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 Innocence's burning, flying away

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Tarek S. Thompson
Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeVen 12 Déc - 20:18

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24 Décembre 2001


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Ses doigts jouaient de l'archer dans sa petite main, ignorant le monde extérieur. Il entendait près de lui des notes de piano hésitantes, mais ne s'en formalisait pas, seulement concentré sur les sons qu'il tirait de son propre instrument. Dans la salle, il voyait les yeux des gens le fixer, sa mère qui suivait le mouvement de ses doigts, et il inspira profondément pour poser sa petite voix sur sa musique. Le piano rata un accord au début de la chanson, et il lança un regard furieux à son jumeau. A croire qu'il le faisait exprès, maîtriser un piano c'était quand même facile franchement. Il ferma à moitié ses paupières, et ignora son frère avec détermination. Il n'avait pas besoin de lui de toute manière. S'il se ridiculisait devant la famille, ce n'était pas son problème. Lui au moins, il ne les laisserait pas le mettre à part pour la simple raison qu'il n'était pas des leurs, qu'il n'avait pas ce sang Thompson dont ils étaient se fiers. Si Gabriel et Mehdi ne trouvaient pas la force de rabattre leurs caquets, lui si. Et puis il était bien meilleurs qu'eux, de toute manière.

Il regardait par la fenêtre, les flocons qui tournoyaient, avec cette lenteur qu'il trouvait haïssable. Ses mains couraient sur le petit piano de la bibliothèque, et il se laissait aller au craquement du feu de la cheminée. Dans le grand salon, la famille dégustait le repas de Noël. Le réveillon battait son plein, et il entendait ses cousins jouer leur petite pièce de théâtre. Mehdi s'était réfugié dans la cuisine pour pleurer, humilié, et leur mère le consolait à mi voix. Elle se faisait également moquer. Après tout, elle avait osé tromper son mari mais en plus elle l'avait amené à reconnaître comme siens les jumeaux, qui sauf leurs cheveux roux, n'avaient rien de la famille Thompson.  Il secoua la tête, et repris ses accords. Il aimait rester là à travailler, que ce soit ses cours d'école, sa musique, son chant ou ses danses, ou même la gymnastique, ou simplement dévorer les livres documentaires et les grands classiques des romanciers. Il était différent, il le savait. Parfois ça l'enchantait, parfois ça lui pesait. Mais il en jouissait toujours devant les autres. Il était un bâtard, mais un génie aussi et Krisna était tellement fier d'avoir sous son toit un enfant comme lui qu'il l'avait entièrement accepté.

Il laissa tomber le clavier ivoirien, et reprit le chemin de la salle principale. Il adressa un petit sourire à tout le monde, s'assit dans le hall et enfila ses grosses bottes fourrées. Il passa son écharpe, sa veste, ses gants et son bonnet et appela sa mère pour lui expliquer qu'il allait faire du poney et qu'il rentrerait en milieu d'après midi. Il s'engouffra dans les tourbillons de neige, sourd aux rires des triplés, et affronta l'hiver jusqu'aux écuries. Il renvoya gentiment les palefreniers et les grooms, et alla chercher ses affaires dans la sellerie. Fall Apple était un petit mustang à la robe fauve et tachetée, avec sur le nez un bout de liste tout rond. Il avait plutôt bon caractère, et il était solide. Tarek adorait son poney par dessus tout. Il se débrouilla pour harnacher correctement l'animal, lui tendit un bonbon et le mena dehors par la bride. Il vissa son chapeau par dessus le bonnet pour se protéger un minimum des chutes de neige et s'éloigna.

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Mehdi pleurait à nouveau. Les triplés seniors avaient refait le coup du 'quizz culture générale' et une fois de plus, il se prenait la honte. Tan et Jim gagnaient, suivis d'Anthony et Tarek. Les deux enfants s'échangèrent un regard tueur, et Thony déclara en riant que pour un bâtard c'était bien, mieux que 'ce déchet de Mehdi'. Le garçon avait alors éclaté en sanglots furieux, et Rory Thompson avait corrigé son fils aîné. Mais le mal était fait. On envoya les deux jumeaux dans leur chambre pour une petite heure, ce que Tarek prit assez mal. Mais pour une fois, sa colère ne retomba pas sur son frère. Il se glissa hors de la chambre, puis jusqu'à la salle de jeu mise à sac par les triplés junior. Les trois garçons relevèrent des visages surpris à l'entente de la serrure de la porte, et dévisagèrent le petit roux en face d'eux avec un rictus moqueur non dissimulé. T'es sensé être confiné dans ta chambre, bâtard. Un rictus passa sur le coin de ses lèvres. Vous êtes sensés ne pas m'insulter et respecter la propriété des autres. -Hin ! Et tu vas faire quoi ? Il sourit, et dégagea le violon d'Anthony de derrière son dos. Les triplés étaient frappés, il le savait. Il n'était pas idiot. Votre père vous croira jamais, s'il se casse, que c'était moi. Jamais. Les yeux bleus d'Anthony s'agrandirent de surprise, et il vit l'instrument se lever dans la main de l'autre garçon comme dans un cauchemar. Le son du bois brisé glaça son sang. Il était sous son nez, juste à ses pieds. Tarek disparu d'un bond par la fenêtre de la salle de jeu, et la porte déverrouillée s'ouvrit sur son père. Ça allait faire très mal.

Il regardait les yeux rougis de ses 'cousins' en mangeant sa part de bûche de Noël. Ils ne faisaient plus autant les malins. Mehdi s'était calmé. Il grignotait calmement son goûter, et les adultes bavardaient gaiement. Tarek fit glisser un morceau de papier vers Anthony, et celui ci leva vers lui son regard de ciel, blessé et rageur. Il ouvrit le petit papier, et fronça les sourcils. Si tu continues de te moquer de mon frère, je trouverai un moyen de détruire ta petite notoriété familiale un jour ou l'autre. Il retroussa ses lèvres sur ses dents. La guerre était donc déclarée. Il n'allait pas perdre la face devant un bâtard. Le petit garçon lui répondit d'un sourcil insolent, et recommença à manger sa bûche. Ca lui prendrait peut être du temps, mais il trouverai quelque chose. Il ne plierait pas devant un enfant surentraîné comme Anthony, lui, il savait ce que l'autre savait par nature. Les gens qui travaillaient dur pour être hors du commun, ils les méprisait. Mais Mehdi était son jumeau, alors il le défendrait dans l'ombre. Ça ne voulait pas dire qu'il ne le méprisait pas. C'était seulement une question d'ego.

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Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeSam 13 Déc - 5:07

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3 Janvier 2002


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Il s'était levé plus tôt que d'habitude, et il s'amusait à chahuter sa cousine Sue avec une délectation non dissimulée. Son oncle avait débarqué et tenté de le punir, et s'était prit un 'Vous ne pouvez pas me frapper, je ne suis pas de votre famille alors vous n'avez aucune autorité sur moi Rory.' fier et insolent. Il avait emmené sa fille loin du petit roux, furieux, et l'avait laissé à ses occupations quotidiennes et détestables à ses yeux. L'enfant n'en faisait qu'à sa tête, prenait son propre beau père de haut et repoussait quiconque aurait voulu se rapprocher de lui pour être amical.

A dix heures, il était toujours enfermé dans sa chambre et s'occupait les mains à détruire allègrement la collection de fèves de son jumeau. Sa mère le surprit, lui passa une engueulée mais il l'ignora joyeusement. Non, vraiment, il n'était pas un petit ange. Il n'y avait pas énormément de monde dans la famille qui savait calmer le monstre qu'était le petit garçon, et aucun d'entre eux n'était ses parents. Il y avait Jim, qui s'y était prit on ne savait pas trop comment, si ce n'était qu'il y avait une histoire de monte à cheval dans l'histoire. Evangéline, qui pourtant était toute petite et bien plus que jeune que lui mais même, il ne la chahutait pas et la respectait, défendant même son bifteck à sa place quand on se moquait d'elle parce qu'elle était muette. Il y avait Tan, quand il criait, et Kathleen quand elle pleurait. Et par dessus tous les autres, il y avait les jumeaux, Tiernan et Ervan, qui avaient ensorcelé leur petit frère de manière totalement inconnue mais efficace.

Effectivement, Tarek ravalait près d'eux ses sarcasmes, ses moqueries et ses petites phrases assassines et allait jusqu'à courir de droite à gauche pour leur rendre les services qu'ils demandaient. C'est ainsi qu'autour d'onze heures, n'ayant toujours pas croisé les jumeaux, ils se mit en quête. Il trouva Tiernan profondément endormi dans son lit, et Ervan absent. Et ça ce n'était pas normal. Il risqua un œil dans le parc, et reconnu des empreintes de pas un peu effacées par les chutes de neige du matin et le vent. Il couru trouver son frère. Tan, Tan ! Je voudrais que tu viennes dehors avec moi je crois que.. -Tch ! Files de là microbe, j'ai pas le temps pour tes petits caprices ! Mais... -Dégages ! Il recula, jeta un livre à la figure de son aîné et s'enfuit en jurant. Il heurta Mehdi au passage. Aïe ! Tarek ? Où tu vas ? -Dehors. Je viens ! Il soupira, et s'élança vers le hall. C'était bien ainsi, son jumeau serait plus fiable après tout.

Il voulait faire une surprise à Ervan. Il savait que son grand frère aimait aller faire un tour dehors avant que les autres ne soient levés, et où il allait. Il avançait donc lentement dans la neige, soucieux de ne pas se faire repérer et houspillait Mehdi à vois basse chaque fois qu'il faisait craquer la neige. Le pauvre en aurait pleuré tant les jurons devenaient précis et blessants, faits pour le heurter personnellement. Parfois il voulait frapper Tarek. Mais il se contenta de renifler dans ses manches sans discuter, ce qui lui valu un gentil petit 'sale porc va !' de la part de son frère. Tarek se mouvait sans effort apparent, comme toujours, et humait l'air à la façon des chats ou des chiens. Il remua son nez comme un lapin, et fronça les sourcils. Il y a un truc qui cloche dans l'air... souffla-t-il. Mehdi renifla. Rien. Ça l'énervait ! Il n'y a rien qui.. -Si. On n'entends ni les oiseaux, ni les fouines dans les branches. Tu vois ? ... Pas un bruit. C'est pas normal. Il fit quelques pas en avant, posa son pied sur une congère et la neige céda. Il dégringola brutalement dans la pente, se cogna la tête et atterri cinquante mètres plus bas et plus bas. Il se redressa à quatre pattes en se secouant comme un animal, sa main rencontra quelque chose de rigide et il releva la tête. Ses doigts étaient rouges. De sang. Il regarda devant lui, et seul ses hurlements purent aider son jumeau à le trouver.

Il aurait préféré ne pas le trouver. Parce qu'il allait finir dans le même état. Ses cris mêlés à ceux de Tarek finirent par alerter la famille, mais il était bien trop tard et l'horreur avait déjà imprimé sa marque dans leurs esprits d'enfants.

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Ervan avait du sortir à l'aube. Ses traces de pas avaient presque disparu quand les jumeaux étaient sortis, mais son jeune frère le connaissait si bien qu'il avait pu suivre sa piste avec une aisance étrange. Mais pour une fois, son talent certain pour pister s'était avéré plus terrible qu'autre chose.

Le corps, si on pouvait appelé ça un corps, avait été éparpillé dans la clairière aux étangs. Quelques centimètres séparaient les morceaux les uns des autres, disposés en position allongée, et les yeux de l'enfant fixaient le ciel blanc dans une expression épouvantée, sa bouche formant un rictus d'appel au secours. Mehdi pleurait, les yeux dans le vague, hoquetant contre sa mère. Tarek, tétanisé, s'était figé d'horreur et refusait de se taire. La carapace de perfection et de mépris s'était brisée en millions de fragments, et ses hurlements n'avaient pas cessé quand la police vint interroger les témoins. Assigné dans sa chambre, sourd aux paroles de son beau père qui le ceinturait fermement, il se débattait en criant de toute la force de ses poumons, complètement en dehors de la réalité. Il fut incapable de se calmer pendant plusieurs heures. La police n'en tira donc rien du tout, et quand Mr et Mrs Thompson les rappelèrent pour les prévenir qu'il s'était calmé, ils ne purent en tirer plus. Balançant d'avant en arrière, le regard vidé d'expression, il ne disait rien. Il avait fermé sa bouche, mais pour de bon.

Pour tout le monde, le traumatisme allait passer, se résorber. Il repoussa son violon avec haine, son piano, ses livres. Ses cousins lui envoyèrent une pique à la demande des adultes : il les regarda fixement, bêtement, et recommença à fixer l'extérieur en silence. A ce moment là, qui aurait pu savoir qu'il n'ouvrirait plus ses lèvres pendant plus de trois ans ? Personne. On parlait à voix basse de Ervan, on murmurait dans le dos des enfants et il espionnait, choqué, enfermé dans sa peur et son mutisme chronique. On tint les funérailles le lendemain même, à huis clos, dans un blizzard de circonstance. Tiernan avait des convulsions, son visage entier contracté par la rage et la souffrance, et il serrait contre chacune de ses jambes Mehdi et Tarek qui ne se lâchaient plus la main depuis la veille au soir. Le corps d'Ervan était absent pour le moment, c'était seulement afin de marquer la chose. Ervan allait être autopsié, et la police conserverait le corps jusqu'à avoir trouvé son assassin. Mais les parents ne voulaient pas que les petits se sentent trop mal, et ils préféraient 'mettre fin' aux souffrances le plus vite possible. Seuls les plus grands savaient que le cercueil était vide. Les autres sauraient plus tard. Tiernan ne pardonnerait jamais, ils allaient l'apprendre. Les jumeaux eux, les en remercièrent. Les souvenirs du corps en morceau de leur frère aîné étaient assez de douleur à porter pour le reste de leur vie, pas besoin d'en rajouter à les empêcher de faire leur deuil.

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Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeLun 22 Déc - 23:08

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7 Avril 2004


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C'était arrivé. C'était arrivé, c'est tout, et il n'y pouvait rien du tout. Il n'aurait pas du être si serein à propos de ce qui s'était passé. Pourtant, il avait admirablement supporté. Il avait accepté que la vie était une chienne, et que parfois on souffrait sans l'avoir cherché. Et que parfois, Dieu punissait vos erreurs.

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Les garçons riaient dans le salon, s'amusaient entre eux, se chambraient. Amarok et Jud jouaient à étaler leur nourriture sur la table d'acajou sous les rires hystériques de Tan, Tiernan et trois grognasses. Le sujet de l'anniversaire de l'immigré norvégien était maître de la situation, et les cadeaux vinrent en ligne de mire. Tout le monde y allait de sa petite remarque, son petit grain de sel, et il coupa les babillages d'un sourire calme. Ses yeux verts pétillaient de malice, et Tan avala son whisky avant de prendre un air sérieux peu crédible. Nah, mais franchement vieux, qu'est-ce que tu voudrais vraiment pour tes dix huit ? Une meuf ? Un gars ? Une bagnole ? Il eut un léger rictus, et désigna les escaliers du menton, amusé. Un enfant. J'veux ton petit frère. Tarek. Pour la nuit de mon anniversaire. Le visage de Tiernan sembla se décomposer comme un bout de papier journal mouillé. Les blondes dévisagèrent leur idoles curieusement, un peu indécises, et il resserra ses bras sur les hanches de se deux toutous de la mafia. Elle avait des cheveux bleu électrique et mâchait du chewing-gum le plus vulgairement possible, portait un uniforme ultra-mini à l'écossaise et un collier avec une chaîne. Il avait une légère iroquoise noire, une laisse autour de cou et ne portait pas de tee shirt sous son perfecto. Ils étaient ses esclaves sexuels, ses chiens, et il les promenait partout. Et ils semblaient, eux, très amusés par l'idée. Tan resta un moment silencieux, puis acquiesça fermement. Ouais, ça lui fera les pieds à ce petit crétin qui snobe les gens et se prend pour un muet.

