24 Septembre 2013

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L'amphithéâtre était plein. Assis devant son piano, Mehdi écoutait le violoniste jouer de concert avec lui. Il chassait en même temps les souvenirs de son enfance, les notes parfaites de son jumeau et les remontrances de son beau père qui se plaignait de son incompétence. Tarek par ci, Tarek par là, le petit bâtard prodigieux qui savait tout faire, mieux que tout le monde, toujours. Le poignet souple et blanc qui dansait au dessus des cordes du violon lui avait peu à peu apprit à suivre, à accompagner correctement, mais jamais son jumeau ne lui avait proposé de l'aider. La vérité, c'était que Tarek savait qu'il était à part, et en jouissait avec une délectation exécrable. Il se pavanait en permanence, ravi de constater que personne ne pouvait atteindre son niveau avec la même facilité que lui. Tarek grimpait aux arbres, il avait de l'endurance, brillait en gymnastique, à cheval, en art, en musique et lui restait toujours dans l'ombre. A chaque pas qu'il faisait vers les capacités de son double, Tarek faisait un pas de plus et le regardait se débattre avec cruauté. Non, il n'avait jamais aimé son jumeau.

Il y avait cependant peu de temps qu'il parvenait à commencer une partition au piano, avant d'être rejoint par le violon. Les autres élèves les fixaient, et il s'échinait à ne pas regarder dans la salle. Il l'avait vue entrer du coin de l’œil, et s'était focalisé à nouveau sur ses enchaînement. Ses mains couraient sur le clavier avec une aisance nouvelle, le soulagement de savoir que son frère n'était pas là pour l'étouffer de son insupportable perfection. Son sourire goguenard l'avait poursuivi partout, même après qui l'ai vu s’effondrer après le décès brutal d'Ervan. Il avait souffert, et cruellement, mais pas plus que lui. Lui aussi était là quand ils s'étaient cassé le nez sur le corps démembré de leur frère aîné, et cette image n'était plus jamais repartie de son esprit. Tarek, on l'avait aidé. Le pauvre petit, il fallait pas le perdre, il était tellement extraordinaire et puis oh ! il était aveugle d'un œil à cause d'Amarok ! Il pouvait comprendre pourquoi Tan avait laissé faire. Il ne fallait pas mentir, Tarek tapait sur les nerfs de toute la fratrie, même pas un Thompson...

Ses doigts s'emballèrent sur les touches d'ivoire, le violon suivi, et lentement, tout doucement, la mélodie mourut sur le bords des instruments. Les élèves applaudirent timidement, et le professeur vint leur faire son rapport mi russe mi américain. Pour une fois, il était heureux d'avoir choisi cette langue en Physique-Chimie, l'année lui avait apprit assez pour ne pas être paumé par les expressions de son professeur de pratique. Joana rangea son violon, et elle lui fit un sourire en levant le pouce. Il répondit d'un clin d’œil fier et amusé, et récupéra son sac sous le tabouret. Il repéra les cheveux blonds de Lucy dans l'amphithéâtre et éclipsa gentiment ses amis qui demandaient une soirée. L'héroïne dans ses veines coulait paisiblement, juste assez pour le calmer et pas assez pour qu'il ait un comportement différent de son état normal. Il essayait de ralentir sur les drogues, dans la mesure du possible. Heureusement qu'il y avait Aaron... Il s'arrêta devant la rangée, sa bandoulière sur l'épaule, et un petit sourire fleuri sur ses lèvres. Elle était vraiment jolie. Salut, Lucy.

24 Septembre 2013

Qui était ce mec au bar qui depuis tout à l'heure s'envoyait shoot sur shoot ? La question faisait sourire mes lèvres. Mordillant dans le rouge à lèvre écarlate que j'arborais, je me dirigeai vers Julia qui fumait petard sur petard et commença à ne plus avoir une véritable forme humaine. Elle hurla quand elle me vit m'approcher et je levai les yeux au ciel. " T'es sérieuse ? T'a vu ton état ? Clairement tu fais pitié là. Mais bon, lève toi on va danser. " Je la tirais par le bras, allumant la radio. Lorde tournait encore et je laissa mon bassin s'accorder avec la musique, passant une main appliquée dans mes cheveux. Fait toi plaisir mon ange. Regarde ce petit corps que tu peux avoir pour pas grand chose.

Julia approcha sa poitrine de la mienne et le collé serré arriva de lui même. L'un des gars siffla pendant que nos lèvres rougies s'approchaient et que nos langues se touchaient, bien différemment que lors d'un véritable baiser. Je la repoussais avant de me laisser aller contre le corps d'un homme qui s'était levé pour danser avec moi. Ses mains sur mon corps, ses lèvres dans mon cou, ses mains dans mes boucles blondes. Mais je restais de dos et refusait de me retourner. J'envoyais un regard plus qu’éloquent au roux assit devant son verre, mordant ma lèvre comme on le ferait d'un fruit particulièrement pulpeux. Tu les veux ? Elles sont à toi et imagine seulement comme je peux te faire monter de ma langue. Car une chose est sur. Cette nuit, je m'offrirais à toi et tu viendras entre mes cuisses. Comme tous le fond, comme tous ses hommes dont j'ai envie et qui se massent à mes pieds de salope. T'es ami t'ont peut-être parlé de moi. Je suis capable de tout pour avoir ce que je veux. Et cette nuit, ce que je veux, c'est toi mon beau drogué.

Elle jeta le mégot de cigarette, l’éteignant de son talon haut. Sa chevelure parfaitement lissée sur son carré strict, elle remit une touche de son rouge à lèvre rose et regarda son reflet dans une glace de magazin. Le vendeur lui adressa un sourire auquel elle répondit par un froncement de sourcils avant de se redresser. Plantant ses mains dans son perfecto noir, elle changea la musique qui hurlait dans ses oreilles et mâcha avec application son cheewing gun. Ils se retournaient tous dans la rue et elle ne pouvait qu'en être contente. Lucy était belle et le savait. Mais plus que tout, elle était presque vulgaire sous ce short trop court avec ses bottines à talons haut. S'ils savaient comme elle s'en fichait. La blonde avait déjà fait des choses qu'une enfant de son âge n'aurait jamais dut faire et ce depuis longtemps. Alors qu'on la traite de salope ne l'atteignait pas le moins du monde. N'était-ce pas ce qu'elle était au plus profond d'elle. Ce que Miles lui répétait à chaque fois qu'il la voyait ? Lucy ne l'avait pas dit, personne ne savait que le "loup" avait trahit. Qu'il avait autre chose que des crocs dans l’intérieur de sa cuisse. Si sur son épaule brillait avec violence le loup, le canidé n'avait pas le monopole de l'encre. Lucy ferma les yeux quelques secondes pour oublier l'image qui hantait ses pensées et elle se força à sourire.

Lucy entra dans l’amphithéâtre et s'assit, devant les regards interloqués qui s'étaient tous tourné vers elle. Elle mordilla dans son cheewing gum et leur lança à tous un regard de dédain. Ils n'avaient jamais vu une jolie fille ? Ses prunelles bleues un rien trop maquillées se tournèrent vers celui qui jusqu'ici avant le centre de l'attention. Leur discussion sur Facebook deux jours avant l'avait mené jusqu'à lui. Ils devaient parler. Allons bon. Elle le regarda, profitant du fait qu'il ne la voyait pas vraiment pour poser sa tête entre ses mains jointes et écouter en fermant les yeux avec un sourire stupide sur les lèvres. Oui. Medhi Thompson lui plaisait. Ce n'était pas un mystère. Sinon elle ne serait pas venu de Milwaukee.

