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 Broken Strings keep living on my mind

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Aèl J. Targison
Aèl J. Targison
« Sport »

Avatar : Ian Somerhalder
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MessageSujet: Broken Strings keep living on my mind   Broken Strings keep living on my mind Icon_minitimeVen 27 Mar - 16:42

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Mai 2020


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Le stade vibrait sous les chaussures de l'équipe, et le soleil inondait le terrain d'entraînement. Seattle ouvrait ses portes au début de l'été, et les joueurs s'amusaient tranquillement avec les battes et les balles. Ils appelaient ça s'entraîner, leur coach appelait ça faire les marioles. De mon point de vue, on jouait à le rendre fou. Marvin envoya la balle vers Josh, et je me jetai devant pour la frapper sous les cris agacés de sa copine. Jesse éclata de rire, lâchant la batte, et le coach se mit à hurler sur moi. Comme quoi je suis toujours en train de faire l'imbécile, que le match qui arrive est très important pour l'équipe, qu'il ne faut pas passer pour des imbéciles, et blah blah blah... Ma langue passa entre mes lèvres. En attendant, depuis que je suis là, on gagne ! Il siffla furieusement entre ses dents, et la balle serrée entre mes doigts s'envola à toute vitesse vers mes collègues de l'autre côté du stade. Terry loupa avec la batte, et notre pauvre entraîneur jeta l'éponge, partant se réfugier dans la cafétéria. Oui ben, c'est sûr, à six heures et demi le matin on est pas super agréables !

Le retour aux vestiaires fit râler les filles au bord du terrain, et je rejoignit Lenny en riant. Il boudait parce que je faisais trop de sourires aux cheerleaders, et je lui envoyai une pique bien sentie qui ramena le sourire sur son visage. Les autres se changeaient en chahutant, inondant les douches, et un regard entre nous convint que nous irions nous doucher chez nous, tranquilles, loin de l'agitation du stade. Les vêtements de sport quittèrent rapidement mes épaules, j'enfilai un tee shirt au col en V, un jean et des Vans, vissai mes lunettes de soleil sur mes cheveux. Lenny portait un bermuda gris, une chemise sans manches et une casquette de rappeur. Nos sacs sur l'épaule, un salut rapide aux copains et le soleil de la rue agressait notre peau. L'Aston attendait là, rutilante, tout aussi parfaite qu'au premier jour. Elle ne me rappelait plus rien d'avant la fuite, elle n'avait plus de sens affectif rattaché à tout ceux qui avaient partagé ma vie avant aujourd'hui. Aujourd'hui, ma vie était dorée, bordée de réussite et je pouvais sourire sans avoir à me soucier de ce qu'en penseraient les autres. Mes doigts liés à ceux de Lenny en étaient la preuve. Deux jolies lycéennes en tenue courte se retournèrent au bruit de la porte des vestiaires qui claquait, et la blonde décolorée sembla se liquéfier. La brune se mit à hurler, et les deux chiens de garde de l'équipe les repoussèrent férocement alors qu'elles se jetaient en avant. Les verrous de la voiture sautèrent, Lenny bondit sur le siège passager et les sacs atterrirent lourdement sur la banquette arrière. Un sourire étira mes lèvres. Finalement, quand je le regarde, je conclus que moi, je me suis un peu calmé !

J'enjambais la portière, saisi le volant et fit démarrer le moteur. Le ronflement attira le regard d'une bandes de jeunes frimeurs qui se prenaient pour des boss, à l'image de celui que j'étais à leur âge, et je retins un rire moqueur. Peu des gars comme eux et moi arrivaient là je suis. J'étais un chanceux, un génie parmi tous les gamins qui rêvent de devenir pros. En sport, j'avais bel et bien dépassé Mathieu. S'il me défiait aujourd'hui en escalade, je pense qu'il se prendrait une belle branlée. Et encore, ne pas parler du football... Le baseball bon, on passe ça à la trappe, ce serait pas du jeu je le laminais déjà au lycée ! La radio s'alluma doucement, et un vieux single de fin de ma Terminale capta quelques rayons de soleil. L'accélérateur ronfla, et le système s'enclencha doucement. Le parking disparu rapidement, ainsi que les groupies idiotes et le stade tout entier. Le périphérique était presque désert à cette heure. Il est neuf heures, tout le monde roule dans l'autre sens pour rejoindre le travail. Et nous, on le quitte. Le match est demain, et on va gagner. Aucun doute ! La main de Lenny glisse sur ma jambe, et je lui tire la langue en une grimace. Pas le moment je conduis !