Tiernan avait hurlé. Il avait supplié, crié, piqué une colère, s'était pendu à son frère pour l'en empêcher mais l'aîné n'avait pas changé d'avis. Le soir de l'anniversaire, il monta chercher son petit frère dans sa chambre, l'attrapa par le poignet et le tira dehors. Tiernan continuait de crier et de frapper son frère, mais il n'avait pas encore la carrure pour lutter contre lui. La paume puissante le poussa à l'arrière, il précipita son petit frère dans l'habitacle de la Lamborghini rutilante et démarra sans un regard pour lui. Ce n'était rien d'autre qu'une objet pour son meilleur ami, son cadeau d'anniversaire. Des scrupules ? C'était son petit frère, il avait pas son mot à dire et il pouvait bien en faire ce qu'il voulait. Ça lui apprendrait un peu à se comporter comme un précieux petit prince. Il alluma la radio, et posa les yeux sur Tarek.  Roulé en boule sur son siège, le regard vidé de toute humanité, et restait là sans bouger. Il n'avait même pas protesté. Rien, pas un geste, pas un mot. Et même si Tan le détestait, il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu mal face à ce corps de pantin sans vie. Il était aussi mort qu'Ervan.

La Lamborghini se gara devant le petit manoir de Kaèr Ragna. Tan descendit, fit le tour de la voiture et prit son petit frère avec lui. Au fil de ses pas, beaucoup de jeunes filles vinrent parler au petit garçon, murmurer à son aîné qu'il était adorable, bien son frère etc... Pourtant pas vraiment son frère non, pas entièrement. Il l'entraîna vers la zone de fête, le fit traverser les invités habilement et l'emmena à l'étage. Il le força à enfiler une des chemises blanches de son meilleur ami, le déshabilla du reste pour le laisser en boxer et dit qu'il devait rester là jusqu'à ce qu'Amarok vienne se coucher. Quand le brun monta, cependant, le petit roux n'était pas dans le lit. Debout près de la grande fenêtre, il fixait l'horizon vide, caressant distraitement la soie des rideaux. Le brun détaillait les lueurs de la lune dans ses mèches bien plus vives que celles de son frère, l'aspect opalin de sa peau, sa taille fine d'enfant athlétique. Personne ne pouvait ignorer cette beauté. Les jumeaux étaient des anges, et la vie s'amusait à plumer leurs ailes patiemment.

Il se coula en silence vers l'enfant, un petit sourire aux lèvres, et caressa son cou de ses doigts. Tarek sursauta, et bondit quatre mètres plus loin sans effort, le regard toujours aussi éteint. Son instinct le protégeait, protégeait son corps en tout cas. Amarok tenta de l'attraper par les hanches, et récolta un coup de poing furieux. Le roux se débattait avec violence, griffant et mordant au sang, en silence. Il refusait que son corps soit lui aussi blessé. Mais qu'est-ce qu'un enfant de dix ans pouvait faire à un jeune homme comme le mafioso ? Pas grand chose d'autre que d'attiser son désir malheureusement. Il l'avait voulu dès le début. Il l'avait regardé grandir, se développer un peu, avec cette grâce de moineau qui lui collait à la peau. Ses mouvements lents et calculés envoyaient des papillons de désir dans son estomac, et il avait saisi sa chance auprès de Tan. Cet imbécile haïssait Tarek, et il obéissait au doigt et à l’œil au brun. Tout ça avait été bien plus facile que prévu.

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Tarek se débattait. Il ne comprenait pas ce qui se passait, ce que son frère voulait de lui. Il ne voulait pas avoir à faire à Amarok. Il voulait qu'on lui fiche la paix, qu'on le laisse fixer le monde en se demandant si tout cela avait vraiment un sens. Ou oublier Ervan, son visage, sa voix qui ricochaient dans son crâne et que le temps refusait d'effacer. Mais non, on le ballottait un peu partout, on le malmenait en pensant faire son bien. Il planta ses dents toutes neuves dans le poignet du brun, et se retrouva plaqué au grand matelas plumeux par le poids du jeune homme entre ses jambes. Son front cogna férocement sur son opposé, et il recula d'un bond quand l'autre glapit et le lâcha pour se prendre le front. Il soufflait par saccades, enfin revigoré, furieux de se trouver là par la faute de Tan. Le brun saisi sa main, sa hanche et l'attira à ses lèvres brutalement. Il planta ses dents dans son épaule, récoltant une belle griffure et le bruit de tissu déchiré précéda un froid sur sa peau. Il commençait à avoir peur de comprendre.

Les doigts d'Amarok se firent insistants, le clouèrent au lit. Sa bouche naviguait un peu partout malgré ses coups de pieds et de griffes, sa peau s'exposait de plus en plus et la panique prenait possession de son corps dans un mécanisme défensif très développé. Il inspira brusquement au contact d'une main contre son entre jambe, frappa les hanches solides du nordique de son pied et un pic de douleur l'arrêta net dans ses mouvements pendant une seconde. Ses lèvres et sa mâchoire s'écartèrent pour crier, mais il ne fit pas le moindre bruit et rejeta la tête en arrière. La souffrance augmenta comme une brûlure, brutale et aiguë, entre ses reins et dans sa chair. Il poussa fort sur les épaules du garçon qui gémissait doucement sur sa clavicule sans parvenir à faire quoi que ce soit, et alors il ramena ses bras à sa poitrine et ferma étroitement ses paupières. Un lent mouvement déchira son âme et son corps, et il se sectionna lentement la joue de ses dents et les serrant. Son corps se rétractait violemment, augmentant la douleur par pics. Il ne pouvait rien faire, et ça arrivait, ça arrivait vraiment et il n'avait pas voulu ça, il n'avait pas mérité une chose pareille ! Pourquoi Tan lui avait il fait ça ? Il attendit, longtemps, sans rien faire d'autre que de lutter pour ne pas s'évanouir de souffrance. Ses dents s'étaient enfoncées jusqu'au sang dans l'épaule gauche du jeune lycéen, et se serraient un peu plus à chaque coup de rein. Il sentait bien qu'il saignait, que le sang imprégnait les draps gris et il reniflait, tremblant comme une feuille dans les bras puissants qui l'avaient épinglé au lit. Amarok soupirait tout seul, prenait son pieds entre ses reins en puissantes poussées et il pleurait, de douleur et d'humiliation, dégoûté. Il ne voulait pas réaliser. Mais...

Amarok jouit en resserrant violemment ses mains sur ses hanches, et il sursauta. La douleur déchirante qui scindait ses reins lui donnait mal à la tête, il avait envie de vomir et de s'enfuir loin d'ici. Hh.. Tarek, je t'en prie.. Tu ressembles à un cadavre. Ses yeux verts noisetier se tournèrent vers le brun, et repartirent de l'autre côté. Il le sentait reprendre en lui, et il ferma ses yeux pour évacuer une larme amère. Pourquoi au juste ? Qu'est-ce qu'il lui avait fait de si horrible à son frère ? Et pourquoi Amarok s'en mêlait ? Sa main d'homme glissa le long de ses hanches, et passa sur sa poitrine tout doucement. Il exerça une petite pression sur son téton, et un courant électrique inattendu remonta vivement sa colonne vertébrale. Un petit soupir surprit lui avait échappé avant qu'il ne pense à fermer la bouche. Ça c'était... Différent.

Il releva les yeux vers le norvégien, et constata qu'une lueur étrange s'y était allumée. Cette lueur qu'il chercherait à allumer dans le regard des hommes à l'avenir, consciemment ou non, partout. Le brun réitéra sa pression, et amena ses lèvres de l'autre côté de sa poitrine. Ses hanches se relevèrent seules, mues par une force inconsciente et le mouvement dans sa chair envoya un signal différent. Pas forcément agréable, mais différent. Amarok recula, et revint en avant au ralenti, ses yeux fixés sur son visage. Ses dents pincèrent le centre de sa lèvre inférieure, et il ferma à moitié ses yeux, un lent soupir glissant hors de sa gorge. Non, ça, ce n'était pas pareil. Le brun bougea un plus vite, et ses reins fragiles se projetèrent vers le haut mécaniquement. Le sexe du lycéen heurta de plein fouet une boule de nerfs, et son dos se cassa sur le matelas, mit en mouvement par le seul instinct sexuel, le désir de ne pas perdre cette sensation vertigineuse qui obstruait son champ de vision à coups de petites tâches noires et blanches. Ses mains se cramponnèrent aux draps, et son corps adopta lentement la danse de son bourreau, mécanique et réfléchi. Il remonta ses mains aux épaules tannées, et y planta ses ongles non loin de la plaie faite par ses dents. Sa respiration avait changé, et il prenait peu à peu conscience des réactions de son corps, de ces mouvements qui le dégoûtaient. Il pleurait toujours entre ses soupirs erratiques. Les fondations d'un mur compliqué se posaient. Et il ne pouvait pas résister aux bras de ce démon, au plaisir qui l'emmenait de plus en plus loin dans les limbes de l'enfer avec son accord silencieusement arraché à son âme.



Dernière édition par Tarek S. Thompson le Mer 21 Jan - 22:53, édité 1 fois
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Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeMer 7 Jan - 22:11

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12 Avril 2011


Ft. Danila Kozlovsky

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Hn yeah.. Yes. Oh yes. Harder. Don't stop, that's it.. Yes. Aah yes, fuck me like this, deeper babe.. REK ! SHUT THE HELL UP YOU BLOODY BITCH ! TRYING TO SLEEP !! Nitch hésita, et la main pâle de son amant se serra derrière ses hanches avec une force insoupçonnées. Le roux ferma ses yeux avec un délice non dissimulé, ignorant complètement sa petite sœur qui tambourinait contre la porte. Kathleen pourrait prêcher, un jour, elle l'empêcherai de dormir aussi. Nitch s'enfonçait de plus en plus en loin dans sa chair, et il n'avait d'attention que pour leurs mouvements anarchiques, le bruit de respirations erratiques et exacerbées, le frottement de la peau dorée sur la sienne. Sa tête tournait légèrement, et il se laissait gémir comme une vulgaire putain, ses bras serrés dans le dos puissant du garçon. Une main forte se cramponna à ses cheveux, et le sexe de son partenaire rencontra une résistance. Le cri étranglé de plaisir qui ricocha contre le murs rendit Kathleen folle de rage, mais cette fois, même s'il n'avait pas voulu l'ignorer il n'aurait plus pu faire marche arrière. Ses reins basculèrent vers le haut, et il fixa le plafond d'un œil vitreux, incapable de parler autrement qu'en hurlant presque hystériquement. Il eut un flash de conversation, une conversation avec une amie de lycée, cette question stupide... "Why do you let yourself be fucked so much, by anyone, anywhere ?" ...Sans rire ? C'était plus qu'évident, parce qu'il adorait ça. Il aimait s'envoyer en l'air au point de l'addiction, à en devenir aussi invivable qu'une fille travaillée par ses hormones quand il n'avait pas sa partie de jambe en l'air bien hot du jour. Ses ongles entamèrent la peau de Nitch, et il cassa sa nuque à l'arrière, secoué de spasmes d'extase. Au diable sa 'famille'. Il n'avait de comptes à rendre à personne ici.

La lune éclaira faiblement les cheveux noirs de Nitch, et il tira une latte sur sa cigarette, indifférent au charme de son amant. Il le poussa du pied, gentiment, mais lui désigna ses vêtements sans aucune chaleur. C'était ainsi, il n'avait pas cette chaleur humaine qu'on attend après le sexe. Non ça, on ne le lui avait jamais apprit alors ce n'était simplement pas là. Il n'avait aucune chaleur si ce n'était allongé sous un corps qui l'enfonçait sans pitié dans les limbes du plaisir. Ce n'était pas d'hier, et ce n'était pas demain qu'il se blottirait dans les bras de quelqu'un. Même lui, il n'avait pas ça. Dormir près de lui, oui, il pouvait. Mais pas contre lui non, pas en l'enfermant dans ses bras comme une cage pour un oiseau. Seul l'autre pouvait, mais ça, personne n'en saurait jamais rien. C'était son mystère, son silence. Ces moments passés en tête à tête dans la chambre confinée, à chuchoter doucement, les mains voguant sur la peau du partenaire, il les cadenassait au fond de sa tête et les chérissait en silence. C'était leur secret. Il écrasa sa cigarette, et alla prendre un bain. Il ne voulait pas garder cette odeur sur lui.

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Sa cigarette faisait des volutes de fumée sur le ciel sombre. Il les suivait de son œil vif, fasciné, et attendait. La caresse de la main usée qui se glissa dans la sienne lui donnait l'impression d'avoir attendu des siècles. La paume du grand brun réchauffa sa hanche nue, et il ferma ses yeux. Un sourire paisible étira ses lèvres, et il se laissa entraîner sans résister vers l'Agera R rouge et noire de chez Koenigsegg. Il caressa la peinture étincelante, et s'abandonna sur le siège passager sans rien dire. tATu inondait l'habitacle, et il se fit la réflexion qu'il n'aimait rien autant que de rouler dans ce bolide rutilant aux côtés de ce pilote hors pair, de la musique battant à ses oreilles. Oui, cet homme le faisait vibrer. Et pourtant, il n'en était pas amoureux. Il ne pensait pas à lui, il pensait à ses compétences. Il ne lui manquait pas, il ne ressentait pas le besoin dévorant de le voir, il ne se sentait pas séparé d'une partie de lui quand il n'était pas assis dans cette agera écarlate. Non, il ne l'aimait pas. Il aimait le sexe avec lui. Et il aimait être le seul qui avait droit à ses secrets.

La maison brillait faiblement. Coincée entre deux bouts de forêt, étouffée de buissons, le bois verni, elle attendait elle aussi. L'agera prit sa place devant la porte du garage, l'alarme du cottage se désactiva à la commande du propriétaire et Tchesko, le husky, s'assit gentiment. Il aimait cette autorité, cette sûreté qu'avait son amant. Il aimait être sa chose aussi bien que les animaux, mais il aimait faire comprendre qu'il ne serait jamais sa propriété. Il n'appartenait à personne. Comme l'avait dit un grand homme, il était maître de son destin, et capitaine de son âme. Il descendit de la voiture, juché sur ses semelles surélevées, et caressa gentiment Tchesko et le lynx Kowan. Il avait lui même fait cadeau de ce petit félin à son amant, avait choisi son nom et acheté le collier blanc et pourpre. Kowan était gentil et promené en laisse comme Tchesko, doux comme un chat et son maître l'adorait. Il ne remerciait jamais du cadeau, mais il n'y en avait pas besoin. Il savait qu'il lui était reconnaissant, il n'avait pas envie de déclarations futiles. Il enleva ses chaussures dans l'entrée, laissa les deux monstres dehors et s'avança dans l'ambiance cosy de la petite maison. La musique de Jessie J battait doucement dans la maison, inondant ses veines d'énergie et de malice. Il se sentait libre ici, et pourtant il était tout sauf ça. Son amant voulait faire de lui un chien, un garçon qu'il pourrait promener en laisse à sa guise. Mais il lui échappait toujours, il glissait entre ses doigts comme de l'eau. Sexy and free, toujours.

Il défit son haut d'un geste souple, l'abandonna, et se vautra allègrement sur la peau d'ours luisante qui trônait devant les flammes craquantes de l'âtre de cheminée. Presque il minaudait. C'm'on babe.. I'm not gonna wait fer yah whole night y'know... L'étincelle qui brillait dans le bleu doré du brun se fit un peu plus ardente, et il reposa la boîte à musique qu'il examinait distraitement. Son regard glacial navigua sur le corps pâle et alangui du lycéen, appréciateur, presque quémandeur. Il savait que le jeune homme n'était pas attaché à lui, et il s'en sentait blessé. Pour lui, cet enfant était tout ce qu'une vie pouvait offrir. Il n'avait jamais eu une telle attirance pour personne, et il n'hésiterait pas à défendre à coups de griffes ce qu'il considérait comme sa propriété. Oh, les disputes qu'ils avaient eu à propos de ce paramètre ! Tarek lui hurlait souvent qu'il ne serait jamais sa chose, s'enfuyait souplement hors de ses bras et disparaissait dans la nature. Il passait alors de longs jours tristes, à tourner dans sa maison comme une bête en cage. Il savait pourtant que le garçon avait raison, et qu'il n'arriverait jamais à le lier à lui. Le roux était bien trop sauvage et libre pour aimer. Il était doué de compassion, mais l'amour lui restait étranger. Peter Pan n'aurait pu rêver meilleur alter ego. Il ferma les yeux, et chassa ses questions. Il ne devait s'occuper que de ce corps livré qui incendiait son tapis de ses mouvements lents et inconsciemment calculés. Il ne connaissait personne qui se donnait avec la générosité de Tarek, sans timidité, ni semblants. Aucun homme ne pouvait se lasser de lui, c'était simplement impossible.