Elle se leva quand il arriva à son nouveau, ne sachant pas vraiment comment se comporter. Medhi savait son âge et devait surement la prendre pour une gamine. Pour la première fois, elle eut un peu honte de sa tenue exubérante avant de se reprendre. Le roux n'était rien de plus qu'un coup d'un soir. Il lui avait proposé d'être plus que ça, de ce mettre ensemble. Lucy avait rit mais maintenant, elle baissait la tête pendant que ses mains devenaient un rien moite. Non non non. Ce n'était pas possible elle devait faire quelque chose...

24 Septembre 2013

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La ville s'était parée de toutes ses guirlandes, et je traînais encore dans un bar pourri. Mes collègues me traînaient d'un tabouret à l'autre, et ma mâchoire arborait la marque d'un poing américain rencontré dans l'après midi. Je descendis mon énième shooter, et la brulure de l'alcool envoya la drogue pulser un peu plus fort dans mon sang. Je sentais mon cœur battre trop vite, j'entendais ma respiration siffler entre ma gorge et ma poitrine, et le monde tournoyait en millions de couleurs autour de moi. Je racontais à Cal l'histoire d'une putain qui s'était entichée de moi alors qu'elle ressemblait franchement à un rat, quand un éclat blond attira mon attention.

Elle s'appelait Lucy. Il était évident qu'elle n'avait rien à faire ici, connaissait les surfaces des limbes et tentait d'y pénétrer plus loin. J'haussai un sourcil quand elle posa ses yeux sûrs d'eux sur moi, et mes lèvres s'entrouvrirent lentement alors que je comprenais que la jeune adolescente était en train de m'allumer clairement. Je disparu derrière mon verre, et fronçai les sourcils. Non, il paraissait clair qu'elle était bien trop jeune, je ne pouvais pas répondre aux avances de cette gamine, c'était plus qu'aberrant. Et pourtant, je me retrouvai vite contre son corps, ma main posée sur son ventre brûlant, tremblant de manque et de stress. Lucy. Je devrais retourner m'asseoir...

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Joana lui adressa un signe de la main, et la glissa dans celle de son petit ami avant de disparaître. Shaun, le guitariste prodige de service, passa derrière lui et l'envoya dans les sièges de bois en riant. Il secoua la tête sans se démonter, et son sourire ne quitta pas ses lèvres. Il en avait vu d'autre, et il était heureux qu'ils le méprisent, car quelque part ça signifiait qu'ils méprisaient la drogue. Il ne souhaitait à personne de devenir ce qu'il était, un garçon à peine sorti de l'enfance qui ne trouvait de réconfort que dans les aiguilles et dont les heures d’incarcération étaient devenues le cauchemar. Il rajusta son sac sur son épaule, attrapa sa propre guitare et invita la jeune fille à le suivre jusqu'au parc proche des bâtiments d'Art.

Il s'assit sur un vieux banc, et ouvrit l'étui sans un bruit, bercé par la vie mortelle qui glissait dans ses membres. J'espère que t'as pas eu trop de mal à trouver ? Assieds toi, je t'en prie. J'ai envie de passer du temps oisif avec toi... Il lança sa voix, et ses mains glissèrent sur les cordes de la guitare. Il ferma les yeux, et quelque part, il espérait qu'elle se rapprocherait, qu'elle viendrait se poser contre lui. Il entonna le refrain d'une voix sûre, et en rouvrant ses yeux, il croisa le regard de Shaun. Il ne se démonta pas, et continua de laisser la musique le guider. Les élèves d'arts-appliqués quittaient à leur tour les cours, et la nuit tombait lentement. L'une d'entre eux, une petite brune gothique qui l'avait connu par son frère, lui jeta un regard plein de tristesse en captant des bribes de ses mots, et ses mains s'emballèrent sur la fin de la chanson. Il referma ses yeux, et écouta simplement la respiration de la jeune fille à ses côtés.And I feel love, I feel it all right now, now for how long I love my lover ? And I feel love...

La lune s'était montrée. Les cordes vibrèrent faiblement, et il se tourna vers elle. Ses yeux bleus s'opposaient tellement aux siens, qu'il en avait presque la chair de poule. Elle était jolie, mais elle se faisait du mal à s'habiller ainsi, à chercher sa féminité pour expliquer pourquoi les hommes venaient à elle. Avait elle attiré les hommes avant l'heure, pour qu'elle se jette ainsi la pierre ? Il voyait les doutes et les peines de son adolescence première dans ses iris de ciel, et il se sentait irrémédiablement apaisé par sa présence. Il n'avait pas réellement quelque chose à lui dire. Il avait jsute voulu la revoir, et dans des conditions décentes. Parce qu'il espérait vraiment qu'elle accepte d'avoir quelque chose avec lui. Aussi longtemps que la vie le voudrait bien.

24 Septembre 2013

La jeune fille laissait son basin ondulé comme lui avait apprit Luis et les putains qui l'entourait. Sa bouche s'entrouvrait pendant que ses hanches se plaquait contre l'entrejambe du roux qui s'était levé jusqu'à elle. Mordant une nouvelle fois dans ses lèvres, goûtant avec délectation le rouge à lèvre sucré, elle recula sa mèche lisse par rapport aux longues boucles blondes qui roulaient contre sa peau. Son ventre dévoilé se rentrant quand elle sentit le contact de la main si chaude. Ses muscles abdominaux de cheerleaders étaient parfaitement visibles et surtout parfaitement désirable. Oh que oui elle savait qu'elle était presque irrésistible. Après tout elle avait été élevé par elle même et par les hanches de Miles qui lui avaient apprit à dessiner le bonheur. Ses lèvres trop rouges laissaient s'échapper sa respiration presque avec tendresse. Elle se serrait perdu sur ses bras autour de son corps.

" Medhi lâche la s'il te plait. Cette petite salope et moi on a des trucs à régler. C'est l'heure de payer ma belle et je fais pas crédit. "

La peur s'inscrit dans le regard de la gamine mais elle se reprit très rapidement. Rejetant ses cheveux derrière ses épaules, elle le regarda droit dans les yeux en humectant ses lèvres. Très bien. " Tu sais bien que j'ai pas de liquide sur moi Jack... " Le brun la regarda avec un sourire avant de laisser échapper un petit rire moqueur " Y'a bien d'autre moyen d'payer. T'viens avec moi maintenant et j'te jure que tu vas raquer. " Avec un regard d’excuse pour son partenaire de danse, elle déposa un baiser fugace sur sa joue avant de suivre le barman jusqu'aux toilettes où il la fit se mettre à genou. Il lui baisa la bouche, rien que la bouche. Pis la laissa là après avoir joui sur son visage. Elle se releva, essuya son visage et éclata en sanglot. Espèce de petite conne qui lui hurlait son esprit.

