Octobre 2020

"Ca va toi ?
Mouais
C'est quoi ce mouais ?
Bah... J'sais pas, c'est Ryan, il est bizarre en ce moment...
Ah
Mais bon... On fait avec. Et toi ça va ?
Bof... Mouais ça va va.
Mouais. Toi aussi tu dis mouais hein. Qu'est ce qu'il se passe.
Oh rien de grave.
Matt ?
Non ça va avec Matt en ce moment.
Le boulot ?
Ouais...
Qu'est ce qu'il se passe ? T'as une de tes mannequins qui s'est cassé un ongle ?
Y a pas une nana qu'est capable d'être intelligente...
Si moi.
Ouais mais toi c'est différent.
C'est con, moi je ne veux pas bosser pour toi, je préfère Victoria's. Et puis, excuse moi, mais tu ne pourras jamais me faire faire des shooting aussi hot que je fais avec eux.
Ouais tu fais chier.
Je monte à Chigaco ce soir.
Ah ouais ? Why ?
J'ai une soirée. C'est bizarre. Ça va faire trooooop bizarre de retourner dans une soirée à Chigaco.
Tu m'étonnes
*blanc*
Ca me soule. Dans un mois je me marie Tarek. J'ai trop pas envie.
T'es sur de toi ?
Non. Mais bon, c'est comme ça. Faut que je me marie si je veux fonder une famille et compagnie. Pis je commence à être vieille donc.
T'es pas sur de toi et tu veux te marier. Moi je sais que si je me mariais ça marcherait très bien mais je veux pas me marier. On est très logique.
*rire*
Ca a toujours été nous ça. Nous mais je sais pas, je sais pas si je suis amoureuse de Ryan enfaite. Fin... Tu vois j'ai l'impression que... il manque un truc. Pis bon... Y a Seattle qui jouait hier quoi...
Putain... Je veux me faire faire un tatouage j'arrive pas à me décider. Je veux un cheval, un tribal parce que ce qui n'est pas tribal c'est moche.
N'importe quoi. Mes trois tatouage c'est pas des tribales et ils sont très beau. Y en a une c'est une phrase et l'autre c'est un cheval et il est trop beau.
Ouais mais c'est pas un tout colorié un truc comme ça.
Bah non. C'est un piti cheval. Mais le plus beau c'est ma phrase.
Ouais mais une phrase c'est forcement beau, c'est tout en noir.
Et Rek ! J'ai la nouvelle de l'année. A la fashion week on a le nom de participant et le nom des invités d’honneur. Et devienne qui il y aura !
Je... je sais pas.
Si je te dis l'homme le plus beau de la terre, brun aux yeux bleus, acteurs, chanteurs, réalisateurs...
Leto... *soupire*
OUIIIII !
Oh mais il commence à se rabougrir lui.
Mais ta gueule ! Il vieillit pas. Il est toujours aussi beau. Quand j'avais 17 ans, il était au sommet de sa hotitude. Il était trop beau, il était trop parfait.
D'ailleurs en parlant de tatouage, je crois que Mathieu et Plume vont m’assassiner.
Pourquoi, ils s'en sont fait un commun ?
Non, l'autre jour, je cherchais en gardant Zena. Je cherchais pour mon tatouage. Et depuis elle les rabache parce qu'elle veut un tatouage. Je crois qu'ils vont me tuer.
Bah bravo.
Mais elle est encore un petit peu petite tu sais.
Je l'aime trop cette gosse. Elle est trop mimi, elle est trop belle.
Mathieu je crois qu'il rêve de l'empaler sur une pique.
Ouiiii j'pense qu'il la tuera un jour mais faut pas le dire.

[...]

Rek. Tu me crois si je te dis que je vais à une soirée à Chigaco où il n'y aura pas Mathieu et Plume ? Ils sont pas invités.
Ouah ça va te faire chelou.
Ils sont pas invités. Ils font pas partie de "la sphère people des Etats-Unis".
C'est un truc de people où tu vas ?
Ouais.
Putain t'y a le gout
Ca va être cool. Mais du coup Ryan n'y va pas parce que môsieux à du travail. Il m'a dit "tu te chargeras de leur dire de ma part merci de l'invitation". Pfff. Il m'a soulé.

[...]

Oh d'ailleurs, ma petite soeur elle va se marier.
Ah ouais? Décidement c'est familial, tout le monde se marie
Bah elle va se marier l'année prochaine normalement enfaite.
Ah ouais ? C'est pas si loin que ça tu sais l'année prochaine.
Bah non mais t'sais vu que je me marie là, elle veut pas se marier la même année que moi. Du coup l'année prochaine mais bon je sais pas trop parce que son mec est un peu space. Je suis dégoutée, ma petite soeur n'est pas devenu lesbienne.
*Eclat de rire*
L'expérience couvant
C'est ce que je me disais, trop bien, ma petite sœur elle va devenir lesbienne, elle fera chier ma grand mère mais non. Elle est toujours pas morte d'ailleurs la Johanson. Les mauvaises herbes s'est résistant.
Du coup elle vient à ton mariage ?
Bah oui... Elle s’entend super bien avec Ryan tu vois donc ça va... Comme mon père d'ailleurs. Genre c'est le gendre idéal. J'étais là : mais papa, t'es sérieux. Et lui il était là : Mais oui, il est très bien ce jeune homme.
Non mais sans rire. Je l'aime bien si tu veux ton copain. Mais bon...
Bouahh. Tu vas peut-être le voir ce soir.

[...]

Oh j'ai une nouvelle salle de sport Tarek ! Genre je rentre j'ai croisé Jonnhy et Amber. Il m'a demandé comment tu allais.
Non sérieux je bad.
Non mais attend depuis que tu l'as habillé pour la dernière soirée bah il demande tout le temps de tes nouvelles. Il a trop kiffé tes frigues. Je sais pas comment tu dois le prendre, il a un peu des gouts de chiotes ce mec. Non mais tu m'habilles moi, donc c'est bon.
Je lui avais pas demandé t'façon.
REEEEK. Je veux trop voir ma robe !!
Elle est belle.
Attend même le jour de la répétition Ryan il a dit que j'avais pas le droit de la voir !
Elle est belle.
Maisssss. Bon allez je t'abandonne, j’atterris et je vais prendre mon taxi. Bisous mon ange.
Bisous. Tu me rappelles demain hein !
Oui promis t'façon je t'envoie des snapschats toute la soirée. Bisous."



La voiture la posa directement devant le lieu de la soirée. Avec un pincement au coeur, Lydia jeta un dernier regard à son make up dans son portable, envoya une dernière photo sur Snapchat à Tarek et rangea le mobile dans la petite pochette qui la suivait. Avec sa robe un peu trop courte au décolleté plongeant, elle était identique à elle-même, accrochant même un sourire sur ses lèvres. A son doigt brillait sa bague de fiançailles qui allait être trop vite remplacée par une autre. Son pincement s’intensifia. Même Tarek ne savait qu'elle prenait la pilule pour ne pas tomber enceinte, que l'excuse de la vie de famille n'avait pas lieu d'être puisqu'elle était son plus beau mensonge. Elle espérait toujours secrètement que quelqu'un viendrait la sortir des cette routine dans laquelle elle s'enfonçait petit à petit. Elle revoyait la couverture du plus fameux tabloïd américains la présentant hier, sa bague entourée et titrant : "plus que quelques semaines avant le mariage à la liste d'invité la plus prestigieuse des Etats-Unis.". Son nom et celui de Ryan brillant en lettres capitales.

Elle fit bonne figure toute la soirée, entre sourire et coupe de champagne pour trinquer à ce dit mariage. Saluant des amis et de vagues connaissances, elle offrait des photos en compagnie des autres peoples, prit un selfie avec le joueur de baseball de l'équipe de Milwaukee qu'elle posta sur Facebook, Twitter et Instagram. Sportif, star de la chanson ou du cinéma, réalisateur, mannequin. Tout le gratin des states étaient présents ce soir. Elle excusa son fiancé, son meilleur ami aussi, pour qui elle n'oubliait pas d'envoyer des messages à horaires réguliers.


Et puis là, de loin, elle perçu l'éclat de prunelles qui firent bondir son coeur dans sa poitrine. Lydia s'approcha légèrement cachée néanmoins par la foule. La blonde, surprise, récupéra une nouvelle coupe de champagne avec de s'approcher de Barbie.

"Ils sont là...
Qui ?
L'équipe de Seatle ?
Bah oui, tu crois quoi. Je ne ferais qu'une bouchée de leur batteur. Tu veux que je te présente ?
Non...."

Elle abandonna là son amie, incapable de s'exprimer vraiment. Se ruant dans les toilettes, sa chevelure blonde flottant derrière elle, elle écrasa ses doigts contre le marbre du lavabos. Ce n'était simplement pas possible. Qu'est ce qu'il faisait là ! La blonde inspira profondément, les souvenirs remontant à la surface mais elle les tua avant qu'ils n'aient eu l'occasion de germer. Se posant un masque de perfection sur le visage, le même que celui qu'elle n'avait pas arboré depuis des années, elle ressortie, évitant le lieu où elle l'avait vu pour aller s'offrir une cigarette sur le balcon de celui qui invitait. Par miracle, il n'y avait personne et s'accoudant à la balustrade, tournant le dos à la baie vitrée, la jeune femme ferma son esprit et ses yeux, inspirant ce petit poison que ses patrons auraient tué. Il était là...

Octobre 2020

Le voyage en avion avait passé très vite, puisqu'il dormait. Il ne supportais pas l'avion. C'était pour lui une véritable torture, presque aussi terrible que la perspective de cette soirée. Chicago. Il n'y avait plus mit les pieds depuis des années, sept années précisément. Il haïssait cette ville de tout son être, et quand son pied rencontra le sol il dut retenir un haut le cœur incontrôlable. Akhesa gisait là quelque part, devenue plus que poussière, annihilée. Il serra les dents, se força à ne pas y penser, et suivi ses collègues machinalement. Lenny roucoulait avec Elias, sous les regards un peu inconfortables des autres membres de l'équipe. Mais ils n'eurent pas le temps de continuer de penser. Une horde de journalistes se rua vers eux, notamment lui, et il se décala dans le groupe pour essayer d'être le plus loin possible d'eux. Depuis qu'il était à nouveau célibataire, il ne pouvait plus faire un pas dehors en paix. L'exaspération pouvant le rendre un tantinet agressif, il tentait de limiter les dégâts. Les flashs les aveuglèrent rapidement, et ils ne furent pas mécontents de se réfugier dans le mini bus luxueux qui les attendaient à l'aéroport. Sauvés.