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La chaleur des flammes passa sur sa peau comme une illusion. Les mains du nordique s'aventurèrent doucement sur ses côtes. Il ferma ses yeux vairons lentement, et leva ses bras pour les enrouler autour de la nuque puissante. La douceur des lèvres sur son épaule le fit frissonner, et il frotta sa joue aux cheveux noirs de son amant. Les vêtements glissaient sensuellement loin de leur étreinte, et les craquements du feu avalés par la musique donnaient aux deux garçons une sensation étrange de planer au dessus du sol. Tarek savourait le contact de soie sur son corps, l'esprit concentré sur ce qu'il ressentait. Le sexe du brun se pressa contre ses fesses, et une inspiration brusque fit entre eux le son d'un morceau de papier déchiré. Le plaisir qui inondait ses veines le brûlait, et sa respiration s'accéléra en même temps que sa peau se couvrait de sueur. Il aimait cette sensation par dessous tout, cette impression d'être possédé, de ne plus toucher terre. Ses hanches se soulevèrent vers les reins de son aîné, et il s'abandonna au lent va et vient imprimé dans sa chair. Il se sentait bien, protégé, aimé pour autre chose qu'une baise rapide. Cet homme là lui faisait l'amour, parce qu'il était fou amoureux de lui, parce qu'il était terrorisé à l'idée qu'un jour inévitable, le roux lui dirait qu'ils ne se verraient plus et qu'il n'aurait pas le choix de le laisser partir. Malgré tout, Tarek savait que le brun était capable de le tuer plutôt que de le voir s'en aller.

Le sexe de son amant heurta sa prostate sans merci, et ses réflexions éclatèrent en milliers d'éclats de verre. Un cri ravi ricocha sur le plafond, et il passa sa main le long de la ligne dorsale creusée du tueur. Il ne pouvait plus penser du tout, à plus d'autres qu'à répondre aux mots crus et vulgaires que lançait le brun à son oreille. La caresse de la respiration brutale sur sa clavicule lui donnait envie de se jeter sur l'autre comme un animal, de jouir à en crever, d'oublier qu'à la place du cœur, il n'avait rien. Il chuchotait des phrases dénuées de sens, saccadées de petits cris perdus, cramponné aux limbes de sa conscience. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus que lutter pour respirer, le feu s'ouvrant comme les pétales d'une fleur dans son ventre. L'orgasme le ravagea comme un tsunami, et il enfonça ses dents dans l'épaule de son amant pour étouffer ses cris hystériques. Il n'aurait pas vraiment su dire pourquoi cet homme là lui faisait un tel effet, mais il pouvait assurer qu'il ne l'aimait pas. Il n'aimait personne. Il tenait à certaines personnes, mais l'amour était pour lui un mot vide de sens, abstrait. Pourquoi ? Il n'en savait rien.

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L'autre mangeait son petit déjeuner, des cernes sous ses yeux d'or bleu, scrutant son corps qu'il rhabillait avec des gestes vifs. Why dontcha stay a bit longer my love ? Il se tourna dans un mouvement de tissus, et plaça une main sur sa hanche, son sourire cruel aux lèvres. 'Cause I'm not and will never be yer 'love'. I can't be changed, never will. And I'll never belong ter any one, less yeh. I do not love yeh, I just love ter have sex with yeh. Kill meh if y'want, but I won't be yers. Bye babe, call meh if y'want. Il enfila ses chaussures, et la porte qui claquait résonna longtemps dans la tête de son amant. Il le regarda partir en déhanchant à peine, conscient du désir de liberté du jeune homme, et l'aima encore un peu plus. C'était vrai. Il rêvait de le tuer quand il lui faisait ça. Ou de le plaquer sur la canapé et de le prendre comme ça, à plat ventre sur les coussins, de lui faire crier son extase au monde entier. Il le regardait courir, son sourire ravageur aux lèvres, ses yeux à moitié clos, l'air qui secouait ses cheveux. Tarek ne savait pas ce qu'il faisait aux gens. Il ne se rendait pas compte qu'un jour, il allait tomber de haut et dans le sang. Il voulait un monde qui n'existait, et sa sauvagerie ne le sauverait pas. Il disparu à l'angle de l'avenue, comme un mirage, et Lim Martinovitch s'assit lourdement en serrant ses mèches noires entre ses doigts. Il était peut être l'un des meilleurs agents des services secrets, il avait merdé. S'il avait écouté son petit frère,  il n'en serait pas là. Il ne serait pas prisonnier d'un enfant qui le méprisait. Et pourtant ainsi seul, il ne voulait qu'une chose. Le rappeler, pour souffrir un peu plus. Juste un tout petit plus.

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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeVen 16 Jan - 18:52

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16 Décembre 2008


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Il courait dans les rues sans regarder en arrière, sans se poser de questions, le souffle coupé par sa course désespérée. Son œil unique fouillait les recoins aussi bien que possible, et il s'efforçait de ne pas regarder en arrière. Ils étaient là, dans l'ombre, il pouvait les sentir autour de lui. Des larmes s'écoulaient de son œil, et il priait silencieusement pour qu'on lui accorde de leur échapper. Il savait que ce n'était pas possible et qu'ils l'auraient, qu'il allait passer un sale quart d'heure, mais il ne se rendrait pas comme ça. Il pivota pour disparaître, et heurta violemment un torse dans son angle mort. Une main enserra son poignet, et un tissu s'écrasa sur son nez avant qu'il n'ait fini d'ouvrir la bouche pour crier. Sa vision se brouilla, ses membres se firent cotonneux et il sombra. Il avait essayé, pourtant.

A son réveil, il était seul. Sa ceinture était défaite, son pantalon à peine remonté et son haut n'était plus qu'un vague souvenir dans la neige. Non loin de lui, un moineau batifolait, confiant, l'ayant prit lui aussi pour un mort. Il s'en sortait, encore. Ses larmes se remirent à dévaler la pente de ses joues, et il resta allongé dans la neige, le nez sur son coude, secoué de sanglots discrets. La vie décidément, refusait de le laisser là, à nourrir les oiseaux. Après un long moment à pleurer, il se redressa doucement, ignorant de toutes ses forces la douleur de ses reins, et rabattit ses bras sur sa poitrine nue. Le vent balayait férocement le parc, soulevant la neige glacée, gelant ses cheveux mouillées. Les lampadaires luisaient faiblement, et il les regardait, indécis, bercé par la douce ambiance de presque mort. Lim le lui avait dit bien assez souvent, et même sans lui, il l'avait compris. Le viol arriverait un jour, inévitable. Il allumait les gens, les repoussait, jouait avec leurs nerfs mais tout le monde n'avait pas la maîtrise glaciale des mafiosi ou de l'agent secret. Certains craqueraient, et voilà, c'était fait, c'était arrivé. Pars a propre faute, cette fois. Jeté en pâture à Amarok bien trop jeune, il était son propre malheur. Il ferma les yeux, et marcha à l'aveuglette. Il avait l'impression que le vent le soulevait doucement pour l'emmener, mais dès qu'il soulevait ses paupières, le songe s'en allait. Alors il avança comme ça, dans le noir total, guidé par les ombres sur sa paupière gauche. Il ne voulait pas penser à ce qui s'était passé.

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Le soleil inonda le monde enneigé alors qu'il atteignait le parc des Hespérides, à travers les paddocks désertés, seul et toujours pied nus. L'eau de ses larmes avait gelé sur sa peau. Il frissonnait. Mais il ne rentra pas. Il grimpa entre les branches d'un chêne solitaire au bord du chemin, et regarda l'astre du jour s'élever au dessus de l'horizon blanc. Il avait un drôle de hoquet, qui secouait parfois sa gorge et ses épaules, faisant couler une larme de plus. Un jour, il y avait bien longtemps, il avait été un enfant. Et puis la cruauté des adultes l'avait transformé en monstre. Enfin, l'horreur du monde avait brisé son âme. Il tendait souvent ses doigts vers ce garçon silencieux et vide, pour le saisir, le ramener près de lui, mais ça ne marchait pas. Ses doigts s'enroulèrent dans ses mèches, et il se laissa tomber dans le lourd matelas de neige. Il avait mal. Jamais il ne s'était haï à ce point, jamais il n'avait vu aussi distinctement ce qu'il devenait intentionnellement. Il referma les yeux, et laissa le froid l'endormir. Il ne voulait pas rentrer. Il voulait poursuivre cette lumière, cette étrange lueur bleutée qui flottait devant ses doigts...

..rek... Tarek... Tarek.. Tarek. -Non... Tu es mort.. Laisses moi ! Shh.. Ecoutes moi... Il plaqua ses paumes sur ses oreilles. La voix d'Ervan résonnait horriblement, comme sortie d'un film d'horreur, désincarnée. Ses mains glacées enserraient son cou, fermes, fortes. Le souffle manquait, et alors, il releva son regard. Ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque, et il hurla. Sa gorge lui faisait mal, et Ervan accusait sauvagement, suppliant le jeune garçon de lui donner sa vie. Il avait mal. Il criait. Il ouvrit les yeux brutalement, recroquevillée sur lui même, hurlant à la mort. Ça ne cesserait donc jamais ? Allait il craindre le sommeil toute sa vie ? Se sentir coupable et impardonnable, alors qu'il n'aurait rien pu faire, quoi qu'il arrivât ? Il ne voulait plus subir ça, pourtant, il le cherchait. On l'avait brisé sans raison, alors il tentait d'en fabriquer une. Son œil vert fixa le ciel, et il sectionna son poignet précisément, hypnotisé par le rouge de son sang sur la neige. La vie était fragile, muette. Le souvenir d'un plaisir féroce traversa sa mémoire, et il ouvrit la bouche pour fredonner un vieil air de pirate apprit des années plus tôt. Si lui ne pouvait pas être fort, alors qui ? Et s'il ne se relevait pas maintenant, alors, quand ? La maison n'était plus loin. Personne ne saurait ce qu'il s'était passé. D'ailleurs, il ne s'était rien passé. Il suivi le chemin lentement, murmurant, encore un plus brisé. Mais le ciel le guidait. Le soleil, les étoiles. Il n'était pas seul. Un sourire pâle éclaira son visage, et il perdit connaissance.

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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeJeu 12 Fév - 20:45

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7 Mars 2007


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Il était tard, très tard. Un homme aux cheveux roux monta dans sa voiture vivement, claqua la portière et on entendit le bruit des verrous synchronisés des portières. Sa vitre glissa doucement, et il sorti son bras de l'habitacle. Deux enfants parfaitement identiques le dévisageaient, stupéfaits, des larmes coincés entre leurs paupières. L'un d'eux ne pleurait que d'un œil. Je suis navré, les enfants, ne le prenez pas contre vous... Je ne vous aime pas, ce n'est pas contrôlable, je n'y peux rien... Vous trouverez bien quelqu'un pour vous adopter avec vos jolis minois. Surtout toi, Tarek, je crois que tu ne vois pas d'inconvénient à vendre tes charmes hm ? Le jeune garçon frémit, et le moteur de l'énorme 4X4 fit vibrer son sang violemment. L'engin démarra puissamment, et il esquissa un mouvement vif pour le suivre. Les doigts de son frère le stoppèrent dans son élan, et ils regardèrent s'éloigner les phares arrières rouges sang. Seuls. Il les laissait seul, à plus de mille kilomètres de Milwaukee, sur une aire d'autoroute déserte. Mehdi, anéanti, se mit à pleurer à chaudes larmes alors que son aîné se faisait de plus en plus raide et plein de rage. De gros flocons cotonneux tombaient sur le Nord, silencieux, et Mehdi pleurait de plus en plus fort. Tarek tremblait de haine sur place, le cœur lourd, incapable de comprendre ce qu'il avait bien pu faire, lui, à cette famille de malheur. Non, il n'était pas des leurs, mais avait il demandé à être conçu, ou reconnu par cet homme cruel ?! Non, jamais ! Il n'avait rien fait, il n'avait pas mérité d'être transformé en cadeau d'anniversaire, en punching ball pour amis ou en souvenir vivant qu'on ne veut surtout pas croiser dans les couloirs du château ! Il serra les dents, et découvrit férocement ses dents sans pouvoir empêcher ses nerfs de s'activer. Ah, c'était ça le jeu ? Rirait bien qui rirait le dernier.

Il saisi son jumeau par le bras, le releva brutalement, et se mit en marche sans hésiter. Il savait que sa mère allait hurler, tempêter, renvoyer quelqu'un les chercher. Mais ils ne seraient plus cette aire, à ce moment là. Ses ongles cisaillèrent tout le bas de son tee shirt, et la panthère noire tribale qui luisait désormais sur sa hanche et son rein capta un reflet d'éclairage public. Les yeux de son frère se firent immenses, hantés, choqués, et le revolver que l'aîné portait dans son sac se laissa docilement mettre à jour et charger. Mehdi, silencieux, le souffle coupé, regardait faire son jumeau sans oser dire quoi que ce soit. Il savait que son alter ego n'était pas un enfant de cœur, mais jamais il n'aurait imaginé qu'il faisait autre chose que laisser le clan félin exploiter son corps hypnotique pour le sexe. Le roux ondula sans outrance sur ses chaussures rehaussées jusqu'à une voiture break seulement occupée d'un homme qui mangeait tranquillement un sandwich. Sa main tira la portière à lui, et il braqua son arme au son calme du 'crac' que fit la sécurité. L'homme se tétanisa en mouvement, et ses pupilles se dilatèrent automatiquement. Bonsoir... Vous allez à Chicago, j'imagine, selon votre immatriculation ? Le type hocha la tête pour l'affirmative timidement, suant lentement. Tarek sourit en coin un instant, et haussa un sourcil. Son expression était tellement confiante, méchante et sûre que Mehdi n'osait plus le regarder faire. Et vous êtes seul, là ? Nouvelle affirmation. Le roux eu un mouvement satisfait. Parfait. Vous nous emmenez. Vous n'appelez pas la police, vous ne nous demandez pas nos noms, vous nous posez au 66-6 Michigan Avenue et vous disparaissez. C'est clair ? - T.. Très très clair, monsieur ! -Bien. En route. Il fit signe à son frère de monter, contourna la voiture pour se placer sur le siège passager, et braqua le revolver sur l'entrejambe du type pour le dissuader de toute tentative et cacher l'arme aux regards alentours ou policiers. Mehdi resta silencieux, paniqué, mais soumis. Ce n'était pas le moment de chercher des noises à son frère.

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L'autoroute défila à grande vitesse, sans que le canon glacé de l'arme à feu ne quitte sa place d'un centimètre. Tarek fixait la route férocement, contrôlant tant bien que mal sa haine aveugle. Il avait trop pardonné, et là, il n'en avait plus aucune envie. Qu'on lui en veuilles, qu'on ne l'aime pas, très bien. Mais Mehdi lui, n'avait rien fait. Le traumatisme de la mort d'Ervan lui avait fait autant sinon plus de mal qu'à son jumeau, mais personne ne s'en souciait jamais. Trop, c'est trop. C'est un fait, les gens finissent toujours par craquer. Et là, maintenant, Tarek craquait.


Bien loin de l'aire d'autoroute, Krisna Thompson se garait tranquillement dans son garage, sifflotant, absolument pas perturbé par la situation des jumeaux. C'était sans compter sur Layla, qui surveillait à la fenêtre le retour de ses précieux enfants. Constatant leur absence, elle fronça ses sourcils roux, et descendit les grands escaliers d'un pas sec, inquiète. Elle n'avait pas que des qualités, mais elle était une bonne mère et aimait profondément tous ses enfants. La disparition de l'un d'eux l'avait déchirée, et elle n'était pas très enchantée à l'idée de revivre cette épreuve. Son mari ouvrit la porte d'entrée en sifflant toujours, délaçant ses chaussures calmement. Il n'avait pas vu son épouse dans le vestibule. Kris ! Où sont Mehdi et Tarek ?! Il releva la tête vivement, surpris, et croisa les yeux bleus rageurs de Layla. Sans se démonter, il croisa les bras, et soupira. Laissés sur place, ma chérie. Dans le Dakota du Sud. Et là, elle commença à hurler. Un vase y passa, son mari prit un joli coquard sur l’œil droit, une griffure sanglante et une gifle monumentale. La dispute dura une bonne heure, avant que Tan ne soit dépêché par son père pour aller récupérer les enfants. Qui, loin de leur famille, s'étaient depuis longtemps déplacés.

