18 Septembre 2013

La jeune femme se laissait porter par la foule, ombre de cette brillance qu'elle avait été. Lydia Johanson, la grande Lydia Johanson. Qui aurait pu penser qu'un jour elle ne serait plus que ça. Dix jours. Presque 10 jours qu'elle avait laissé s'écouler, à entendre son nom sans même se retourner. La seule qui parvenait à lui rendre le sourire était sa jument. Même les victoires n'étaient plus rien que de fades récompenses qu'elle ne méritait pas. La blonde s'était de nouveau enfermé dans les souvenirs, hantant son âme. Elle était retournée à l'église pour essayer d'oublier mais cela ne changeait rien. Elle aurait eu besoin d'oublier, de s'envoyer en l'air avec la première personne qui passait pour que le nom de salope que lui donnait les filles dans les couloirs soient réels. Non. Peut-être qu'aux yeux des autres elle n'avait pas changé et qu'elle se faisait des films. Lydia Johanson arpentait toujours les couloirs en faisant claquer ses talons, la tête haute et le regard sur de lui. En vérité il n'en était rien. Bien sur, elle connaissait sa beauté, elle connaissait le pouvoir qu'elle avait sur les hommes. Mais la révelation d'Aèl l'avait laissé surprise et honteuse. Plus que tout, elle aurait voulu revoir sa petite soeur. C'était trop tard. C'était elle qui l'avait envoyé là bas, c'était uniquement de sa faute. Sa grand mère avait sut convaincre son père que s'il avait perdu l'une de ses filles dans les bras de Satan il n'était pas trop tard pour la dernière. Les bras de Satan, Lydia les entrevoyait alors qu'elle sortait de cour. Amarok -pardon M.Ragna- parlait avec une de ses élèves, lui indiquant quelque chose qui n'allait pas dans sa dernière copie. Lydia lui jeta un regard à la dérober et croisa les prunelles si belles fixées sur elle. Les bras du diable étaient tendus vers elle et elle ne rêvait que de s'y perdre.

La nuit était tombée dans un soupire et Lydia termina de faire glisser le blush sur sa joue maintenant si rose face à sa peau si blanche. Ouvrant son regard d'un trait de crayon bleu, elle apporta la touche de mascara qui rendait ses yeux de biche. Après un dernier regard pour son miroir, elle se décida enfin. Plume aurait dut dormir chez elle ce soir mais son message partie. *Ne m'attend pas. Je dois passer voir quelqu'un. Je t'adore choupette à demain <3* Plume ne devait savoir où elle allait. C'était son ex... Et Lydia allait se jeter à coeur perdu dans ses bras pour tenter de modifier ce regard qui la hantait plus que n'importe lequel avant lui.

Elle avait récupéré son adresse en s'aidant des contacts qu'elle avait dans la police. Son amant qui travaillait là bas n'avait pas cherché à en savoir plus quand elle lui avait ordonné. L’excuse parfaite du livre jouerait en sa faveur. Et ce n'était pas totalement une escuse. Elle allait lui demander si elle pouvait l'avoir, le lire, s'en servir pour ses recherches. Il allait lui dire oui, par pitié il dirait oui pour qu'elle puisse profiter de sa présence quelque secondes de plus. Lydia le savait. Amarok avait ravit quelque chose en un regard, quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru pouvoir donner de nouveau après que Mathieu ait planté encore et encore ses mots remplis de poison. Levant sa main blanche, elle prit une profonde inspiration avant de finalement frapper sur la porte. Elle calma son coeur et son stress avant de se munir de son plus beau sourire. Elle avait démarré l'engrenage sans même s'en rendre contre.

18 Septembre 2013

La journée avait passé tranquillement, entre ennui agacement et à nouveau ennui, sans événement notable sauf peut être le regard avec la jolie princesse du Wisconsin. Il avait houspillé pas mal d'élèves qui se croyaient en cursus plage et surf, s'était -encore- engueulé avec son cousin à propos de futilités puériles et avait manqué d'exploser son pauvre 4x4 Porsche tellement il hurlait au téléphone quand son frère l'avait appelé pour lui préciser qu'il avait loupé son bus. C'était son quotidienne profondément et débile et fatiguant, en gros. Et après on se demandait ce qui n'allait pas chez lui ! Franchement.

Il gara la Porsche rutilante devant son immeuble, oui,oui, immeuble dont il n'habitait que le dernier étage, parfaitement. Non, il se l'était pas acheté avec son salaire d'enseignant débutant non... Il boucla la voiture, ferma les grilles automatiques mais laissa le petit portail adjacent ouvert pour Maël, pour Dieu seul savait quand il rentrerait. Il appela l’ascenseur, se retrouva devant sa porte et déverrouilla pour enfin aller se vautrer dans sa lit et bosser au point de ne plus rien comprendre. Malheureusement, il se souvint que c'était sans compter sur le repas à préparer, son frère à aider dans ses devoirs -non, il n'avait pas une intelligence tordue et surdouée non- et la lessive à étendre dans la buanderie. Un lourd soupir gonfla sa poitrine, et il s'affaira en cuisine rapidement, accueilli Maël d'un bonsoir à peine murmuré et poussa devant lui son assiette fumante. Le jeune homme eut une lueur peinée dans le regard, mais ne discuta pas.