Lucy le suivit avec un sourire, mordillant légèrement sa lèvre inférieure, comme toujours lorsqu'elle se sentait mal à l'aise ou en stress. Medhi lui plaisait peut-être un peu trop. Il pouvait la rendre douce, la sortir de cet enfer ou elle s'était enfoncée en compagnie d'Antony et des loups. Jusqu'à ce que cette pétasse d'Alaric face voler son monde en éclat sanglant. Il était à son chevet à l'hôpital, il était père et aimait son fils. Il s'était marié maintenant et Lucy était retourné à son monde de paillettes. Derrière, les visages masquaient leurs larmes alors qu'ils semblaient tous si beaux et si parfaits. Tout n'était qu'illusion mais elle aurait voulu y croire. Elle avait crut qu'il l'aimait l'espace d'un instant, qu'elle était sa proie fétiche. Mais il n'en était rien. Elle se retrouvait seule, petite princesse brisée en mille morceaux de porcelaine aussi blanche et pure que sa peau.

Alors qu'il commençait à chanter, la jolie jeune fille baissa religieusement la tête et se laissa porter par ses paroles emplie d'amour. C'était pour elle ? Non... Mais elle avait envie de se blottir contre lui. S'approchant lentement, elle posa sa tête sur son épaule, laissant ses cheveux lisses caresser sa nuque. Elle laissa ses prunelles se fermer, bercée par les accords et la belle voix de celui qui avait été son amant passager. Quand était-il des mots qu'il lui avait soufflés ? Avait-il été honnête ou était-ce simplement la drogue qui avait parlé ? Elle ne voulait pas se faire de faux espoirs mais lorsque arrêta de chanter, elle releva la tête, comme prise en faute et se perdit dans son regard d'émeraude. Ses yeux descendirent quelques secondes de trop sur les lèvres du roux et elle détourna les yeux en bafouillant des excuses. Qu'est ce qu'elle pouvait bien attendre de lui ? Elle n'était qu'un coup d'un soir qu'il avait rappelé parce que le manque se faisait sentir. Rien d'autre. Pas vrai ?

24 Septembre 2013

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La présence de la jeuenf ilel s'arracha à ses bras sans prévenir, et il toucha terre brutalement. Son regard croisa celui du barman, et il fronça les sourcils. Il n'eut pas le temps de l'empêcher de referme la porte sur eux, mais il resta là, derrière, à entendre parfaitement bien ce qui se passe. La drogue lui décuplait les sens, dédoublait tout, et il voyait de temps à autre les choses se figer, reculer et repartir. Son esprit partait en couille. Le barman sorti des toilettes, et il entendit pleurer la blondinette. Son poing explosa le nez du gros type, et il envoya son genou entre ses jambes. Le brun s’éclata par terre, et ses potes vinrent se mettre en demi cercle devant lui. Il tira une seringue tâchée de sang de sa poche, et il les vit tous frémir. Au cas vous voudriez savoir... Oh ouais, elle est très certainement dangereuse. Un blond décoloré tira ses acolytes hors du passage, et il rengaina la seringue. Ici, un flingue n'effrayait personne. Mais la lente mort...

Il poussa la porte des toilettes, saisi les poignets de la jeune fille,et serra ses bras puissants autour d'elle. Sa main s'appuya dans ses cheveux, et il ne lui dit rien. Il la fit sortir du bar, se roula un pétard, et appuya sa tête contre le mur froid en soufflant la fumée bleue. Il allait avoir des problèmes, mais n'en valait elle pas la peine ? Ses yeux retombèrent sur elle, et un sourire rapide passa sur son visage. Peut être que si.

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Il ne laissa pas transparaître l'apaisement que le contact contre son épaule avait fait naître. Il se contenta de chercher dans sa tête, de chercher quelque chose à jouer, pour fuir un peu plus longtemps le contact de l'aiguille, pour ignorer la souffrance qui commençait à tirailler ses os. Une phrase vint courir sur ses lèvres, et un sourire calme étira les muscles de son visage. Allez, je vais essayer de chanter quelque chose pour toi, je peut être arriver à inventer quelque chose de bien... Sa main couru sur les cordes, et il prit sa respiration pour chanter. Ses yeux se fermèrent, et il laissa les images de leur première rencontre revenir à lui, par flashs, les mains plus sûres à chaque bribe de souvenir. Il mélangeait sa vie, et celle de Lucy. Un passereau s'envola loin d'eux quand la chanson mourut sur ses lèvres et les cordes, et il reposa la guitare à côté de lui.

Il passa un bras autour des épaules de la blonde, et ses lèvres se posèrent doucement sur ses cheveux. Il aurait bien voulu rester là pour longtemps, ne pas sentir cette brûlure qui augmentait et faisait accélérer son cœur dangereusement. Il inspira le plus calmement possible, et savoura la fraîcheur qui entrait dans ses poumons abusés. Tu sais Lucy, je voulais juste te revoir. J’espérais vraiment que je ne me sentirais aps comme ça, parce que tu es si jeune mais... C'est vrai, je voudrais qu'on se donne une chance. Le violon qui pleurai dans sa tête prit un tempo plus agressif, et il serra les dents. Le manque devenait puissant, il n'avait rien pris depuis le matin, et il commençait à ne plus tenir. Mais il resterait avec elle. Après tout, elle se fichait sans doute bien de lui. Alors autant profiter de sa présence tant qu'il pouvait, non ?

24 Septembre 2013

Les larmes roulaient sur son visage comme un océan de tristesse. Miles aurait été là qu'il lui aurait dit qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait. Mais proscrite par terre, Lucy se demandait comment elle avait pu déraper à ce point. Ce qu'elle avait vécu petite ? La belle affaire, elle n'était pas la seule et pourtant aujourd'hui, c'était elle qui était assise dans ces toilettes miteuses, à pleurer toutes les larmes de son corps. C'était quoi hein ? Elle entendait les paroles de Miles lui susurrer que ce n'était rien qu'un peu de sperme, que son beau visage n'avait pas été si touché que ça. Non ! Si ? Oui. Il avait peut-être raison finalement. Elle était une trainée qui méritait ce qu'elle faisait. Mais la drogue dans ses veines la faisait planer, le trop plein d'alcool se faisait sentir dans sa tête qui tournait. Elle allait s'évanouir.

Sans vraiment sentir les bras autour d'elle, ses prunelles à moitié fermées par le mal aise, elle se mit sur ses pieds, trébuchant à moitié, se retenant de toutes ses forces à celui qui la portait plus qu'il ne la tirait. Elle était horriblement mal. Elle se sentait chanceler avec l'impression de n'être pas dans son corps mais à l'extérieur et de voir le monde qui défile autour d'elle comme dans un film. Elle allait crever, mais en douceur. Finalement, c'était plutôt agréable de ce voir partir comme ça. Au moins, elle n'aurait pas à se voir laide et vieille. Non. Un petit corps refermé sur lui-même.

Elle tomba.