Chicago, Michigan Avenue

Le break se gara en douceur le long du trottoir, et le revolver quitta gentiment sa place. La sécurité se réenclencha doucement, et le pauvre chauffeur osa enfin respirer. Mehdi se rua hors de la voiture, au comble du stress, et attendit son aîné. Tarek sourit doucement, et posa une main fraîche sur la main de l'homme, ses yeux un peu radoucis. Un remerciement s'échappa de ses lèvres, et il s'extirpa hors du véhicule sans ciller. L'immeuble d'avocats où travaillait Kaèr se dressait sous leurs yeux, et il pianota vivement sur son téléphone pour appeler le patron du clan. Il y eu deux sonneries vides, et le chef des Panthers décrocha de sa voix morne et profonde, faisant frissonner Mehdi à côté de son jumeau. Tarek Thompson.. Qu'est-ce que je peux faire pour toi, chéri ? -Fermes là, crétin. Tu es au travail, pas vrai ? Un bref silence et un grognement affirmatif lui répondirent. Bien. Mon beau père m'a planté sur une aire d'autoroute dans le Dakota du Sud y a deux ou trois heures, j'ai besoin d'une bagnole pour rentrer et ramener mon frère jumeau, il est avec moi. Tu peux faire quelque chose ? Kaèr réfléchit, et soupira lourdement avant de donner sa réponse, toujours aussi morne. Bouges pas. Je t'envoie Shana, elle est dans le coin. Elle va vous ramener, mais tiens toi tranquille avec elle c'est une craintive. -Hn. -Ne me donne pas de 'hn', Tarek, tu fais dangereux quand t'es de mauvais poil... -Ta gueule, Kaèr... Un rire froid résonna dans le combiné, et le téléphona se mit à biper. Cinq minutes plus tard, une Lamborghini blanche se garait devant eux, et ils s'engouffraient dans le bolide. Mehdi, fascinait, oubliait une respiration sur deux.

Par chance pour Tan, Tarek lui répondit avant qu'il n'ait vraiment quitter le Wisconsin pour aller les chercher. Furieux de savoir qu'ils avaient, selon les dires de son petit frère, "fait du stop", il l'enguirlanda passionnément et ne récolta qu'un grognement rageur et un silence signifiant que le garçon avait coupé l'appel.

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Tan et les jumeaux atteignirent les Hespérides à peu de choses près en même temps. L'assassine posa les deux garçons devant le portail, leur adressa un sourire complice, et disparu aussi vite qu'elle était apparue dans la grande avenue de Chicago. Tan était en train d'entrer dans la maison quand les jumeaux atteignirent la porte. Layla s'approcha, Tan ouvrit la bouche pour hurler et le revolver craqua à nouveau avant de se pointer droit devant. Mehdi, timidement, se colla derrière son jumeau. Il ne cautionnait pas ses méthodes, mais il devait admettre qu'il était capable de les protéger tous les deux à sa façon. Les yeux bleus de leur mère s'agrandir de stupeur, et leur grand frère recula de deux ou trois pas, choqué. La panthère luisait toujours sur la peau pâle, ses yeux faits de perles incrustées sous l'épiderme brillants, comme habités de haine à leur tour. Krisna débarqua, commença à demander ce qui se passait, et se figea dans es mouvements, la voix morte dans la gorge. Il se reprit plus vite que les autres, cependant, fort de son expérience des armes à feu dans les mains d'un enfant. Bon sang. Oh, voyons, Tarek, pose ce jouet, tout le monde sait bien que tu ne t'en serviras pas de toute faç- BANG ! fit la vasque de verre derrière l'oreille du patriarche Thompson, brisé par un tir précis et clair. L'assurance du grand roux s'étiola. Tu.. Tu ne tirerais pas sur nous, nous t'avons élevé.. Je vous ai donné une chance.. -D'être tués ou kidnappés sur une putain d'aire d'autoroute ? Layla frémit. Tarek sifflait presque ses mots. Il aurait pu nous arriver n'importe quoi le temps que Tan arrive. Même pas capable de venir nous chercher toi même ! Tu croyais qu'on attendrait gentiment comme des bons chiens bien dressés ? T'as pensé à Mehdi, à ce qu'il a pu ressentir quand tu nous a posés là froidement comme si on n'avait jamais existé ? Il a pas besoin de ça, il peut pas passer au dessus comme moi lui ! T'as déjà remarqué qu'il va mal ? Et toi, connasse, t'as déjà remarqué ?! Ou toi, Tan ? Layla couina entre ses mains, complètement terrifiée par l'expression et l'attitude de son fils. Elle n'avait rien vu venir, elle n'avait pas cru les rumeurs, les dires de son mari, ou la police secrète envoyée infiltrer la mafia locale. Elle n'avait pas voulu y croire. Elle ne voulait pas admettre qu'elle avait loupé quelque chose avec eux aussi, comme avec Ervan.

Tan était devenu tout pâle. Sans que son petit frère ne l'ai remarqué, ou bien laissé voir, son œil unique pleurait. Mehdi se terrait contre lui, accroché à lui comme un naufragé à sa bouée de sauvetage. Mais pourtant, Tarek ne tremblait. Il irradiait de haine, possédé par toute la souffrance tue pendant des années. Tarek.. -Toi Tan tu fermes ta grande gueule. J'ai rien à entendre de la part d'un type qui m'a traîné dans le lit de son meilleur ami comme un "cadeau d'anniversaire". Je suis pas une poupée, et encore moins ta propriété. Donc, sérieusement, fermes ta gueule. T'as aucune idée de ce que tu m'as fait le jour où tu m'a posé dans la chambre de ce monstre comme tu l'aurais fait d'une pute. Dix ans, bordel. J'avais dix putains d'années, connard. Krisna se tourna vers son fils aîné, les yeux exorbités, et Layla frôla le malaise. Mehdi, enhardi, se décala doucement, et attrapa fermement la main de son jumeau. Tarek a raison. Vous n'avez rien à dire. Maman, tu sais que Krisna ne nous aime pas et tu le laisses nous emmener. Tan, t'es qu'un gros connard jaloux et t'as vendu ton propre frère à Amarok sans un seul regret, tu l'as même couvert quand il l'a frappé à la tête avec la batte, t'as dit que c'était une chute alors que c'était pas vrai, c'est ton meilleur ami qui a blessé l’œil de Tarek. Et Krisna, je te déteste, t'es qu'un fourbe qui aime faire souffrir les innocents et tu t'amuses avec nous, tu nous fais du mal mais nous tout ce qu'on a toujours voulu c'est que tu sois fiers de nous avoir reconnus comme tes fils. Vous n'êtes que des hypocrites. Viens, Tarek... On va au lit. Sa main remonta jusqu'à celle de son frère, et il remit en place la sécurité, retira l'arme des doigts crispés, et entraîna son jumeau à sa suite. Il passa entre les trois Thompson sans un mot, et disparu dans les escaliers, les muscles tremblant à cause de la remontée de stress. Jamais il ne s'était rebellé contre qui ou quoi que ce soit, de sa vie. Il verrouilla leur chambre, et lâcha son frère. Tarek ne réagit pas pendant un moment, puis il soupira, et posa son arme sur la commode. L'aquarium luisait doucement de ses lueurs arc-en-ciel, et Jemini ronronnait sur les coussins du lit comme chaque jour que la vie fait. Layla vint frapper à la porte, récolta un "Fuck you !!" unanime et sonore, et s'en alla bouleversée. Ce soir là, la relation des jumeaux fit un bond en avant, qui allait les diviser à jamais.

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La proximité qui les liait soudainement faisait bouillir leurs veines, enflammait leurs corps comme un poison, et ils se fixaient lourdement alors que des larmes brûlantes dessinaient un chemin rouge sur leur peau. Ils n'auraient pas dû en arriver là, ils auraient dû contrôler ce désir interdit et horrifiant qui les avait saisi à la gorge, mais ils ne l'avaient pas fait, désespérés de trouver un peu de soutiens à travers cette soirée éprouvante. Pourtant, alors qu'ils exploraient un péché ultime, la conscience de leur acte terriblement coupable laissait libre cours à leur tristesse. Ils savaient qu'au matin, la peur et la haine de l'autre aurait fait son nid dans leurs cœurs meurtris et qu'ils ne pourraient plus se laisser aller à la complicité sans que ce désir immonde ne vienne les pousser à consommer le péché. Ils avaient envoyé la raison au diable, sacrifié leur gémellité salutaire et demain, le monde serait brisé pour toujours. Leur mère n'était pas capable de les protéger, leur beau père les haïssait et rêvait de les faire disparaître, et leurs frères et sœurs ne faisaient rien de concret pour eux pour éviter de se mettre en danger aux yeux de leur père. Ils n'avaient qu'eux au monde, et demain, ils ne l'auraient plus. Ils vivraient chacun pour soi, seuls, hargneux et insoumis. Mehdi pouvait sentir le pouvoir de la haine s'emparer de son cœur, le désir de s'oublier dans la violence et le sexe, de provoquer le même abandon chez les filles qui se moquaient de lui que celui qu'il infligeait à son jumeau dans l'instant présent. Tarek était toujours rebelle, pleine de rage et prêt à mordre et sous la chaleur de son corps, il se trouvait incapable de faire autre chose que s'accrocher à ses épaules pour chercher à respirer encore. Plus jamais il ne serait faible, ou dans l'ombre de son frère. Il pouvait être son alter ego, faire preuve de cette confiance furieuse et dangereuse. Il ferma les yeux pour ne pas voir la fin de ce plaisir maudit, et lâcha son frère comme s'il l'avait brûlé. Le lendemain, il perdrait l'usage de l'un de ses doigts à jamais, oeuvre de son frère furieux d'entendre son jumeau le traiter comme une pute. La complicité des jumeaux était morte, et elle ne reviendrait pas. Ils avaient choisi la solitude. Pour le pire.

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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeJeu 26 Fév - 22:20

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12 Juillet 2009


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Lagoon Topside, sa robe gris bleue luisante, se rua sur la piste du rodéo comme une fusée. Il se dirigea entre les barres de pole bending sans effort, guidé par son cavalier à la perfection, et Tarek sourit avec satisfaction sous son chapeau brun. Alexandre avait toujours su comment monter, mais il n'avait jamais eu le cran de défaire son frère sur son propre terrain. Le chrono explosa, et Thony pâlit près de sa stalle. Douze secondes de moins que lui. Lagoon rua joyeusement en sortant de la piste, soulevant des gerbes de sable, et répondit facilement aux aides du blond d'un spin puissant. Les sifflets des spectateurs s'élevèrent dans les gradins, et on annonça l'épreuve d'équipe. Thony s'élança, et le temps défila vivement. Finalement, on appela Alexandre et Tarek. Le roux se hissa sur sa jument baie d'un bond, ajusta son lasso, et se plaça à côté de son cousin, lui adressant un clin d’œil confiant. Le poulain gris était un animal de confiance, il ne faillirait pas. Il l'avait entraîné dur, chouchouté, pomponné, dorloté comme jamais. Le taureau noir et blanc déboula sur la piste, et les deux chevaux s'élancèrent au claquement de langue. Les cordes s'élevèrent avec légèreté. Celle d'Alexandre s'enroula autour des cordes, l'autre lia les deux postérieurs et la bête s'écroula dans un nuage de poussière, vite rejointe et ligotée par les deux cavaliers. Six secondes de moins que Thony et Sébastien. L'aîné des triplés rageait. Si Alexandre le battait à l'épreuve des broncos, il perdait le rodéo pour la première fois. Il avait tenu onze secondes en selle. Alexandre ne devait faire mieux à aucun prix. Ni même égal.

Alexandre fit dix sept secondes. La coupe tout juste remise, Anthony arborait déjà une marque violacée sous l’œil et des contusions aux bras, la respiration sifflante. Lagoon faisait son tour d'honneur, et Tarek suivait avec fascination les mouvements furieux d'un étalon doré dans le corral des broncos. Un cri résonna derrière lui, et il se retourna vivement. Thony avait les poings serrés, flanqué de sa bande de brutes épaisses, au sens propre et figuré. Toi... Tu m'as volé mon titre sale pédale !! Le roux haussa un sourcil et les épaules, les paumes levées au ciel et les coudes repliés. Moi ? C'est plutôt Alex, mais, enfin, tu as toujours été un peu idiot alors... J'vais t'buter connard. Le blond bondit en avant, et son cousin avisa rapidement la situation. Thony, lui, une clôture, des chevaux. Il jeta au diable les risques, et enjamba le clos de bois souplement. Le loquet de la porte opposé sauta d'une balle, et il s'accrocha aux crins de l'étalon qui s’énervait tout seul depuis qu'il s'était posté sur le bord du corral. Les deux triplés restèrent immobiles un instant, ainsi que leurs comparses, puis les entendit crier de prendre les chevaux. Le palomino rua un bon coup, puis prit un galop soutenu, trop occupé par sa fuite pour penser à le désarçonner tout de suite. Il attacha ses crins emmêlés, en fit des boucles solides, et enroula ses poignets dans l'épaisse crinière. Il fallait qu'il tienne. Son téléphone portable roula dans la poussière, mais il n'y prêta aucune attention, paniqué par le son des sabots ferrés derrière lui. Il montait un cheval non dressé, qui fonçait sans réfléchir. Arrêtes toi, salopard !! Il ferma les yeux, pria, et enfonça ses éperons dans le flanc droit du cheval. L'animal sursauta, rua un grand coup et bifurqua violemment. Bien. Il pouvait endurer ça. Les quelques juments du groupe de broncos suivaient furieusement, excitant l'étalon, le poussant plus fort en avant. Il savait qu'il tomberait, qu'il allait se faire très mal, mais ce qu'il n'avait pas réfléchi, c'était que la vitesse et le bruit allaient lui faire tourner la tête. Il avait, après tout, un important angle mort... Le morceau de falaise qu'il heurta de plein fouet l'envoya rouler sous les rochers, et il eut le temps de voir sa vision se brouiller avant de perdre connaissance. Tout ça pour aider un garçon qui n'était même pas de son sang...

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Il sentait une chaleur sur sa peau, une chaleur douce et réconfortante. Sa tête lui faisait un mal de chien, et il sentait que ses mains étaient sèches. Il ouvrit un œil timidement, aperçu une étoile, et rabaissa sa paupière. Sa chute avait vraiment été violente. Il respira à fond, et chercha machinalement son téléphone portable dans sa poche. Rien. C'est ça que tu cherches ? Il sursauta, et se redressa assit. Un vertige le secoua, et il retomba. Il avait eu le temps d'apercevoir son téléphone, et de reconnaître la voix. Jim. Putain.. Qu'est-ce t'fous là ? Un rire étouffé répondit à sa voix d'ours, et il prit conscience qu'il avait froid au moment où une veste de fourrure lupine se posa sur ses épaules nues. Il ne souvenait pas très bien des circonstances ayant entraîné son accident. Enfin, c'était ça où mourir de honte entre les mains des amis idiots d'Anthony. Cet enfoiré ! Il faut que je te ramène au ranch. Il est quatre heure et demi du matin, je m'inquiétais. Thony ne t'as pas vu tomber. -Hn. M'suis pris un mur. Angle mort. -... Oh.. -Hmph. Jim sourit, et releva son jeune cousin doucement, tâtant quelques côtes brisées et un épanchement synovial au genou gauche. La chute avait dû faire très mal... Tarek avait roulé sous un éboulement, près de la piste d'un puma dont les empreintes étaient effacées par le vent. Les chevaux avaient laissé une traînée profonde dans le paysage, mais on n'en voyait plus un. Il faisait de plus en plus froid, et le petit roux était en mauvais état.