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Aèl, où t'as mit mes godasses bordel ?! Oh damn. 'Tain, moi aussi je t'aime le matin bébé.. T'as déjà entendu parler du concept d'étagère à chaussures abruti ? Les yeux gris de Lenny me dévisagent curieusement, il tourne la tête vers la dite étagère, et devient rouge pivoine. Ah ouais, c'est con hein ? Sérieux... Il est cinq heures de matin ! Un soupir gronde dans ma gorge écrasée par les oreillers, et je repousse machinalement la couette avec les pieds, blasé. Pourquoi est-ce qu'on doit toujours se lever si tôt, chaque putain de match ? Chaque fois bon sang. Je rejoins la salle de bain, l'impression d'être en nage un peu agaçante. Le carrelage froid reçoit une bonne dizaine de malédictions, je saute dans la cabine de douche et allume l'eau brûlante avec une délectation non feinte. Lenny commence à râler que je fais jamais cette tête au lit, et je l'envoie paître violemment. Toujours la même chose avec lui, chiant à force...

Un petit déjeuner trop lourd et un nouveau reproche plus tard, la dispute matinale devenue quotidienne est là et mon téléphone portable s'envole à travers une vitre. Je hurle sur le blond pendant cinq bonnes minutes, il balance la pile d'assiettes en verre sur le carrelage de la cuisine, et le bruit caractéristique d'une gifle le fige dans ses mouvements hystériques. Il regarde ma main, mes yeux, et je prends un magnifique coup dans l'estomac qui manque faire remonter les œufs et le bacon. Voilà, mon quotidien n'est pas toujours au beau fixe contrairement à ce que je voudrais croire... Je quitte la cuisine en hurlant, choppe les affaires de sport de mon petit ami et les envoie plonger dans la piscine extérieur d'un geste précis. Là, il pète un câble, attrape une batte et se rue dehors. Oh. Putain. Ma voituuuuuuure !!! Je suis à toute vitesse, bloque le geste furieux et envoie voler ce pauvre Lenny dans la pelouse. Il est cinq et demi, et on va, je crois, réveiller tout le quartier. Il se redresse en tremblant, et je croise son regard d'acier. V'la qu'il pleure... Je soupire, passe ma main dans mes cheveux, et enroule mes bras derrière son dos. Il sanglote qu'il ne sait plus ce qu'on fait ensembles, et je me retiens de lui dire que parfois, moi non plus.

Une fois calmés, douchés et habillés -merci les doubles équipements- nous rejoignons le stade en silence. Le match est à dix heures, et nous sommes parmi les premiers. L'équipe est silencieuse, et je me concentre sur nos objectifs pour oublier la dispute de ce matin. Un jour, ça finira, c'est évident. Mon esprit s'éloigne de son chemin, et je me demande ce qu'elle fait, où elle en est de sa vie, si elle est heureuse. Peut être qu'elle me voit de temps en temps, sur ces écrans surfaits, tout comme je suis ses pas élégants sur les tapis de la mode. Je devrais l'oublier complètement, mais je n'y arrive pas. J'aime mon petit ami, ou du moins je l'ai passionnément aimé, mais je ne sais plus ce que je ressens en ce moment. Il s'éloigne et ne fait que reprocher, et je ne comprends plus notre relation. Le jeune garçon que j'étais était cruel, et ça n'allait pas. Aujourd'hui les médias disent de moi que je pourrais être le petit rêvé, mais ça ne va pas non plus. Un coup sifflet éclate dans l'air, et je sursaute sur le banc. Il est temps d'y aller, et penser sera pour plus tard.