Ses prunelles s'étaient ouvertes alors qu'elle se revoyait tomber. Un sourire effleura ses lèvres pendant qu'elle se laissait légèrement balancer. La musique était bien plus belle que ce qu'elle n'avait jamais entendu, peut-être parce qu'elle lui était dédicacée. Mais la jeune fille ne pouvait s'empêcher de ce sentir bien, de ce laisser porter et reposer sur cette épaule si forte. Medhi était une énigme mais une énigme qu'elle voulait percer au grand jour. Elle ne savait pas vraiment comment il avait fait pour chambouler son monde de la sorte, pour faire s'écrouler tout ce qu'elle pensait d'elle-même. Lucy était une salope mais aux yeux verts du roux, elle brillait comme une princesse. La manière dont-il la regardait était si belle. Elle voulait s'enfoncer de le néant mais lui allait la tirer de là pas vrai ? Elle aurait dut partir en courant, s'enfuir de celui qui la faisait devenir plus fragile, perdre tout ce qui était gravé dans sa tête depuis ce jour terrible où il était venu jusqu'à elle, où il avait arraché vêtement et couverture et lui marmonnant que c'était uniquement sa faute, qu'elle l'avait cherché et qu'elle n'était pas leur fille. Elle ne voulait y croire au début. Puis les loups lui avaient montré la vérité, même si elle avait toujours refusé le tatouage qu'elle avait surprit sur la hanche de sa mère et de son père.

" Tu crois qu'on fait une connerie ? " demanda-t-elle, brillant dans ses yeux cette petite lueur d’innocence qu'elle avait conservé puis enfermé sous des tonnes de maquillage.

Elle attrapa la main du jeune homme, fit glisser ses doigts dans les siens avant de reposer sa tête sur son épaule. Elle aussi voulait essayer. Même si elle savait que cela ne mènerait à rien. Elle le ferait souffrir comme elle les faisait tous souffrir. Antony était le seul capable de la supporter puisqu'il était le bourreau et elle la victime. C'était le seul rôle dans lequel elle excellait. Mais voilà. Antony était aujourd'hui marié et elle sentait dans son ventre des petits papillons alors qu'elle regardait Medhi.

Elle pouvait essayer. Pouvait...

24 Septembre 2013

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Son sourire s'effaça aussi vite qu'il était venu, et il la rattrapa juste avant qu'elle ne se mange le bitume. Il la rapprocha de lui, et lui releva la tête pour qu'elle ne se retrouve pas avec un tournis puissance mille. La drogue, quand on avait pas l'habitude, ça ne faisait rien de bon quelle que soit la dose et la substance. Il était bien placé pour le savoir. Il posa sa main sur son front, et la légendaire moue des jumeaux se dessina sur son visage. Il fallait qu'elle s'allonge, et pas dans la rue.

Il réfléchi une seconde, et sa moue s'accentua. C'était pour la bonne cause ? Hey, petite, où est-ce que tu habites ? Il faut que tu rentres chez toi, allez, lèves toi. Il ne voulait pas vraiment la laisser seule, et d'un autre côté, il ne voulait pas aller dans des quartiers un peu plus chics qu'ici. Il n'y avait plus sa place depuis des années, depuis qu'Amarok Ragna l'avait drogué de force avec une dose de cheval, il y avait des siècles à son sens. Et puis il lui fallait son injection, et il ne pouvait pas la faire devant cette gamine.

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Ses doigts se refermèrent doucement sur ceux de la jeune fille, et un sourire prit possession de ses traits. S'ils faisaient une connerie ? Clairement, oui. Et s'il l'apprenait, le chef Aaron allait le descendre, en tout cas lui faire une morale diabolique. Mais en étaient ils à ça près, l'un comme l'autre ? Il ne le pensait pas. Un rire bas secoua sa poitrine, et il releva la blonde en même temps que lui, sans lâcher sa main. Il chargea sa guitare sur son épaule, et ignora l'appel de Cal qui le faisait vibrer pour la centième fois de ce début de soirée. Ah très clairement, oui on fait une connerie ma belle. Mais franchement, ça t'importes beaucoup ? Il lui fit un sourire radieux, et l'entraîna à sa suite jusqu'à l'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui lui avait coûté un bras.

Il enfourcha la moto, cala son pied et sa guitare dessus, et enfila sa veste et ses mitaines crantées. Il releva un sourcil vers elle, et lui désigna de la tête le siège arrière. La nuit était entièrement tombée à présent, et la ville ouvrait les portes de sa magie à ceux qui savaient comment la visiter. Il connaissait les merveilles de Chicago, pas celles des fonds de la ville non, les vraies beautés de cette ville magnifique et quoi de mieux qu'un bolide comme une Harley pour les découvrir ? Il brancha son i-Pod à l'USB de l'engin, et cala son autre pied pour démarrer la moto qui ronfla furieusement et se mit à vibrer lourdement. Elle disait aimer les bad-boys, les connards ? Il pouvait l'être, sans pourtant la traiter mal. Si elle le voulait, connerie ou non, ils pouvaient être des rois.

24 Septembre 2013

Lucy était sur une autre planète, riant avec le vent qui jouait de ses cheveux. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle avait dans les veines, quelle drogue, quel alcool mais elle s'en fichait. Petit à petit, elle brulait cette vie qu'elle avait arraché, elle brulait son coeur et sa santé pour faire disparaitre ses images, pour continuer à chanter et danser avec innocence. Pour continuer à vivre comme un enfant qui aurait grandit trop vite. Les lumières étaient trop claires, puis trop sombres. Ce qui n'était que bonheur devient brusquement aussi noir que la nuit et les arbres prirent des tournures effrayantes. Elle voyait, loin, trop loin, une maison bordée par une barrière immaculée et dedans, une petite fille qui courait après un papillon. Elle était belle cette enfant. Lucy tendit la main, essaya de détacher ses pieds du sol dans lequel ils s'étaient englué. Mais plus elle avançait plus l'image paradisiaque s'éloignait. Ses pieds trébuchèrent et elle se retrouva sur les genoux, essayant d'atteindre la vision.

Les mains de Medhi la sortirent de son rêve et elle tourna un visage endormie vers lui. Accrochant ses mains à sa nuque, elle ferma les yeux, se laissant aller contre son torse. " J'habite à Milwaukee et croit moi, c'est un peu trop loin pour que je rentre ce soir. Je me sens pas bien là... " Sa voix s'était faite plaintive et elle se sentait sombrer. Elle avait besoin de s'allonger. Elle ne se sentait pas bien, pas bien du tout.

De toute manière, la connerie ils l'avaient déjà fait lorsque leurs corps s'étaient liés. Alors quoi ? Ils n'avaient rien à perdre. Passant une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, dérangeant leur calme, elle réajusta son perfecto. En cuir sur une moto comme l'Harley, que demander de mieux. Un sourire étira ses lèvres roses comme des bonbons dans lesquels on rêvait de croquer. Lucy aurait pu rêver que cet instant dur toujours, leurs doigts imbriqués, les yeux dans les yeux. Mais elle devait se lever, elle devait sortir de sa torpeur. Il lui faisait un effet tellement étrange. Non, elle n'était pas amoureuse. Mais... C'était quelque chose d'étrange que les petits papillons qui voletaient dans son ventre comme autant d'ailes chatoyantes qui la faisait briller de l'intérieure. Elle enfourcha à son tour la moto, entourant ses mains autour de la taille musclée du jeune homme.

" Absolument pas. Vivons notre connerie jusqu'au bout maintenant qu'on en est là. "

Son rire brisa la quiétude de la nuit. Lucy était dans son élément, fille de l'obscurité. C'était lorsque les ombres se fondaient avec les vivants qu'elle se sentait vivre. Posant sa tête contre le dos de son chauffeur, elle se sentait bien. Comme si on avait enfin posé un pansement sur ses plaies à vif. S'était étrange mais loin d'être désagréable. Oui. Peut-être qu'il serait son pansement.