Jim examina les solutions, et décida froidement d'attacher le jeune garçon devant lui sur le cheval et de rentrer le plus vite possible, mais en le secouant le moins possible. Ce qui impliquait un canter régulier. Seulement, alors que le jeune homme délirait de plus en plus violemment et que sa peau refroidissait, le trappeur dû s'adonner à un examen plus complet de ses blessures. Son mollet, découvert par la déchirure de son jean, était bleu noir et enflé. Serpent à sonnette. Les éperons s'enfoncèrent brutalement dans les flancs du cheval pie, qui s'élança comme un boulet de canon sous le choc. Les sabots ferrés faisaient un fracas assourdissant, lourd aux oreilles du blond qui talonnait le plus possible. Le cheval ralenti, et il attrapa son revolver pour tirer en l'air. Pollee accéléra tant bien que mal, suivant la lueur lointaine du ranch et l'odeur de la fumée des feux de veillée. Tarek était de plus en plus mou dans la selle, suait à grosses gouttes et murmurait des phrases mi anglaises mi norvégiennes. Sa jambe saignait maintenant. La lame fine du couteau de poche de l'aîné de Thomas Thompson capta un reflet de lune, et disparut férocement dans la croupe du pinto. La tête du roux partit en arrière sous l'effet de l'accélération, et Pollee s'évertua de toutes ses pauvres forces à foncer droit devant. Les clôtures du ranch défilaient, trop lentement, tellement lentement que c'était insupportable. Enfin, le hongre déboula au milieu des feux de camps, et freina désespérément, luttant pour rester sur ses quatre jambes et ne pas écraser ses cavaliers. Jim tailladât les cordes, et arracha Tarek au cuir de la selle. Jim trancha la sangle, et le cheval s'effondra, épuisé. Layla se rua sur son fils, et Jim coupa la ceinture de cuir et le jean sauvagement, dévoilant la morsure brune du crotale. Et ce n'était pas joli à voir.

Tu as dit qu'il n'était pas tombé. siffla Jim à l'approche de son cousin, les poings serrés. Ils attendaient dans le couloir des urgences, et les médecins allaient et venaient, véhiculant un stress croissant. Il savait qu'il allait tomber ! -Tu ne l'as même pas cherché ! Tu as bien vu qu'il n'était plus sur le cheval non ?! -J'ai cru qu'il avait sauté pour feinté !! -Il n'est pas rentré bon Dieu t'es con ou quoi ?! Rory gifla Thony. Thomas gifla Jim. Un silence lourd retomba dans le couloir, et un cri étouffé par les baillons médicaux résonna dans l'hôpital. Tarek souffrait le martyre, sa jambe lentement découpée par les chirurgiens pour retirer les chairs empoisonnées, pleurant dans ses mèches collées de sueur. Il ne cessait de murmurer qu'Anthony n'y était pour rien. Les heures défilèrent lentement, sans que le ballet des médecins ne cesse une seconde. Quand les choses se stabilisèrent enfin, il était déjà presque midi. Tarek demanda à voir Jim et Anthony d'abord, seul.

Les draps blancs n'avaient pas été changés, et sa jambe reposait en hauteur, bandée soigneusement. Il avait posé sa main à plat sur son ventre, et respirait calmement, des cernes violettes sous ses yeux vairons n'altérant en rien son sourire calme. Il était pâle et en sueur, mais visiblement pas de mauvaise humeur. Il invita ses cousins à s'asseoir d'un regard, et leur adressa un sourire aimable. Thony, je voulais simplement que ton père, ton frère et toi vous rappeliez d'Alexandre tu sais. Il t'aime beaucoup. Jimmy.. Merci. Je sais que tu ne m'aimes pas, mais je te dois la vie alors, merci. C'est tout ce que je voulais vous dire. Anthony baissa les yeux, et refoula ses larmes en serrant les dents. C'était vrai, il avait deux frères, et merveilleux tous les deux. Il avait négligé Alex, alors qu'il méritait sa place dans le trio. Jim lui, ne dit rien. Il n'aimait pas Tarek effectivement, mais c'était un être humain, et être juste. Il ne l'avait pas toujours été, mais aujourd'hui, il consacrait beaucoup de temps à rétablir les choses au prix de sa propre paix personnelle, caché derrière ses airs brutaux et insensibles. Il se souvenait de son regard brisé et faible après la disparition d'Ervan, de sa détresse muette. Il l'avait vu attraper un renardeau prit au piège par les grillages de son beau père, récoltant de belles morsures sans ciller, jusqu'à ce que le petit animal ce fut enfui entre les arbres sans se retourner. Il avait fixé les arbres sans bouger, statufié, puis il était allé panser ses blessures sans rien dire. Ce jour là, Jim avait compris que les jumeaux ne connaissaient pas l'amour et que l'aîné, l'esprit trop vif, avait forgé un personnage de perfection pour ne jamais être seul. La mort de son frère avait brisé la forteresse de cristal, et il n'avait pas eu la force de se relever. Il quitta la chambre sans un mot, et l'hôpital. Tarek le mettait mal à l'aise.

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Ça fait mal ? Tarek sourit, et ébouriffa les cheveux noirs de Sue. Pas vraiment. Si je ne bouge pas, ça va. Ne t'en fais pas, ça ira. Anthony croisa les yeux dissymétriques du roux, et tourna la tête. Le jeune homme ne portait plus que des shorts pour laisser respirer les plaies dont on avait retiré les bandages, et les cicatrices impressionnantes lui donnaient la nausée. La chair s'était nécrosée rapidement, et il manquait des traînées de chair au mollet droit. Tarek avait déclaré qu'il ferait tatouer quelque chose dessus, mais tout le monde savait bien que non. Sue s'en alla jouer plus loin, suivie d'Evangéline, qui adressa d'abord un regard appuyé à son cousin. Dans les jours qui suivirent l'incident, Tarek resta beaucoup seul, fixant l'horizon, bizarrement calme. Il scrutait les vallées, les flancs de collines, la pointe de Chimney Rock qui dépassait au loin. C'était le cheval qu'il cherchait. Le cheval doré, celui qui l'avait emmené vers l'immensité sauvage de son monde. Mais il fit aucune apparition, même brève. Au moment de remonter en voiture, il n'y avait toujours aucun signe de lui. Résigné, Tarek changea son sourire solitaire pour un vrai signe de joie, et salua tout le monde sans rancœur, radoucit par son aventure, et surpris que Jim et Thony vienne lui serrer la main pour lui dire au revoir. Les premières briques d'une relation humaine s'étaient enfin érigées.

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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeLun 9 Mar - 22:38

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4 Avril 2010


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Cheren sautait joyeusement dans la carrière, ravi de se défouler, et Tarek le menait du mieux qu'il pouvait, secoué par son énergie de poulain. Le cheval était son espoir, sa chance de se hisser un peu plus haut que ce qu'il était. Ses écouteurs battaient une musique furieuse dans ses tympans, et il se concentrait comme rarement pour exécuter son parcours. Le poulain noir agitait sa tête en tous sens, ruait, sautait sans efforts et Sue, accoudée à la barrière, les regardait évoluer avec une fascination sans faille. Même Doll, du haut des bras de sa mère, semblait suivre leurs mouvements. Tarek n'avait pas l'habitude des chevaux d'obstacle, mais il menait l'étalon sans forcer, porté par le don inné du cheval plutôt que guide. Il sauta le dernier oxer, et avisa Tan qui lui faisait signe de s'arrêter, l'air grave, suivi par Tiernan qui examinait passionnément ses mains, fait rare. Mehdi les flanquait en ricanant, l'air passablement amusé et éméché. Et Krisna fermait la marche, blanc comme la neige, les lèvres agitées de tics ridicules. Le jeune homme fit quelques tours de carrière, détendit le poulain, et mit à terre. Cheren fit un écart, et s'ébroua, visiblement agacé. Ils se rapprochèrent de la clôture en marchant, Tarek attacha le joli noir à la rambarde, et sauta par dessus les planche pour rejoindre le petit groupe familial formé à l'écart du personnel des écuries. Mely avait été évincée sans aucune forme de procès, et boudait un peu plus loin. Ça ne sentait pas bon...

Le patriarche Thompson s'était assis lourdement sur un fauteuil de palefrenier, l'air grave, assassinant le père des jumeaux qui travaillait au bout du couloir de son regard contrarié. Ouais, ça sentait vraiment mauvais là. Le jeune homme croisa ses bras sur sa veste cintrée, un sourcil haussé, patient. Krisna faisait souvent le coup. Il s'asseyait, ruminait un moment, et balançait ce qu'il avait sur le cœur sans prévenir. Et là pour le coup, ça avait l'air d'être une bombe vu sa tête de déterré. Il n'avait pas convié Layla tiens d'ailleurs. Bizarre, ça, quand même. Tarek changea d'appui sur ses pieds, un peu mal à l'aise. Qu'est-ce qui se passait encore ? J'ai une liaison avec Sylvie Johanson, Lydia est ma fille. Je le dirais à votre mère moi même. Mehdi, Tarek, vous restez là une seconde ; les autres déguerpissez et pas un mot nulle part. Allez. Le ricanement de Mehdi s'éteignit, comme coupé. ..Quoi ? De quoi ? Le visage de Kathleen se décomposa, et Rory et Thomas, postés derrière leur frère aîné, devinrent pâles comme la mort. Mais les enfants se trouvèrent chassés comme des malpropres, et seuls les jumeaux furent autorisés à ne pas bouger. Mehdi était agité de tics d'un seul coup, et Tarek mordait l'intérieur de ses joues discrètement. Il savait pour Sylvie et son beau père depuis longtemps, mais ça... Lydia, la fille de Krisna ? Elle allait pleurer pendant des mois si elle l'apprenait. Il y avait l'aventure sexuelle en plus ! Un haut le cœur le secoua, et il croisa le regard dur de son beau père. Il recula d'un pas, brûlé par les yeux verts, intimidé pour la première fois depuis longtemps. C'était quoi ce délire ?! Pourquoi tu nous regardes comme ça, qu'est-ce qu'on a fait ?! Un sourire cruel étira les lèvres du grand roux, et Tarek recula d'un autre pas, aveugle à la détresse de son frère qui fixait le vide devant lui sans bouger. Mes bâtards à moi, vous voyez, ils vivent comme des princes et ils arrivent à se hisser à Saint Roddington... Ce qu'aucun de vous deux n'avez pu faire. On voit le sang là où il est, pas vrai ? Ni cette pute de Layla ni votre bouseux de père n'aurait pu créer une créature telle que Lydia, n'est-ce pas ? Vous n'êtes vraiment que des déchets, l'un comme l'autre... Je n'aurait jamais du vous garder sous mon toit. Hors de ma vue ! Mehdi bondit de côté, secoué de sanglots, et Tarek ne demanda pas son reste. Il décolla aussi vite que son frère, détacha le poulain, et s'enfuit en selle aussi vite et loin que possible, luttant pour effacer ces phrases viles de sa mémoire.

Lydia, la demie sœur des autres ? Et eux alors ? Lui ? Tout ces efforts pour rien, pour être terrassé par le sang alors qu'elle ne serait jamais vraiment sa fille ? Toutes ces blessures, toute cette lutte, ces nuits blanches à la bibliothèque et ces longues heures d'entraînement qui meurtrissaient son corps pour... Rien ? N'être qu'un déchet... Les larmes firent leur chemin par la force, et il serra douloureusement ses dents, repoussant vainement la rage, la haine et la souffrance de son esprit blessé. Il sauta de cheval, arracha la bride de la tête du poulain et s'élança en courant à travers les bois de la propriété, indifférent au sort du jeune animal qui coûtait les yeux de la tête. Il couru le plus loin possible, sentant son cœur lui faire plus en plus mal tant il l'oxygénait mal, ses chaussures trop chères bousillées par sa course folle. Il pleurait par sanglots hachés, cherchait son souffle, les poings serrés. Elle allait se plaindre, elle allait lui jeter sa souffrance au visage, et il n'aurait pas son mot à dire parce que c'était vrai, c'était horriblement vrai, elle était dans une situation extrêmement douloureuse mais il sentait dans le tremblement incontrôlable de ses muscles qu'il n'aurait pas la force de la soutenir. La douleur était là aussi, infligée par le même homme que d'habitude mais tellement plus fort que s'il avait déjà affronté qu'il en avait physiquement mal. Tout ça, tout ça pour rien... Même quand elle ne le voulait pas, elle le surpassait. Elle n'avait pas besoin de lever le petit doigt pour l'envoyer rouler dans les poussière qu'elle foulait sans pitié de ses pieds. Il ne pourrait jamais la consoler, il la haïssait beaucoup trop fort en cet instant précis. Sa mâchoire se desserra brutalement, et il hurla tout seul, perdu dans son bois désert, comme font les loups impuissants à qui l'Homme a prit le louveteau. Non, cette fois, il ne la soutiendrait pas.

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Lydia l'avait agacé, une fois de plus pour la semaine, ça ne s'arrangeait décidément pas du tout. Il n'avait aucune envie de lui dire qu'elle avait la pire vie possible, même si c'était proche de la vérité. Il n'avait aucune envie de lui pardonner, même s'il savait qu'elle n'y était pour rien. Sa rage l'aveuglait, et il évitait tout le monde dans la propriété et le lycée comme des pestiférés. Vraiment, non, il n'était pas d'humeur.

Il ne quitta même pas ses chaussures en entrant, encore. Krisna se mit a hurler, et ramassa un commentaire abject assaisonné d'un regard glacial. Layla se précipita pour défendre son mari, et Mehdi, assit dans le salon, envoya un "Tais toi, toi, espèce de pute." qui termina de geler l'ambiance du château. L'engueulade se diragea sur lui, et Tarek disparu dans les étages. Plus tard, on entendit le son caractéristique de porcelaine brisée. Krisna tremblait de rage en bas des escaliers, et Ciàràn jugea plus sage de filer dehors le plus vite possible. Excédé, le père Thompson monta les escaliers quatre à quatre, s'arrêta un instant derrière la porte de la chambre des jumeaux le temps d'entendre marmonner Tarek de sa voix cassée d'avoir trop pleuré la semaine écoulée. Il abaissa la poignée, et recula vivement d'un pas en découvrant son beau fils en boxer, une cigarette à la main, les cheveux dans tous les sens et son œil valide rougi par les crises de larmes. Il voyait rarement ses enfants dans cette tenue, et s'il y en avait bien un qu'il ne voulait pas surprendre en sous vêtements c'était bien celui là. Le jeune homme tourna ses yeux dans sa direction sans bouger d'un muscle, sa cigarette entre les doigts, complètement amorphe. Qu'est-ce tu veux ? Les déchets n'ont pas de conversation, tu perds ton ici. Un soupir, et il pinça machinalement le haut de son nez. Tarek était bien trop hargneux pour lui. S'il s'en était souvenu plus tôt, il n'aurait pas dit aux jumeaux ce qu'il pensait d'eux. Il le regrettait bien amèrement, vu le cirque que les deux garçons s'étaient mit à provoquer depuis huit jours... Tarek.. Ecoutes, ça ne peut pas continuer ce cirque. Soit vous vous calmez ton frère et toi, soit je vous envoie je ne sais où le temps que vous ayez à nouveau les idées claires. Le regard vairon se pose plus franchement sur lui, et un sourcil pâle se souleva doucement, perplexe. Vas y. Fais le, débarrasse toi de nous pour de bon, tu seras enfin tranquille. Qui t'en voudras en dehors de ta pute ? -Arrêtes de parler de ta mère comme ça, Tarek ! -Quoi ? Mais c'est pas moi qui parles d'elle comme ça à l'origine.. -Ta jolie petite voix ne te servira à rien, tu sais. Les lèvres du garçon s'étirèrent tristement, et il trouva le moyen de se retrouver contre son beau père sans même que le grand roux ait compris comment et quand il avait bougé. Ses mains pâles se posèrent sur les clavicules de son beau père, et Krisna ne vit plus que ses lèvres ouvertes, suppliantes, son regard de bête blessée en mal d'attention. Il le repoussa vivement dans la chambre, envoya claquer la porte de son pied et le jeune homme s'écroula dans le matelas sous leurs poids combinés.

