager la maison de cette ordure de blondin. Lydia essuya tant bien que mal son visage et entra dans sa voiture. Ses larmes éclatèrent à cet instant précis, alors que tapa sa tête contre le volent. Comment pouvait-elle être aussi stupide ! Elle sentait encore la brulure de la gifle sur sa joue alors pourquoi cela lui faisait si mal !? Aèl n'était rien qu'un souvenir, il n'avait le droit d'avoir la moindre influence sur elle ! Bien assez des yeux verts qui la hantaient pour que ne s'ajoute la présence du trop beau brun. Non. Il n'était rien d'autre qu'un souvenir, pas même son ami. Jamais plus elle ne se retrouverait dans la même pièce que lui. Elle ne voulait plus rien avoir en commun avec lui. Ne plus jamais le croiser, l'éviter avec fureur.

Elle glissa la clef dans la fente avant de démarrer le moteur de l'Audi. Elle essuya une dernière fois ses larmes avec un regard pour le rétroviseur et appuya sur l'accélérateur. La radio s'alluma mais elle l’éteint en vitesse. Sortant son téléphone, elle composa le numéro de Plume. Elle devait lui parler, elle avait besoin de soutient. Elle ne pouvait rentrer chez elle comme ça, comme si rien ne s'était passé. Elle voulait pleurer dans le bras de quelqu'un qui ne poserait pas forcement de questions. Plume ne devait pas savoir que Lydia ne savait plus ou elle en était vis à vis de cette ordure d'Aèl Targison. Non Plume ne pourrait pas comprendre elle qui lui résistait aussi facilement. Comment faisait-elle pour être si forte. Lydia en aurait hurler de rage, elle aurait pas la détester pour cela. Pourtant, à la première sonnerie, elle raccrocha et changea de direction. Le box de Jade, où elle se réfugia et pleura pendant que la jument mangeait sa ration quotidienne et approcha son museau de sa maitresse, son doux regard inquiet.


Jade galopait, le vent s’engouffrant dans sa crinière brune et dans les poumons de sa cavalière. Le premier obstacle s'afficha et Lydia se sentit voler. Jade plana quelques secondes avant que ses antérieurs ne la réceptionne. A peine ses postérieurs eurent rejoint la piste qu'elle releva la tête et engagea de nouveau dans la direction du second obstacle. A foulée rapide, presque dangereuse, la selle française s'élança pendant que sa cavalière oubliait le moindre de ses problèmes sur cette piste qu'elle ne connaissait que trop bien. Le vent faisait siffler ses cheveux qui claquaient sur ses joues mais elle se hissa sur ses étriller alors que Jade s'élançait de nouveau. Un applaudissement timide la sortie de ses pensées et elle arrêta la jument. Sur le bord de la carrière olympique, une adolescente applaudissait avec un sourire sur ses lèvres roses. Son visage fin avait tout de celui d'une poupée et elle plissa le nez lorsque vient sa grande sœur descendre de cheval.

" Lou qu'est ce que... Qu'est ce que tu fais ici ?
-J'avais oublié que Jade était si belle. Ca faisait longtemps que je ne t'avais pas vu Lydia. Du moins, il n'y a plus un écran entre nous deux. murmura l'adolescente avec un sourire timide. Le regard bleu de Lydia se perdit sur les vêtements de sa petite soeur. Elle était si pure et si belle. Exactement comme elle l'avait été.
-Tu ne devrais pas rester ici ma chérie. Elle va te punir tu sais. "

Lou ne répondit pas, se contentant de fixer son regard sur le cheval qui l'impressionnait. Jade était un poulain la dernière fois que les deux sœurs c'était vu. Avant que l'enfant ne parte pour Salem. Leurs adieux avaient été si déchirant que Lydia ne parvenait à croire qu'aujourd'hui, Lou était devant elle.

" Tu ne devrais pas être ici Lou. Si elle sait que tu m'as vu, elle te fera bien pire qu'elle ne m'a jamais fait. "

Lou lui jeta un regard triste, avant de murmurer, de ses lèvres pulpeuses si douce et si calme, incarnation de l'enfance et de la pureté qu'avait été sa grande soeur.

" Tu me manques Lydia. Maman me manque... Je... Je veux rentrer à la maison, elle n'avait pas le droit de m'envoyer là bas. Ils n'avaient pas le droit de me faire ça...

Les larmes roulaient sur les joues des deux jeunes filles et la plus petite s'éloigna. Chigaco était un rêve. Et les démons venaient hanter celle qui n'avait pas besoin de ça. Lou était là bas par sa faute. Personne ne le saurait jamais. Tout était de sa faute. Dieu la punissait par l'intermédiaire de sa grand mère. Lou était pure. Elle, elle était une sorcière qui méritait de bruler sur un bucher.