24 Septembre 2013

Son sang bouillait dans ses veines. La réponse de la jeune fille ne le rassura pas le moins du monde, et il fronça gravement les sourcils. La moto n'était pas là. Le métro... Mouais, tout le monde allait les fixer mais au pire, il n'y avait pas trop le choix. Il soupira, hissa la blonde dans ses bras et l'emmena avec lui loin du bar mal famé où pour sûr, on montait des plans pour avoir sa petite tête rousse clouée sur un mur.

Ils sortirent du métro dans son quartier résidentiel, enfin le sien... Celui du seul homme qui l'aidait encore, et pourtant c'était plus qu'inattendu. Il extirpa ses clés de sa poche, chercha le petit pavillon et salua Happache chaleureusement. Il ouvrit la porte sans lâcher le bras de la blonde, ignorant au maximum les bruits dans son esprit. La décoration très soviétique envoya dans son cerveau des flashs d'images sanglantes, et il se força à fermer les yeux le temps de monter à sa chambre. Il laissa Lucy s'échouer sur le lit, et se rua dans sa petite salle de bain. Il la lui fallait, et vite. Il serra grossièrement le garrot, et enfonça trop fort l'aiguille. Avec une trop forte dose aussi, il le sut à l'envie violente de vomir qui saisi sa gorge. Comment en était il venu à là ?

Il poussa l'accélérateur de la moto, un petit rire dans la poitrine. Le moteur ne couvrit pas la musique, et il s'élança dans les rues, endormant la souffrance du manque, laissant ses habitudes le guider dans les plus beaux quartiers de la ville où les décorations d'Halloween s'amassaient déjà. Les lueurs magnifiaient les rues, paraient tout de reflets multicolores, et il prit une petite rue pour pénétrer dans l'un des quartiers les plus secrets et les plus beaux de toute la cité. Partout des fontaines encerclées de petites lampes dansantes miroitant dans l'eau, dont la surface était constellée de bougies. Ces même lumières envahissaient les pelouses, et alors que le vent secouait ses cheveux, il se sentit libre. Libre de la drogue, libre de ne pas souffrir, et libre de profiter de l'instant.

Sa voix mesurée se posa tout bas sur celle du chanteur, et il se coucha sur le bolide pour le piloter plus vite et plus facilement en slalomant entre les deux files de voitures pour quitter le quartier. Il se moquait bien de savoir si les flics rappliqueraient ou non, Aaron l'en tirerait comme toujours. Il savait que le commissaire risquait gros en se portant garant de son bon comportement, mais il ne l'aurait jamais déçu. Il changea de quartier pour perdre sa trace, et déboula sur les districts résidentiels du bord de Chicago, là ou les lumières ricochaient contre les feuilles jaunes et rouges des arbres. Dis... Qu'est-ce que tu dirais de pousser jusqu'au Michigan ? Il se tourna un peu pour lui sourire, et constata à nouveau qu'elle était très jolie. Hm. Elle pouvait peut être le distraire assez de la drogue pour qu'il souffre moins.

24 Septembre 2013

" J'ai froid "

Ce n'était qu'un murmure sortie de la bouche de la jeune femme alors qu'elle s'enfonçait dans le sommeil, sentant son corps se faire si léger. Elle grelottait et suait en même temps, incapable de tenir une discussion cohérente. La drogue glissait dans ses veines, le faisait sursauter avec humour. Ses femmes enfants étaient ses proies préférées, celles qui s'abandonnaient à une morsure qu'elles croyaient pouvoir vaincre. Lucy n'était rien d'autre qu'une lumière dans les fêtes, une lumière qu'elle cherchait à faire disparaitre pour retourner parmi les ombres de la nuit. Les ombres que l'on connaissait pour leur discrétion alors qu'elles couraient après après une dose mortelle. Une dose qui brulait le corps et l'âme de ses si jeunes amants. Mais elle laisserait la belle dormir pour cette nuit. Elle ne s'allierait pas encore avec sa belle maitresse la Mort pour venir la chercher dans le silence d'un frottement de soie. C'était trop tôt.

La jeune fille ne savait combien de temps elle s'était abandonnée au sommeil. C'est le corps chaud contre elle qui la réveilla. Elle ouvrit ses grands yeux bleus, encore engourdie. Pendant quelques secondes, elle resta sans bouger à regarder ce visage presque paisible. Elle chercha son torse, à se blottir contre lui mais ses mouvements le réveillèrent et la jeune demoiselle baissa les yeux. Voilà ce qui lui restait à faire. C'était de sa faute, elle n'aurait pas du venir à Chicago chercher les problèmes. Maintenant elle payait, et de son corps. Medhi était bien moins répugnant à regarder que le gros porc qui s'était vidé dans sa bouche.

" Je... Il faut que je paye... ? "

Il faisait encore beau dans cette nuit de fin Septembre. Lucy se sentait paisible, appuyée ainsi contre le dos de celui qui l'avait sauvé; Elle ferma les yeux, se fichant du paysage, profitant seulement de l'instant qu'on lui avait offert. Il ne durerait pas. Le bonheur ne durait jamais et c'était toujours elle qui venait chercher la fissure qui faisait s'écrouler le château de carte trop fragile qu'était sa vie. Elle cherchait les blessures, s'infligeaient des coups pour essayer d'oublier ce qu'elle sentait au plus profond d'elle-même, ce dégout dans ses veines. Si les autres pouvaient l'aimer, alors peut-être pouvait-elle le faire. Se regarder dans le miroir sans voir planer la présence de Miles sur son épaule. Elle n'avait pas réussit à faire le deuil et Matt qui la protégeait comme si elle était en sucre, lui rappelait à chaque instant ce qu'elle avait vécu. Elle s'en fichait, elle voulait simplement oublier. Qu'on la laisse en paix..

La voix du roux la sortie de ses pensées. Elle capta son sourire, plongea dans les yeux verts pour espérer ne jamais en sortir. Pour une fois, elle ne comblait pas le silence par des paroles inutiles. " Oui. " murmura-t-elle dans un souffle secret. Medhi pouvait être sa rédemption, elle le voyait dans ses si beaux yeux tournés vers elle, dans la manière dont-il la regardait. Et si elle ne voulait pas être guérie ? Si elle voulait rester cette petite fille qui payait pour se détruire ? Non. Elle devait se battre, au moins pour qu'il puisse continuer à la regarder comme ça.

24 Septembre 2013

Le feu dans ses veines le transportait au dessus de tout ce qu'il pouvait imaginer. Il vibrait de tout son corps, ses yeux s'illuminaient de dizaines de petites leds arc-en-ciel et il avait l'impression de tournoyer sur place. Il ferma les yeux, mais la sensation s'accentua et il se retrouva les quatre fers en l'air dans la salle de bain. Il se releva péniblement, les muscles frémissant, paniqué par la semi overdose qui s'opérait dans ses veines. Il avait trop froid, il suait et son cerveau lui envoyait des flashs insupportables de souvenirs-rêves. Son frère, encore toujours, et son sourire supérieur. Il essayait de le lui le faire ravaler, mais sans succès.