Il le savait. Il avait bien remarqué tout ce que faisait son jeune frère pour se rapprocher de lui, pour briser les barrières et le silence dont il s'était entouré mais sans succès. L'amour n'était pas là, ne l'avait jamais été, Amarok n'aimait personne. Il avait pour Plume une affection particulière parce qu'elle avait su contrôler sa rage meurtrière, calmer sa soif de sang et de destruction. Il avait eu le temps de désarticuler Naïan avant qu'elle ne parvienne à complètement endormir sa haine, totalement, au point qu'il eut senti exploser son cœur d'un sentiment inconnu alors qu'il la poursuivait en riant dans un verger chargé de fleurs, accompagné par son fidèle compagnon Kuruk. Mais Kuruk n'était plus, et sa douleur l'avait rattrapé sans prévenir, face à une fille qui n'avait rien demandé et pourtant bien trop. Plume l'avait aidé à gérer, et la semaine suivante, ses affaires avaient quitté l'appartement et son numéro avait changé. Comme toutes les femmes, elle l'avait assassiné. Il secoua piteusement la tête, et demanda au blond d'aller ouvrir la porte. Il se fichait bien de savoir qui frappait, à cette heure ça ne pouvait être que quelqu'un du clan.

Maël jura. Il avait assez des commandes de son aîné, de sa froideur sauvage et de ses manières hautaines. Il laissa ses devoirs sur la table de la pièce centrale, remit ses sockets de laine et alla déverrouiller la clé, la petite chaîne de l'entrée. Il ouvrit la porte avec la bonne intention d'envoyer paître les mafiosi mais sa voix mouru dans sa gorge. Il la dévisagea, et bégaya une invitation à entrer en se décalant de la porte, choqué. C'était quoi ça encore ? Elle avait pas l'air d'une prostituée du tout, donc... Il se pinça l'arrête du nez. Il avait autre chose à penser.
Il rajusta ses lunettes sur son nez, qu'il avait plongé dans les vieux bouquins de la bibliothèque de l'Etat, et demanda qui c'était. Il n'eut pas de réponse. Il haussa les épaules, tant pis, il verrait bien.

18 Septembre 2013

Le petit garçon qui lui ouvrit la surprit. Il ressemblait étrangement à Amarok, si on oubliait ses cheveux blonds et elle se souvient qu'il lui avait dit avoir un petit frère. C'était surement lui. La belle lui sourie pourtant amicalement et entra dans l'appartement, mordillant l'intérieur de sa lèvre gauche en une moue qu'elle tenait de Tarek. Il lui avait déjà refiler ce tic détestable et c'était loin d'être bien. Lydia ne savait pas vraiment quoi faire et elle se contenta d'un bonjour envers l'enfant qui semblait muet de stupeur. Bon... Bah... Elle avait l'air de l'avoir choqué sans vraiment comprendre pourquoi. Elle hésitait sur les actions qu'elle devait faire, se souvenant qu'Amarok avait accepté qu'elle vienne. Il n'avait quand même pas oublié ? Lydia Johanson ne s'oubliait pas quand on accepta un rendez-vous avec elle pas vrai ? Enfin, toutes ses certitudes s'étaient écroulées alors à quoi bon.

Elle entendit la voix grave du professeur qui la fascinait. Lydia n'osa pas répondre tout de suite puis, après avoir fermé les yeux un centième de seconde, contrôlant son stress elle répondit d'une voix qu'elle maitrisait à la perfection. Assurée, c'était ça le mot. " C'est Lydia. Je t'avais dit que je passerais pour euh... Ton livre. " C'était à peut près correct. Mais alors vraiment à peut près. Lydia ne s'était jamais comporté de la sorte avec Mathieu alors pourquoi elle n'osait entrer dans la chambre du brun et mettre ses désirs à exécution ? Peut-être cet enfant qui ne la lâchait pas des yeux. Elle se sentait mal à l'aise sous le feu des prunelles de Maèl. Ce gosse n'était pas normal, quelque chose de trop adulte brillait dans ses yeux.

" Euh... Ton frère est là ? " demanda-t-elle en mordant sa lèvre inférieure, son visage brillant d'une perfection douloureuse.

Lydia faisait presque tache dans cette pièce avec sa peau si blanche, ses longs cheveux blonds qui venait cacher sa poitrine, sa haute taille de mannequin. Elle plissa un instant son nez un rien retroussé et plongea le lagon de ses yeux dans ceux de l'adolescent auquel elle venait de poser sa question. Qu'elle ne soit pas venu pour rien et qu'il ne l'ait pas oublié, c'était tout ce qu'elle demandait. Comment elle pouvait faire ça à Plume déjà ? Une vengeance... C'était interdit et pourtant elle avait bien vu le regard que lui avait lancé Mathieu l'autre jour dans le couloir. Qu'elle essaye. Lydia lui rendrait la monnaie de sa pièce.

18 Septembre 2013

Maël resta cloué dans le salon, la bouche ouverte comme celle d'un poisson hors de l'eau, interloqué. Il ne connaissait pas cette fille, elle n'était pas aux clans, elle était trop jeune pour être une des compagnes de son aîné... Il sursauta au son de sa voix, et il hocha la tête positivement avant de pointer son doigt sur la porte de la chambre d'où filtrait la lueur de la lampe de chevet du brun. Son oreille entraînée pouvait l'entendre marmonner dans leur langue et tourner les pages de ses livres chéris, pianoter d'une mais sur l'ordinateur sans doute en réponse à Kaèr et même faire craquer inlassablement les vertèbres de sa nuque. Il décida de disparaître dans sa propre chambre.

Il entendit la voix de la jeune fille, et son esprit tilta tardivement. Il l'avait oubliée la pauvre. Il soupira, et continua de noter frénétiquement sur son petit carnet et griffonner des dessins. Tu peux rentrer Lydia, je t'en prie. Je suis désolé j'avais la tête un peu ailleurs. Il ne bougea pas de son lit. Il portait seulement un jogging à la texture d'eau courante, un bandage propre serré sur entre le coude et l'épaule gauche. Résultat des ébats un peu inappropriés passés avec son frère après trois ou quatre bouteilles de vodka la veille. Ils s'étaient violemment disputés, bien plus que d'habitude, et les non dits s'étaient exprimés façon Ragna, encore. Il passa sa main droite dans ses cheveux épais, et mordit sa lèvre avec scepticisme. Hm, ce qu'il traduisait de ce bouquin clochait.