Quelques retouches et kilomètres plus tard, les garçons finissaient de s'admirer sur les écrans à caméras inversées de leurs téléphones portable, garés devant le joli bâtiment de la soirée. Ils étaient en retard, très en retard même mais ils n'en avaient rien à faire, en bons sportifs narcissiques qu'ils étaient tous. Ils descendirent en saluant gentiment le chauffeur, et s'intégrèrent assez vite à la fête, se désolidarisant à peine. Lenny ne lâchait pas Elias, qui ne lâchait pas Remy -son meilleur ami-, qui ne lâchait pas Terry qui lui livrait une conversation passionnante à propos des boissons alcoolisées. Marvin restait là, lui aussi passionné, et Josh aussi puisqu'il s'éloignait rarement de son frère aîné. Kelvin somnolait sur place un ou deux mètres plus loin. Jesse tentait de draguer une jolie rousse qui n'en avait rien a foutre sous le regard amusé d'Ender et Julian. Quant à Stanley, il plaisantait avec Aèl, en observant les autres invités. Et c'était tout, les autres coéquipiers n'ayant pas pu se déplacer. Et oui, beaucoup était en couple, et avec de vraies tigresses...

Il porta son verre à sa bouche un peu distraitement, scrutant les gens pour passer le temps, et croisa un regard un peu hésitant. Le contact se rompit brutalement, et une nuée de cheveux blonds disparu dans la foule sous ses yeux ébahis. Il avait, pendant un bref instant, senti son cœur s'emballer. Il plissa les yeux, un peu intéressé quand même, et retourna rire avec ses amis. Il ne fallait qu'il y pense. Même si ça avait pu être elle, que pourrait il bien lui dire ? Il s s'étaient éloignés, elle allait se marier, et lui il ne voulait pas s'engager dans une relation à nouveau. Lenny avait un peu été la goutte de trop. il avala cul sec son verre, et cessa de fouiller la foule. Si elle était bien là et qu'ils avaient des choses à se dire, ils se trouveraient. Sinon, alors c'était que leurs destins étaient définitivement désolidarisés, distancés. Il ne courrait pas après elle. Il n'avait plus dix sept ans...

Octobre 2020

Lydia ! Ca fait 20 minutes que je te cherche ! Bouge de là et accompagne moi, j'ai un homme à draguer moi. Je te jure que ce soir, je le croque à pleine dents.

La chevelure brune de Barbara était comme un ouragan alors qu'elle sortait de sa poche son téléphone pour retoucher ses lèvres déjà parfaitement maquillées et s'auto accorder un sourire. Puis levant ses prunelles si bleus vers sa collègue, elle les leva au ciel avant de lui enlever la cigarette et de la jeter.

Tu m’enlèves cet air dépressif, on prend un Snap pour ta story, un autre pour Tarek et tu m'accompagnes. Allezzzzz.

Lydia ne pu retenir un petit rire, sortie, fit les photos demandées et suivit Barbie qui se repérait parfaitement dans la file de gens, se demandant vers quel nouvel homme elle allait l'amener. Récupérant une flute de champagne, une autre, elle la sifflota lentement mais manqua s'étouffer lorsqu'elle comprit.

Barbara s'était mise en mode chasseuse ce soir. Depuis sa rupture avec un énième chanteur célèbre, elle cherchait une nouvelle proie à se mettre sous la dent et la proie en question n'était pas des meilleures. Ils se connaissaient, au regard de la bise qu'elle planta sur la joue du brun en s'accrochant à son bras et en lui murmurant à l'oreille quelques choses. Lydia maudit pendant quelques secondes sa collègue avant de se rappeler du diamant qui brillait à son doigt. Alors elle sourit, et s'approcha, plus belle encore que lorsqu'ils avaient dix sept ans.

Alors Aèl, voilà celle que je voulais te présenter. Lydia Johanson. La fiancé de Ryan, tu sais, celui que tu as vu l'autre jour avec Cara et moi. Le chatain qui s'était pas présenté. Et Lydia bas tu dois le connaitre, Aèl Targisson, le spleeeeeeeendide batteur de Seattle. Et avec lui le tout aussi mignon Stanley

La blonde se contenta d'un sourire pour saluer le trop beau brun, son coeur s'étranglant dans sa poitrine. Elle ne pouvait se douter que la dernière fois, Ryan avait embrassé à pleine bouche Cara, jurant que c'était elle sa fiancée et la déshabillant à moitié devant les autres. Mais Lydia n'avait été présente à la dite soirée, pas invitée. Elle regarda la main de Barbara, visée au bras de celui qu'elle avait tant aimé. Elle attendait une réaction, n'importe laquelle de la part d'Aèl. Jouer l'indifférence, celle qui ne le connaissait pas ou encore la bonne amie que l'on retrouve. Mais certainement pas celle qui l'avait aimé, qui l'avait poignardé et qu'il avait poignardé en retour, avec plus de force que la passion qui avait toujours soufflé dans leur veines. Surtout pas cet homme qui avait été son premier et dont elle voyait les muscles se dessiner sous les vêtements. Barbara le draguait ouvertement. Et Lydia se taisait, portant sa coupe à ses lèvres pendant qu'elle ne parvenait à se détourner des yeux bleus du sportif. Dieu jouait depuis toujours avec elle, s'amusant de son destin comme un enfant s'amuse à tuer des Sims dans une piscine.

Octobre 2020

Stan s'amusait avec son bracelet de l'équipe en commentant les filles présentes, et il l'écoutait parler sans détacher son regard de son ex petit ami. La joie éclatante de Lenny lui rappelait le début de leur relation, et il sentait parfois le regret, amer, lui serrer le cœur. Mais leurs chemins s'étaient déliés, c'était ainsi, et tout ce qu'ils avaient à faire c'est de l'accepter. Il soupira, sourit à une blague vaseuse de son collègue sur une rouquine très éméchée qui dansait collé serré contre un brun. Ou plutôt ils se maintenaient debout l'un l'autre. Il secoua vaguement la tête, honteux de se souvenirs qu'il donnait cette image là aux gens quelques années auparavant. Plus il avançait, et plus il apprenait à mépriser l'enfant qu'il avait vu dans le miroir pendant dix huit ans. Il allait se tourner vers Stanley pour lui signifier qu'il sortait prendre l'air quand la jolie Barbara Palvin se pendit à son bras, lui plaquait une bise sur le visage, toute fière. Ses réflexes de sportif lui firent défaut. Il recula un peu, et failli perdre l'équilibre alors qu'elle se tournait pour lui présenter sa copine. Aèl croisa le regard de la fille, et son cœur cessa brutalement de battre.

Prit par surprise, il arracha son bras à la jeune femme d'un coup sec, sans décrocher ses yeux de la blonde, sentant ses jambes le lâcher. Sa tête tournait, et il s'éloigna de Barbara avec un peu plus de sûreté, à la manière d'un animal effrayé qui recule pour pouvoir pivoter et s'enfuir. Stan lui posa une question qu'il n'entendit pas, sourd et muet, tétanisé par la présence de la jeune femme qu'il avait cru avoir réussi à oublier. Seulement à l'écoute de son cœur qui lui brisait les côtes et de l'envie de pleurer qui dévorait sa gorge et ses yeux, ce n'était pas le cas... Il ne pouvait simplement plus ouvrir la bouche, il voyait des milliers de tâches blanches se former devant ses rétines, il cherchait son air. Feindre de ne pas la connaître, où la vague connaissance ? C'était impossible. Il avait trop passé de nuits à penser à elle, à se forcer à rester loin de cette ville qui une fois de plus lui envoyait une de ses plus belles gifles. A croire que Chicago ne voulait pas de lui. Une main se posa sur son bras, et il sursauta, revenant à la réalité, croisant une regard gris acier inquiet. Lenny. Aèl, viens, viens avec moi. T'as besoin de prendre l'air. Son ex le tira à sa suite, et il se laissa emmener non sans continuer de dévisager la blonde. Elle était toujours aussi belle.

L'air du balcon lui fit mal à la tête tant il était vif à côté de celui, saturé, de la salle de fête et il inspira profondément alors que Lenny remontait sa main entre ses omoplates. Il extirpa son paquet de cigarette de sa poche nerveusement, la porta à ses lèvres. Ses mains tremblaient alors qu'il essayait de l'allumer, et le blond lui prit le briquet des mains pour le faire à sa place. Il plongea ses yeux dans le gris océan, déstabilisé par la tendresse qui subsistait entre eux, résista un instant, et puis lâcha prise. Il éclata en sanglots silencieux sans prévenir, les doigts crispés sur le sweater de son ex. La voir foutait en l'air toutes les certitudes qu'il avait à propos de sa vie actuelle, et la claque était dure à accepter. Et puis c'était quoi cette histoire avec ce Ryan ? Qu'est-ce qui se passait entre lui, Cara et la blonde ? Ce n'était pas normal, il ne devait pas se soucier de ça, il avait besoin de sortir cette fille de sa vie. La main calme de Lenny passa dans ses cheveux, et il se concentra pour respirer. Il fallait qu'il se calme. Lenny posa son autre main sur son visage, et lui tourna la tête vers lui, interrogatif, l'inquiétude dansant au fond de ses yeux. Hey, chou, qu'est-ce qui ce passe ? Tu avais l'air tellement perdu... Ce n'est pas Barbara, hein ? Un non de la tête. C'est la blonde, Lydia... C'est.. Je l'ai connu quand on avait onze ans, elle comptait beaucoup pour moi mais, on s'est... Disons... Éloignés ? Enfin je l'ai plantée là et je suis parti de Chicago, je pensais pas que de la revoir me ferais réagir comme ça. -Tu l'aimais ? Un sourire amer étira ses lèvres, et il tourna la tête pour regarder la mannequin de loin, tirant machinalement sur sa cigarette dont la nicotine dénouait tous ses muscles. Euphémisme, bébé. Lenny rigola, et lui tira la langue en lui déclarant que ça crevait les yeux, et qu'il devrait aller lui parler. Récoltant ainsi un titre de fou à lier. Et pourtant, l'idée fit son chemin.