C'était interdit, il y avait déjà résisté, pourquoi aujourd'hui ? Tarek soupira d'aise, comme soulagé, et il sentit ses mains presque minuscules remonter dans son dos, cherchant bien autre chose qu'un désir sexuel. Un sanglot étranglé se coinça dans sa gorge, et Krisna se redressa pour le dévisager. Il pleurait. Ses larmes défaisaient ses traits parfaits, et ses doigts s'étaient crispés sur la chemise de son beau père. Il avait posé sa tête contre l'épaule puissante du chef de famille, suppliant pour une reconnaissance. Le grand roux hésita, mordit sa lèvre, regarda mécaniquement autour de lui pour s'assurer de leur solitude, et referma ses bras sur son beau fils maladroitement. Sa main se posa dans les cheveux plus roux que les siens, et la carapace de l'enfant se brisa sans prévenir. Il se mit à pleurer d'un seul coup, tremblant de tous ses membres, agrippé à Krisna comme à une bouée de sauvetage. Cette fois, le paternel regretta ses mots par véritable culpabilité, choqué par la dévastation évidente qu'il avait provoquée chez les deux jumeaux. Tarek était devenu une bête fauve qui s'enfermait des heures pour pleurer, et Mehdi pleurait aussi en refusant de se nourrir depuis huit jours. A peine s'il buvait. Il fallait faire quelque chose, et vite, dans leur intérêt propre. Ou il allait y avoir de la casse sévère...

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Tarek vérifia ses bagages, relu le message pour Lydia, soupira, et envoya finalement. Mehdi rêvait éveillé, des cernes noirs sous les yeux, en sueur. Layla n'était pas venue, et Krisna non plus. Ils se faisaient expédier, et la haine c'était déjà effacée de son esprit au profit d'un léger désespoir qui l'envoyait planer au dessus de tout, comme absent, hors de son propre corps. Il ferma les yeux, les rouvrit lentement, et entraîna son frère à sa suite pour monter dans l'avion privé. Moscou. Destination idéale, vraiment.. Il soupira, retint une larme amère, et s'évertua à ne pas respirer. Il fallait dormir, pas faire un meurtre. Dormir, partir, se laisser emporter bien loin pour oublier. Personne d'autre qu'elle ne serait affecté par son absence, et il s'en moquait. Elle lui avait, en le voulant comme en ne le voulant pas, tout prit. Et il avait besoin de temps pour apprendre à vivre avec. Beaucoup de temps.

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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeVen 13 Mar - 22:34

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14 Novembre 2013


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Il avait étudié du matin jusqu'au soir. Ce soir, le jour tombait un peu plus tôt, la fin de l'automne présentant ses signes distinctifs. Il brossait lentement Cheren, calmé par les deux heures de travail intensif, détendu par la promenade en main d'une demie heure qui avait suivi la lourde séance. Le soleil inondait les herbages de l'école hippique, et quelques poulains tout juste sevrés gambadaient joyeusement entre eux, pas inquiets pour deux sous. Un sourire posé avait prit place sur les lèvres, et il prenait son temps pour bichonner son cheval, l'esprit tout entier dévoué à lui pour le moment. Depuis quelques semaines, son cœur connaissait un sentiment inconnu qu'il n'arrivait pas à identifier clairement, calmant sa colère et sa peur encore cachée au fond de lui. Il se laissait porter par les jours, se levait sans appréhension, réapprenait à se fier à quelqu'un de tout son être. C'était tombé comme ça, d'un seul coup, sans aucun signe avant coureur. Il avait donné ce rendez vous presque deux mois plus tôt, juste comme ça, parce que ce blond lui plaisait... Et puis il se retrouvait prit dans la relation, se surprenait à espérer qu'elle dure. Il se sentit sourire, et planta un baiser sur les naseaux de l'étalon éclatant de propreté. Il était temps d'aller se changer.

Il expédia la douche rapidement, choisi un simple jean skinny et un marcel blanc XXL. Il passa son pendentif à son cou, admirant les éclats du croc félin un instant, apposa un trait de khôl sous ses yeux asymétriques et se sourit joyeusement dans la glace. Simple, mais irrésistible ! Il laissa un mot à son colocataire, un plat à réchauffer, enfila son poncho en épais cachemire crème, ses Vans slip on et quitta la maison. Il ferma la porte, cacha les clés au même endroit que tous les jours au cas où Mathieu aurait égaré les siennes dans ses poches pour cause de cuite et rejoignit sa BMW en détaillant les lueurs dorée du soleil descendant de novembre. Matt n'était pas comme les autres hommes qu'il avait rencontrés jusqu'à maintenant. Il s'était senti happé par ses yeux bleus pleins de sérieux et d'assurance, hypnotisé, incapable de laisser passer un homme comme lui. Il lui avait donné rendez vous presque au hasard, pensant qu'il faisait là un pas en avant un peu vain et désespéré. Mais non. Leur relation s'était établie, sans vraiment d'efforts, et il n'avait pas pu se résoudre à fuir l'amour cette fois. Il se sentait un peu idiot, à laisser ce sentiment traître l'emprisonne si vite, auprès d'un homme qui ne rêvait certainement pas de faire sa vie avec un garçon tel que lui, mais il n'y pensait pas. Il préférait se laisser aller et voir. Peut être que ça pouvait fonctionner entre eux.

La voiture atteignit la ville même, et s'engagea dans les bouchons du soir, la radio remplissant l'habitacle d'une douce mélodie pour enfants. Ses yeux se fermèrent doucement, il fredonna les notes, et son sourire s'élargi un peu sans qu'il ne puisse s'en empêcher. La seule ombre au tableau, c'était l'hésitation de son petit ami à le toucher, cette espèce de peur qu'il avait. Ou peut être qu'il ne voulait pas de lui de cette façon, qu'il n'avait pas envie de son corps comme lui ? Parfois, s'en était presque rageant. Il ne se sentait pas désiré, et pour lui, c'était un véritable supplice. Il avait grandi dans le sexe, avait apprit à confondre sexe et amour, les mettre sur un pied d'égalité. Un soupir résonna dans la Bm, et il tourna au coin de la rue pour entrer dans le quartier du jeune policier. Il se disait aussi qu'il se posait trop de questions, se rappelait pourquoi il avait jusqu'alors fui l'amour, et chassait toutes ses pensées d'un revers de main. Il était en train de tomber amoureux oui, mais tant mieux. Derrière ses vantardises, la jalousie s'était peu à peu faite plus forte, il avait regardé ses proches s'abandonner à ce sentiment tortionnaire, contemplé leurs combats, mais l'amour avait continué de le fuir aussi fort qu'il le fuyait lui même. Aujourd'hui, il voulait se laisser une chance, sa seule chance peut être de connaître ce que ses amis avaient connu. Il gara la z4 le long du trottoir, soigneusement, et descendit avec son sac pour la nuit. Les verrous claquèrent, et il poussa le petit portail de la maison de son amant sans hésitation. Ce n'était pas comme si il n'avait pas prévenu.

Il ouvrit la porte fermement, quitta ses chaussures, et suivi son chemin jusqu'au blond d'un pas heureux. Le temps dirait bien ce qu'il en était, en attendant il se refusait à la résistance. Matt était adorable, aimant, et tout ceux qui lui disaient que son petit ami était lambda ne le connaissaient pas comme lui. Aussi surpris que ses amis l'étaient de l'entendre le dire, à ses yeux, Matt Smith était tout ce qu'il y avait de plus parfait dans cette ville, et ailleurs. Il le fascinait, se faisait une place dans sa vie avec sa bénédiction. En un peu plus d'un mois, il l'avait envoûté, lié à lui, il avait fait de lui un adolescent épris et fourbu d'amour stupide, envers et contre tout ce qui aurait pu les éloigner. Il passa ses bras autour des hanches du blond, et posa ses lèvres sur son épaule sans un mot, les yeux fermés, respirant simplement l'odeur de ses vêtements qu'il avait apprit à rechercher partout et sur tout. Sa meilleure amie était triste, il le savait, mais il ne pouvait plus passer son temps à la consoler. Matt lui offrait la vie, sa propre tranche de véritable existence, et il n'avait pas l'intention de s'asseoir dessus. Et tant pis pour ceux qui le voulaient pour eux. Il était à Matt maintenant, à personne d'autre, et tant pis pour l'abstinence forcée. C'était un moindre souci.

Quand on aime, on attend, n'est-ce pas ? Et bien, qu'ils attendent. L'amitié, c'est aimer. Alors, ils n'avaient plus qu'à patienter. Il posa son téléphone au fond de son sac, et alla se blottir dans les bras du jeune policier, apaisé. Finalement, la fac, ce n'était pas un cauchemar pour tout le monde.

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Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeLun 23 Mar - 22:50

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13 Juin 2011


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Lou fuyait, tétanisé par la douleur, ses jambes lui donnant des ailes alors qu'il essuyait furieusement ses larmes. La silhouette sombre de Tarek hantait son esprit, cette ombre cruelle qui lui souriait méchamment sans une once de regret. Il courait pour fuir le lycée Munch, se maudissant d'être venu, encore. Il revoyait en boucle sa main abaisser la poignée de la salle B141c, la lueur du jour dans l'embrasure, le soleil par les fenêtres ouvertes et la chevelure rousse du seul garçon dont il soit tombé amoureux jusqu'alors, barrée par une main plus brune. Il revoyait les lèvres scellées, le sourire mesquin du roux, et son visage qui se tournait vers lui avec une fausse innocence. Les lèvres fines de Tarek s'étirer sournoisement, son sourcil qui se haussait avec moquerie, et puis il réentendait sa voix assassine. Oh, Lou. Je t'avais oublié... Malheureusement je suis occupé là, alors, à plus ? Sa tête bascula à peine vers la droite, son sourire infernal toujours bien présent, invitant le brun à disparaître de sa vue. Il avait tremblé un peu, blessé à mort, et avait fait volte face en se retenant fermement de hurler. Pourquoi venait il toujours ?! Il aurait du savoir depuis le temps...

Ses pas le menèrent directement jusqu'à Saint Roddington, et il alla récupérer son sac dans les couloirs sans trop laisser voir aux autres les traces de ses pleurs. Il marchait normalement, il salua ses amis normalement, la scène tournant en boucle dans sa tête. Comment ce garçon pouvait il être aussi cruel, aussi insensible à tout ? Était il vraiment aussi heureux que ce qu'il essayait de montrer ? Lou en doutait. Personne n'est comme ça. Pas vrai ? Il secoua un peu la tête en s'installant à sa place en cours de langues appliquées et fixa l'extérieur obstinément pendant les deux heures de baratin de la professeure. A la sonnerie il rangea ses affaires, fit un signe de la main aux autres et s'éclipsa. Il croisa la bande de Mathieu et Lydia, les ignora aussi bien que possible -il savait bien qui était Lydia pour Tarek- et quitta le lycée pour la deuxième fois de la journée.

Il avançait comme un automate, ses larmes toujours pas taries glissant doucement sur ses joues, occupé à regarder par terre. Un chien jappa non loin, et il releva vivement la tête pour le voir. Ce n'était pas un chien. C'était un loup, un gros loup gris qui demandait à jouer à un homme immense, sa main brune crispée sur le bras pâle de.. Tarek... Son cœur cessa de battre dans sa poitrine, et il se figea sur place. Le brun secoua le jeune garçon, qui fronça les sourcils et envoya sa paume voler dans le visage crispé du plus vieux. Tarek avait l'air d'hurler, on entendait ses éclats de voix à cent mètres, et il pointait un doigt accusateur vers l'adulte. Lequel lui cria un reproche sourd, saisissant ses épaules pour l'embrasser désespérément. Les mains blanches aux ongles peints de noir du cavalier se levèrent férocement, décrochèrent les paumes du grand brun de son cou et se déroba rageusement, hurlant hystériquement sur le pauvre type qui suppliait platement à ses côtés. Mais le roux riposta, chassa la nouvelle avance des mains larges, et croisa alors le regard de Lou. Ses sourcils se froncèrent plus fort, et il arracha son poignet à son amant avant de déguerpir, sans se retourner une seule fois. Le loup resta là, la tête penchée, perplexe.

Prenant son courage à deux mains, le lycéen s'avança doucement vers l'immense homme resté là au milieu de l'allée, comme frappé par la foudre. Il se posa à ses côtés, et le regarda timidement. Mais par chance, le type engagea la conversation lui même. Il t'as regardé avec cette haine.. Tu fais partie des hommes qu'il enchaîne à ses pieds pour jouer, toi aussi ? Les yeux bleu or du nordique -il avait un fort accent- se posèrent sur le plus jeune, et Lou acquiesça sans un mot. Il se souviendrait toute sa vie de ce visage amusé qui lui avait sourit sous la couette, de la main sur son épaule et de la sentence venimeuse qui s'était écoulée des lèvres tentatrices du garçon, déjà huit mois plus tôt... On va jouer un peu.. Le premier qui tombe amoureux, il a perdu. Je crois bien que j'ai perdu. Lou sursauta, et dévisagea le russe. Lui aussi ? Au final, Tarek était il sincère avec qui que ce soit qui passait dans son lit ? Ou se contentait il de briser pour ne pas être touché, atteint ? Sa peur était il si grande que ça ? Lou tourna la tête vers le bout de l'allée où le rouquin avait disparu, et soupira doucement. S'il voulait rester près de ce garçon, il fallait croire qu'il allait devoir apprendre à faire profil bas. Même cet homme immense et impressionnant n'avait pas le choix... C'était ce qu'était Tarek.

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Fin Juin 2011


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Les couloirs blancs défilaient comme dans un rêve, simplement, presque en silence. La musique rythmait chaque mouvement, mais il lui semblait qu'elle n'était que dans sa tête. Il se voyait danser silencieusement dans un champ fleuri à chaque fois qu'il refermait les yeux, tout douché de fleurs de printemps. Parfois il se voyait courir avec Mehdi, Tiernan et Ervan dans les cultures toutes neuves des Hespérides, ou sauter par dessus un ruisseau avec son poney. La douleur qui irradiait ses épaules et ses bras n'existait pas, il ne voulait pas qu'elle existe. Il voyait défiler les lampes bleues de la réalité, il entendait vrombir les voix inquiètes des gens qui tourbillonnaient autour de lui mais il les repoussait. Il courait, inlassablement, tournant, tournant, tournant, encore et encore. Le monde n'avait pas lui d'exister dans sa tête. Il ne le voulait pas. Un sourire pâle s'étira lentement, très lentement sur ses lèvres devenues bleues et il imagina à nouveau ces temps où rien n'était grave, où sa mère lui tendait les bras et son beau père le soulevait au dessus de sa tête en riant joyeusement. Oui, ce monde là, ce monde inventé était tellement plus merveilleux que celui du dehors. Il cessa de lutter, entendit une dernière fois les voix voilées qui appelaient son nom et sombra dans le noir confortable de ses souvenirs.

Il ne voulait pas refaire surface. Il était bien ainsi, à nager dans la douceur intermédiaire de son esprit, à ouvrir une à une les portes des petites cellules de son cerveau contenant ses souvenirs. Mais quelque chose le tiraillait, désagréablement, presque douloureusement. Il luttait contre, mais déjà les images colorées s'effaçaient et il grondait dans son sommeil profond, agacé. Pourquoi le tirait on de son petit monde de paix, au juste ? Il ouvrit doucement les yeux, et rabaissa tout de suite les paupières, la rétine agressée par le soleil. Aussitôt, il entendit un store tomber et retenta l'expérience. La musique n'était plus dans sa tête. Elle s'échappait doucement d'un poste radio près de son lit, calme et apaisante, et sa mère le fixait avec amour. Il fronça les sourcils, hydrata ses lèvres et réfléchi un instant. Tout était blanc, sentait l'alcool d'iode. Hôpital. Il regarda ses avant bras tailladés,  encore bandés, et sa tête retomba mollement sur les oreillers. Qui est au courant ? Layla soupira, sourit, et posa sa main sur les bras de son fils pour l'apaiser un peu. Elle le connaissait bien. Personne, chéri. Seulement ton proviseur. Tes amis pensent que tu es en voyage précipité pour le compte de l'élevage de Krisna. Il mordilla sa lèvre, et ferma à nouveau les yeux. Il n'arrivait pas à se rappeler clairement ce qu'il s'était passé. Il fallait qu'il se concentre.

