6 -9 Septembre 2006

Entre les mains expertes de la coiffeuse, Lydia s'impatientait. Elle offrit un sourire à sa mère pendant qu'elle sentait qu'on tirait ses cheveux en arrière. La jeune fille retient une grimace mais sa mannequin de mère lui sourit en appliquant une touche de mascara imperceptible sur ses longs cils blonds. Lydia ressemblait à sa mère, que se soit par son physique, par sa taille déjà digne d'une mannequin ou par ses longs cheveux. Mais c'était bel et bien de son père qu'elle tenait ses magnifiques prunelles de lagon, aussi belles que celles d'un chat. Meringue choisit ce moment pour venir se rouler en boule sur les genoux de sa maitresse mais Lydia la chassait. Pas question d'avoir des poils d'angorat blanc sur sa tenue le jour de la rentré. Elle se devait d'être plus jolie que jamais et sa mère lui avait acheté la tenue idéale.  Une robe Chanel, rouge et blanche qui lui allait à la perfection. A peine la tresse en épis retombant sur son dos que Lydia se glissait déjà dans sa robe et dans ses ballerines confortables. Elle regarda son reflet dans le miroir et sauta dans les bras de sa mère. Elle était belle comme un coeur et la mannequin ne pouvait qu'être fière. Sa fille lui ressemblait tellement.

La blonde récupéra sa croix, son sac dans lequel elle jeta son téléphone portable, sa trousse, son agenda et un trieur avant de dévaler l'escalier pour montrer à son père comme elle était jolie. Jack la prit dans ses bras avant de déposer une bise sur sa joue. Prenant sa main dans la sienne, il prit ses clefs afin d'accompagner sa fille à l'école. Oui, le maire de la ville avait prit une journée de congé pour que sa petite puce ne démarre pas dans un environnement trop stressant pour elle. Lydia avait fait un effroyable caprice pour ne pas être dans l'école privée où tout les Johanson avaient fait leur étude et il était presque plus stressé qu'elle. Sylvie descendit à son tour, passant un bras rassurant autour de la taille du brun. Qu'il ne s'inquiète pas. Tout irait bien.

Les deux parents regardèrent leur fille entrer dans la cour comme une reine et être aussitôt rejointe par une nuée de fillette de son âge. Leur puce était devenue grande. Elle leur fit un grand sourire et agita la main dans leur direction avant de les oublier totalement.

"Tu es en 7 Lydia. On est dans la même classe !!"

C'était Mathilde, qui venait de débouler sur sa meilleure amie. Elle tombèrent dans les bras l'une de l'autre avant d'abandonner toute les groupies de la petite princesse. Attendant bien sagement devant la classe, la rouquine s'extasia sur la robe de Lydia, touchant le tissu en mordant sa lèvre de stupeur. Le sourire sur les lèvres de la blonde ne disparaissait pas pendant qu'elle entra dans la classe. Assise au premier rang, aussi droite que lui avait apprit la gymnastique, Lydia laissa glisser ses yeux sur les garçons dans la classe. Un blond aux magnifiques prunelles d'azurs attira son regard et il lui offrit un petit sourire timide alors que la jeune fille détournait très vite le regard, écarlate sous son blush. Mathilde lui mit un petit coup dans les côtés et la blonde lui murmura qu'il était magnifique jusqu'à ce que son visage se glace. Mathieu Alaric. Premier de l'ordre alphabétique. Alaric... Elle le regarda de nouveau et il baissa la tête lorsqu'il entendit son nom de famille. Johanson et Alaric, c'était tout bonnement impossible.

Ses parents virent la chercher et elle monta dans la voiture avec un magnifique sourire. Pourtant, elle se sentait coupable. Mathieu Alaric. Pourquoi portait-il ce nom de famille qui empêchait quoi que se soit d'arriver. Elle déposa une bise sonore sur la joue de Mathilde et croisa deux yeux bleus qui l’interrompirent dans son geste. Elle n'avait pas vraiment retenu le nom et le prénom du brun qui la regardait comme si elle était descendu du ciel, comme un petit ange trop facilement brisable. Lydia lui offrit un sourire avant de disparaitre derrière les vitres fumés et de raconter avec entrain sa journée. Qui était-il ? Ce qu'elle avait vu briller dans ses yeux la laissait encore sous le choc. Qui était-il ?


" Aèl, Mathieu vous ferez équipe avec Lydia et Nicky. Pas trop de problème de ce côté là j'espère ? "

La jeune fille offrit un sourire au professeur avant de se lever vers la table des garçons, accompagnée de Nicky. Elle tira une chaise et s'assit en face de Mathieu qui commença immédiatement à lui parler de toute autre chose que le devoir qu'ils devaient faire tous ensemble. Baissant la tête, souriant à ses paroles, Lydia se sentait le centre d'un monde qu'il créait depuis 3 jours. Elle ne leur avait encore jamais parlé et pourtant, aujourd'hui, elle travaillait avec ses deux garçons déjà devenus amis qui la faisait frémir. Lequel ferait le premier pas, elle n'en avait aucune idée. Mais il serait son petit ami, de ça elle en était certaine. Regardant les lèvres du blond, elle lui répondit d'un rire cristallin. Aèl n'était qu'une ombre quand Mathieu était face à elle. Peut-être qu'elle était amoureuse. Le blond lui parlait des chevaux de sa mère, lui disant qu'il l'avait déjà vu à un défilé de Chanel et Lydia commença à parler d'elle, de la nouvelle jument que lui avait acheté sa mère, des concours qui commenceraient en Janvier. Pas un seul instant elle ne regarda Aèl. Pas un seul instant elle ne lui accorda de l’intension, perdu dans le bleu des yeux de Mathieu. Oui. Elle voulait ce garçon.


" Tu sais Lydia, je crois que je suis amoureuse. Aèl n'est pas comme les autres. J'ai l'impression qu'il est humain. Je crois que... T'y crois au coup de foudre ?
-Oui j'y crois. Aime le si tu veux Nicky. Il est gentil c'est vrai mais... J'ai peur qu'il ne devienne un véritable garçon. Tu sais, comme ceux pour lesquels ta soeur pleure. Je ne veux pas qu'il te face de mal...
-C'est toi qu'il aime Lydia... Tu ne le vois pas pas vrai ? Il te regarde toujours comme si tu étais un ange.
-Non. Ne dit pas de bêtise Nick. Il y a... Il y a Mathieu...
-Crois ce que tu veux Lydia. Je te jure que vous finirez tous les deux."

La jeune fille se tue, plongé dans ses pensées, jetant un regard à la dérobé au garçon assit au fond de la classe. Aèl trouvait ses marques et se comportait comme s'il était ici roi. Ses longs cheveux blonds tombèrent sur le côté de son visage pendant qu'elle le regardait une nouvelle fois à la dérobé. Aèl. Mathieu. Ils riaient tous les deux et le jeune modèle ne savait plus vraiment quoi penser. Qu'en était-il ? Pourquoi elle ne savait choisir ? Ils étaient tellement différent. Et Mathieu bien plus beau encore que ce brun. Elle allait les détruire...