Sa cigarette terminée, les mains enfoncées dans ses poches pour en cacher le tremblement, il s'avança vers la top sans un regard pour Barbara, stressé au possible. Elle était tellement belle, tellement parfaite, fiancée -avec un enfoiré ?- et lui, il était quoi ? Batteur de Seattle ? Géant. Il s'arrêta devant elle en contrôlant ses tremblements, priant pour ne pas bégayer et paré à prendre le taureau par les cornes. Respirer... Bonsoir, Lydia. Je désolé pour tout à l'heure. Ça m'a fait bizarre de te voir. Tu as vraiment changé, je ne t'aurais peut être pas reconnue si ta photo n'était pas placardée partout dans Seattle... Même si je suppose que tu ne rêves pas de ma compagnie, je me permet de te demander de m'accorder une discussion autour d'un verre ? On a beaucoup de choses à se dire, je pense, si tu acceptes.. Excuse ma présomption si jamais je suis en train de t'agacer. Ce n'est pas mon intention. Ses yeux luttaient pour ne pas la lâcher du regard. Il pouvait presque sentir la jalousie irradier de Barbie dans son dos, mais il ne la regardait pas. Il ne voulait voir qu'elle, le temps qu'elle lui permettrait de la regarder. Elle était tellement époustouflante, et il en était encore tellement amoureux que c'était effrayant. Si seulement elle acceptait de lui parler !

Octobre 2020

Elle croisa ses yeux et elle sentit son coeur s'arrêter de battre. Mentir ne servait à rien. Le doux regard de son fiancé disparaissait dans la seconde quand elle croisait ses prunelles au bleu si particulier qui l'avaient tenu éveillées pendant une éternité. Qui l'avaient réveillées dans des cauchemars plus terribles les uns que les autres, sur des paroles qui se mélangeaient entre celles qu'il lui avait dites et celles qu'elle avait imaginées. Inspirant légèrement, elle envoya bouler Barbara quand elle lui demanda ce qu'il se passait.

La jeune femme était perdue, ses reperds c'étaient de nouveau effondrés. Lydia se rendait contre que ce qu'elle avait essayer de fonder n'était qu'un mensonge, au fondation aussi fragile que gros l'étaient ses mensonges alors qu'elle répondait à Ryan qu'elle l'aimait. Finalement, elle ne l'aimait pas vraiment, pas comme elle aurait du le faire. Il n'était qu'une ombre, un chandelier face au soleil qu'avait été Aèl dans sa vie. Un soleil qui avait brusquement implosé et l'avait laissée sans aucunes lumières. Il avait disparu et Lydia n'accorda pas un regard à Barbara, avalant ses larmes, gardant un visage plus impassible que jamais. Elle s'était promit de ne plus être malheureuse. Son bonheur ne dépendait plus du bon vouloir d'Aèl Targison.

Pourtant, elle ne quitta pas la salle, inspirant légèrement pour dénouer l'inquiétude qui avait attachée ses muscles les uns aux autres. S'éloignant de Barbara qui avait plissé ses prunelles en regardant les deux hommes sur la balcon, Lydia sourit à un photographe qui venait la complimenter pour son dernier photoshoot, venant chercher une réponse positive lorsqu'il viendrait à parler de son talent pour la photographie. Le top n'avait pas mit longtemps pour devenir un des noms qu'on s'arrachait. Elle effaça Aèl de ses pensées comme on fait disparaitre un souvenir désobligeant, comme elle l'avait fait de son passage entre les mains d'Amarok. Répondant aux questions, souriant, elle retrouvait son visage parfait qui ne la quittait plus. C'était un masque qu'elle n'avait endossé depuis longtemps tant elle se croyait heureuse. Mais Aèl était venu tout détruire une fois de plus. Si seulement il n'avait jamais existé, sa vie n'aurait été que perfection. Il l'avait détruite avec application mais elle ne pouvait le haïr tant son coeur battait vite aux souvenirs de ses yeux.

Mais il revient à la charge et elle perdit à nouveau ses certitudes. Elle aurait dut dire non, le chasser à jamais de sa vie, comme les prunelles de Barbie lui ordonnaient mais elle n'avait jamais sut dire non à cet homme. Aèl était son âme soeur, celui à qui elle avait offert les douces caresses d'Asmodée. Son complémentaire sans qui la vie manquait de saveur. Oui... On a beaucoup de choses à se dire. Je ne viendrais avec toi que si tu t'excuse. Si tu t'excuse de m'avoir laissé seule à ce moment là. Si tu le fais... Je te suivrais jusqu'au bout du monde.

Son regard était trop doux alors qu'elle aurait voulu mettre de la rage dans le moindre de ses mots. Elle était incapable de le faire sortir de sa vie une nouvelle fois tant son départ l'avait meurtrie. Malgré les années, les souvenirs étaient trop frais dans son esprit. Grand dieu qu'elle l'avait aimé, qu'elle rêvait de l'embrasser. Ses prunelles se perdirent un centième de secondes sur les lèvres du brun, un geste qu'elle lui avait autrefois expliquer et qu'elle regrettait maintenant. Elle voulait son corps, ses lèvres, son coeur. A nouveau, pour tracer un trait sur l'idiote qu'elle avait été. A son doigt, la bague pesait une tonne.

Octobre 2020

Il aurait pu répondre fièrement, ignorer la demande et rester aussi pédant et détestable que celui qu'elle connaissait. Il ne se serait jamais excusé si elle lui avait demandé sept ans plus tôt. Mais aujourd'hui, tout était différent. Barbara fusillait son amie du regard, tant que c'était presque risible. Et d'ailleurs, Stanley ricanait sous cape, plus qu'amusé. Un doux sourire se peignit sur ses lèvres, et il n'essaya même pas ses bras de se lever pour l'attirer contre lui, comme il avait des centaines de fois attiré sa petite sœur contre son cœur pour lui promettre que tout irait bien. Il se foutait bien qu'elle soit fiancée, oh oui il s'en contrefichait à un point culminant. Bien sûr. Bien sûr que je m'excuse, Lydia. Je n'aurais jamais du te faire ça, c'était purement cruel et égoïste. Rien ne pouvait m'autoriser à te faire souffrir comme ça. Je suis désolé. Il la relâcha doucement, son sourire calme toujours pendu aux lèvres. Elle lui avait manqué. Il avait été amoureux de Lenny, il n'y avait aucun doute, mais ce qu'il ressentait pour elle, ce n'était pas de l'amour. C'était bien plus fort que ça. Et le temps avait accentué la chose.

Il se souvenait bien d'elle dans son lit d'hôpital, pâle et faible, complètement absente. Il avait eu envie de tuer, terriblement, avec une volonté de fer mais il ne pouvait pas faire quoi que ce soit pour la venger. Sa rage et sa haine l'avait asphyxié, il avait pleuré longtemps sur elle, sa main glissée dans la sienne. Tarek était passé et l'avait regardé un long moment en silence, mi surpris mi content, une lueur triste au fond du regard. Il lui avait promis de ne pas dire à la blonde qu'il était passé, pour qu'elle ne lui en veuille pas de n'être pas resté et puis il avait quitté la ville encore une fois. L'hôpital de Chicago lui donnait le tournis. Il n'avait même pas visité la tombe de sa sœur. Il ne voulait pas l'imaginer dessous, en train de pourrir... Un sourire nostalgique passa rapidement sur sa bouche, et il reporta son regard sur la blonde, l'espoir cadenassé au fond de son cœur tambourinant contre ses barreaux. Si seulement il avait été adulte à cette époque.. Ils auraient pu être tout ce qu'ils voulaient.

Lenny lui fit un discret signe de victoire avec le pouce, et il ne pu empêcher un sourire tendre de répondre au geste. Il n'arrivait pas à détester son ex. Il était doux, gentil, il avait simplement cessé de l'aimer d'amour. Ça pouvait arriver à tout le monde, après tout. Ils avaient eu tellement de délires avant leur histoire, tout n'avait qu'à redevenir comme avant, et la vie irait bien. Si Lydia voulait bien lui pardonner, lui parler de tout et de rien, il arriverai finalement à passer une bonne soirée. Son fiancé ? Un détail. Il ne la laisserait plus partir. Maintenant qu'il l'avait retrouvée, il se battrait férocement pour la récupérer. Ce type ne pouvait pas l'aimer comme lui. Si Aèl n'avait qu'un seul cœur, c'était bien une tristesse biologique qui lui pesait. Il avait bien assez d'amour à lui donner pour dix cœurs.

Octobre 2020

Un immense sourire vient éclairer le visage de Lydia aux paroles d'Aèl. Il avait changé, réellement changé. Elle se laissa aller dans ses bras, se laissa aller à ses paroles, son corps s'abandonnant petit à petit. Elle grimaça au photographe qui illumina la scène de son flash à l'instant même où Aèl la prenait contre elle. Elle en oubliait Ryan, son futur au côté du mannequin alors qu'elle levait le visage vers le sportif, trop proche de ses lèvres. Une autre photo mais la jeune femme se fichait des clichés qui allaient faire les unes de magazines. Le glapissement de Barbara la ramena sur terre alors qu'elle voyait la jeune fille lui faire des grands signes, ne sachant pas que cette dernière venait d'envoyer la dite photo qui ferait scandale à Tarek. Perdue dans sa bulle, Lydia n'avait pas entendu le silence qui s'était abattue sur l'assistance. La grande majorité des gens ici présents étaient invités à son mariage, au courant que l'anneau à son doigt voulait dire bien des choses. Aèl l'avait relâché et Lydia ne reprit qu'à moitié ses esprits. Elle capta le clin d’œil coquin de sa mannequin d'amie qui partait déjà vers une autre proie et souffla au beau brun.

Oh ça oui tu as été con. Vient avec moi.

Les discussions avaient repris alors qu'un sourire coquin grandissait sur les lèvres de la blonde. Prenant son premier par le bras, elle le guida à l'écart de la soirée, sachant parfaitement que Barbara la couvrait. Ondulant devant celui qu'elle rêvait d'embrasser, elle s'éloigna du bruit de la soirée dans les étages jusqu'à un couloir où elle savait que personne ne viendrait les chercher. N'y tenant plus, elle le plaqua contre le mur, prenant les devants, différemment de l'adolescente soumise qu'elle avait été et vient l'embrasser avec une passion qu'elle n'avait plus jamais mit dans ses baisers après le départ du brun. Ses doigts virent s'attacher aux mèches de cheveux, ses lèvres ne quittant plus celles d'Aèl. A bout de souffle, Lydia ne retient pas ses paroles, laissant échapper un gémissement de désir refoulé.