Il pleurait. Il était assis par terre dans le lycée, et il pleurait doucement, à l'abris des regards. C'était sans compter sur Harper qui, remarquant son absence en cours de musique classique -très inhabituel !- était parti à sa recherche. Il l'avait trouvé là, avait demandé ce qui se passait et alors il l'avait repoussé et il s'était enfui, courant dans les rues de Milwaukee sans considération pour les différents passants. Il avait couru longtemps, jusqu'à la maison, sans son sac resté au lycée. Il s'était engouffré dans le parc comme ça, la peau brûlée par le soleil qui tapait dur pendant sa course folle, et le chien de sa sœur s'était collé à ses pas joyeusement, ravi de voir quelqu'un venir le chercher pour qu'il se dépense. Il entendait pleurer Lou dans sa tête, il entendait ses reproches si vrais et il les fuyait pour ne pas voir à quel point il faisait du mal aux gens qui se souciaient de lui. Il avait couru même dans le hall, même pas prit le temps d'enlever ses chaussures pleines de terre, traverser le salon en courant toujours et disparu dans les escaliers.

J'essaie seulement de t'aider, mon ange ! Si tu n'arrêtes pas de jouer avec les sentiments des autres tu vas te brûler et très fort ! Tu es cruel, tu sais ! Il lui avait crié dessus. Il lui avait dit qu'il savait, et que c'était ce qu'il fallait qu'il soit. Lou avait paru peiné, avait passé sa main sur son visage et avait dit qu'il s'en fichait. Que de toute façon, il l'aimait quand même. Il avait bondit sur ses pieds. Mais il ne faut pas que tu m'aimes ! Je veux que tu me détestes ! Hais moi, hais moi ! Ses pieds avaient volté vivement, et il avait fui pour se cacher là où Harper l'avait déniché. Il ne voulait pas voir cette souffrance qu'il faisait irradier chez les gens. Il ne voulait plus. Il avait verrouillé sa porte derrière lui, s'était rué dans la salle de bain pour se plonger dans un bain brûlant, espérant apaiser la nausée qu'il se donnait à lui même. Mais ça n'avait pas fonctionné. Alors, pour libérer son esprit des questions qui le hantaient, dans un accès de rage accentué par l'alcool consommé avec Lou dans les recoins de la ville, il avait prit son rasoir et il avait coupé. Sans hésiter, fort, proprement. La douleur avait inondé son corps, il avait crié, et il s'était senti recommencer de pleurer, fixant son bras tristement, suppliant en silence pour que tout ça s'arrête. Il voulait que ça cesse. Il en avait assez de lutter, d'être envié parce qu'il ne savait pas aimer, de tenir le rôle du parfait paria, désirable et détestable. Le rouge sur son bras avait dansé une dernière fois devant son regard sonné, et puis, tout était devenu noir et doux. Plus rien.

Tarek ? Tu m'écoutes ? Il sursauta. Sa psychologue le fixait bizarrement, l'air étonné. Quoi ? - Je te demandais pourquoi tu as essayé de te suicider ? Ses yeux se tournèrent vers la fenêtre, et il chercha les oiseaux dans le bleu du ciel, les couleurs de ses rêves. Einaudi jouait toujours la même mélodie sur la radio. C'était apaisant. Je ne sais pas. Je voulais simplement arrêter de penser. Juste un moment. Le stylo griffonna nerveusement, et il continua de fixer le ciel. C'était magnifique. Pourquoi tu ne voulais plus penser, Tarek ? Il soupira. C'était comme un retour à l'hôpital psychiatrique. Parce que je ne voulais plus culpabiliser. Et je culpabilisais parce que je fais du mal aux gens qui vivent près de moi, délibérément. Au début ça me fait du bien, je me sens comme si j'étais en vie, et puis ensuite je réalise par eux à quel point je suis dangereux pour leur vie et je m'enfuis pour pleurer. L'autre jour, je ne voulais juste plus. Alors pour arrêter de penser, j'ai fais ça. J'espérais seulement me libérer un peu... Ça ne m'a pas libéré. Elle enleva ses lunettes, un peu trop théâtrale, et il ne la regarda toujours pas. Je vois. Bien, puisque tu as l'air en assez bonne santé pour sortir de l'hôpital je suppose que c'est au mieux, mais je tiens à ce que tu repasses me voir régulièrement. Ton trouble bipolaire réapparaît et si tu laisses ta psychose prendre le dessus tu risques de faire une violente rechute Tarek. Est-ce que tu comprends ? Tu as eu des envies agressives, des troubles du sommeil ou même une perte d’intérêt pour tes, disons... Besoins sexuels, ces derniers temps ? Cette fois, il tourna la tête vers elle, et elle vit ses lèvres se désolidariser doucement. Il semblait comme frappé par la foudre ou vidé de toute son essence vitale, tout petit dans son lit d'hôpital, perdu au possible. Il murmura un oui à peine audible, timide, et elle soupira à son tour. Maniaco-dépressif, à dix sept ans... Cet enfant était bien loin du rétablissement, et peut être même referait il des épisodes régulièrement, sans pouvoir s'en protéger d'aucune façon. Il ne pouvait pas se battre contre une telle psychose. Et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était l'aider un peu, à sa petite échelle. Elle le salua poliment, et quitta la chambre, consciente de cet œil vert qui la suivait. Et cette conclusion la suivait, lourde comme une chape de plomb. Maniaco-dépressif. Dix sept ans. La vie n'était décidément pas juste.

Le regard vairon se posa sur la chambre colorée, et il remercia poliment son beau père qui l'avait aidé à monter les escaliers malgré sa faiblesse. Tout le monde était bien placé pour savoir combien c'était rare. Krisna l'installa sous ses couvertures, s'assura qu'il n'avait besoin de rien et disparu enfin. Il soupira, et ferma un instant ses yeux, épuisé. Son bandage était confortable, discret, et il le fixait pendant de longues minutes. Il ne parvenait plus à comprendre ce qui l'avait poussé, dans un accès de rage du à la manie, à découper ainsi sa chair. Il attrapa son téléphone portable sur la table de chevet, et envoya un texto à Lydia. Il avait envie de la voir. Elle avait le droit de savoir, et puis elle lui manquait sourdement. Dans sa tête aussi, le rapport psychiatrique pesait lourd. Il avait cru pendant un temps qu'il serait comme les autres, qu'il vivrait une vie normale. Mais non. Il était fou.. La démence le guettait, et elle pouvait l'envahir n'importe quand, sans même qu'il s'en rende compte. Elle pouvait lui voler sa vie. Il sentit couler une larme sur sa joue, et renifla. On récolte ce qu'on l'on sème, c'est une certitude. Ce qu'il ne comprenait pas, c'est pourquoi, pour récolter la monnaie de quelle pièce, ce calvaire avait il commencé ? Là bas, près de l'étang, dans la belle clairière condamnée du parc ? Il serra son poing sur son téléphone, et éclata enfin en sanglots. Jeu, sexe, meurtre, destruction, au final tout cela ne lui apportait rien d'autre que ce qu'il avait déjà. La souffrance. Il se sentit haleter désespérément entre les draps et serra ses paupières sur ses larmes, priant pour que la douleur finisse par s'estomper. Quel Dieu au juste s'occupait de lui et de sa meilleure amie ? Quel Dieu cruel pouvait faire d'enfants des monstres de mépris pareils ? Etait ce là une punition ? Où les athées avaient ils finalement raison, attestant que si Dieu il y avait quelque part, alors, il n'était qu'un salaud. Car quel Dieu doué de sagesse laisserait il ainsi souffrir ses enfants ? Tarek cacha son visage dans son oreiller, et ignora l'appel entrant de Lim Martinovitch. Il avait juste besoin de Lydia. Il avait juste besoin d'oublier. Juste un instant de plus. Le temps de s'apaiser. Le temps de s'oublier.

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Tarek S. Thompson
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MessageSujet: Re: Innocence's burning, flying away   Innocence's burning, flying away Icon_minitimeJeu 18 Juin - 1:17

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Juillet 2010


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   L'avion glissa le long de la piste d’atterrissage de Milwaukee en douceur. Un peu vide, Tarek réveilla son frère d'une légère secousse à l'épaule et attendit d'être sûr de pouvoir se lever. Ses oreillettes vissées aux tympans, il sorti du grand Boeing d'un pas mesuré, peu ravi en vérité de retrouver les Etats Unis après des semaines d'éloignement si reposantes. Mr et Mrs Thompson ne venaient pas les chercher, de toute façon. Oh joie du retour. Sans un regard pour Mehdi, le jeune homme alla récupérer ses bagages, passa devant les salariés de l'aéroport presque sans un regard ou remerciement et s'éloigna de son jumeau. Jill Marteen, leur père biologique, attendait près de sa Jeep défoncée qu'ils pointent leur nez hors du grand hall. Le nez retroussé du roux se plissa en une moue perplexe et agacée à la fois. Il n'avait aucune envie de voir qui que ce soit appartenant à l'environnement de sa maison. Il n'avait même pas envoyé de message à Lydia pour la prévenir qu'il était rentré. Ça non plus, il n'en avait pas envie. A contrecœur, il rejoignit la Jeep, balança ses bagages à l'arrière du pick-up et s'installa en boule sur le siège double à côté du conducteur. Et il ne décrocha pas un mot, de tout le voyage.

   Les Hespérides, fidèles à leur réputation, étaient en effervescence à l'arrivée des jumeaux, pleines de jeunes cavaliers heureux et appliqués remplis d'ego parce qu'ils montaient ici. La bouche du jeune américain tiqua, et il hissa sa valise sur son épaule sans regarder sa mère qui venait à sa rencontre pour aller la déposer devant le seuil de la maisonnette de Jill. Celui ci haussa un sourcil, surpris, et Krisna envoya un regard fou au palefrenier. Tarek ne se retourna pas, disparu dans la maison, et réapparu une dizaine de minutes plus tard en tenue de cheval, toujours aussi muet et passif. Comme avant. Mais au moins, pensaient ses parents, il ne piquait pas encore de crises de rage ou de larmes. Aussi ils le laissèrent s'enfermer dans le box de son cheval, priant pour que ça dure...

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  Debout au milieu du round pen de son père, Tarek luttait. Setuba, un grand cheval noir pangaré, chargeait sans répit, labourait le sol, grondait et roulait des yeux fous chaque fois que sifflait la chambrière près de lui. Agressivité. Sans qu'on sache pourquoi, ce cheval se révélait brutalement de passif à monstrueux, un prédateur mortel résolu à sauver son cuir des humains qui tentaient, doucement ou férocement de le soumettre. Ce n'était pas un étalon, pourtant, il en avait les tics et tocs. D'ailleurs, souvent, les hongres se muaient ainsi, perturbés par le changement opéré en eux qui les rendaient peu à peu sourd à la réflexion naturelle dont fait preuve un cheval. Ce que Setuba savait, c'est qu'il ne voulait pas céder. Ce qu'il ne savait pas, c'était que le petit roux au milieu de son cercle restreint non plus. Droit dans ses bottes, les yeux étrécis de fureur muette, Tarek fixait son adversaire avec une haine féroce. Accoudé à la barrière, Krisna le fixait, agacé. Ce gamin, il ne cessait de le répéter, n'était que jalousie depuis des semaines, des mois maintenant. Il cherchait à se venger de toutes forces de Lydia en excellant dans des domaines qu'elle ne maîtrisaient pas -parce qu'elle ne les pratiquaient pas réellement- au péril de sa sécurité. Et ça n'avait rien de bon. En plus, personne n'avait soumis ce cheval. Jill n'avait essayé que deux fois, avant de déclarer qu'il valait mieux choisir l'euthanasie, moins chère et moins dangereuse. C'était sans compter sur le sale caractère de son fils.

  Setuba se jeta en avant en hurlant de haine, ses antérieurs remuant l'air par vagues de poussière, aveuglé par sa colère et incapable de réfléchir. Le claquement strident de la chambrière s'abattit, et le cheval chargea de plus belle, fou de rage, insensible aux coups. La main pâle du jeune garçon se leva brutalement, saisi une mèche de crins, et l'hongre se souleva de toute sa hauteur en boxant, tentant de se défaire du l'humain qui se cramponnait à son encolure comme une tique, les doigts enfoncés dans sa gorge à la façon d'une mâchoire solide. Cette fois, les adultes autour de la carrière de débourrage étaient devenus verts de terreur, et incapables d'intervenir s'ils ne voulaient pas énerver encore plus le cheval. Le noir roulait des yeux déments, en équilibre sur ses postérieurs, reculant à toute allure. Il n'arrivait pas à se jeter en arrière, pourtant, gêné par le poids sur son cou. Finalement, après un temps semblant interminable, Seruba retomba sur ses quatre jambes, tremblant, en sueur mais réceptif. Lentement, les doigts se dessoudèrent, lâchèrent leur prise, et Tarek s'éloigna à petits pas. Le cheval ne bougea pas. La langue claqua contre le palais, ferme. Setuba s'ébroua, hésita, et avança. Au pas. Et il tourna, lentement, brisé, prêt à entendre ce qu l'Homme, en face, avait à dire. Et c'est que l'homme avait à dire c'était "Je t'ai soumis. Tu m'appartiens. Alors maintenant avance, et obéis. Je saurais te guide justement, te protéger, et t'épauler. Tu es mon cheval." Tarek, sors de ce round pen maintenant. Il a comprit. Les yeux vairons se tournèrent fermement, et les palefreniers eurent un drôle de mouvement de recul, pressentant une colère. C'est mon cheval.

   Le licol blanc et gris de Setuba pendait au bras du garçon, alors qu'il s'en approchait doucement, prudemment. Le noir ne bougeait pas un muscle. Au bout d'un moment, il tourna la tête, agita les oreilles, et resta là sans aucun mouvement. Il se laissa passer le licol, fixer la longe mais hésita un peu avant de suivre le mouvement invité par la pression. Il avait apprit aujourd'hui qu'il ne faisait pas peur à tout le monde. En retournant à l'écurie, Tarek repéra le nom de Lydia qui illuminait son écran de téléphone. Elle appelait. Il tendit la main, stoppa, haussa les épaules et passa son chemin. Il ne voulait toujours pas la voir. C'était de sa propre compagnie dont il avait besoin, le temps d'accepter sans broncher comme il le faisait toujours qu'il n'était rien de plus qu'un bâtard qui ne faisait qu'approcher les performances des autres enfants.

   "Allez, Set', allez mon beau, avance ! -Tu perds ton temps, gamin. -Ah ouais ? Parce que toi t'as échoué, c'est ça ? T'as pas réussi parce que toi t'as des choses à perdre, moi pas, je m'en tape de devenir paraplégique ou d'y passer. Si t'es pas foutu de te rendre compte de la peur qu'avait ce cheval en lui et du fait évident qu'il a besoin d'un meneur pour le rassurer, c'est pas mon problème. Allez loulou, avance... Ça va mon grand, avance, allez. La langue claqua, les mollets se serrèrent un peu, et le cheval fit un petit pas. L'ambiance du centre hippique ne lui plaisait guère, et il ne cessait de regarder autour de lui comme un naufragé. Les séances l'avaient fait avancer, il avait perdu sa peur, et accepté un cavalier. Il sortait en ballade, tranquillement, et aujourd'hui, ayant remarqué sa détente, Tarek voulait essayer de sauter. L'obstacle, de quarante centimètres, trônait au milieu de la carrière mais Setuba s'occupaient plus de sa solitude que des barres. Finalement cependant, son attention fut à nouveau gagnée par le dresseur, et il avança doucement. Sur la main, posé en équilibre, il évoluait gracieusement dans la carrière. Sous le porche, les cavaliers dévoraient le parcours retranscrit à la télévision de Lydia aux championnats nationaux juniors.