Il s'était traîné jusqu'au lit, et blotti dans les couvertures contre le corps de la jeune femme. Il passait sa main de son épaule à sa hanche, chassant tant bien que mal les licornes roses et les arbres ailés qui se promenaient allègrement dans son champ de vision, et le mouvement l'endormi. Il fut surprit d'être tiré du sommeil en plein coma, et allait ouvrir la bouche mais elle le coupa de sa petite voix triste et hésitante. Sa question le prit de cours. Comment savait elle ? Ils ne se connaissaient pas. Il fit un "non" de la tête, et posa ses lèvres sur le front de la blonde. De toute façon elle était trop jeune.

Le lac étendait sa couverture étincelante sur de nombreux kilomètres. A cette heure là, il n'y avait plus grand monde. Il ferma les yeux, et se revit jouant au bord de l'eau noire, au temps où il ne la craignait pas vraiment. Tan l'appelait, il riait, il barbotait avec ses sœurs amusées de son émerveillement face à l'interminable étendue. Et bien sûr, il y avait lui... Lui, sa perfection haïssable, et -il se mit une claque mentale. Aaron avait raison, il devait apprendre à chasser les mauvais souvenirs, à vivre loin de son enfance et à pardonner à Tarek. Ils n'étaient que des enfants. Il gara la moto dans un crissement inquiétant, coupa le contact et prit la main de Lucy pour la faire descendre loin de la flaque de boue. Les étoiles se voyaient au dessus et dans le lac, et il retira sa veste. Il alluma une cigarette, et appuya son pied et ses reins sur un rocher. Si tu fumes, dis moi. C'est pas de l'herbe. Il tira une bouffée, et expira paisiblement. Le manque était revenu.

Il la détailla longuement, et remarqua une étrange ressemblance avec l'une de ses anciennes camarades de lycée. Il secoua la tête. Le manque était plus fort qu'il ne croyait finalement. Il suait un peu, sa tête pesait et les reflets de l'eau dessinaient des formes concrètes sur sa rétine. Il fallait vraiment qu'il arrête. La folie le guettait à ce stade. Mais sérieusement, la rééducation, hors de question. Il ne pouvait pas infliger ça à sa famille, et encore moins se sevrer à l'ancienne, la souffrance le rendrait bien trop fou pour qu'il soit conscient de l'évolution à l'arrivée. Non, sa seule chance c'était elle. S'ils s'aidaient, peut être qu'il s'en sortirait. Le vent d'automne secoua la cime des arbres, et éteignit sa cigarette. Il soupira. Alors... Qu'est-ce qui t'as convaincue de venir ?

24 Septembre 2013

Les lèvres sur son front ne voulait rien dire. Comme elle aurait eu envie de se blottir dans ses bras, de s'abandonner. Mais elle n'était plus une enfant et le monde des adultes venait la faucher dans toute la candeur qu'elle avait pu posséder lorsqu'elle était enfant. Elle ne se souvenait plus d'avoir été un jour aussi innocente qu'aux premières lueurs de l'aube, quand le coq commence tout juste à chanter et que le soleil tente de réchauffer l'herbe tendre. Lucy s'était fait faucher comme une brindille de foin et aujourd'hui, elle laissait le vent la porter.

Pourtant chez les adultes, le vent ne portait plus personne. Les chimères disparaissaient remplacer par l'argent qui s'insinuait dans chaque âme pour mieux la contrôler. Les billets verts faisaient faire les pires folies aux hommes et Lucy agissait comme une envoyée des ténèbres pour le scintillement de la poudre sur une surface plane, pour le crissement de la carte qui traçait des lignes si droites. Depuis quand ? Depuis toujours.

" Personne ne sauve personne ici bas. Alors qu'est ce que je dois faire en échange ? "

Ses mains s'étaient aventurées d'elles-même jusqu'à l'entrejambe du jeune homme, glissant sur les muscles de ses abdominaux avant de s'arrêter sur les attaches souples du caleçon. Sa main commença à se glisser jusqu'au sexe de Medhi mais elle arrêta son geste, cherchant l'appuie de ses yeux, de ses lèvres, de quelque chose. Le monde des enfants s'étaient écroulés depuis si longtemps.

Lucy regarda l'immense étendue d'eau noire dans laquelle se reflétait les étoiles. C'était si calme, si beau, si paisible. Comme si rien ne pouvait jamais troubler l’élément, rien ne pouvait modifier la moindre chose. Elle aurait aimé être ainsi. Si calme, refléter les rayons de la lune dans une carapace solide et impérissable. La sienne n'était que lambeau de chaire accroché à sa peau comme les souvenirs d'un tissu dans le bois, les ultimes traces de présence d'un corps aimé. " S'il te plait oui. " repondit-elle lorsqu'il lui demanda si elle voulait du petit poison. Si dérisoire face au reste, face à ce qu'elle avait pu prendre ou ce qu'on lui avait jeté dans les veines. Non pas qu'elle ne le méritait pas mais à certain moment, elle se demandait pourquoi. Puis elle revoyait les yeux gris de Miles et se souvenait. Elle avait cherché ce qui lui était arrivé. Son esprit d'enfant l'avait bien compris et elle avait grandit sur cette haine envers elle-même qu'elle ne pouvait exprimer qu'en écartant les cuisses.

Elle tira une latte passionnée sur la cigarette, laissant la nicotine calmer le manque qui tiraillait son cerveau. Elle inspira profondément le souffle salé de l'air du Michigan, ferma un instant les yeux en se laissant aller, laissant enfin tomber son buste et sa cambrure pour redevenir plus jeune, plus douce. Elle ne l'était pas, ce n'était qu'une image. Une image qui devenait sa réalité. La différence dans le miroir se faisait tellement minime maintenant. Elle avait enfin réussit à faire taire les cauchemars angoissant de ce passé dont-elle ne se souvenait plus, à oublier les reins brulants de Miles avec d'autres bien plus violents.

La question de Medhi la tira de son silence religieux. Elle ouvrit ses yeux lentement puis se tourna vers lui, glissant son regard dans le sien, accrochant ses prunelles pour ne plus les lâcher. Puis elle détourna de nouveau la tête, insaisissable. Approchant une nouvelle fois la cigarette de ses lèvres, le bout s'illumina de rouge avant qu'elle ne l'envoie voler dans l'eau qui l'engloutit en quelques secondes. " Je... Je ne sais pas trop comment le dire mais... Quelque part... Je crois que j'avais besoin de te voir... Besoin de parler avec quelqu'un, de me dire que tu es bien réel. Que je n'ai pas rêvé. " Qu'il y a un peu de bien dans ce monde.

24 Septembre 2013

Il remua un peu, et détourna le regard de celui de la fille dans ses bras. Il revint une demie seconde plus tard, les yeux arrondis par la surprise engendrée par la main de la petite blonde. Ses incisives massèrent sa lèvre inférieure, et il fronça son nez, gêné. Ce n’était qu’une enfant, une petite fille jetée dans la vie ombrageuse des gens comme lui, une gamine qui souffrait. Il ne voulait pas de ça. Il n’avait pas envie de ces choses là, plus maintenant, c’était un contre coup de sa vie. Il ne comprenait plus le plaisir, il ne comprenait que des mécanismes. Sa main alla chercher de Lucy, et il la remonta vers son épaule. Écoutes, Lucy. Si toi ne veux pas, moi non plus.  Et ici bas n’est pas mon monde. 