Tu m'as manqué. Tu m'as putain de manquer Aèl ! Ne refait jamais ça ! Pitié ne refait jamais ça ! Je t'aime !

Les mots lui avaient échappés et pourtant, elle restait collée à lui, prête à le voir partir alors qu'elle refusait de fuir, qu'elle lui mettait en face les sentiments qu'elle avait caché pendant si longtemps. Jamais sa bague ne lui avait semblé si lourde alors qu'elle voulait l'enlever avec plus de ferveur qu'elle n'avait jamais mit dans quoi que ce soit.  

Octobre 2020

Alors que l'assistance se braquait autour d'eux, Aèl sentait son cœur aller vers l'implosion, la joie et l'espoir éclore plus fort que jamais entre ses côtes et il envoya au diable tout ce que pourraient dire ou penser les gens. Un sourire heureux s'installa sur sa bouche à la réponse de la blonde, et il la suivi avec un bonheur non dissimulé, presque tremblant d'amour fou. Était-ce réellement aussi simple ? Le baiser brûlant qu'elle entama fit disjoncter le peu de retenue qui lui restait, et il enroula ses bras dans son dos et ses cheveux, les côtes brisées par les battements furieux de son cœur. Sa respiration frôlait l'hyperventilation, et il riait à moitié entre leurs baisers, sentant une larme faire son petit chemin le long de sa joue et vers les cheveux blonds de la jeune mannequin. Et puis elle se décolla de ses lèvres, le disputa gentiment et alors que les deux derniers de ses mots ricochaient dans l'air, le cerveau du sportif se mit finalement en stand by. Il ne bougea plus pendant une demie seconde, choqué, et puis ses bras puissants s'enroulèrent autour de ses hanches fines. Il la souleva du sol, et la plaqua contre le mur, les yeux brillants d'un sentiment qu'il pensait ne plus pouvoir ressentir avec cette force.

Il embrassa son front, noyé dans ses yeux bleus, fasciné par sa beauté inaltérée. Je ne partirais plus. Je ne te laisserais plus partir, non plus. Jamais. Je me fout de qui est ton fiancé, je t'aime, je t'ai toujours aimée, à en crever si tu veux tout savoir et si tu m'aimes aussi... Alors le reste du monde peut bien aller au diable... Il effleura ses lèvres passionnément, perdu entre désir et amour calme, commençant à croire à un rêve. Si elle voulait de lui, si elle voulait vraiment de lui, rien ne l'arrêterai. Il avait attendu trop longtemps, il avait fait bien assez -bien trop!- d'erreurs et il refusait d'en faire à nouveau. Elle était tout ce qui comptait. En dix minutes, elle avait reprit tous les droits qu'il lui avait enlevés ces sept dernières années. Mais elle l'aimait. Et si elle l'aimait, il voulait bien être son chien, son paillasson ou même un simple vêtement qu'elle ne regarderait qu'une fois, pourvu qu'elle l'aime. De toute façon, son fiancé était un enculé. Il ne pouvait pas le lui dire, mais elle finirait bien par l'apprendre.

Il la reposa doucement, entrelaça leurs doigts, et écouta battre leurs cœurs, hypnotisé par l'instant. Pourquoi tout ce temps ? Qu'avaient ils gagné à se mentir, au juste, et pourquoi toutes ces tromperies ? Pourquoi s'être repoussés et attirés avec une telle rage ? L'enfance n'a pas de logique, mais qui aurait pu savoir que leur vie adulte les mènerait là ? Quatre mois plus tôt, il vivait avec un homme, et se rêvait ainsi pour la vie. Toute ce qu'il pouvait ressentir comme amertume envers Lenny s'envolait alors qu'il comprenait qu'il aurait aussi bien lui faire ce qu'il avait subi s'il avait croisé Lydia plus tôt, et il sentait toute son âme trouver un repos qu'il cherchait depuis la mort de sa petite sœur. Le destin était tellement étrange... Il passa la mains dans les cheveux de la blonde, et se posa contre elle, simplement heureux d'être avec elle. Pourvu qu'elle reste. Pourvu qu'il ne la laisse jamais plus s'en aller. Jamais.

Octobre 2020

Elle écouta ses paroles, se perdant dans le lac de ses yeux qui lui avaient tant manqué. Elle se souvient des heures passées à regarder les matchs de son équipe, à détourner la voix à chacun des gros plans sur le visage souriant du brun. A jeter les magasins peoples dès l'instant où elle voyait en lettre majuscule les trois de son prénom. Ils avaient été si stupides et elle nous pouvait imaginer le monde sans sa présence. Là, dans ses bras, elle se sentait enfin entière. Comme si elle n'avait pas vraiment vécu pendant toutes ses années où ils avaient été séparés.

Son rire retentit dans le couloir alors qu'il la collait contre le mur et qu'elle enroulait ses jambes autour de son dos. Elle avait l'impression de revivre des souvenirs d'adolescente épanouie, quand elle se fichait des conséquences de ses actes. Elle fit glisser la bague de son doigt et la jeta, trop loin pour qu'elle ne puisse la retrouver. Après tout, si Aèl l'aimait, elle n'avait plus rien à faire avec Sean. Elle ferma les yeux au contact de ses lèvres, son visage s'avançant vers lui, cherchant encore et encore la caresse de ses dernières. Inspirant, elle s'imaginait l'espace de quelques secondes qu'elle était dans un rêve mais la force d'Aèl contre elle ne pouvait être imaginée. Dans ce couloir où elle rompait les vœux qu'elle avait promit lorsqu'elle s'était fiancée avec Sean, elle avait l'impression de vivre ailleurs. Il l'aimait, l'avait toujours aimé. Comment avaient-ils pu être aussi stupides ? S'éloigner pour se retrouver uniquement sous les secrets d'une couverture. Elle avait envie de lui, là, maintenant, tout de suite. Une envie brusque qu'il l'amène jusqu'à ses sommets comme seul lui savait le faire. La faire gémir et trembler, pleurer aussi d'enfin le retrouver.

Sans même comprendre pourquoi, la jeune femme éclata en larmes, laissant enfin ses dernières couler sur son visage. Ce n'était pas la tristesse, c'était le bonheur pur qui venait s'écouler sur ses joues alors qu'elle attrapa le col du sportif pour l'attirer à nouveau à elle, l'embrasser à pleine bouche. Son souffle se faisait haché et elle gémit un peu plus fort.

Qu'ils aillent au diable, c'est certain. J'ai envie de toi bébé.gémit-elle un peu plus fort contre son oreille qu'elle mordilla. Elle sentait les papillons revenir dans son bas ventre alors que l'interdit la rendait encore plus folle. Elle avait envie de redevenir cette adolescente avec qui il s'envoyait dans les couloirs du lycée, se fichant d'être prit tant ils en riaient le soir venu.

Elle s'éloigna pourtant légèrement de lui, lui adressant un sourire coquin, un regard de biche et mordillant sa lèvre. Laisse moi partir avec toi. Laisse moi ne jamais te quitter. Ses paroles étaient des promesses emplies de vérités, qu'elle lui envoyait avec une passion non feinte. Les masques s'étaient envolés. Elle n'avait plus besoin de faire semblant et de jouer. Ils s'aimaient.

Octobre 2020

S'il n'avait pas apprit à rester maître de lui même, il pouvait le jurer, il aurait mimer les larmes de la blonde. Ses bras autour de son corps, l'odeur de ses cheveux et son regard bleu, tout lui avait manqué. Il ne pourrait jamais faire d'overdose de cette fille, quoi qu'elle puisse lui faire subir, il préférait bêler derrière elle tant elle le rendrait dingue et avoir son attention plutôt que de rester à nouveau loin d'elle.

Ses expressions et sa voix le transportait dans un autre monde, et sans vraiment comprendre par quelle opération supérieure il se retrouvait aussi fébrile d'amour pour qu'elle qu'avant, quand il n'était qu'un adolescent paumé et trop fier. Il ferma ses doigts sur sa main libérée de la bague de fiançailles devenue, il l'espérait, un bijou inutile et l'embrassa doucement, l'entraînant sans demander son avis vers la sortie de la fête et l'extérieur. Ce que diraient les autres, il s'en moquait. Comme ils l'avaient dit, qu'ils aillent au diable.

Il posa sa veste sur les épaules de la blonde, arrêta un taxi, et l'enlaça un peu plus étroitement. Elle n'était pas la seule à l'aimer et perdre un peu son contrôle physique et mental. T'en fais, mon ange.. T'en fais surtout pas, je ne pars plus jamais, nulle part. Je reste avec toi. Je t'aime tellement... Ses lèvres se perdirent dans le cou de la jeune mannequin, et sa main glissa le long de ses côtes et de sa hanche fine. Il sentait ses épaules trembler d'appréhension, mais aussi de toute la tension qui allait et venait dans tout son corps. Il ne s'était pas préparé à cette déferlante de sentiments, et il commençait, peu à peu, à avoir du mal à tout gérer.

Le taxi les emmena jusqu'à l'hôtel, et il souleva la blonde sans prévenir pour la porter vers la réception, puis la chambre. Tout l'étage était réservé pour les Mariners, no girl accepted, mais il s'en moquait bien. Ce n'était pas "une fille". C'était elle. La porte s'ouvrit et se referma à la volée, et il captura ses lèvres avec une ferveur bien plus ardente que là bas, coincé dans un couloir. Il aurait pu l'épouser là, tout de suite, lui promettre l'éternité sans le moindre problème. Personne ne se mettrait entre elle et lui. Jamais plus. Le lit qui amorti la chute qu'il provoqua lui paru presque les envoyer en l'air tant il planait en dehors du réel. Je t'aime, tu sais. Je veux que tu restes... Il passa ses mains sous le tissu des vêtements de la blonde, et écouta battre leur cœurs, hypnotisé. Il devait rêver... Pourvu qu'il ne soit pas en train de rêver.

Octobre 2020

Elle se laissa porter, se laissant s'oublier dans les bras puissants de cet homme qu'elle aimait. Les sentiments revenaient trop rapidement près de la belle et la mannequin aurait pu l'embrasser pendant des heures et des heures. Lydia aurait même oublié de vivre pour cet homme qu'elle rêvait depuis tant d'années. Son univers s'était de nouveau écrouler pour une nouvelle étoile qu'elle voulait voir briller pour les siècles à venir.