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Nous avons gagné, encore, et la foule scande mon nom alors que je quitte le stade. Je veux voir mon petit ami, sorti du terrain après un mauvais coup, et je fais un signe distrait aux supporteurs. La porte blanche pèse lourd sous ma main pour la première fois, et je fronce les sourcils, soudain habité d'un drôle de sentiment. Josh et Terry chahutent avec moi, je leur répond joyeusement, pousse la dernière porte pour les vestiaires en taquinant Marvin à côté de moi. Il commence à répondre à mon geste, et les deux autres se figent d'un seul coup de chaque côté de nous. Surpris, je regarde leurs airs choqués et gênés, et tourne la tête vers l'intérieur. Mon sourire se fane presque immédiatement sur mes lèvres, et je plonge mes yeux bleus dans le gris de ceux de Lenny, sa main pâle plongée dans le short d'Elias, qui s'est fait disqualifier environ deux minutes après que mon petit ami soit sorti du terrain. Mon cœur me sembla peser une tonne, et je recule d'un ou deux pas, hypnotisé par cette main qui quitte vivement sa prison de vêtements, par le regard fautif et paniqué. Je vois.. Je comprends mieux maintenant, ok. Très bien... Aèl, non, je peux tout t'expliquer, attends, je.. Non. C'est ma voix, ce son bizarre et brisé ? Je sens mes épaules trembler, j'entends mes amis m'appeler, et je fonce entre eux pour quitter le stade. L'aston démarre beaucoup moins théâtralement que d'habitude, je vois Lenny se ruer derrière moi en criant pour m'arrêter et m'enfuis vers la maison, aveuglé par la peine et le choc. Je ne sens plus rien, rien qu'un vide étrange que j'espérais ne plus jamais sentir là. Je ne veux pas y croire. Mais je l'ai vu.

L'odeur de Lenny agresse mes narines, plus forte que je ne l'aie jamais sentie, et j'arrache ses vêtements de l'armoire machinalement, ignorant les larmes qui inondent mes joues. Comment est-ce qu'il peut me faire ça à moi ? Après tout ce que j'ai mis de côté pour lui, comment il ose me faire ça ?! Ses affaires volent dans tous les sens, se font boucler dans ses valises, pousser dehors. J'ai du mal à croire que je pleure si fort pour lui. Je pensais que je l'aimais pas réellement, mais apparemment beaucoup plus que ce que je croyais. Encore une fois, je n'ai pas pu maîtriser mon cœur. Le bruit de pneus me font redresser la tête, et je reconnais la Ford de Terry dans l'allée. Assis à côté de lui, tordant ses mains, Lenny scrute les fenêtres. Je serre les fermetures de la dernière valise, la pose avec les autres dans l'entrée et attend qu'il sonne. Terry ouvre la porte, l'air un peu gêné de se retrouver mêlé à ça, et le blond passe à côté de lui la tête basse. Il la relève pour dire quelque chose, ses yeux se posent sur les valises et il recule brutalement, prit de cours. Aèl.. Tu... C'est, c'est.. Tes affaires ouais. Tu récupères tout ça, et tu disparais de ma maison. Si Elias te convient mieux, grand bien vous fasse, j'espère que tu auras moins de reproches à lui faire à lui qu'à moi. Allez, vas t'en. S'il te plait. Terry sort du hall presque au pas de course, et Lenny mordille sa lèvre du bas. Il va essayer de s'excuser, de se faire pardonner, encore. Mon coeur, je ne voulais pas te blesser... Je suis désolé, je te jure, j'voulais pas que ça se passe comme ça. Je t'en pries, laisses nous une chance de.. Non ! Se laisser une chance ça ne sert à rien ! Quand c'est fini une fois, c'est fini pour de bon. Je te laisserais pas me faire plus de mal. Je t'aime beaucoup, on fait partie de la même équipe alors, disons qu'on reste des amis.. Si on y arrive. Sinon je m'en irais, je veux pas faire couler tout le monde. Vas t'en maintenant. Fais moi une dernière faveur, vas t'en. Les yeux gris se teintent de regrets et de tristesse, et je forces désespérément mon coeur à ne pas céder, à le laisser prendre ses affaires et s'en aller.