Il secoua la tête. Autant reprendre au début. Il allait encore très peu dormir. Il se tourna vers la porte, et entendit son frère allumer son ordinateur. Respirer... MAËL TREVIRKE RAGNA ! Wontcha stop thinkin' I do not hear yah ? Cut this computer off ! Son souffle retomba, et il se tourna vers la blonde avec un grand sourire avenant. Son livre trônait à côté de lui sur les couvertures dans lesquelles il avait emmêlé ses jambes, et il posa son stylo, conservant par contre ses lunettes. Je suis désolé de ça. Alors, il t'intéresse à ce point ce bouquin dis ? Son sourire ne changea pas, pourtant lui sous entendait bien quelque chose. Le livre, ou bien l'auteur ? L'un plus que l'autre ? Il nota rapidement quelques petites phrases de son écriture soignée et serrée, et clos le carnet. Il voulait savoir ce qui avait attiré l'agneau dans sa tanière aussi vite et surtout, si l'agneau en était conscient.

18 Septembre 2013

Lydia écouta la voix et pénétra dans la chambre du professeur d'histoire. La tanière du loup où elle se voyait déjà couchée, gorge offerte aux bras de celui qui pourrait être son amant. Non. Elle n'avait pas le droit de s'imaginer ça, elle était là pour le livre et uniquement pour le livre. Elle essayait tant bien que mal de s'en convaincre. Mais elle ne put empêcher ses prunelles de détailler le corps parfaitement musclé devant elle, ses yeux verts qui l'avaient ensorcelé. Lydia sentit la croix entre ses seins se faire plus lourde. Elle n'aurait vraiment pas dut être ici. Pourtant, on la disait envoyée du diable alors elle pouvait se jeter dans sa gueule sans même frémir. L’évêque et sa grand mère l'avait maudite avant de lui enlever sa petite soeur. Maintenant, il était temps de payer pour ses douleurs.

Elle l'entendit jurer dans une langue qu'elle comprenait et un sourire étira ses lèvres. Elle n'était pas sortie major de Saint Roddingthon avec juste un peu de travail. Lydia avait toujours été bien plus intelligente que la moyenne et c'était cette intelligence que l'église avait punie. Une sorcière qui réfléchissait trop, qui était bien trop belle. Mais la blonde n'en avait que faire. Elle se plongea dans les yeux du brun quand il lui posa sa question et comprit très vite le sous entendu. Si tu savais... pensa-t-elle. Les deux l'attiraient autant mais Amarok était comme une flamme qui pousse le papillon jusqu'à se coller à lui pour mieux se bruler les ailes. Voilà ce qu'elle était. Un papillon qui rêvait de se bruler les ailes.

" Je suis une cavalière et depuis le temps que j'en entends parler, je rêve de pouvoir le lire alors je voulais savoir si tu me ferais l'honneur de me le prêter. Promis je n'en ferai aucune copie ni rien du genre mais... Tout le monde en parler depuis si longtemps. Tu es vraiment allé là bas pour les rencontrer ? "

Mais bien sur. Elle tournait la discussion loin du livre, focalisé sur Amarok. Il était son poison, quoi qu'elle veule. C'était bien trop tard pour son âme. Le poisson avait déjà mordu à l’hameçon et le brun n'avait plus qu'à remonter sa prise qui ne se débattait même plus. Comment aurait-elle pu imaginer le sang qui avait coulé sur ce si beau visage. Pour elle, il ne serait rien d'autre que son nouveau Mathieu. Un coup de foudre qui la rendait jalouse et terriblement triste. Lydia n'aurait jamais pu pouvoir offrir son cœur aussi facilement. Si le brun ne pouvait le savoir, incapable d'entendre les battements frénétiques de cette petite pompe humaine, elle le devinait. Mais pourtant elle mettait des barrières frénétiques à son esprit pour éviter de s'en rendre contre. Un simple "je t'aime" pouvait tout changer.

18 Septembre 2013

Un léger sourire modifia son regard, et il haussa un sourcil interrogateur. Tout le monde savait si il y était allé ou non, le plus grand mensuel équestre des Etats Unis l'avait harcelé pour une interview et il y avait eu un titre... Ne l'avait elle pas vu ? Ou bien essayait elle juste d'engager la conversation à son propos ? La petite chatte de son frère sauta sur sa couverture, et il la chassa gentiment en se levant pour tendre le livre à la jeune femme. Il rajusta son bandage pour s'assurer qu'il ne laissait pas voir les marques de dents en dessous et remonta un peu son jogging. Tiens, prends le. Je te fais confiance quant aux copies, enfin si tu veux tu peux le prêter à ton ami Tarek ça ne me gênes pas je le connais. Il se réinstalla sur le matelas douillet, plié contre le mur en énorme canapé et attrapa sa tasse de thé encore fumant. Il en posa une sur la commode à côté de la bouilloire au cas où la blonde déciderait de se servir, et abandonna son corps au confort.

Les tensions et les courbatures de la journée se délièrent et s'en furent, et un soupir satisfait en témoigna. Il invita d'un geste la blondinette à s'asseoir sur le lit. Il détaillait discrètement ses courbes, la teinte de ses yeux, les mèches folles de ses cheveux qui glissaient parfois sur son épaule. Elle était belle, aussi belle qu'il était bestial. Elle n'avait pas l'effronterie rebelle de Plume, elle se laissait faire à une vitesse courante, presque aussi attirante que la petite lolita qui l'avait abandonné sans même laisser un mot derrière elle. La Belle avait quitté la Bête avant d'avoir levé sa malédiction, et Lydia risquait gros sans le savoir à venir aussi près de lui de son propre chef. Mais comment aurait elle pu savoir de toute façon ? La mort d'Evannah Fryant, dite Eva, n'était pour l'instant qu'un meurtre isolé. Jusqu'à demain. Demain.