Elle vivait dans un rêve, des étoiles plein les yeux, son regard illuminé par le bonheur qui s'inscrivait en elle. Elle aurait pu lui dire encore et encore qu'elle l'aimait, lui déclamer de toutes les manières possibles à quel point ses sentiments étaient puissants. Le top vivait sur un autre nuage, à des kilomètres de là. La veste d'Aèl sur ses épaules qu'elle sera contre elle, inspirant à plein poumon cette odeur qui ne lui avait que trop manqué. Lydia coula un regard vers le brun, les joues rougies par l’excitation. Elle vivait un parfait conte de fée. De ceux qui font pleurer dans les chaumières et rêver chaque petite fille. Aèl était ce prince qu'elle avait espérée enfin, le bout de ce chemin qu'il ne voulait parcourir seule. Mais bien dans ses bras, avec son nom sur les lèvres, son visage derrière ses paupières. Elle frémit aux lèvres dans son cou, l'envie se faisant encore plus forte dans son corps qui bruissait de ce désir qu'il avait sut raviver de ses mots et de ses lèvres. Elle s'accrochait à lui, terrifiée à l'idée qu'il disparaisse aux douze coups de minuit. Je t'aime... Je pourrais te le dire autant de fois que cela ne suffirait pas. Je t'aime. Je t'aime. La blonde le couvrait de baiser, incapable de se détacher de lui durant quelques secondes. Elle ne pourrait quitter ses bras, c'était impossible. Comme s'il l'avait à nouveau ensorceler de ses yeux bleus et de sa peau matte.

Le conte de fée n'en avait fini de continuer alors qu'il la portait et qu'elle éclata de rire, son sourire plus véritable que jamais, loin des poses figées sur le papier glacé. Elle sentait les mains du sportifs contre sa peau et lorsque la caresse du lit vient s'ajouter à ses dernières, sa gorge se dévoila alors que son corps se brisait en deux. Elle vient chercher les lèvres de celui qui avait été son amant pendant si longtemps, brisant les serments de ses fiançailles, de son mariage qui approchait. Mais elle s'en fichait comme jamais, alors qu'elle s'attachait pour de bon à sa présence. S'il venait à partir, là, demain, dans un mois ou un an, elle ne s'en remettrait pas. Mais elle faisait fit de ses barrières de protection, ouvrant son cœur et son âme à nouveau, lui donnant cette dernière chance de la transformer en statue de verre qu'un souffle pouvait briser. Aussi dure et fragile que le cristal. A l'aube de leur nouvelle chance.

Il faudra que tu me chasses pour que je parte. Car je refuse de partir, je refuse de me passer encore de toi. Tu m'as manqué, tu m'as terriblement manqué. Comme si tu avais laissé un immense vide derrière toi.

Car Lydia ne savait si c'était le départ d'Aèl ou tout ce que son corps avait subit qui l'avaient fait le plus souffrir. Même cet enfant qui vivait quelque part et auquel elle ne voulait plus jamais pensé ne l'avait détruite avec autant d'application barbare que le départ du brun.

Mais elle devait laisser parler son corps. Ils avaient toute la vie devant eux. Une éternité qu'elle voulait passer à ses côtés, qu'elle lui offrait sans concession. Sans même se poser la moindre question. Il était là, c'était tout ce qui lui importait. Tout. Elle s'offrait à lui une nouvelle fois, livrée à la caresse de ses mains sur sa peau frémissante. Aèl avait le pouvoir et le contrôle. A lui d'en faire ce qu'il voulait.

Octobre 2020

Sensations, sons, images, tout s'était mélangé cette fois. Il avait la tête qui tournait sous l'effet de l'alcool de la fête, des lumières aveuglantes dans la rue et surtout parce qu'il ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Ils s'étaient jurés, il le savait, de ne plus retomber dans leurs filets. Plus jamais. Ils s'étaient haïs, maudits, entre déchirés, tout ça pour cacher une seule et même chose, leur amour réciproque. Simplement parce qu'il n'avait pas eu le courage de lui demander de rester près de lui, par fierté mal placée. Ils auraient pu ne jamais vivre cette expérience, mais ils s'étaient éloignés et avaient suivis des chemins très différents. Alors pourquoi étaient ils là, maintenant, sept années et une vie plus tard, à se dépouiller de leurs vêtements comme des adolescents un peu trop pressés ? Ça n'avait pas de sens.

Il se débarrassa enfin de tout ce qui pouvait les gêner, fébrile, agacé par le nombre de tissus qu'ils avaient l'un et l'autre sur eux. Il n'avait même pas fait attention à ce qu'elle portait, c'était bien trop futile sur l'instant. Tout ce qui comptait c'était elle, lui, eux. Le ciel, le sol, la vie au dehors, tout cela n'était plus qu'un songe. Ses mains glissèrent sur la peau fine de la mannequin, et il cacha son visage dans ses cheveux blonds, presque shooté à l'odeur de son parfum qui, il lui semblait, n'avait pas changé. Mais peut être était ce dans sa tête. C'était peut être sa mémoire qui lui faisait sentir cette odeur addictive au lieu d'une autre, parce que c'était celle qu'il désirait. L'esprit peu jouer de ces tours parfois. Son estomac se noua, et il chassa cette pensée. Ça ne pouvait pas être un rêve.

Il embrassait chaque parcelle de peau qu'il pouvait atteindre, en appelait à sa mémoire pour parcourir le corps qu'il avait jadis connu comme s'il avait été le sien, incapable de penser ou parler. Son cœur tapait contre ses côtes, et il entendait son jumeau lui répondre. Ça lui suffisait à être heureux. Il ne comprenait plus comment il avait pu vivre sans elle. Sans ce sourire espiègle, ou bien ses légendaires caprices boudeur, ou son corps contre le sien alors qu'ils refaisaient le monde à leur image, si longtemps plus tôt, à l'époque où tout semblait leur sourire...

Il enlaça ses hanches fines, l'esprit ailleurs, murmurant des déclarations idiotes alors qu'il rabattait les couvertures imperceptiblement sur leurs deux corps déjà bien trop brûlants. Cette passion, il ne l'avait pas retrouvée chez Lenny, ni personne. Son cœur ne battait ainsi que pour elle. Il ne voulait faire l'amour qu'à elle. Il n'aimait qu'elle. C'était comme ça, et il ne pouvait plus s'échapper maintenant. Alors autant se laisser porter. L'amour à ses raisons que la raison ignore. Et tant pis s'ils foutaient chacun leurs vies parfaites en l'air. Celle qu'ils construiraient tous les deux, elle serait encore bien plus parfaite que tout ça.

Octobre 2020

Sa tête tournait comme si elle avait arrêté de respirer voilà sept ans et qu'elle revenait enfin à la surface, crevant l'eau qui l'avait aveuglée, se rendant contre de l'air qu'elle avait oublié d'insulfer à ses poumons et prenant pour la première fois une bouffée libératrice. peut-être n'avait-elle pas vécu tant qu'elle était loin d'Aèl, prisonnière des souvenirs qu'elle refusait de se glisser en elle. pour mieux revenir à la surface, offrir son regard, son visage, son corps aux mains et aux yeux du brun qui lui semblaient comme un nouveau soleil qu'elle n'avait vu depuis des millénaires. Le temps avait été lent, n'avançant plus alors que leurs chemins s'éloignaient un peu plus l'un de l'autre. Jusqu'à ce que le destin les mettent à nouveau sur le même chemin, dans un slow langoureux qu'ils créaient de leurs corps qui frémissaient comme durant cette première fois que Lydia n'avait jamais oublié. Quand elle s'était offerte au brun, comme à chaque fois qu'ils s'offraient cette amour qu'ils ne voulaient s'avouer. La blonde avait essayé de le faire lire de son corps qui ne pouvait mentir, dans son état à chaque fois qu'il la touchait, dans sa peau qui avait frissonné à chaque fois un peu plus. Dans ses gémissements qui s'était échappés de ses lèvres, dans ses mains qui avaient enfoncées leurs ongles dans cette chair tant aimé, dans ses lèvres qui avaient capturées les siennes et dans ses yeux qui lui disaient "je t'aime". Mais ils étaient partie. Leurs mondes s'étaient désoudés, leurs cœurs s'étaient brisés alors qu'il l'avait laissé là, dans sa douleur, dans ses souvenirs sur lesquels elle avait pleuré pendant si longtemps avant d'essayer de l'oublier entre les bras d'hommes qui la payaient puis dans les bras de celui qui quelques heures plutôt était encore son fiancé, une ordure qu'elle avait délibérément choisi.

Son sourire s'élargit encore alors qu'elle collait sa peau blanche à celle si différente d'Aèl, que leurs dermes se couvraient lentement de sueur alors qu'ils s'oubliaient dans les bras l'un de l'autre, qu'ils envoyaient voler leurs vies pour que leur chemins se retrouvent enfin. Dans le marbre dans leur chambre, dans l'instant qui se figeait à jamais pour leurs mémoires, ils redécouvraient les sens qui les avaient fuit, la beauté de l'amour qu'ils se portaient alors que des rires venaient suivre la progression de leurs chaleurs. Lydia captura ses lèvres alors qu'elle collait son basin au sien, obéissant aux mains de cet homme qu'elle avait toujours aimé sans vouloir lui dire.

Elle voulait le retrouver et doutait du réalisme de la situation. C'était comme si ses rêves se réalisaient brusquement, comme si plus rien ne pouvait lui arriver alors qu'elle se blottissait contre le corps musculeux du sportif. Lydia se sentait redevenir une adolescence aux caprices stupides, une enfant qui se croyait adulte en offrant son corps comme on donne un présent sans importance. Grand dieu qu'elle l'aimait. Son corps s'emballait dans sa poitrine alors que son dos venait retrouver la cambrure du désir. Les paroles d'Aèl la transportaient vers un autre monde et elle se sentait seule dans ce dernier, seul en la compagnie de l'homme qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer.