Il ferma les yeux, et ravala son envie de vomir avec rage. Son sang bouillonnait dans ses veines, les vertiges faisaient tanguer les murs, le lit et il voyait un peu flou. Il la désirait bien sûr, elle lui avait plu tout de suite, mais c’était contraire à toutes ses dernières résolutions, ça l’entraînait vers le néant total, effaçait toute son éducation passée. Pas qu’il eu vraiment aimé son éducation. Mais…

Rêvé… Il n’était donc pas le seul à avoir cette sensation. Il allait sourire, mais une douleur violente transperça son ventre et il manqua se plier. Il inspira profondément, et entendit distinctement le sifflement de déchirure dans sa gorge. Ses dents claquèrent sur sa langue, il ferma les yeux et dut se rendre à l’évidence : il lui fallait sa dose. Maintenant. Il envoya un sourire désolé et timide à la petite blonde, retenant ses larmes de rage, et contourna la moto sans rien dire de plus. Que pouvait il bien dire de toute façon ? C’était ce qu’il était, rien qu’un gentil petit con qui s’était cru invincible et au dessus du monde et se retrouvait piégé par la drogue, comme des millions d’autres. Il posa ses fesses sur le siège de l’Harley, et remonta son wrist band  au dessus de son coude pour localiser ses veines, qu’il connaissait pourtant par cœur. Il sorti de son sac quelques pipettes, ses différentes poudres et les deux ou trois liquides et fit son mélange en fumant allègrement sa cigarette. Il mélangea le tout à la perfection, observa le changement de coloration de la seringue et l’enfonça dans sa chair avec un soupir. Il détestait cette chose dont il était l’esclave.

Il retira l’aiguille, frotta distraitement la petite plaie qui répondait aux petites cicatrices nombreuses sur son bras, minuscules étoiles témoins de sa faiblesse. Il se détestait plus que jamais, et il sourit à la jeune fille sans conviction, passant sa main dans ses mèches  désordonnées et  enfoui son visage dans ses mains avec dépit. Que j’étais bien réel… Tu sais j’suis pas un type bien, je suis pas le genre de garçon que les gens laissent traîner avec leurs enfants. J’suis qu’un pauvre idiot toxicomane et paumé, en fait. Un rire amer remonta de ses cordes vocales, et il fixa les lueurs du lac qui se matérialisaient devant ses yeux, la route qui ondulait, les arbres aux couleurs d’arc-en-ciel et son mal de crâne. Il se sentait bien malgré ça, apaisé, calmé par le feu qui brûlait dans ses veines. Et par sa présence. Il l’attira à lui vivement, passa ses doigts dans ses cheveux blonds et plaqua ses lèvres sur les siennes, la paume sur sa nuque fragile. Elle n’avait rien fait pour que ça arrive mais c’était là, il tombait pour elle. Godam life !

24 Septembre 2013

Elle écouta les paroles, la main sur son épaule. Non. Elle ne le croyait pas. Elle devait payer comme elle avait payé quelques minutes -ou quelques heures- plutôt. Elle n'avait plus aucun notion du temps, incapable de savoir où, quand, comment. Elle sentait simplement le goût du sperme sur ses lèvres et son haut le coeur qui se faisait plus présent..  Elle se haïssait plus que n'importe quoi d'être si faible, d'oublier la présence de Miles, d'oublier que demain il serait chez elle, à s'offrir du bon temps entre les reins de sa petite princesse comme il l'appelait. Elle n'était plus une princesse. Elle avait grandit, trop vite.

" Ils veulent tous ça... " murmura-t-elle d'une petite voix triste avant de laisser sa main descendre de nouveau, attrapant cette fois le sexe. Ses mouvements de va et viens commencèrent alors qu'elle détournait les yeux, refusant de voir ce qu'elle faisait. Il faisait bien trop nuit pour qu'elle puisse entrevoir la moindre chose mais elle se dégoutait. De toujours combler chaque instant de sa vie par le sexe. De ne jamais voir les choses autrement qu'en s'offrant.

Elle glissa sous la couverture, prenant la verge entre ses lèvres tout en gardant ses mains sur cette dernière, accordant là sa langue et là ses mains. Lucy en aurait pleuré.

Elle savait ce qu'il allait faire. Pas encore prisonnière du manque, elle ne tarderait pas. Lucy sentait sa vie devenir des filaments de plus en plus minces, des petites bulles de métal qui s'envolait pour rejoindre l’atmosphère et qui seraient happées par d'autre animaux, offrant la vie là où se trouvait sa mort. Finalement, cette dernière ne serait pas si terrible. Faire enfin taire pour de bon ce qu'elle était, faire enfin taire ce désir sourd qui n'avait lieu d'être dans son corps. Ses sentiments étranges qui se mélangeaient. Antony, Medhi, les nuits, les hommes sans prénoms qui avaient jouis entre ses cuisses, promettant un appel auquel elle ne répondait jamais. La blonde était si jeune et si pure dans toute sa luxure. Elle représentait à elle seule le combat interne qui se livre dans le corps des adolescents, mais elle n'en était pas encore une. Une gamine de collège qui vivait comme une femme, qui écartait les cuisses comme une étudiante en mal d'amour.

Elle lui sourit alors qu'il revenait, un sourire triste qui prouvait qu'elle avait conscience du manque de ses veines. Plongeant ses yeux bleus dans ceux du roux, elle se sentie respirer. Il apparaissait ses douleurs, aussi étranges que cela puisse paraitre. En sa compagnie, elle oubliait les yeux qui tourmentaient son esprit, elle oubliait la douleur dans ses reins. Lucy aurait tellement voulu être parfaite pour lui. Mais elle n'était que de la poussière, une poussière qui pouvait s'envoler en un souffle. Ses paroles, il ne pouvait imaginer comme elles le rendaient attirants. La petite blonde aimait à venir se bruler les ailes auprès de toutes les flammes un peu trop vives, ses ailes qui avaient déjà bien trop soufferts. Ses poignets gardaient encore les marques, sous le fond de teint. Ses chaines qui les avaient tenues et les tenaient encore lorsqu'il venait assouvir ses sombres désirs.

" Tu sais tu n'es pas le se... "

Le baiser la surprit, lui coupant la parole alors qu'elle écarquillait les yeux. Puis elle se laissa aller, se laissant petit à petit conquérir. Qu'il face ce qu'il voulait d'elle, elle s'offrait avec douceur, rendant ses lèvres plumes alors que ses bras se glissaient autour du cou du roux pendant qu'elle se hissait sur la pointe des pieds, stupide idée au vue de ses talons déjà si hauts. Il voulait donc vraiment d'elle ? Même après ce qu'elle avait fait ?

24 Septembre 2013

La main qui longeait sa peau provoqua un lourd frisson le long de son échine, et il serra ses dents sur sa langue au contact brûlant qui s'enroula sur son sexe. La tristesse dans la voix de la petite blonde ne lui parvenait plus que voilée, et ses ongles déchirèrent un peu de son drap. Il sentait vibrer son corps, il s'enflammait, mais il n'arrivait plus à dire un seul mot. Il voyait les flammes s'échapper des ses jambes, des ses mains et la panique envahissait son esprit à une vitesse alarmante. La bouche de Lucy se referma sur lui sans prévenir, et il sursauta vivement, les yeux fixés sur le feu qui consumait son corps et dont il sentait parfaitement la brûlure. Il n'était pas en état de se rendre compte que ça se passait dans sa tête.