Il avala une gorgée brûlante dans sa tasse et incendia une seconde fois son petit frère, furieux qu'il lui désobéisse avec une telle ardeur. Il pinça le haut de son nez dans un geste habituel, et s'excusa une nouvelle fois. Maël poussait sa patience à bout. Il sentait qu'il manigançait quelque chose, mais quoi ? Je m'excuse, vraiment, je ne sais pas y faire avec les gosses. Pour répondre à ta question, oui je suis allé à la rencontre de ce peuple. J'ai du voyager dur, réapprendre à tenir à califourchon sur quelque chose bien que l'équitation se soit révélée moins dure que la monte à renne. Et puis gagner la confiance des chefs etc... Enfin un long voyage pour quelques litres d'encre sur du papier en somme. Il termina de rassembler les manuscrits de la bibliothèque par ordre de tailles, de thèmes et d'auteurs et les reposa en bas du lit avec son carnet de note. Il tiqua, réalisant que dans son dos, ses muscles mouvaient gracieusement la parfaite panthère noire complète et presque vivante. Son regard rencontra celui de la belle, et il ne montra rien, cachant sa crainte au fond de lui. Si elle s'effrayait maintenant, il était cuit.

18 Septembre 2013

Lydia calmait les battements frénétiques de son cœur avec son beau sourire. Elle était si stupide dans sa recherche frénétique d'attention. Amarok ne pouvait avoir envie d'elle n'y même la vouloir ici, elle n'était qu'une gamine après tout. Une ado obsédée par celui qui n'était même pas son professeur. Que lui avait-il fait ? Comment avait-il réussi à ravir son coeur d'un simple regard, comme si rien d'autre ne comptait. Même Mathieu n'était plus qu'un lointain souvenir quand Amarok était devant elle. Elle ne voulait pas et pourtant, elle s'assit sur le lit, croisant légèrement ses jambes, le regardant dans les yeux l'espace de quelque seconde avant de détourner les regards. Pouvait-elle s'offrir si vite ? Comme si rien n'était jamais arrivé, comme si elle avait seulement le droit ? Dieu l'avait maudite à l'instant même où Aèl s'était invité en elle alors qu'avait-elle à perdre ? Amarok serait son si parfait Asmodée lorsqu'il la tiendrait contre lui. Allait-il seulement le faire. Elle en doutait de le voir ainsi.

" La monte à renne ? Tu montes à renne ? "

Un petit rire s'échappa des lèvres de la jeune femme presque inconsciemment avant qu'elle ne réalise qu'elle venait ouvertement de ce moquer de lui. Inspirant légèrement, elle ajouta rapidement :

" Désolée, c'est juste que c'est loin d'être courant. Il a dut te couter cher non ton tatouage ? "

Il était particulièrement splendide aussi, ondulant sur les muscles du trop beau brun. Lydia ne savait rien de sa signification. Après tout, le monde s’intéressait à elle mais elle n'avait jamais daigné pauser les yeux sur le reste du monde. Elle était bien trop supérieure à tout cela. Alors savoir les signes des clans mafieux étaient loin d'être une de ses priorités. Elle se contentait d'apprécier le spectacle de l'encre comme de l'eau vivante sur le dos d'Amarok. Qu'elle aurait aimé y poser ses lèvres. Non ! Elle devait arrêter immédiatement de l'imaginer contre son corps nu. C'était pourtant si facile. Asmodée avait été son péché, le démon qui s'était emparé d'elle. Alors elle devait le laisser faire. Le laisser la contrôler.

" Je peux te prendre un thé ? "demanda-t-elle, un franc sourire sur ses lèvres pleines. Le thé savait la détendre et elle en avait bien besoin tellement son coeur battait vite et douloureusement. Petite idiote trop gâtée.

18 Septembre 2013

Ses yeux cillèrent une seconde, et un sourire amusé répondit au rire de la jeune femme. Il savait que c'était surprenant, mais pas autant que de dire "Je suis sâme, de Norvège. Mon peuple vit dans des tentes en peau." Oh, la tête des gens alors. Il n'avait pas l'allure d'un sauvage du nord, ni d'un homme qui aurait grandi dans les bois avec un harpon dans le poing. Il avala un peu plus de thé, et réfléchi un instant. Le prix de ce bijou... Hm, Kaèr le lui avait fait, donc il ne l'avait pas payé si ce n'était de son âme. Le clan tatouait encore à l'ancienne, avec des aiguilles, pour obtenir un meilleur résultat mais la douleur avait été atroce. Il n'avait pas pu supporter de tee shirt, de douche ou même de vent sur sa peau pendant des semaines, et son cousin avait refusé de le droguer contre le mal. Ce n'était pas un souvenir très agréable.

Il lissa son pantalon, et réfléchi à ce qu'il pouvait bien lui dire, l'air d'examiner son téléphone portable. Naïan, Maël, Plume et leur fille dans ses bras souriaient devant ses yeux. Il ne reconnaissait son propre regard. S'il n'avait pas tué Alana... Oui, tu peux me prendre un thé sers toi. Et mon tatouage est un cadeau. Il poussa la commode vers elle de sa cheville, sans effort, et reposa sa tête dans le creux de son bras, détendu qu'elle n'ait pas les connaissances nécessaires pour reconnaître ce signe "royal", la royauté de la nuit. Je dois te reconnaître que c'est pas courant en effet. C'est que j'ai grandi en Norvège dans un petit village ethnique avec des traîneaux à chiens et des rennes. Ce qui explique cela. Il dissimula son nez contre sa peau, et cilla lentement, respirant calmement. Ses sens venaient de s'alerter, et il reconnaissait cette sensation. Kaèr était dans le coin.