Appuyant ses lèvres contre le cou de celui qui fût son amant, elle marqua sa chaire, s'appropriant à nouveau son corps, son âme, lui passant avec plus de réalisme que jamais une laisse imaginaire qui les liaient tous les deux. Elle lui offrait la clef de son coeur pendant qu'elle le faisait sien. Lydia ferma les yeux, laissant ses nerfs réagirent au moindre contact. Elle sentait le sexe d'Aèl durcir contre son corps pendant que sa respiration se faisait plus difficile et pourtant tellement plus claire. Laissant parler les souvenirs du corps de son partenaire qu'elle avait autrefois fait maitre du sien, elle ne laissa même pas le temps aux préliminaires tant sa passion se faisait douloureuse. Elle avait envie de lui, envie de le sentir en elle, envie qu'il lui face l'amour comme seul lui savait le faire. Elle aurait voulu redevenir une adolescente, passer des journées enfermées avec lui à faire l'amour, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils tombent couvert de sueur sur les draps, se jurant l'éternité sans jamais oser laisser la parole à leur coeur. Elle l'aimait. C'était sa seule certitude. Et qu'importait les conséquences. Il était là.

Octobre 2020

Lydia était comme une bouffée d'air frais, elle lui ramenait en pleine face tout ce qui lui manquait et qu'il n'avait pas remarqué comme manquant à l'appel. Il passa ses mains sur sa peau, savourant ses mouvements lascifs, fasciné par son corps comme s'il le découvrait pour la première fois. Pourtant il n'avait pas changé, ce corps. Il brillait toujours de toute sa perfection. Sa bouche se perdit dans son cou et le long de son ventre, ses mains sur sa poitrine et il faillit lui sauter dessus en captant les sons qui s'échappaient de ses lèvres criminellement séduisantes. Il enroula son bras derrière elle, murmura un je t'aime de plus, et lui adressa un sourire ravi. Plus rien ne les séparerait.

Il embrassa sa clavicule, et sans plus se poser de questions, il se glissa en elle, à moitié drogué par l'odeur de sa peau. Il savait qu'elle n'avait pas non plus la patience d'y passer des heures. Ce n'était pas par négligence, ce n'était pas par brutalité, c'était simplement vital. Retrouver leurs repères, leurs ressentis, nourrir la passion qui avait soudainement prit les commandes de leurs cœurs pour éviter l'incendie. Le contact fit louper un battement à son pauvre cœur, et il posa son front sur l'épaule dorée de la jeune mannequin, luttant contre la déferlante qui s'emparait de chaque centimètre carré de son corps. Ce n'était même pas vraiment contrôlable, c'était inhumainement bon. Son corps était à la limite de trembler, tant le plaisir d'être contre elle, en elle, le submergeais. Il ne comprenait vraiment pas comment il avait fait pour vivre loin d'elle ne serait-ce qu'une journée.

Il lia ses doigts aux siens, les yeux dans les yeux, et ses hanches bougèrent machinalement d'arrière en avant. Il se sentait partir très loin, au dessus du sol et du ciel, là où personne ne pouvait les atteindre. L'amour, le désir, la passion, tout ça au final n'était qu'une seule et même chose que le sexe véhiculait et qui pouvait les transporter bien plus haut que tout ce qui caractérisait leurs vies insignifiantes. Il apposa ses dents contre la peau fine de la blonde, appréciant lui même la caresse qui marquait sa chair. Comment avait il pu ne pas réaliser, où diable avait il trouvé la force de rester loin ? Il ne savait plus vraiment quoi penser maintenant. Était il possible qu'il eut eu autant de force mentale ? C'était incongru. Là, alors qu'il lui faisait l'amour pour la première fois depuis ce qui semblait être des siècles, il comprenait qu'ils n'avaient fait que se mentir... Ils avaient fait des barricades, et ce soir, ils avaient tout laissé s'écrouler. Parce qu'ils s'aimaient. Et ils allaient se le prouver.

Octobre 2020

S'il fallait un seul souffle à la jeune femme, elle l'aurait offert à son amant. Elle redécouvrait son cœur, les sentiments premiers qui l'avaient terrassé voilà ce qui lui semblait une éternité. Comment avait-elle pu oublier de l'aimer ? Comment l'espace de quelques secondes avait elle pu croire qu'il suffirait d'un peu de temps pour voir derrière ses sentiments ? Il n'en était rien. Elle était folle de lui comme si elle renaissait de ses cendres alors que leurs chaleurs poussaient son cœur jusqu'à ses flammes qui l'avaient autrefois consumées. Elle s'oubliait entre ses bras, bien différemment de l'oubli que tous avaient essayer de lui faire connaitre. perdre sa force et son honneur aurait dut la détruire et elle avait pourtant gardé le visage haut, cherchant un peu plus loin, voyant les étoiles qui un jour allaient brilées de nouveau. Comme elles le faisaient ce soir alors qu'il l'attirait à lui, qu'il l'attirait en sa compagnie dans les bras du désir et de l'abandon. Lydia aurait pu tout lui offrir et elle le faisait. Son coeur, son corps, son âme, tout était à elle en ce sombre nuit que la lune peinait à réanimer.

Mais la blonde n'avait que faire du temps qu'il pouvait faire. Elle était uniquement focalisée sur l'homme en face d'elle, son ventre déjà si plat se rentrant un peu plus. Un gémissement de pur plaisir s'échappa de ses lèvres alors qu'il se glissait en elle, et elle sera un peu plus fort ses bras autour des épaules musclées du sportif. Ses ongles s'enfoncèrent plus fermement dans la chaire alors qu'elle accompagnait de son basin les mouvements de son amant. Ses mains retombant, venant griffer les draps, elle ouvrit les doigts pour que se glisser contre eux ceux d'Aèl.

" Je t'aime " murmura-t-elle, sans vraiment savoir s'il l'avait entendu ou non. Elle s'en fichait. Elle voulait lui dire encore et encore ses vérités qu'elle avait caché à tous et surtout à elle-même, derrière d'épaisses barrières et derrière son masque autrefois aussi dur que du cristal qui s'était petit à petit évanouie dans la nature à mesure que le bonheur des autres venaient la noyer pour mieux la faire croire au sien qui viendrait un jour. Lydia n'aurait jamais cru que ses deux prunelles dans lesquelles elle s'était perdue à tant de reprise deviendraient son nouveau port où elle jetait avec délice son ancre. pourquoi partir que le bonheur était là, à toucher les étoiles où ils se menaient mutuellement.


Lydia ne sut dire pendant combien de temps ils firent l'amour. Longtemps sans aucun doute. Elle s'était endormie dans ses bras, entièrement nue, se blottissant contre lui en un geste qui n'avait pas changé. Elle lui souriait, elle sourit pendant tout son sommeil, un immense sourire fixé sur les lèvres. Elle aurait pu rester là pendant des heures et ne jamais se réveiller. Il lui semblait n'avoir dormit que quelques heures lorsque son téléphone sonna. Grommelant, elle décrocha et laissa échapper un "quoi" pâteux avant que son esprit ne s'éclaire à la voix de son meilleur ami. Lydia sortie du lit après un baiser rapide sur les lèvres d'Aèl et se précipita dans la salle de bain, totalement nue. Elle inspira légèrement et laissa éclater son bonheur dans des mots presque incohérent pour son meilleur ami. Aèl devait entendre toutes ses paroles mais elle s'en contre fichait. Elle était heureuse, trop heureuse. Et son résumé de la nuit fut magnifié par son coeur qui battait trop fort dans sa poitrine brulante.

Tarek eut droit au moindre détail pendant que la blonde se perdait dans ses souvenirs. Elle ne sut lui dire pendant combien de temps ils s'étaient rappelé des temps anciens qui leur avaient manqués. Elle lui parlait des instants de calme dans le feu de leurs passions, n'oubliant aucun détail, lui raconta ses yeux qui se perdaient dans ceux d'Aèl pendant qu'elle faisait glisser sa main contre la paume de son amant et aimé. Elle s'excusa de ne l'avoir jamais cru alors qu'il lui soufflait la vérité lorsqu'ils n'étaient que des adolescents. Tarek lui avait toujours dit qu'elle l'aimait et elle avait fuit ses sentiments comme une idiote. Maintenant elle savait. Aèl était le double de son âme, celui qui lui avait manqué. Celui à qui elle avait offert le titre d'âme soeur dans sa malédiction. pour réaliser qu'il était réellement cette âme soeur qu'elle ne voudrait jamais perdre.

Octobre 2020

Le plaisir les avait consumés, comme un petit tas de papiers jaunis qu'on élimine du bout chaleureux des allumettes. La chaleur de la peau de la jeune femme contre la sienne lui donnait une impression d'être en vie comme il en avait rarement expérimenté, et pour la première fois depuis longtemps son cœur et son souffle s'étaient posés pour lui accorder un sommeil sans rêves. Le calme en était presque envoûtant. Après leurs étreintes brûlantes, il avait enroulé son bras autour de ses hanches, et il respirait contre sa nuque fine, enfin apaisé. Il ne la sentit même pas quitter le lit. Sa maladie avait ce côté agaçant qu'une fois qu'il dormait, il en fallait pas mal pour le tirer de sa torpeur, la faute aux cachets... Sans eux, il aurait passé son temps à dormir et se réveiller, sans faire ni l'un ni l'autre de façon complète. Et pourtant, il se réveilla.

La lumière qui passait sous la porte de la salle de bain fut identifiée comme le facteur de son réveil, et puis il réalisa que quelqu'un frappait doucement à la porte de sa chambre. Il grommela une autorisation d'entrer, et le battant révéla un Stanley un peu timide malgré le sourire moqueur pendu à ses lèvres. Il demanda plusieurs fois pourquoi la salle de bain était allumée mais fermée, taquina un peu trop et se fit envoyer bouler en beauté, bien que gentiment. Lenny cria de loin qu'il était tard dans l'année pour les ours et qu'il était l'heure de retourner hiberner ; il n'eut de réponse qu'en un "Fuck you !!" fleuri et autres joyeusetés. Puis ce fut le tour du coach. Là, ça commençait clairement à l'agacer. Entre Lydia au téléphone qui de temps en temps lui demandait une participation à sa conversation avec son meilleur ami et les autres crétins dehors, sa patience s’effritait.