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   L'obstacle était haut, très haut, bien trop haut c'est que disait Jill. 2m25, imposant, large comme quatre chevaux et vers lui que galopait en cadence Setuba. Ils pouvaient le faire, ils ne pouvaient pas reculer. Ils ne pouvaient pas perdre face aux critiques de Krisna et de Jill, pour une fois en accord, jurant que le cheval ne valait rien de plus qu'une piqûre. Mais il valait mieux que ça. Il pouvait faire des miracles, sauter des choses improbables et faire preuve d'une confiance presque trop aveugle en son cavalier qui le rassurait de sa présence tranquille et constante. Cette fois, attroupés au bord de la carrière olympique, c'était lui que fixaient les jeunes cavaliers avec des yeux curieux et choqués. L'obstacle se rapprocha, immense, et peu à peu, les foulées s'équilibrèrent pour l'appel. C'était un travail terriblement angoissant de ne pas stresser pour garder la concentration du pangaré, face à cette chose colossale vers laquelle ils allaient. La queue fouetta l'air, les pieds se rassemblèrent, les antérieurs se plièrent et levèrent, les postérieurs envoyèrent une poussée formidable et le temps se figea. Tarek poussa sur ses pieds, levé sur la selle, et se força à regarder tout droit et pas les barres. L'avant main passa, le corps, l'arrière main et il n'entendit pas de bruit. Brutalement, sans prévenir, le choc du sol le ramena à la réalité et Setuba continua son galop en agitant joyeusement la queue avant de repasser au pas, la tête haute. Bouches bées, le gamins ne babillèrent plus l'espace d'une demie minute, puis reprirent leurs conversations. "Et Jade, elle pourrait faire ça, tu crois ?" "Tu penses que Lydia essaieras un jour ?" "Jade elle peut sauter plus haut !

   La pression des aides fit pivoter le noir d'un coup sec, et les jambes le poussèrent au galop. Il s'envola d'un bond par dessus la clôture de bois, sous les yeux surpris des enfants, et traversa les couloirs de l'écurie en bousculant quiconque était sur son passage, retenant la crise de rage qui pointait son museau. Il aurait aimé savoir pourquoi. Pourquoi il se tuait à réussir des exploits qui ne touchaient personne ? Même Lydia, parfois, le rabaissait. Oh pour rire, mais ça faisait mal au fond. Non, il n'était pas jumper national. Non, il n'était pas champion de rodéo. Non, il n'était pas un Andy Booth. Non, il n'était pas un premier de la classe auréolé de gloire, non plus. Mais pourquoi devait il être tout ça, au juste, pour qui ? Jill appela furieusement derrière, mais il s'éloigna quand même, ne pouvant plus retenir ses larmes, les mains crispées sur les rênes du hongre qui trottinai gaiement sur les sentiers des paddocks. Il n'arrivait pas à se réjouir d'être rentré, ni à avoir envie de voir Lydia. Pourtant, finalement, il l'appela et lui laissa un message, contrôlant tant bien que mal sa voix tremblante. Il ne voulait pas qu'elle le voit pleurer, jamais, il n'avait pas le droit d'être un faible. Il espérait que la voir ferait un peu passer sa rancœur, elle n'y était pour rien, elle n'avait pas demander à ce qu'on le rabaisse aussi durement. Ce n'était pas juste de lui en vouloir. Il n'avait plus qu'à prendre sur lui, sourire, s'excuser. Encore. C'était pour leur bien à tous, même le sien. Ça avait toujours été pour leur bien.

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Tarek S. Thompson
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19 Décembre 2013


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La neige était tombée drue sur Chicago les jours précédents, et même les voitures peinaient un peu à se frayer un chemin dans certaines petites rues de la ville. Allongé sur le canapé de son petit ami, Tarek répondait aux textos larmoyants de Lydia. Il attendait que le beau blond rentre du travail, fasciné par la neige qui descendait doucement du ciel dans ce même lent ballet qui le captivait année après année. Il adorait la neige, et même si elle avait été le théâtre de l'horreur qui avait emporté Ervan, sa douceur silencieuse calmait ses angoisses aussi sûrement qu'un somnifère. La fenêtre était ouverte, et il tirait vaguement sur sa cigarette. Les meurtres s'étaient accélérés, et Matt était dans état de stress croissant. Tout ce que le jeune homme pouvait faire, c'était d'être là pour lui préparer un bain, quelque chose et manger et enrouler ses bras autour de ses épaules. Ça lui allait parfaitement, même si le côté sexe n'était toujours pas au programme. Matt comptait il vraiment attendre sa majorité ? Deux ans ? Est-ce qu'il pensait y arriver ? S'il ne le désirait pas rien de plus facile, mais ce n'était pas compliqué de voir que ce n'était pas le cas. Un lourd soupir s'échappa des lèvres percées, et il passa sa langue dessus machinalement. Il était déjà vingt deux heures cinquante. Et le repas avait bien eu le temps de refroidir en attendant dans le micro onde...

Un klaxon dans la rue fit sursauter le roux, et il se rallongea en se maudissant d'être à ce point sur la défensive. Il craignait pour les gens. Pour ceux qu'il ne connaissait pas, pour sa famille, ses amis, et par dessus tout pour Matt. Il n'aurait pas su expliquer ce qu'il ressentait quand son petit ami rentrait  le soir, la joie calme de le voir là, la paix qu'il ressentait quand il l'embrassait ou cette espèce de flottement qui prenait possession de son cœur. Amour. Sa liberté, tant chérie et parfois tant haï, c'était craquelée finalement, sans prévenir. Le policier avait capté son attention dès le premier jour, par sa douceur et puis aussi sa voix, sa voix calme qu'il avait eu envie de suivre au bout du monde. Il ne comprenait pas comment ça lui était arrivé, mais il était heureux que ça soit là.

Il terminait sa cinquième cigarette quand Matt rentra enfin, les traits fatigués. Avec un petit pincement au cœur, le jeune garçon quitta l'enveloppe chaleureuse du canapé et ferma la fenêtre avant d'aller cueillir les lèvres de son compagnon, les bras enroulés autour de sa taille. Il sentit sa main glisser dans ses cheveux, et la peine qui étreignait sa poitrine s'estompa. Histoires de mise à jour des dossiers. Pas de nouveau meurtre, c'était déjà ça. Jusqu'à demain matin. Mais le blond n'était pas d'astreinte. Il laissa respirer son petit ami, et s'éclipsa à la salle de bain pour prendre une douche et faire couler un bain. C'était une habitude, un peu niaise mais Matt ne s'en plaignait jamais.

Le bain moussait. Il entendit la chaise de la cuisine racler le sol, et frotta un peu plus fort ses cheveux mouillés. Ce qui n'était pas prévu, c'était que le grand blond prenne le chemin de la salle de bain si vite. Tarek prenait toujours soin de ne pas se trimbalé nu ou trop déshabillé devant son petit ami, respectant assez l'autre homme pour éviter de jouer de séduction et le faire céder. Aussi fit il un bond quand la porte de s'ouvrit derrière lui tandis qu'il examinait son œil droit, qui le faisait un peu souffrir depuis l'arrivée du froid. Il saisi sa serviette, complètement nu, et se surprit à devenir aussi rouge qu'une jolie pivoine en captant le regard chaud que le blond posait sur lui d'un seul coup. A tel point que c'était presque insoutenable, tant il avait envie de le supplier de lui faire l'amour là, maintenant et sans faire plus de manières. Pourquoi refuser si la seule vu de son corps allumait ce regard ? Il noua sa serviette autour de sa poitrine, et bouscula l'officier pour aller se réfugier dans la chambre,  honteux d'avoir laissé ça arriver. Matt ne se rendait il pas compte à quel point il avait envie de lui appartenir ?

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Il avait enfilé un pyjama moins découvert que d'habitude, et jouait avec son piercing lingual pour se décontracter, fixant toujours la neige par la fenêtre. Il ne savait pas trop comment se comporter maintenant. Ni s'il aurait le courage de laisser sa peau toucher celle de Matt sans court circuiter. Il brûlait d'un désir qui le consumait jour après jour, muet, rampant et venimeux. Il ne trouvait pas ça juste, cette décision que Matt avait prise par peur que leur relation ne soit découverte. Est-ce qu'Amarok ce souciait de ces choses lui, ou Alec, ou Kaèr, ou même Krisna et ses frères quand ils allaient se faire un petit plaisir avec une maîtresse plus jeune pendant quelques mois ? Non, jamais. Mais Matt ne voulait rien risquer. Ne valait pas la peine de risquer la chose, au juste ? Ses incisives pincèrent sa lèvre inférieure, et il refoula sa rancœur en entendant les pas de son bel ami près de la chambre. Il ne voulait pas, lui, risquer de détruire ce qu'il avait. C'était déjà bien plus qu'il n'avait eu jusqu'ici.

Il camoufla son nez dans les oreillers, et accueillit gracieusement l'apport de chaleur venant de son petit ami. La main chaude du blond passa derrière ses hanches comme d'habitude, et il lâcha un soupir de confort avant que sa respiration ne se bloque dans sa poitrine. Cette fois, sa main ne s'était pas arrêtée. La caresse qui glissa sur ses fesses et sa cuisses déclencha une réaction purement réflexe, un gémissement demandeur et l'avancement de ses reins vers l'avant. Et la main ne stoppa pas son mouvement, pourtant. Tarek expira en tremblant, surpris et plein d'espoir aussi, même s'il n'osait trop y croire. Il leva son bras pour poser sa paume sur l'épaule du blond, surpris de le trouver torse nu. Cette fois, il en avait la chair de poule. Qu'il ne s'arrête pas, pourvu qu'il ne s'arrête pas de faire naviguer sa main sur lui, de se rapprocher. Sa tête lui tournait tellement il avait chaud tout d'un coup, son souffle lui manquait d'excitation et surtout de peur que ça ne soit rien de plus qu'un câlin que le policier quémandait. Les lèvres brûlantes se posèrent sur son cou, et il rejeta doucement la tête en arrière, un petit cri étranglé coincé dans la gorge. Il savoura la douceur enivrante du contact si doux, de la peau bouillante sous ses doigts, incapable de garder les yeux ouverts. Jamais il n'aurait cru possible de désirer qui que ce soit aussi violemment.

Sa propre main se coula le long de la ligne dorsale du beau blond, jusqu'à la limite de son boxer, et son cœur loupa un battement quand le soupir qui répondit au geste arriva à ses oreilles. Ses doigts glissèrent sous l'élastique, et il sentit le nœud de sa chemise en flanelle lâcher. Était il vraiment sérieux ? Il allait probablement se rétracter, revenir à lui, ce n'était pas possible autrement.. Il descendit jusqu'au sexe de son petit ami, referma sa main dessus et colla son bassin le plus près possible de l'autre, à moitié mit en catharsis sous les caresses qui glissaient sur son torse. Il respirait trop fort, il mourait de chaud, et lui même ne comprenait pas comment il pouvait bouger quand même sa main sur ce sexe palpitant qu'il voulait tellement en lui. Matt n'était pas avare, cependant, et rien que les soupirs qu'il échappaient, mit dans ce contexte bien plus fébrile que quand le jeune homme lui avait auparavant prodigué ces caresses là, suffisaient à lui donner envie de se jeter sur lui.

Ses lèvres rencontrèrent leurs jumelles avec un soulagement réel, et savoura la sensation de ses vêtements qui quittaient sa peau. La bouche de Matt sen alla à nouveau voguer sur ses clavicules, et les mains blanches du cavalier passèrent dans les mèches blondes comme une plume. "Je ne peux pas faire ça.. -Ha non.. Je t'en pries.. Pas maintenant." Non. Il ne pouvait pas lui faire ça, pas maintenant que leurs peau se touchaient de tout les centimètres carrés qu'ils pouvaient réunir, pas maintenant qu'ils avaient tous les deux une érection monstrueuse et qu'il était à moitié évanoui tant il le voulait. S'il te plait, Matt, je n'en peux plus. Tu me veux aussi non alors.. Pitié.. Il rencontra le regard bleu qu'il aimait tant au dessus de lui, un regard hésitant malgré la chaleur qui y dansait, et tira sur les cheveux toujours prisonniers de ses doigts pour récupérer ses lèvres tentatrices. Non cette fois, il ne pouvait pas reculer, il ne pourrait pas encaisser.

Il tira sur l'élastique de boxer sans plus poser de questions, et sur le sien. Le contact de leurs deux sexe nus envoya une décharge électrique dans sa colonne vertébrale, et il s'accrocha désespérément à Matt, déjà complètement perdu dans ses gémissements et ses sensations. Il ne se passait pour ainsi dire rien, et il était à l'ouest. Jamais il ne s'était retrouvé dans une situation comme celle ci, aussi effrayante et séduisante. Ses doigts se refermèrent derrière la nuque soyeuse, et il posa à son tour ses lèvres sur la gorge du jeune officier, perdu dans son plaisir. "Tarek, on ne peut.. -Oh tais toi, pour l'amour du ciel, tais toi. Prends moi, fais moi l'amour, et arrêtes de te poser tant de question Matt Smith ! J'ai envie de toi, à crever. Et tu me veux aussi, dis pas le contraire je ne te croirais plus. Matt.." Quel déclic il venait d'y avoir dans la tête de l'homme qui faisait chavirer son âme, il ne le savait pas. Mais il vit dans son regard comme tout les doutes s'estomper, le désir, l'amour et la seconde d'après, tout lui tournait. Il avait l'impression qu'il était partout sur sa peau, comme un courant enveloppant qui l'emportait sans cérémonie avec lui.

Le hurlement étranglé qui lui échappa quand le sexe du beau blond se fraya un chemin en lui, il ne l'avait pas prévu non plus. C'était bon, terriblement bon, bien plus que n'importe quoi d'autre. Ce n'était rien de plus que quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, mais c'était Matt et ça, c'était différent. Il le sentait s'enfoncer en lui avec une lenteur agaçante, ses ongles qui perçaient le dos puissant. Ça va ? Seul un cri d'agonie répondit à la question, et il lança ses hanches vers le haut pour le sentir le plus possible, secouant la tête en guise de oui, sonné, l’œil gauche ruisselant de larmes. Toute la tension qu'il avait accumulée, l'abstinence totale, les doutes et la peur, tout semblait s'être envolé à l'instant même où le plaisir avait cloué son corps au matelas comme une masse de plomb. Il parvint quand même à formuler son envie qu'il bouge, qu'il lui fasse vraiment l'amour, et perdit le fil de tout ce qu'il pensait savoir de l'acte sexuel.

Ce sexe qui allait et venait en lui le rendait complètement dingue, il avait jeté sa tête en arrière pour pouvoir respirer, cramponné aux épaules de son partenaire, les poumons abusés par les cris qu'il poussait. Rien de formulé, rien d'autre que des sanglots de plaisir brut, les mouvements de ses reins sous les hanches du blond qui bougeaient régulièrement, comme avec une certaine mesure inconsciente. Matt heurta sa prostate de plein fouet au bout d'une dizaine de minutes, et le cri qui déchira la gorge du roux n'eu plus rien de doux. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites alors qu'il cherchait sa respiration au milieu de ses tremblements. Il noua ses jambes derrière le bassin de son petit ami doucement, lui imposant subtilement un rythme plus soutenu, plus profond aussi pour l'amener au même point d'excitation que lui, bercé par ses soupirs et ses gémissements rauques, à peine conscient qu'il ne rêvait pas. Il entendait les râles de Matt se faire moins espacés, il sentait au creux de son ventre comme les pétales brûlants d'une fleur qui s'ouvrait, de plus en plus vite. Il allait jouir, et comme jamais ça il pouvait en être sûr. Oh non, même Alec n'avait jamais provoqué ne serait ce que le quart dixième de la déferlante physique et émotionnelle qu'il subissait. Si Lydia ressentait toujours ça avec Aèl, il comprenait maintenant qu'elle n'avait jamais voulu cesser leur relation.

Matt heurta une nouvelle fois sa prostate. Le juron qui résonna dans la chambre alors que l'orgasme le fauchait brutalement ne sembla pas perturber l'officier, qui le suivit presque tout de suite, prolongeant le plaisir qui venait de l'envoyer planer à la vitesse d'un boulet de canon. Ses ongles étaient toujours plantés dans les hanches de son partenaire, ses yeux fermés et sa tête en arrière. Il respirait comme un asthmatique, les paupières un peu folle, redescendant mais alors leeentement de la jouissance. Il laissa Matt se retirer après qu'il eut un peu récupéré aussi, caressant doucement ses cheveux dorés. Il l'aimait. Voilà ce qu'il avait mit tellement de temps à comprendre, à admettre, il était follement amoureux de cet homme aux yeux de ciel et au sourire doux. Il en était dingue, complètement à ses pieds et il ne voulait pas que ça change. Il ne voulait pas le perdre. Je suis amoureux de toi tu sais Matt Smith... Je t'aime.

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Innocence's burning, flying away

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