Son pied fit 'malencontreusement' tomber son carnet de la commode, et il entendit Maël se tendre. Il saisi le son de ses pas vers la fenêtre, le son du rideau qui se relève et il imaginait bien le 'non' qu'il lui adressait de la main. Il allait avoir droit à un interrogatoire. Il contrôla tant bien que mal ses mimiques animales, du grattage de tempe sur bars au regard espiègle assorti à nez retroussé façon guépard qui boude. Il fallait la jouer fine, faire éclore cette petite lueur dans ses yeux. Et alors, elle serait sienne et il n'aurait plus qu'à la laisser mariner pour la ferrer quand elle serait prête à devenir magnifique.

18 Septembre 2013

Mathieu déposa ses lèvres sur les siennes avec un sourire en coin alors que ses mains se glissaient sous le soutien-gorge de sa petite amie. Pourtant Lydia le repoussa, sa tête posée sur son bras. Elle prétexta un mal de tête et resta obstinément dos à lui, bien différemment de sa manière habituelle de dormir.  Elle qui passait normalement son temps dans ses bras, son front reposant dans le creux de sa clavicule, il ne comprenait pas.

« Ca va Lydia ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

La blonde ne répondit pas, pas même un mouvement lui disant d’aller se faire voir. Elle restait muette comme une carpe, les prunelles perdues dans le vide. Elle entendait son rire, son sourire, les lèvres collées l’une à l’autre, son regard rempli d’amour pour cette fille qui n’était pas elle. Elle revoyait leur main se joindre, leur doigt se toucher. Cette garce lui prenait Mathieu et voilà maintenant qu’elle cédait à celui qu’elle avait juré ne pas aimer.  Ce n’était pas de l’amour. Non, elle en était certaine, elle se le prouvait à chaque seconde avec le corps du blond qui venait caresser sa peau pendant que ses lèvres venaient embrasser son épaule et lui demandant de nouveau si elle allait bien. Ne pas répondre, une fois de plus. Mathieu n’avait pas besoin de savoir ce qu’elle ressentait. Non il n’avait pas besoin d’aller frapper celui qu’il appelait meilleur ami. Il avait été si heureux lorsqu’il avait appris pour ses deux meilleurs amis. Si heureux de le voir la détruire à petit feu. Lydia le savait, elle le sentait, il ne pourrait que la faire souffrir. Et pourtant aujourd’hui, c’était elle qui sentait son cœur se serrer. Elle n’avait jamais rien éprouvé pour lui, elle n’avait pas le droit de pleurer.

On a tous une petite voix dans la tête, qui nous souffle à chaque instant ce qui est bon ou ne l’ai pas. Ce qui peut nous détruire en quelque secondes et ce qui peut nous faire aimer ce pourquoi nous sommes là. Celle qui nous détruit en nous soufflant la vérité alors que l’on veut la faire taire. Certain se tire des balles pour l’arrêter pour de bon. D’autre l’écoute puis regrette de l’avoir fait ou au contraire se bénisse à jamais. Celle de Lydia ce soir lui soufflait des paroles terribles, riant de la voix criarde de sa grande mère alors qu’elle sentait Mathieu s’endormir petit à petit. En es-tu bien certaine ? répondait-elle au refus de l’amour. Oui, elle ne l’aimait pas. Elle n’avait pas le droit de l’aimer. Pour Mathieu, pour elle-même. Comment pouvait-elle seulement offrir son corps à ses deux si bons amis, envoyer loin tout ce qu’il avait construit. Selena allait souffrir. D’elle, de son maintenant petit ami. La jalousie de Lydia était aussi dangereuse que le feu qui se repend sur de l’alcool.  Pourquoi était-elle ainsi ? Pourquoi !?

]Parce que ma fille, depuis que tu leur as offert ton corps à de trop nombreuse reprise, tu es devenu un hôte si accueillant pour Asmodée. Il a choisi dans ton sein quelqu’un qui pouvait lui offrir son lot de chair. Vois ce que tu as fait de toi Lydia. Tout est UNIQUEMENT DE TA FAUTE !

La belle frémit en entendant les paroles âpres qui résonnaient dans sa tête. Voilà longtemps qu’elle n’en tenait plus vigueur. Qu’elle croit cela si ça lui chantait, Lydia savait ce qu’elle était et elle n’était pas la réincarnation maudite de ce démon à la tendresse mortelle. Elle fit un sourire au brun avant de verser de l’eau chaude dans la tasse qui lui était offerte. Elle avait tellement de questions si le bord des lèvres, ses mêmes lèvres qui ne rêvaient que d’embrasser sa peau pendant que la sienne frémirait sous les caresses.  Elle devait faire attention, ne rien laisser passer. Résister n’était même pas dans ses idées premières. Elle céderait à la moindre demande, quoi qu’il veule mais elle ne devait pas le faire apparaitre sur son visage. Elle était passé maitre dans l’art de dissimuler ce qu’elle était vraiment. Autant continuer.

" Non ? Tu viens de Norvège ? Avec ta peau mate ? Wah si je pensais. "

Son magnifique sourire rendait ses paroles plus moqueuses que ce qu’elles étaient initialement mais finalement, Lydia s’en fichait. Elle n’avait pas besoin de jouer la fille parfaite, elle l’était déjà. Ce n’était pas la croix entre ses seins qui allait démonter le contraire. Glissant entre ses deux plus beaux arguments, elle reposait là, comme depuis tant d’année. Elle se souvenait encore de la seule fois où elle l’avait ôtée par elle-même. Aèl n’était plus qu’un souvenir maintenant, de nombreuses années avaient fait taire son cœur et plus encore que les années, la gifle l’avait pour de bon changé d’avis sur celui qu’elle aurait pu aimer. Car maintenant, rien ne comptait plus que ses yeux verts qui l’avaient ensorcelé avec plus de précision que la meilleure des malédictions.