C'est fini entre nous. Lenny et moi, ça n'existe plus. Tout comme elle et moi a cessé d'exister. Je me sens presque aussi vide que sans elle, ou alors peut être que c'est juste parce que je repense à ses cheveux blonds, à son regard détruit quand je l'ai abandonnée. Mais ce n'est pas pareil aujourd'hui, ce n'est pas ça ! Il m'a trahi, il m'a délibérément trompé je ne fais que me protéger et le protéger ! Je ne veux pas croire qu'il souffre autant qu'elle. Ce n'est pas vrai. Et puis elle, elle a sans doute oublié. Elle n'a besoin de moi. Je n'ai pas besoin d'elle. Si je ne parviens pas à m'en convaincre encore une fois, je n'arriverais plus à avancer... Pourquoi devait il me faire ça ?! Le vase de porcelaine chinoise posé à côté de moi vole en éclats, et je cours me réfugier sous mes couvertures, pour ne plus penser. Ça s'arrangera. Tout fini toujours par aller mieux après tout... Enfin jusqu'au prochain coup dur.


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Aèl J. Targison
Aèl J. Targison
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MessageSujet: Re: Broken Strings keep living on my mind   Broken Strings keep living on my mind Icon_minitimeMar 31 Mar - 21:45

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Janvier 2015


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L'océan secouait le bateau furieusement, faisant virer de bord tout l'appareil, ronflant dans le noir de la nuit pluvieuse. On entendait même plus le son des vagues qui se brisaient sur les falaises des berges lointaines, et la lueur du phare disparaissait petit à petit. Cramponné aux barres du bateau, Aèl essayait vainement d'attraper les gilets de secours pour ses deux coéquipiers sans aucun succès. Il se débattait dans le vide, luttant contre la panique, fouillant le pont du regard. Il avisa les filets de pêche percés abandonnés là, lâcha les barres et se laissa envoyer violemment contre celles d'en face. Le choc lui fit tourner la tête, et il entendit vaguement ses deux collègues appeler. Sa main se crispa sur les vieux filets, et il s'efforça d'avancer, suivant la barrière pour traverser le bateau par devant. Il apercevait les lueurs de la cabine, les ombres des hommes réfugiés, et maudissait une fois de plus le dieu imaginaire des gens idiots. Ils étaient seuls, prisonniers de la tempête, et la porte de la cabine était bien trop loin pour qu'ils puissent espérer l'atteindre sans être emportés par une vague. Il rejoignit finalement ses équipiers fous de terreur, lança le filet par derrière eux et le rattrapa de son côté, serrant brutalement les liens pour faire un nœud solide. C'était leur seule solution, tenir jusqu'à ce que l'océan calme sa colère. Il ferma les yeux, et chassa ses souvenirs d'enfant. L'histoire ne se répéterait pas, pas cette fois.

Les minutes passaient comme des heures, rythmées de sursauts furieux, de cris paniqués venant des ses deux compagnons d'infortune. Il guettait l'horizon, cherchant la lumière faible du phare. Mais elle n'était plus là. Il serra les dents, et encaissa l'eau qui s'abattait sur eux, ses yeux brûlants de sel lui donnant une féroce envie de lâcher la fichue barre pour se les frotter. L'eau dégoulinait partout, de son ciré à ses chaussures, s'infiltrait sur le pont et dans les cales. Le capitaine, dans la cabine, semblait scruter le pont mais Aèl savait qu'il ne pouvait pas les voir dans la tempête. Il devait être mort d'inquiétude. Le vent leur piquait la peau, et soudain, le bateau se mit à se balancer plus fort. Il avait trop de profondeur, et la mer le secouait maintenant de toute sa force. Il n'y avait aucune chance qu'il ne se retourne pas si l'équipage ne trouvait pas un moyen de retourner au dessus des zones de basses profondeurs où le mouvement de l'eau était un un peu plus doux. Sauf que l'équipage ne pouvait pas bouger de la cabine !