Finalement, à bout de nerfs, il quitta la chaleur confortable du lit, alla ouvrir la porte de la salle de bain, et enveloppa la jolie blonde de ses bras pour l'entraîner vers le lit, lui laissant le temps de faire ses au revoirs à Tarek au bout du fil avant de lui prendre gentiment son portable, le poser sur la table de chevet et reprendre ses hanches dans ses bras. Il voulait profiter de sa présence au maximum. Il ne savait pas combien de temps il leur restait pour le moment, pas question donc de le partager avec le rouquin maintenant qu'il était réveillé. Il embrassa sa joue, et soupira de bonheur contre les oreillers. Enfin, il était heureux... Moi aussi je t'aime, tu sais... Je t'aime amour. Et c'est tout ce qui importait.

Octobre 2020

Tout à son bonheur, Lydia avait envie d'emmener le monde avec elle sur les surfaces où elle était allée se perdre. personne ne pouvait penser à la moindre chose grave, le monde ne pouvait qu'être magnifique, les oiseaux chanter et la planète tourner enfin rond. Elle se sentait mis stupide mis terriblement bien et Tarek devait sentir son bonheur irradier à travers le combiner du téléphone. Elle aurait pu rire et pleurer à la fois, se souvenir avec une boule dans la gorge des anciens temps où la souffrance était omniprésentes. Mais à quoi bon ? Aujourd'hui, Aèl était là, le destin les avait à nouveau poussé dans les bras l'un de l'autre. Dieu avait enfin changé sa veste, accepté que cette enfant qu'il avait autrefois torturé avec application connaisse sa partie de bonheur pur et terriblement bon à sentir.

Lydia avait sourit à celui qui fut son amant et que avait prit tout l'officiel d'un nom de petit ami vient la chercher. Elle s’excusa du bout des lèvres auprès de Tarek, presque trop remplie de bonheur pour penser aux autres. Elle grimpa à califourchon sur son aimé, sa poitrine venant caresser le torse musclé du sportif. Enroulant ses bras autour de sa nuque, la blonde vient l'embrasser alors que les pointes de ses cheveux venait chatouiller la peau de l'homme contre qui elle se collait un peu plus. Le regardant droit dans les yeux comme elle ne l'avait jamais regardé, elle caressa de ses pensées les mots qu'il lui offrait encore une fois. Ils s'aimaient, comme ils n'avaient jamais osé se le dire. Le monde se serait écroulé autour d'eux qu'elle ne s'en serait rendu compte, happée par les prunelles d'Aèl. Il était là, là pour toujours. Elle voulait y croire, croire que le "nous" qu'elle avait enterré voilà des années était bel et bien vivant. Son portable vibra, une première fois, affichant le nom de Barbie puis une seconde, avec un smiley en forme de coeur après le prénom de Sean. Elle n'avait plus besoin de ce cacher derrière ce mariage auquel elle ne croyait pas. Elle voulait immortaliser ce moment, étaler son bonheur en première page de chaque magasins. Elle l'embrassa une nouvelle fois, se sentant à sa place dans les bras du brun, sentant son coeur arrêter enfin de saigner, sa cicatrice qui ne s'était jamais refermée connaitre enfin la douce chaleur d'une baume apaisant. Elle ne parvenait à s'en rendre contre. Il était là.

Elle le poussa sur les cousins de ses mains et se pencha à son tour sur son corps, sa cambrure si attirante mise en avant, caressée par les paumes tendres de cet homme qui avait toujours sut l'amener si bien au sommet de son plaisir et de son bonheur. Lydia avait déjà envie de lui, envie de lui faire l'amour jusqu'à la fin des temps sans jamais être séparer de lui. Redevenir une adolescente insouciante qui ne pensait plus aux protections avec celui qu'elle aimait plus encore que son petit ami, de cet amour malsain et interdit d'une liaison. Ses lèvres pleines virent glisser sur la peau halée d'Aèl, s'attardant sur le suçon qui avait fait ses marques dans la chair de son cou, sur son torse qu'elle redécouvrait de ses baisers et de ses mains.

Comment a-t-on pu faire ? J'ai l'impression de ne pas avoir vécue pendant 7 ans loin de toi.

Lydia ne pouvait parvenir à garder son bonheur pour elle. Elle avait envie de tout lui dire, de lui confier le moindre de ses mots. Il avait toujours été là, amant muet qui la regardait se détruire, se débattre sous le feu des mauvaises nouvelles. Jusqu'à ce qu'il l’abandonne. Mais la rage s'était entièrement évanouie. Elle ne pouvait lui en vouloir avec cette rancœur d'enfant. Il était là et c'était tout ce qui comptait. Rien d'autre n'avait sa place dans ce mode qui ne tournait maintenant plus qu'autour d'une seule et unique personne. Il était devenu son soleil et l'air qui faisait battre son cœur.

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Octobre 2020

Alors que la blonde se posait paisiblement près de lui, Aèl se sentait bien. Il embrassa ses cheveux, et sourit à sa phrase si innocente qui prenait un sens insoupçonné. Il resserra un peu sa prise, et soupira contre sa nuque, les yeux fermés. Il se sentait tellement hors du monde, là, comme s'ils n'avaient rien à craindre de personne et que tout s'était arrêté au dehors. Je ne sais pas mon ange. Peut être qu'on a simplement pas vécu pleinement, comme des machines en veille ou quelque chose comme ça... Ses lèvres glissèrent le long de son épaule douce, et il traça des arabesques sur son bras du bout de ses doigts. Il espérait que tout irait bien pour eux. Il n'était pas en état pour surmonter des obstacles.

Les épreuves, ils auraient bien assez à vivre, de toute façon. Alors que la lumière des lampes dansait devant ses yeux, le brun sentait son esprit partir et ses muscles s'engourdir, comme si une force invisible le plongeait dans un épais goudron. Il luttait de toutes ses forces, cramponné à l'idée de cette femme qu'il aimait passionnément qui se tenait au creux de ses bras hâlés, mais c'était tellement dur ! Il mordit profondément sa lèvre inférieure, et souffla contre l'oreille de la blonde, cherchant à bouger le plus possible sans trop fatiguer son corps pour ne pas tomber endormi. La maladie le rongeait, consumait ses cellules mais il ne fallait pas qu'elle sache. Pas tout de suite. Il avait bien assez honte face à ses collègues, quand il arrivait qu'il tombe raide endormi sur le terrain sans signe avant coureur... Peut être la chance avait elle décidé de ne pas croiser son chemin.

Dis moi... Comment ça va se passer, maintenant ? Que fait on et, que fais tu pour ta relation ? Je sais que tu ne veux sûrement pas en parler, mais je n'aime pas faire traîner les choses tu sais... Il passa son nez sur le creux de son cou, cachant un peu son visage à la façon des enfants pris en faute qui cherchent le réconfort ou à attendrir, un peu stressé. Il connaissait son caractère, seulement c'était vrai, il aimait que tout tourne rond rapidement. C'était sa sécurité, son ancre. Sans ses repères, il n'était qu'un château de cartes offert au vent. Et il comptait de tout son cœur sur leur histoire pour créer le plus solide des repères de toute sa vie. Il avait besoin d'elle. Il n'était pas le garçon que les gens voyaient, il n'était qu'un jeune homme fragile qui cherchait désespérément à se rassurer. Elle était la lueur du phare dans le néant de sa tristesse. Et de toute son âme, il priait pour que cette lueur devienne un soleil. Son soleil.

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Octobre 2020

Elle s'attardait sur ce corps dont elle sentait encore la douce chaleur. Lydia avait perdu depuis longtemps le fil de ses pensées, rêvant à cette douce innocence, cette rêverie qu'elle avait pu vivre. Redevenir une adolescente qui n'avait à se soucier de rien d'autre que de sa popularité. Et non des colères de son fiancé qui se terminaient irréversiblement de la même manière. Sean savait ce qu'il faisait, les marques n'étaient jamais visible sur le corps de l'Ange et pourtant son coeur saignait un peu plus alors qu'elle était avec le châtain. Cette blessure trouvait sa libération alors qu'elle se perdait dans des prunelles dont l'éclat sur les terrains de baseball la faisait frémir. Combien de match avait-elle vu, si proche d'Aèl qu'une seule réaction de sa part aurait pu lui permettre de l'approcher. Mais elle avait fait taire cette envie sourde par peur de recommencer une boucle sans fin qui ne les mènerait que jusqu'à une autre souffrance. Aujourd'hui pourtant, elle acceptait les bras autour d'elle. Elle acceptait de se laisser tomber pour lui, de lâcher prise et de lui offrir la laisse pendue à son cou.

La blonde s'éloigna légèrement de son ancien amant alors qu'il lui posait la question à laquelle elle réfléchissait depuis la seconde même où leurs lèvres s'étaient trouvées. S'éloignant pour mieux plonger ses prunelles dans celles de son vis à vis, elle déposa un baiser papillon sur ses lèvres avant de le regarder et de lui répondre, les doigts de sa main droite courant toujours sur le torse du brun

Sean et moi ça a été fini au moment même où nous sommes partie tous les deux. pour le reste... Ca ne dépend que de toi, de ce que tu veux. Je te suivrais... Mais dit moi ce que tu veux. Je refuse juste qu'on recommence à se déchirer comme on le faisait. Je... J'aurais dut mal à supporter d'etre loin de toi après ce qu'il s'est passé mais si tu le désires... On fera comme s'il ne s'est rien passé.

La blonde baissa la tête, mordant dans sa lèvre inférieure sans vraiment oser croiser de nouveau le regard qui la transperçait de part en part. Sa réponse pouvait aussi bien la détruire que la faire enfin croire que le bonheur pouvait lui être accordé, malgré tous ses pêchers et ses injures envers Lui. Lydia s'était légèrement relevée sur ses coudes pour mieux le voir, le visage se cachant derrière une lourde mèche blonde, comme lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente qui charmait de ses yeux de biches derrière des cheveux dociles.

Octobre 2020

La douceur qui planait dans la chambre, comme une entité bienveillante venue d'ailleurs, était comme la cristallisation de rêves qu'il avait depuis longtemps cadenassés dans le fin fond de son esprit. Et pourtant, elle était là, bien réelle et il avait presque envie de fermer les yeux pour la savourer sans jamais qu'elle ne s'estompe. Il scrutait le visage de Lydia sans un mot, simplement pour la regarder, se persuader qu'elle était là pour de bon. Il promenait ses doigts sur sa peau en une caresse de plume, effrayé à l'idée que peut être, elle pourrait se briser et lui revenir brutalement à la réalité. Il respirait calmement, et la voix de la belle mannequin le ramena à lui sans aucune brusquerie.