18 Septembre 2013

Il aurait pu continuer de se raisonner, de ne pas la regarder, de faire comme si sa présence ne l'affectait pas plus que ça. Mais c'était quelques millimètres au dessus de sa limite, aussi se redressa-t-il souplement sur son lit, les yeux fixés sur les lèvres qui sirotaient le thé. Elle était jeune, elle aurait pu être l'une de ses élèves si elle avait choisi une autre filière, elle serait un corps magnifique mais pour l'instant, elle l'attirait aussi sexuellement. Pas pour lui faire mal non, mais pour défaire cette insupportable innocence qu'elle portait sur, en elle, malgré ce que tout le monde en dirait. Elle n'avait pas la haine de Malika, ni l’effronterie de Plume, et encore moins la méchanceté d'Evannah Fryant qui lui avait ouvert ses jambes en susurrant que face à tel homme, Harper ne pouvait qu'être le sale gnome que les autres voyaient en lui. Petite garce.. Oh Lydia Johanson n'était pas un ange, mais ce qu'elle faisait de méchant elle le faisait par égoïsme, pas par réelle cruauté. Plume était un tapin, elle n'hésitait pas à infliger le mal pour blesser. Eva était une pouffiasse de première, une vraie garce cachée, qui se masquait derrière des faux semblants qu'il avait percés à jour d'un seul regard. Malika... Etait il utile d'expliquer ?

C'était ainsi donc, Lydia était une beauté sensuelle et inconsciente des horreurs que sa douce bêtise pouvait attirer à elle. Et elle devait apprendre à haïr, à haïr de toute son âme et de tout son être, devenir une boule de colère, de haine. Se laisser consumer par la fureur d'être trahie, bafouée. Il ignorait si elle subirait ce changement dans l'année, mais il l'espérait. Elle pouvait être la consécration de son art, le corps le plus travaillé de la série, longue série à venir. La liste semblait interminable sur le papier, et il en avait le nom de son ex pour le remplacer. Si elle n'était pas prête à temps, alors ce serait Plume. Elle avait moins de potentiel, était trop petite fille cassée pour avoir la mort fascinante mais ce serait alors une simple vengeance personnelle. Il aurait bien voulu lui clouer son précieux petit frère sur la porte, mais l'enfant le sentait toujours venir à lui et avait développé une capacité à l'esquiver assez hors du commun. Il n'avait pas le temps de lui gambader après, il avait donc abandonné.

Ses doux yeux verts rirent de la petite moquerie de la blonde, et il termina sa tasse de thé d'un trait, les sens sourds à la brûlure de l'eau. Oui, je descends d'une branche de Huns qui ont voyagé jusqu'au nord-est, et se sont installés un peu partout. En Norvège, il en reste un bon nombre. Je suis parti quand j'en ai eu assez de me cacher dans les bois et que j'ai su qu'ailleurs, il n'y avait pas de nuit de six mois ! Un vrai rire lui échappa au souvenir de sa tête quand son cousin avait annoncé que la nuit, en occident, c'était la nuit et point et qu'il n'y avait pas de longue nuit. Ça l'avait scié. Et c'était un peu ce qui l'avait décidé à suivre son renié de cousin germain aux Etats Unis. Il ne savait pas à ce moment que son conflit avec sa mère prendrait fin à ce moment là, parce qu'elle aurait besoin de lui pour faire venir Maël, précieux petit prince Maël, en terre du 'nouveau monde'. Il s'en moquait, au fond. Il sourit, et s'étira en baillant, étonné qu'elle ne soit pas encore partie. Était elle innocente et nombriliste au point de ne pas pouvoir déceler sa tension, son désir morbide envers elle ? Apparemment non. Il fallait croire qu'il était encore plus fin acteur qu'il ne l'avait cru. Et toi alors, tu es tout à fait américaine ? Et qu'est-ce que tu veux tellement trouver dans ce petit livre de thèse dis moi, si peux me permettre ? Il enfourna doucement son morceau de chocolat entre ses dents, et jura mentalement contre son frère et son ordinateur. Il avait autre chose à faire ! Tss, les ados.

18 Septembre 2013

Love to my cobain - Jefree le gay

C'était donc ca, ce qu'elle sentait au plus profond d'elle-même. La blonde le regardait, voyait les muscles jouer sous la peau brune et elle inspira sans bruit. Amarok n'était pas Mathieu et pourtant, elle voyait son ex petit ami dans chaque geste, dans chaque inspiration. Etait-elle si stupide à rêver d'enfermer quelqu'un comme Amarok. Il était professeur, il n'avait pas le droit de la toucher, d'être si proche d'elle. L'interdit rendait si agréable l'instant présent. Elle avait voulu mordre à pleine dent dans ses fruits maudits de la connaissance et du sexe, brisant ses ailes et se faisait chuter. Le paradis, elle le retriuvait entre leur reins et pourtant, l'innocence des premiers instants lui manquait. Elle n'avait jamais cherché ce qui lui était arrivé. Sa beauté en avait été la créatrice, Aèl avait été envoyé par Asmodée pour qu'elle devienne comme lui, cet hôte que sa grand mère voyait en elle. La Luxure comme douce parure. Elle cherchait dans les hommes son plaisir. S'il n'y avait que les hommes. La peur n'avait plus sa place dans son coeur. Elle n'avait pas peur du mal qu'elle voyait bruir dans les yeux d'emeraude.