Targison, qu'est-ce que tu fous, pourquoi tu te détaches ?! -Il faut faire virer de bord le bateau, il va se retourner bon sang ! J'comptes pas crever au beau milieu de l'océan ce soir ! Bougez pas vous ! -T'y arriveras pas gamin, bordel ! Reviens ici ! Aèl ! Il secoua la tête en guise de négation, et lâcha la barre de sécurité pour essayer d'atteindre la cabine. Il ne comprenait pas que le capitaine n'essaie pas de déployer les mâts des filets pour équilibrer le pont, et gonfle les moteurs. Une vague le renversa d'un seul coup, et il glissa, ratant l'accroche près de ses doigts. Il en avait plein la bouche et les oreilles, ses yeux lui faisaient un mal de chien et il entendait toujours ses collègues hurler son nom. Mais il ne voulait pas lâcher le morceau. Il tendait sa main vers la porte, le cœur battant entre ses côtes, désespéré face à ce maudit loquet fermé ; et le bateau qui ne faisait que pencher, pencher...


Réveilles toi.. Allez, réveilles toi ! Petit, allez ! Il ouvrit les les yeux d'un coup. Il tremblait, en sueur, et la cale du bateau balançait plus fort que d'habitude. Il chercha les yeux de son coéquipier, effrayé, les trouva et obtenu l'information qu'il lui fallait. Non, pas de tempête. Il soupira, et se rallongea doucement, une nausée pointant le bout de son nez. L'expérience des jours précédents avait laissé une marque bien distincte dans son esprit, et il avait du mal à reprendre pied. Il aimait l'océan, il l'aimait avec une passion dévorante mais depuis l'accident d'Arthur, les tempêtes lui filaient les jetons. Il avait peur de ne pas être à la hauteur, une fois de plus. Il tordit son drap entre ses doigts, et referma les yeux pour écouter l'eau autour d'eux. L'océan l'attirait, mais il l'angoissait aussi maintenant. Mais il n'avait pas le choix. A dix neuf, marin, si on a des compétences, c'est bien le seul métier où l'on peut être embauché en Oregon. Il se pelotonna dans les draps, et chercha le sommeil. Il n'y avait pas de raison qu'il lui arrive malheur.

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Le vent qui secouait Salem glaçait la ville jusqu'aux os. Traînant les pieds dans l'allée principale de l'hôpital, Aèl observait les oiseaux de l'océan qui virevoltaient entre les nuages grisâtres, morceaux de sel échappés des plages venus hanter la ville aux sorcières. Il soupira, et poussa la porte de l'hôpital, mal à l'aise et presque angoissé. Ce lieu, aussi banal qu'un commissariat de police au temps du lycée, était devenu synonyme de terreur sourde. La jolie fausse rousse de l'accueil lui fit un grand sourire, et il frissonna, l'ignorant superbement. Il fit venir l'ascenseur, mordillant nerveusement sa lèvre, et s'y engouffra d'un geste fébrile. Et cette fébrilité ne le quitta pas, l'accompagna encore le long des couloirs et ne passa pas inaperçue aux regards du corps médical.

Il hésita un instant devant la porte crème uni, sa main en suspend au dessus de la poignée, craignant ce qu'il trouverait derrière. Un médecin qui le regardait faire commença à avancer vers lui pour lui demander son identité, ne l'ayant jamais vu, et il abaissa la poignée. Il poussa, une lumière claire passa sur ses jambes, et il s'engouffra dans la chambre presque en flageolant sur ses jambes. Il n'avait plus vu Arthur depuis le lendemain de l'accident, allongé dans son lit, végétatif. Ses yeux rencontrèrent un bleu identique, un visage doux et un peu rêveur. Arthur avait toujours ses cheveux blonds soyeux qui retombaient sur son nez pâle. Il avait toujours été tellement différent de lui... Blond, les yeux bleus également, et ce teint si blanc qui prenait feu aux premiers rayons de soleil du printemps tardif...

Des questions s'inscrivirent dans son regard d'un seul coup, et son frère ne pu que comprendre qu'il ne le reconnaissait pas du tout. Il inspira profondément, le coeur au bord des lèvres. Hi, Artie.. It's been a long time, brother. Un silence si'installa, long, pesant. Et puis, un sourire s'étala sur les traits encore poupins de son aîné, et il sentit un poids qu'il n'avait jamais remarqué s'envoler de ses épaules. Le premier pas est rarement le plus dur. Mais s'il l'a été, la suite ne le sera pas. Il suffit de plonger. Le courant fait le reste.

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