Il l'écouta vaguement, le cœur posé, un doux sourire aux lèvres et sans jamais cesser le ballet de sa main sur la peau fine. L'espèce de doute qui régnait dans les yeux de la blonde ne lui firent même pas de peine, tant il savait qu'elle n'avait pas de raisons d'être ainsi inquiète. Il ne la laisserait plus repartir, sauf si elle lui disait et avec conviction qu'elle ne ressentait rien pour lui. Hormis cela, rien ne pourrait plus l'empêcher de la récupérer. Il l'embrassa doucement, et un sourire comme elle n'en avait sans doute jamais vu sur son visage étira ses lèvres, posé, réfléchi et comblé. Le sourire d'un adulte, qu'il n'aurait jamais cru devenir un jour. T'en fais pas, amour. Moi, plus jamais je ne pars. Et si tu ne veux pas que je m'en aille, alors, j'espère pour toi que tu sais à quoi tu t'engages parce que tu ne me pourras plus me décoller de tes basques !

Dehors, il entendit passer Lenny et Elias qui gloussaient, visiblement très éméchés et prêts à se sauter dessus dans le couloir, et constata avec un drôle de sentiment satisfait que ça ne l'atteignait et qu'au contraire, ça l'amusait. Il pouffa dans son oreiller, et resserra Lydia contre lui, respirant son odeur. Elle le calmait, et tout ce qu'il espérait, c'est que leur histoire renaîtrait et qu'enfin, ils pourraient construire quelque chose aussi loin que va la vie. Sans retour.

Octobre 2020

Lydia se sentait bien. Elle avait l'impression unique d'être enfin à sa place. Que toutes les pièces du puzzle de sa vie étaient enfin au bon endroit, s'encastrant à merveille. Elle sourit au brun, sachant qu'elle allait tout détruire en quelques paroles. La blonde inspira légèrement, caressant le visage de celui qui avait été pendant si longtemps son amant. Combien elle avait aimé les heures passées entre ses reins, combien elle avait aimé détruire les autres en sachant qu'il reviendrait vers elle. Au fond, peut-être avait-elle toujours sut qu'il l'aimait et elle avait joué. Lydia était à l'époque une chatte jouant avec sa proie, sadique, s'armant de sa beauté comme seule excuse. Mais Amarok avait tout changé. Il avait fait facillé le plateau en équillibre précaire de sa vie et l'avait fait s'écrouler. Elle n'était qu'une enfant quand elle sortait avec le professeur. Une gamine qui se croyait puissante et qui croyait avoir à sa merci un plus gros poisson encore qu'Aèl. Mais le criminel lui avait fait comprendre pendant les heures qu'avaient durée la torture qu'il lui avait fait subir. Il aurait pu la tuer. Il aurait dut peut-être. Les mots que se glissait Lydia. Mais aujourd'hui, elle était heureuse d'être toujours là. De s'être accrochée à la vie alors qu'elle luttait dans le coma artificiel où les médecins l'avaient plongé.

Je sais que c'est pas forcément le moment mais... La blonde plongea ses prunelles dans celles qui l'avaient toujours fait fondre d'Aèl, mordant sa lèvre inférieure, inquiète de sa réaction. pourquoi ? pourquoi ça c'est passé comme ça ? Tu m'aimais pas vrai quand on était ado ?

Tellement de questions se bousculaient dans l'esprit de la blonde qu'elle en avait mal à la tête d'avance de ne savait comment les poser. Elle avait tellement peur de la vexer avec des mots qu'il ne voulait entendre. Dit... Est-ce que tu m'aimes ? mais les mots ne franchissaient pas ses lèvres parce qu'elle savait bien qu'aujourd'hui il l'aimait comme elle se refusait de se l'avouer alors qu'ils n'étaient que des gamins stupides. Elle l'aimait. Avec ferveur. Mais cela n'avait rien changé. Jamais elle ne lui avait dit. Maintenant... Seul le temps pourrait leur dire ce que le destin leur promettait. Lydia espérait que ce temps serait long. Qu'enfin ils sauraient s'apprivoiser. C'était ainsi qu'ils devaient finir. Ensemble. Son âme soeur démoniaque à ses côtés. Lui qui l'avait prise pour la première fois et à qui elle aurait voulu s'offrir à jamais. Rien qu'à lui. Et pourtant elle s'était perdue dans les pêchers qui avaient leché sa chair à longueur de temps. L'ombre d'elle-même.

Octobre 2020

Depuis qu'il la connaissait, Lydia avait toujours eu le chic pour poser les questions qui fâchent, s'intéresser à ce que tout un chacun tente de cacher, briser les barrières de l'univers intime. Il avait toujours détesté cette manie, aussi, c'était souvent mit dans des colères noires quand elle insistait, à en quitter le lit en hurlant et s'enfuir par la fenêtre pour ne plus donner signe de vie pendant des jours. Sa vie privée, son histoire, son monde de violence et de haine ne concernaient que lui et encore aujourd'hui, il avait du mal à accepter qu'on le questionne. Mais quel choix avait il vraiment ? S'il voulait rester près d'elle, il fallait qu'il fasse quelques concessions, qu'il range sa fierté au placard et délie un peu sa langue. Il soupira, ferma les yeux le temps de trouver ses mots sans cesser de faire naviguer ses doigts sur la peau de la blonde. Pourquoi.. Il y avait tant de réponses, à vrai dire.

Mais mieux valait commencer par le commencement, le pourquoi de l'origine, ce qui l'avait freiné d'abord. La raison sombre. Au début, pourquoi.. Parce que je ne voulais pas me lier à une fille de votre monde, parce que je vous haïssais au plus profond de mon être. J'ai toujours contrôlé la moindre chose de ma vie de collégien et de lycée, je me suis forcé à ne pas laisser mes émotions me dominer. Je t'aimais, à en mourir, mais jamais je n'aurais accepté de me lier à ce point à une riche, ce que j'appelais une "princesse". J'ai apprécié Selena aussi, mais je ne l'ai pas aimée. Mathieu a toujours su pour mes sentiments, je n'imaginais pas que vous seriez ensembles. Je l'ai détesté. De toutes mes forces. Je voulais qu'il voit quelqu'un qui comptait pour lui souffrir de ma main, je voulais le déchirer entre elle et moi, mais je ne voulais pas de prendre à lui. Voilà pourquoi. J'avais beau haïr, trahir, mentir, à lui j'étais parfois loyal; assez pour vous laisser batifoler ensembles. Et ensuite... Je t'aurais jetée. Tu étais trop capricieuse pour moi, j'avais envie de te frapper quand tu jouais autour de moi ! Ses dents mâchèrent le côté de sa langue, et il soupira. Il n'avait rien d'autre à lui dire. Ou presque rien.

Sa main glissa dans ses cheveux, et il chercha le meilleur moyen de lui dire ce qu'il sentait ramper dans son regard inquiet et plein de doutes qu'elle cachait à peine. Tu sais, j'imagine que tu te te poses la question. Enfin, je veux dire.. Saches que je... Sa voix mourut sur ses lèvres, et il tiqua. Non, il n'était pas prêt à le lui dire, à assumer comme ça face à face. Pas avec cette sincérité poignante qu'il aurait du avoir, il ne pouvait pas lui le dire en pleine conversation, c'était trop pour lui. Il fit une petite moue, agacé, et détourna son attention sur l'horloge. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'elle ne lui fasse pas une crise.

Octobre 2020

Elle l'écoutait en évitant son regard, calant sa tête en un geste enfantin contre la clavicule du beau brun. Entre ses muscles, elle se sentait si petite, comme si elle n'était pas grand chose, perdant ses mimiques et sa fierté de riche héritière. Lydia inspirait et expirait, se fixant sur cette respiration qu'elle avait entendue pendant des heures et qui la calmait avant de l'envoyer voler dans les bras de Morphée, rêver à un futur impossible qu'elle touchait pourtant aujourd'hui du bout des doigts si elle en faisait pas tout mourir avec son caractère qu'il haïssait. Cette fierté qui l'avait empêcher de dire la vérité à Aèl alors qu'elle pleurait enfant sur ces sentiments étranges qu'elle éprouvait pour ce garçon si différent d'elle.

Calme, elle écoutait les paroles. Elle se remplissait de cette voix qui la berçait alors que les doigts du brun qui courraient toujours sur sa peau lui faisait le plus agréable des massages. Ils étaient bien là, tous les deux, sans avoir à bouger d'un pouce. Elle voulait tout savoir, comprendre où ils avaient merdé. Comprendre son passé, ce qu'elle avait fait pour qu'il la déteste à ce point. Si Lydia avait toujours été cette petite peste capricieuse, elle n'aurait jamais cru que c'était l'une des raisons principales de cette défection de la part de celui qui malgré toutes ses années possédaient encore son cœur. Si elle avait aimé Mathieu, jamais elle n'avait pu s'attacher à Sean. Aèl hantait la moindre seconde. A lui, elle aurait pu tout donner. Se donner entièrement et pas seulement lui offrir son corps. Mais c'était trop tard et la blonde le savait. Elle devait avancer à ses côtés plutôt que de rêver revoir un temps ancien depuis longtemps révolu. Voilà sept ans qu'il était parti sans un retour en arrière. Le monde avait changé depuis sept ans.

Elle se releva alors qu'il commençait à parler et la voix n'eut pas besoin de mourir qu'elle posait déjà son index sur les lèvres d'Aèl.  Ne dit rien. Lydia déposa un léger baiser sur les lèvres du brun, les yeux mis clôt. Alors qu'elle s'éloignait, elle lui sourit. Elle avait changé. Grandit. Je t'aime. C'est tout ce qui m'importe aujourd'hui. Je ne pourrais te dire que je ne suis plus cette petite garce capricieuse que j'étais. Ce serait te mentir et je m'y refuse. Mais aujourd'hui, je veux tout faire pour que ce "nous" dont je rêvais existe. Si tu me laisses essayer bien sur.

Lydia fit glisser son index sur la joue du sportif, sentant contre son corps nu les muscles qui frémissaient, cette peau brune qu'elle avait aimé embrasser dès le premier instant. Si elle avait sût que tout finirait de la sorte. Le temps avait passé. Le temps avait changé. Elle avait changée. Différente, non pas plus mature mais plus adulte. Lydia était toujours aussi méchante. Mais elle avait comprit que l'amour des gens n'étaient pas un privilège qu'on pouvait piétiner à sa guise.