Des nuits de six mois. Lydia le regarda fixement, fascinée. Amarok la fascinait. Elle n'avait d'autre mot, d'autre synonyme. Elle s'était plongée dans ses yeux lorsqu'il lui avait posé sa question et elle fit mine de réfléchir, passant la masse de ses cheveux sur son épaule, les laissant venir caresser sa poitrine. Non je suis à moitié française. Ma mère est venu à New York pour la fashion week et elle n'en ai jamais repartie. Les histoires de ses parents la fascinaient quand elle était petite. Leur rencontre, la manière dont Jack parlait de son épouse comme si elle était une déesse, l'amour qui brillait dans ses yeux. Elle avait rêvé de voir un jour ceci dans les yeux de celui qui l'aimerait et auquel elle ferait des enfants. Cette lumière s'était depuis longtemps éteinte dans les yeux de Mathieu. Brillerait-il dans l'émeraude. Sûrement que non.

Elle lui sourit avant de cette fois réfléchir vraiment. Pourquoi voulait elle le livre ? C'était plus un mensonge. Lydia voulait l'auteur  et nous l'écrit mais elle ne le disait pas. Elle ne devait lui prouver ce qu'elle ressentait. Les hommes aimaient qu'on les désire, oui, mais elle n'allait pas lui dire. Son désir resterait secret. Elle avait trouvé son mensonge. Un peu tout et rien. Je veux surtout me renseigner sur ses peuples inconnus qui vivent et meurt cheval. C'était en partie vrai après tout. Alors quitte à mentir, mieux valait mentir à demi.

18 Septembre 2013

Il commençait à s’ennuyer. Oui, il avait tendance à s’ennuyer très rapidement quand il était avec quelqu’un, mais ça c’était la faute à ses hormones trop impétueuses et sa folie qu’il ne pouvait plus nier. Parfois il se réveillait couvert de sang et incapable de se souvenir pourquoi, qui, comment et autres questions cruciales. Et ces matins-là, il arrivait qu’on parle d’un corps retrouvé déchiré et à chaque fois il se demandait si c’était la source du sang sur ses vêtements ou non, si ça n’avait peut être rien à voir. C’était juste de quoi devenir un peu plus cinglé à chaque minute. Il avait maintenant compris depuis longtemps que plus personne ne pouvait rien pour lui, et parfois après un meurtre particulièrement violent il avait d’étranges sursauts et il se roulait en boule dans son lit en sanglotait furieusement, la gorge nouée et l’estomac en vrille, terrorisé par ce qu’il était capable de faire.

Schizophrénie aigue, doublée d’un grave psychotisme. C’était bien trop tard pour lui, la seule chose à faire c’était de l’enfermer à vie dans un asile mais il ne le voulait pas. Alors il avait pris cette mission, pour trouver un moyen de tuer sans que son cousin ne s’en offusque trop, un moyen d’extérioriser ces idées fixes et folles qui le rongeaient.
Il reporta son regard sur elle, et mordit sensuellement dans sa lèvre inférieure. Elle était réellement jolie, la fille parfaite pour se faire un nom en un seul meurtre s’il l’avait pu, mais aussi pour une sacrée sex friend si seulement il arrivait à amadouer ses sens assez bien pour qu’elle ait confiance en lui un certain temps. Le temps qu’il ne perde un jour son sang froid devant elle, comme toujours… Ce maudit tempérament impulsif, sauvage et changeant qui détruisait lentement sa vie. Mais il avait choisi sa mort. A la minute près. Je vois… L’une de mes sœurs s’est taillée en France. C’est un pays romantique mais ça ne m’a jamais vraiment attiré. Je suis plus ‘monde du wild’ pour ma part. Qu’est-ce que tu dirais de mettre un film ou autre à regarder, à moins que tu veuilles partir maintenant ? C’était pile ou face. Comme toute sa vie de mafioso. Presque de yakuza asiatique tant la mort marquait sa route.

Il ne montra aucune gêne, pas de doutes, pas d’hésitation cependant. Il respirait calmement, sa tête dans ses bras, pianotant sur le clavier tactile de son ordinateur pliable par cœur, en codes complexes destinés à Kaèr. Des milliards de petites lettres, de symboles et de chiffres, une entière lettre mais indéchiffrable pour un esprit humain n’ayant pas les clés du code. Ils savaient au moins faire marcher leurs intelligences pour ça, se cacher, couvrir leurs arrières. Même s’il n’y avait personne à côté. Il lui sourit, mais pas plus, concentré. Il n’aimait pas resté là à parler pour rien.

18 Septembre 2013

La belle blonde hésitait. Tout donner d'un seul coup, regarder ce film sans vraiment le voir, se perdant dans les bras brun qui l'attiraient irrésistiblement. Non. Elle allait partir et revenir un prochaine fois. S'offrir à lui, le voir relever sa jupe, l'une de celles qu'elle portait en permanence, pour qu'elle puisse s'offrir à lui pour de bon. Et peut importait Plume. De toute manière, elle n'en avait rien à faire. La blonde lui piquait petit à petit son ex petit ami. Qu'elle n'aurait donné pour retourner avec Mathieu, pour sentir de nouveau ses mains sur sa peau, ses baisers, son amour. Elle voulait que le passé redevienne réalité, voir dans les yeux bleus briller l'amour. Mais c'était trop tard. Elle avait laissé s'échapper ses sentiments, elle l'avait bien trop trompé, bien trop brisé, bien trop lâché. Maintenant, elle payait le prix de sa luxure, elle payait d'être cet hote que sa grand mère avait essayé de faire fuir avec cette croix qu'elle portait autour du cou sans être bruler. Ses démons n'étaient que des mensonges. Il n'y avait rien, ou alors si Dieu il y avait, voilà bien longtemps qu'Il l'avait abandonné.