Il repoussa la jeune fille brutalement, la respiration sifflante, les muscles agités de convulsions violentes et la peau en sueur. Il avait froid, chaud en même temps, et le rougeoiement de l'incendie le long de ses membres se propageait sur le lit, sur les murs. Il voyait passer des animaux stupéfiants dans les grandes flammes, il avait envie de vomir, de mourir. Le délire continuait, il se débattait contre les étincelles qui grimpaient le long de ses poignets mais sans parvenir à les contenir. Finalement, ses tremblements l'immobilisèrent et il sentit son corps ruer contre la douleur que son cerveau envoyait dans sa chair, persuadé par les hallucinations d'être en train de brûler vif. Lucy avait disparu de ses préoccupations, et il murmurait des choses vides. Elle était mignonne, mais pour le moment, elle n'existait plus pour lui. Seul existait l'espoir de survivre au feu. Un feu qui n'existait même pas. Bien moins qu'elle, en tout cas...

La douceur des lèvres de la blonde contre les siennes envoyait de petits chocs électriques dans ses os, de doux chocs qui faisaient battre son cœur un peu plus fort, un peu mieux aussi. Il passa ses doigts dans ses cheveux fins, espérant qu'elle n'oublierai pas de lui dire ce qu'elle voulait avant qu'il ne lui vole un baiser interdit. Tout leur interdisait d'être ensembles, de leurs âges jusqu'à leurs situations tout aussi critique l'une que l'autre. Mais il s'en moquait. Pour lui, rien n'avait d'importance, rien d'autre que ses yeux si tristes qui avaient su capturer l'attention de son cœur endormi par la drogue, l'alcool et l'argent facile. Il était facile de critiquer les jeunes filles qui se vendaient, mais quand on est soi même un gigolo, mieux vaut la fermer.

Il faisait la même chose qu'elle, au bout du compte. Il repensait encore et encore à ce qu'il aurait pu faire pour éviter le désastre qu'avait été son enfance, arrivait toujours à la conclusion que rien n'aurait pu empêcher les choses d'arriver et se noyait dans une bouteille de whisky. Une fois qu'il l'avait bue, il sortait errer dans la rue, et il laissait les femmes qui en avait envie profiter de son corps. Souvent des femmes mariées, ou des mères de famille célibataires qui cherchaient un "petit jeune" pour se prouver qu'elles pouvaient encore séduire. Il avait méprisé son jumeau pendant des années pour le travail qu'il faisait, et puis il avait atterri au même "poste", pour le compte des mêmes personnes. Et là encore, il restait inférieur à Tarek. Toute la nuit c'était la même chose. "Il était plus joyeux", "Il était plus intelligent", "Il était plus beau", "Il avait une dignité", "Il cachait sa nature de pantin, lui !". Un pantin... Ainsi son frère aussi n'était qu'une marionnette, un masque.

Sa main descendit le long du bras de Lucy, et il enlaça ses hanches pour l’attirer plus près de lui. Peut être qu'ils pourraient se sauver l'un l'autre, réapprendre ce qu'était la véritable vie. La vie digne. Ou peut être qu'ils s'entraînaient vers le fond, leurs mains étroitement liées pour ne pas rejoindre l'enfer seuls. Tout simplement.

24 Septembre 2013

Cette main qui la repoussait brutalement, son visage qui se glaçait d'effrois alors qu'elle fermait les yeux pour faire taire les souvenirs qui venaient bruisser contre sa personne, le haut le cœur qui revenait de plus en plus. La drogue la tenait en fière prisonnière de ses mains qui la tiraient vers le plus profond des gouffres. Elle regarda le jeune homme qui semblait à des milliards de lieux d'elle et Lucy se leva, prenant la direction de la salle de bain.

Ses yeux bleus se posèrent sur l'aiguille encore suintante et elle retient tant bien que mal son geste. Elle n'en avait pas envie pour le moment alors pourquoi piquer dans la peau tendre de son bras. Se laissant glisser contre le carrelage glacial, elle déroba ses yeux aux lumières trop vives focalisées sur elle. Calmant ses pensées qui virevoltaient trop vites, si vites qu'elle n'arrivait à les suivre, la blonde prit sa tête entre ses mains, retenant son haut le coeur qui se faisait de plus en plus violent. Portant une main à son ventre, elle le griffa avec l'application que permet l'habitude. Elle devait partir d'ici, de cet appartement dans lequel elle se sentait terriblement à l'étroit. Mais pourquoi ? Il n'y avait personne qui l'attendait chez elle. Ses parents ne savaient même pas que leur petite princesse n'était pas présente et les jumelles dormaient chez leur nourrice. Lucy était seule, immensément seule dans la belle maison. Une paisible maison de banlieue, qui ne laissait rien prévoir de ce qu'il y avait derrière la porte.

Elle sentit qu'elle avait griffé trop profondément quand le sang coula légèrement sur ses mains, loin de ses abdomens déjà dessinés. Une gamine au corps de femmes, aux formes fines mais bien présentes. Quittant ses vêtements, la jeune fille se glissa dans l'eau, espérant faire taire sa peau fiévreuse et ses pensées. L'eau était froide, pour ne pas dire glaciale. Qu'importe qu'elle ne soit cher elle. Son corps appartenait à tous mais pas à elle.

Contre lui, de la sorte, elle sentait l'envie de laisser parler l'enfant qu'elle était parfois, celle qui croyait aux âmes soeurs et autre foutaise qu'on fait croire aux gosses dans les dessins animés qu'on leur met sous les yeux dès le plus jeune âge pour les garder dans un moule dont on ne se sépare pas. Lucy ne pouvait pas pleurer sur une vie trop difficile. Elle avait fait elle-même ses choix, avait voulu s'envoler et Miles était venu lui mettre une bonne tarte dans le figure, lui apprendre ce qu'était la dure réalité des adultes. Elle était tombée, tombée en découvrant ce qu'était l"amour". Tombée en comprenant que c'était pour s'assurer le contrôle de ses parents qu'ils avaient fait ça. Tombée en comprenant qu'elle n'était rien d'autre qu'un pion et pire encore, que ses parents vivaient dans le mensonge.

Elle se sentait coupable vis à vis de Medhi, coupable de lui offrir son corps avec tant de légèreté. Elle voulait lui offrir son coeur mais elle mettait toujours bien trop de réticence, craignant qu'on lui brise comme l'avait fait Anthony. Inspirant, elle vient blottir sa tête dans le creux du cou du roux, vibrante de passion. Lucy, pour une rare fois, voulait passer du temps avec lui, et pas seulement dans un lit. Regardant le lac qui leur faisait face, elle frémit sur le soir qui tombait et avec un sourire, effleura les lèvres du beau jeune homme.

" Alors. J'en conclus quoi ? On est ensemble ? "

Medhi ne pouvait comprendre à quel point ses paroles étaient importantes pour la jeune fille. Elle mordilla légèrement sa lèvre inférieure, un énorme sourire ses ses dernières avant de baisser légèrement la tête, cachant sa frimousse derrière ses fines mèches blondes que l'humidité commençaient déjà à faire friser. Gardant toujours son regard fixé sur le jeune homme, cherchant une réponse dans ses yeux si beaux.