" Je vais partir. On se voit une prochaine fois ? "

C'était tout ce qui lui importait. Qu'ils se revoient. Ou alors qu'il la retienne, lui dise qu'il voulait qu'elle reste là. Bien sur, elle dirait non. Qu'elle avait des choses importantes à faire, plus importantes que lui qu'elle ne connaissait pas. Mais le professeur la rendait folle de désir, il avait fait naitre dans son coeur quelque chose d'étrange. Non. Elle ne l'aimait pas encore. Mais elle était hantée par ses prunelles d'émeraudes qui ne la lachaient jamais, qu'elle entrapercevait à chaque fois qu'elle fermait les yeux.

Son regard s'attarda une nouvelle fois sur les muscles de son torse, sur cette panthère qui lui faisait de l'oeil. Elle s'abandonnerait à la luxure lorsque viendrait l'heure. Mais pour l'instant, elle devait lui résister. Au moins jusqu'à ce qu'elle est lu son livre. Pas lorsqu'elle lui ramènerait non. Elle avait son numéro, elle avait son Facebook. Elle pourrait lui envoyer un message, demander de ses nouvelles. A moins qu'il ne le face avant elle, qu'il lui dise des mots doux qui seraient la faire tomber amoureuse. Elle se voilait les yeux en disant qu'elle détestait le romantisme, que les fleurs ne lui faisaient aucun effet. En vérité, les mots doux savaient la faire flancher. Elle voulait tellement qu'Amarok s'accroche pour la faire sienne. Qu'il essaye, qu'elle croit qu'il tenait à elle et la désirait vraiment. Autrement qu'en sentant son sexe en elle. Le désir naissait si facilement et elle y était si aveugle.

18 Septembre 2013

Il avait plissé ses yeux comme un chat, sa langue discrètement coincées entres ses petites dents blanches. Elle voulait la jouer désirable alors, hm ? Et bien qu'elle se fasse désirer, bon, très bien. Ca ne lui posait pas de problème. Il se savait bien plus désiré qu'elle, et puis de toute manière même si c'était mieux avec son amours, si jamais son coeur lui échappait il aurait sa vie. Cette vie qui battait dans ses veines, dans ses muscles, qui courait en elle et irriguait son cerveau qui la poussait à bouger, parler, vivre tout simplement oui. C'était ça qu'il voulait, cette vie palpitante qui semblait inébranlable et pourtant, elle était si fragile... Mais tout le monde, partout, prenait le fait de vivre pour un acquis. Et il sentait que peu à peu, il allait ébranler cette certitude dans l'esprit populaire de Chicago pour longtemps, aussi bien qu'il l'avait brisé au fond de l'âme des enfants Thompson.

Il sourit gaiement, presque joyeux et avenant et lui servit son plus gentil regard. Celui qu'il avait quand quelque chose l'attendrissait, par exemple les quelques photos de sa fille que Plume avait accepté de lui transmettre. Ou Tarek, il devait l'avouer, quand il s'endormait paisiblement dans ses couvertures avec son petit sourire délivré et ses paupières calmées du stress qui les dévorait. "Oui. Bien sur, quand tu veux tu m'envoies un message, je serais disponible. En tout cas je pense. Tu es assez intéréssante pour réserver une soirée, tu es très intelligente tu sais ?" Ses yeux se teintèrent légèrement d'une douceur illusionnée, et il quitta le confort douillet de son lit pour la raccompagner au moins à la porte. Après tout pour l'instant elle l'avait la droit de vivre comme une autre, comme s'il n'avait jamais posé ses yeux sur elle.

Maël recula vivement de la porte pour faire comme s'il était occupé à autre chose, et le brun piqua à nouveau une colère froide sur son petit frère qui détala dans sa chambre. Elle avait en main toutes les cartes, mais à la fin, l'échec et math serait pour sa gloire. Il n'avait jamais perdu une seule partie. Pourquoi cette fille serait elle différente ?

18 Septembre 2013

Elle écouta ses paroles, un sourire venant naitre sur ses lèvres si tendre qu'elle mordilla l'espace de quelques secondes. Oui, il lui faisait envie. Oui, elle avait envie de sentir cette si tendre chaleur dans son bassin pendant qu'il la faisait sienne. Pendant qu'il lui faisait l'amour comme si c'était la première fois, comme si elle comme lui n'avait jamais rien vécu auparavant. Elle n'avait été la première que de Mathieu mais lui s'en fichait. Six ans de sa vie qui partait en fumée, avalé par le néant et retombant dans les méandres de leur âme, enfermé pour toujours. Il ne reviendrait pas, elle devait arrêter d'encore rêver à lui. Passer à autre chose, comme les deux prunelles d'émeraudes lui demandaient.

Son rire cristallin retentit une nouvelle fois lorsqu'il lui dit qu'elle était assez intelligente. Elle le savait. Lydia était loin de se sous estimer. Bien au contraire, elle se savait bien plus belle et plus attirante que la moyenne. Elle leur était supérieure par bien des façons à toutes ses petites salopes qui tournaient comme des mouches autour d'un morceau de viandes. " J'espère bien. " Son sourire se releva d'un côté, comme celui d'un chat qui prépare un mauvais coup. Elle était de tous. Lydia était mauvaise et si pure à la fois, une enfant de Dieu qu'il avait recraché après l'avoir offerte à Asmodée. Elle le savait si bien, elle qui les faisait tomber de son regard de cristal. Une poupée de porcelaine que personne n'avait le droit de briser, au visage parfait et à la douceur sacrée.

Mais la belle ne comptait pas partir si facilement. Du moins sans rien laisser dans l'esprit du brun. Elle tourna son visage dans sa direction, affichant sa moue la plus pure et elle laissa glisser sa main jusqu'au torse d'Amarok avant de joindre ses lèvres aux siennes en un souffle, comme une promesse d'horizon bien différents et bien plus physiques. " A la prochaine alors. "

Son odeur flottait encore dans l'air quand enfin elle partie.